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JUSTICE ET DROITS DE L'HOMME à MADAGASCAR

28 novembre 2019

ARTICLES REMARQUES - NOVEMBRE 2019

<>28 11 19 - Craad-OI & Tany - A propos des suggestions du CFM sur le projet "Base Toliara" Les media et les réseaux sociaux rapportent les tentatives du Conseil du Fampihavanana Malagasy (CFM) de renouer le dialogue entre les responsables du projet Base Toliara, les responsables locaux et les autorités. Les deux entités dénoncent l’immixtion de cet organe étatique, dont le rôle n’est pas de défendre les intérêts privés d’une société étrangère qui est au cœur de la division entretenue au sein des communautés locales, en grande majorité opposées au projet, malgré ce qu’il laisse entendre. Cette initiative ne peut se substituer à l’étude de faisabilité complète du projet que le gouvernement a l’intention de mener et qui a justifié la décision de suspension du projet. Une reprise des activités dans les délais proposés par le CFM ne doit donc pas être envisagée pour l’instant. Les signataires appellent les autorités à rester fidèles à l’engagement pris à l’égard de la majorité des communautés concernées et de maintenir sa détermination à respecter leurs droits et les principes d’une bonne gouvernance du secteur extractif.

<> doc 25 11 19 - Réseau Malina - Deux millions d'esclaves domestiques à Madagascar
« Madagascar : l’Etat au secours des travailleuses malgaches expatriées au Koweït » titrait Francetvinfo.fr ; « Rapatriement du Koweït : Quarante-six femmes rentrent traumatisées » pour l’Express de Madagascar. Le 1er Avril 2019 : le rapatriement d’une délégation de 46 travailleuses domestiques faisait la une de tous les médias, radio, télévision, presse écrite locales et étrangères.  Ce retour au pays fut un grand soulagement pour tous : les travailleuses qui ont pu retrouver leur famille, un Etat mis sous pression par l’opinion publique, et … le grand public. Ces travailleuses domestiques étaient, selon les propos rapportés par la presse, maltraitées, abusées et exploitées, condamnées à l’esclavage moderne à 5 343 kilomètres de chez elles. Il ne s’agit ni de critiquer l’effort de l’Etat, qui a tout organisé pour permettre ce retour au pays, ni encore moins de minimiser ce qui est arrivé à ces femmes dans le Golfe persique. Mais il ne faut pas aller aussi loin en Asie pour retrouver cette forme d’esclavage…

<>  22 01 19 - Amnesty International - Les conclusions de l'Examen périodique universel (EPU) doivent être suivies de mesures concrètes
Madagascar a accepté 163 recommandations, notamment celles portant sur la nécessité d’améliorer les conditions carcérales, de mettre fin au recours excessif et abusif à la détention provisoire prolongée et de renforcer le système judiciaire national. Il a aussi accepté des recommandations l’invitant à promouvoir la liberté de réunion pacifique et à lutter contre l’impunité dont jouissent la police et les forces de sécurité pour l’usage excessif de la force et pour la perpétuation d’actes de torture et de mauvais traitements. Le gouvernement a accepté une recommandation portant sur le droit des femmes et des jeunes filles à avoir accès à des services d’information et d’éducation sur la santé sexuelle et reproductive, y compris l’éducation complète à la sexualité. Mais il a rejeté la recommandation l’invitant à dépénaliser l’avortement en toutes circonstances. Il a aussi rejeté dix autres recommandations, dont certaines portaient sur l’amélioration des moyens disponibles pour protéger les droits humains des femmes, des enfants et des minorités, y compris les personnes LBGTI.

<> doc
14 11 19 - EPU Madagascar - Résumé des communications des parties prenantes
Madagascar est l’un des 14 Etats à avoir été examiné par le mécanisme de l’Examen périodique universel (EPU) au cours de sa session qui se tient à Genève du 4 au 15 novembre
. Il s’agit d’un processus qui consiste à passer en revue périodiquement les réalisations de l’ensemble des 193 États de l’ONU dans le domaine des droits de l’homme. Le premier et le second EPU de Madagascar ont eu lieu en février 2010 et novembre 2014. Amnesty international ainsi que d’autres ONG de défense des droits humains, ont participé aux travaux préparatoires et remis des contributions. Un document synthétise ces contributions.

- 08 11 19 - Tany - Craad-OI - Suspension officielle du projet Base Toliara - Une décison salutaire et emblématique
Les organisations se réjouissent dans un communiqué de la décision prise par le conseil des ministres de suspendre toutes les activités et la communication relatives au projet. « Les voix des communautés concernées et de la société civile semblent avoir enfin été entendues par les autorités, et l’espoir renaît de les voir donner la primauté au respect des droits fondamentaux de ces communautés sur les intérêts privés de la compagnie minière. Nous félicitons les autorités Malagasy de cette décision courageuse et responsable, prise malgré les diverses pressions exercées par les promoteurs du projet et leurs alliés », écrivent notamment les ONG qui ajoutent cependant que « les communautés affectées par le projet restent inquiètes suite à la résolution prise par le Gouvernement de poursuivre avec les responsables de ce projet un dialogue dont elles continuent à être exclues. »

- 07 11 19 - Politika - Antananarivo à la recherche du maire rare
Un défi énorme. Le prochain maire de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA), ainsi que les conseillers municipaux, auront la lourde tâche de remettre à flot la capitale de Madagascar, asphyxiée et en proie à des obstacles multiples pour son développement.

- 06 11 19 - Amnesty International - Communiqué - Visite du président malgache dans une prison surpreuplée de la capitale
Amnesty International se félicite de la visite effectuée par le président Andry Rajoelina à la prison Antanimora dans la capitale Antananarivo le 31 octobre 2019. À cette occasion, le président a dénoncé les conditions carcérales inhumaines, le surpeuplement des prisons et le recours excessif à la détention préventive à Madagascar. Andry Rajoelina, accompagné par le ministre de la justice Jacques Randrianasolo et la première dame Mialy Rajoelina, a reconnu que les droits humains et les normes internationales n’étaient pas respectés dans les prisons du pays.

 


 <> Articles particulièrement signalés - <>doc  Documents à valeur permanente
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31 octobre 2019

REVUE DE PRESSE - OCTOBRE 2019

La préparation des élections municipales du 27 novembre se poursuit. La précampagne s’achèvera le 5 novembre. L’observatoire Safidy compte couvrir 112 districts et 778 communes soit les 2/3 des circonscriptions. Il publie un guide pratique sur le contentieux électoral dans le but d’améliorer la qualité de requêtes déposées par les avocats et les organisations de la société civile auprès des tribunaux administratifs. La CENI publiera une liste noire des observateurs électoraux qui n’ont pas accompli leur mission lors des trois précédents scrutins.

La constitutionnalité de la décision de nommer des gouverneurs de région continue de faire débat. Marc Ravalomanana a interpelé la HCC. La Loi fondamentale stipule en effet que « la fonction exécutive au niveau d’une région est exercée par un chef de région élu au suffrage universel. »

La HCC ayant donné son accord sous certaines conditions, Andry Rajoelina poursuit son projet de création d’une fondation. En projet, la création d’une université d’excellence et d’usine pharmaceutique qui produira des compléments alimentaires pour les enfants à partir de ressources naturelles locales. L’association Fitia gérée par son épouse distribuera ces compléments.

La question de l’obligation de déclaration de patrimoine continue de se poser à chaque élection ou changement de gouvernement. Le président de la HCC a interpelé les députés nouvellement élus, qui pout la plupart ne s’y sont pas soumis. Il en va de même pour une douzaine de ministres de la législature précédente. Instaurée en 2004, cette déclaration est pourtant réduite à une simple formalité. Aucune poursuite n’a encore été engagée pour absence de déclaration. En l’état actuel des textes qui imposent la confidentialité des déclarations, les citoyens n’ont pas le moyen de savoir si les gouvernants se sont enrichis durant leur mandat…

La présidente de l’Assemblée nationale a annoncé la mise en place d’une commission de levée d’immunité parlementaire quiserait également habilitée à trancher sur le cas des membres de la Chambre basse placés en détention provisoire. Une annonce qui intervient opportunément au moment où deux députés nouvellement élus sont maintenus en détention provisoire. Pour Tribune, la mise en place de ce comité apporte une nouvelle fois la preuve que le corporatisme des membres de cette institution prime sur toute autre considération. L’ordre du jour de la session en cours prévoit également la désignation des députés qui représenteront l’Assemblée à la Haute cour de justice (HCJ).
En tant qu’élus, les députés se sont encore distingués en revendiquant un rang protocolaire supérieur à celui des membres du gouvernement. Une revendication qui fait suite au combat mené pour disposer d’un passeport diplomatique et de deux conseillers.

Deux semaines après l’ouverture de la seconde session parlementaire et en dépit des pressions exercées par les députés du TIM, les débats sur le statut de l’opposition n’ont pas été inscrits à l’ordre du jour du Sénat et ont été reportés à l’Assemblée nationale.

L’actualité diplomatique a été marquée par la visite d’Emmanuel Macron à la Grande Glorieuse, l’un des îlots des Iles Eparses, revendiquées par Madagascar. Le chef de l’Etat françaisa annoncé le classement des îles Glorieuses en réserve naturelle nationale dès 2020. « « Ici c'est la France, c'est notre fierté notre richesse », a-t-il notamment affirmé. Les analystes s’interrogent sur le devenir du projet de projet de cogestion de ces îles, évoqué lorsque les présidents malgache et français se sont rencontrés au mois de mai, qui devrait aboutir à un accord d’ici le 26 juin 2020, pour le 60e anniversaire de l’indépendance. Andry Rajoelina a réagi aux propos tenus en annonçant que l’objectif reste inchangé : une nouvelle commission mixte sur les îles Eparses sera mise en place le 18 novembre. Une consultation nationale sera organisée en décembre.

pov 29 10Le premier « Sommet Russie-Afrique » organisé par Vladimir Poutine témoigne des ambitions grandissantes de Moscou dans une région où Chinois et Occidentaux comptent plusieurs longueurs d'avance. L’intérêt de la Russie pour la Grande Île est récent et ce n’est que durant la dernière campagne présidentielle que des premiers soupçons d’interventionnisme sont apparus. En août 2018, une société russe a établi une joint-venture avec la société d’État Kraoma. Des sociétés russes opèrent sur le sol malgache depuis 2017 et dans le domaine militaire la coopération s’est renforcée, pas toujours de manière transparente. La Russie semble enfin vouloir soutenir la Grande île dans sa revendication concernant les îles Eparses. Les membres de la délégation accompagnant Andry Rajoelina au sommet de Sotchi ont indiqué que « la Russie peut être envisagée comme un partenaire stratégique. »
Moins d’une semaine après le sommet Afrique-Russie, Facebook a suspendu trois réseaux de comptes russes qui se livraient à des ingérences en Afrique depuis 2015. Madagascar figure dans la liste des pays concernés.

Amnesty International a organisé, en collaboration avec des ONG malgaches, une semaine d’information, de mobilisation et de sensibilisation autour des droits humains. Plusieurs rendez-vous ont été proposés dans la capitale.

Madagascar participe à la 34e session du groupe de travail de l’examen périodique universel (EPU) en vue de présenter le 3e rapport national devant le Conseil des droits de l’homme les 11 et 14 novembre 2019 à Genève.

La CNIDH a présenté son rapport d’activité 2018 aux députés. L’Express note queplusieurs élus ont pris la parole pour « défendre les exactions, les vindictes et les exécutions extrajudiciaires, au motif de lutte contre l’insécurité. » Il a été reproché à la CNIDH une tendance à ne réagir que face aux exactions commises à l’encontre des malfaiteurs.

Des gendarmes ont commis en 2018 quatre exécutions sommaires dans le cadre d’une arrestation, révèle L’Express. Un peu plus d’un an après, la vidéo est tombée entre les mains de défenseurs des droits de l’homme. Ces derniers ont saisi le secrétariat d’État à la gendarmerie. Sept gendarmes ont été placés en détention préventive.

Onze personnes ont été massacrées par la foule à l’ouest de Taolagnaro suite à un différend communautaire. Personne n’a été arrêté après cette tuerie, « afin de préserver l’ordre public, suivant les consignes de procureur », a indiqué un officier.

Dix personnes ont été arrêtées pour le rapt contre rançon d’un nourrisson. L’enfant a été libéré avant le versement. Le Collectif des Français d’origine indienne s’est déclaré disposé à collaborer et porter main forte aux forces de l’ordre pour l’éradication de ce fléau. Un enfant kidnappé le 10 mai, reste introuvable.

Quatre personnes, dont l’ancienne ministre de la justice et l’actuelle procureure de la République, ont porté plainte, en France, contre l’ancien responsable de la sécurité du président “Hery”, Houcine Arfa. Il avait affirmé dans un quotidien français avoir soudoyé une partie de la justice malgache pour s‘évader, en décembre 2017.

graciésPour Amnesty International, l’annonce d’une grâce présidentielle aux détenus accusés d’infractions mineures est un pas dans la bonne direction qui doit être immédiatement suivi d’effet. Le conseil des ministres a examiné la possibilité de mettre fin aux mandats de dépôt systématiques. Le chef de l'Etat s'est rendu à la maison centrale d'Antanimoro pour s'enquérir de la situation, accompagné par le ministre de la justice.

350 nouveaux agents pénitentiaires devraient être recrutés dans le cadre du programme d’humanisation des conditions de détention.

Des citoyens en détention préventive ont été privés de droit de vote aux législatives, dénonce un commissaire de la CNIDH.

Près de 600 milliards Ar de manque à gagner sur les recettes douanières ces trois dernières années, principalement à cause de fausses déclarations, a révélé le DG des douanes.

De nombreuses affaires de détournements de fonds publics sont en cours d’instruction. Des peines ont été prononcées. Les procès d’anciens ministres et de hautes personnalités devront attendre que les députés saisissent la HCJ.

Des consignes strictes ont été données aux responsables de la PAF de l’aéroport d’Ivato par le chef de l’Etat qui s’est rendu sur place pour que soit éradiquée la corruption pratiquée envers les passagers. Pris en flagrant délit de corruption, un policier de la PAF a été incarcéré, un autre a bénéficié d’une liberté provisoire. Ces arrestations ont déclenché une fronde au sein de la police nationale. Une nouvelle affaire de corruption impliquant un gendarme a été démasquée.

Des caméras de surveillance sont installées dans les services ayant reçu le plus grand nombre de doléances. Des caméras de surveillance ont été s depuis quelques temps à l’intérieur et à l’extérieur à la maison centrale d’Antanimora. Les autorités se félicitent de leur impact dans la lutte contre la corruption.

Le secrétaire d'État chargé de la gendarmerie a fait savoir que 59 gendarmes, dont des sous-officiers et des officiers, sont incarcérés et que 51 autres sont en attente de leur procès.

Le mouvement Rohy a reproché au pouvoir de prendre des décisions qui impactent la vie de la population sans concertation avec les communautés concernées et la société civile. Le quotidien Les Nouvelles a accusé le mouvement de partialité et de parti pris politique.

Madagascar compte environ 150 réfugiés. 50 % d’entre eux sont Pakistanais. L’ONG CDA bénéficie d’un financement de l’UNHCR pour mener un projet de protection et de prise en charge des demandeurs d’asile et des réfugiés.

Une rumeur s’est rependue dans les médias et les réseaux sociaux selon laquelle les jeunes femmes ne pourraient plus se rendre dans des pays à risque sans des contrôles draconiens, voire l’autorisation de leur conjoint pour les femmes mariées. L’information a été rapidement démentie par la présidence. L’Express a été vivement mis en cause pour avoir annoncé ces supposées restrictions. Selon des observateurs, il semblerait qu’il y ait eu une tentative - maladroite - de restreindre les voyages de femmes à l’étranger dans le but de juguler les trafics qui perdurent en direction de pays arabes et de la Chine.

Une affaire d'émigration clandestine à Dubaï a été jugée par la cour au sein du Pôle anti-corruption. Deux peines de réclusion ont été prononcées. Les 4 jeunes filles victimes de trafic étaient mineures au moment des faits.

La population d’Ambilobe redoute les agissements des migrants arrivés en nombre du Grand Sud. Plusieurs personnes ont été victimes d’agression, de viol et de vols.Des arrestations ont été opérées.

L’OIM et la gendarmerie collaborent pour le projet « Renforcement de l’autorité de l’Etat dans le Sud ». La création d’emplois en vue de limiter l’exode rural et les migrations intérieures figurent dans ce programme. L’OIM participe également à la formation des gendarmes stagiaires sur la traite des personnes.

La nomination de femmes gouverneures sollicitée. Onze hommes gouverneurs de régions ont été récemment nommés. Onze autres nominations sont attendues. La société civile souhaite que la parité devienne la règle.

Le non-respect du genre dans le milieu du journalisme dénoncé dans une étude qui révèle en outre que pour de nombreux Malgaches « la presse ne participe pas trop à la lutte contre la violence basée sur le genre».

Le déroulement des épreuves du bac a été gravement affecté par une fuite des sujets. De nombreux centres d’examen ont été touchés. Des arrestations ont été opérées, dont celle de l’ex-directeur des examens nationaux et directeur de l’office du bac d’Antananarivo. Pour L’Express, « l’hypothèse d’une négligence vient à l’esprit. La tournure de certains faits amène cependant à s’interroger sur l’éventualité d’une velléité de perturber l’examen. » En dépit de ces incidents, le taux de réussite au bac (42,75 %) reste comparable à celui des années précédentes.

Pauvreté des apprentissages : des chiffres alarmants, des défis énormes à relever. Des enseignants FRAM, payés par les parents d’élèves, accusent très graves lacunes en termes de compétences. Les élèves du primaire ne bénéficieraient que de 39 % du temps prévu pour l’enseignement. La lenteur des progrès accomplis compromet la réalisation des objectifs mondiaux d’éducation (ODD 4) et sapent les efforts déployés pour mettre fin à la pauvreté. Les écoles privées sont en surnombre et certaines ne suivent pas les normes et n’ont pas d’autorisation d’ouverture. Une remise en ordre est annoncée à l’approche de la rentrée scolaire.

Les universités publiques manquent d’enseignants. Le ministère ne dispose que de quelques postes budgétaires pour cette année. Le Seces tire la sonnette d’alarme. Ce déficit de recrutement a des impacts sur la qualité de l’enseignement et de l’encadrement alors que vient d’être décidée la création de plusieurs universités en province.

Dans son dernier communiqué, le SeFaFi s’est livré à une charge sévère contre les universitaires. Il leur est reproché une « culture du privilège » et des abus commis par certains d’entre eux. « Les enseignants du supérieur devraient représenter l’élite intellectuelle du pays, ils se doivent ainsi par leur comportement, d’être exemplaire dans l’effort commun pour l’amélioration des pratiques au sein du secteur public », conclut-il.

Près de 65 % des malgaches victimes de la corruption dans le domaine de la santé, selon les résultats d’une étude menée dans le cadre d’un projet initié par Transparency International et financé par l’UE.

2424 03 10 19Les débats sur la légalisation de l’avortement médical relancés. Après le refus de l’Assemblée nationale de l’avortement sécurisé dans la loi sur le planning familial, en 2017, une nouvelle loi pourrait être élaborée et proposée. « « Il faut protéger le droit des femmes à la vie et à la santé », a déclaré la présidente de la CNIDH à l’occasion d’un colloque sur la santé reproductive organisé dans le cadre de la Journée mondiale de l’avortement sécurisé, célébrée pour la première fois à Madagascar.

Lutte contre les grandes pandémies : la France et la fondation Bill Gates soutiennent Madagascar. Au cours de la 6e conférence pour la reconstitution du Fonds mondial, Emmanuel Macron et le président de la fondation Bill et Melinda Gates se sont engagés à trouver des financements pour Madagascar pour la lutte contre le VIH/Sida, la tuberculose et le paludisme. Les besoins en financement de la Grande île s’élèveraient à 450 millions de dollars.

Près de deux millions d’enfants présentent un retard de croissance, selon un nouveau rapport de l’Unicef.
270 000 enfants souffrent d’émaciation ou sont trop maigres pour leur taille et des centaines de milliers de femmes et d’enfants souffrent de carences en vitamines et minéraux essentiels. Dans le rapport sur l’indice de la faim dans le monde (GHI 2019) Madagascar se classe parmi les pays les plus touchés, en 114e place sur 117 pays étudiés.

92 % des malades du cancer n’ont pas accès à des traitements. Le manque d’informations ainsi que l’absence de financement, de moyens humains, techniques et aussi d’infrastructures sont les principaux facteurs explicatifs de cette situation désastreuse.

L’avant-projet de loi sur le code de la communication a été adopté sans amendement en conseil des ministres. Le texte sera transmis au Parlement pour adoption. Il prend en compte le résultat des consultations organisées par le ministère auprès des différents acteurs.

Dans un communiqué, le SeFaFi a vigoureusement critiqué la « culture du privilège » au sein des médias, « la partialité, la complaisance et l’amateurisme » des journalistes dans leur traitement de l’affaire dite du « survol du stade de Mahamasina par un hélicoptère de l’armée » qui a conduit à publier des informations non recoupées, approximatives, partiales et déformées. « La presse n’a pas à être la caisse de résonance de toutes les rumeurs pour faire du sensationnel. La liberté de la presse est un droit mais suppose également des obligations », écrit-il. « L’insuffisante formation intellectuelle d’une partie des journalistes de la Grande île » est également pointée du doigt. L’Express, principal organe impliqué, a jugé sévèrement les déclarations du SeFaFi, l’Ordre des journalistes a fait part de son mécontentement.

Une facebookeuse été sanctionnée par une peine d’emprisonnement pour avoir divulgué le programme des déplacements du chef de l’Etat. Elle a été condamnée à 6 mois de prison ferme. Un agent du service de protocole, soupçonné d’avoir divulgué des informations sensibles, a écopé d’une peine d’emprisonnement ferme de 18 mois.

Le nombre d’infractions liées à l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication a connu une explosion ces derniers mois. 17 personnes ont été arrêtées, dont huit placées sous mandat de dépôt au cours du 1er semestre.

Le ministre de la défense a soulevé la question des « fake news » qui inondent les réseaux sociaux. Il en appelle à la vigilance et à la responsabilité de chacun, évoquant des « dahalo en col blanc » qui s’en rendraient coupables en brandissant l’étendard de la défense des droits de l’homme.

Le gouvernement a approuvé un projet de décret accordant l'utilisation de 350m3 de bois d'ébène saisis depuis 2011. Ces bois seront utilisés pour la réhabilitation du Rova d’Antananarivo détruit par un incendie criminel en 1995. Le chantier devrait être achevé pour la fête nationale du 26 juin 2020. Aucune information n’a été fournie sur le montant des travaux à réaliser dans le cadre de cette promesse présidentielle.

L’experte en géophysique, Lalanirina Rasoanandrianina, pointe du doigt le manque de transparence sur les activités d’exploration et d’exploitation des terres rares, notamment à Ampasindava. Madagascar se doit, dit-elle, de se mettre en conformité avec les recommandations du secrétariat international de l’EITI.

Le parc national d’Ankarafantsika gravement affecté par des incendies. Des migrants en provenance du Sud s’installent dans le parc, défrichent et mettent les terrains en culture. Les autorités locales ne parviennent pas à maîtriser ce flux. En cause également, la production de charbon de bois. Des arrestations ont été opérées. Le premier ministre et le ministre de l’environnement ont tenu une réunion d’urgence avec les partenaires techniques et financiers. Le gouvernement allemand s’est engagé à contribuer à la réhabilitation du parc.

Planter 60 millions d’arbres en une journée. Tel est le défi lancé par le chef de l’Etat pour marquer la célébration du 60e anniversaire du retour à l’indépendance, le 26 juin 2020. Chaque citoyen et toutes les forces vives devront être mobilisés. Pour gagner le défi qu’est la reforestation de Madagascar, les pépinières devraient produire 80 millions de jeunes plants par an. Douze régions sur 22 sont touchées par la désertification, soit 30 % du territoire national.

Depuis plusieurs mois, les travaux illicites de remblayage se multiplient dans la capitale, s’alarme Matv. D’anciennes rizières sont remblayées de manière sauvage, au risque d’accroitre les risques d’inondation en saison des pluies. Aucun commanditaire ne se trouve inquiété par ces travaux, les autorités semblent fermer les yeux. Les habitants des bas quartiers s’inquiètent de la situation et interpellent les responsables.

pov 23 10 19Les travaux de construction de la nouvelle ville Tana-Masoandro démarrent dans un climat tendu. La première tranche de travaux porte sur 100 ha. A terme, la ville nouvelle occupera 1 000 ha. Pour le CRAAD-OI, le Collectif Tany et le mouvement Rohy, la localisation, le plan et le contenu du projet n’ont fait l’objet d’aucune consultation préalable. Son coût, jugé exorbitant soulève des questions sur les sources et le mode de financement. Le caractère inondable de la zone choisie, après remblayage des rizières, constitue un autre sujet de préoccupation. Midi craint que ce projet pharaonique se solde par un fiasco, comme il en a été de projets similaires en Afrique. Des dirigeants ont affirmé que ce projet est contraire au Velirano du président d’atteindre l’autosuffisance en riz d’ici quelques années. Une première manifestation des propriétaires de rizières a réuni un millier de participants. Le second rassemblement a donné lieu à des affrontements avec les forces de l’ordre. Les leaders du mouvement ont rencontré la CNIDH. Le pouvoir laisse entendre que la contestation est encouragée par des hommes politiques de l’opposition, notamment du TIM. Le Sénat, le HCDDED, la CNIDH et le CFM ont lancé un appel à l’apaisement. Ils estiment que la communication reste insuffisante sur ce dossier et invitent le pouvoir à suspendre le début des travaux et aux habitants de privilégier la concertation. La présidente de la CNIDH ajoute que personne ne s’oppose au développement et à la modernisation mais « cela doit se faire dans la transparence et le respect des droits de l’homme ». Andry Rajoelina a déclaré : « Non aux manœuvres politiques visant à entraver le processus de développement. (..) Les réfractaires au développement sont des ennemis de la nation ». Un débat juridique s’est engagé sur la procédure qui devrait être respectée lorsqu’il s’agit d’expropriations pour cause d’utilité publique. La question se pose de savoir si la procédure a bien été respectée. Après cette forte période de tension, une importante délégation de la présidence s’est rendue à la rencontre de la population. Il a été décidé que les travaux ne commenceront pas tant qu’aucun accord satisfaisant les habitants n’aura pas été trouvé. 737 familles seraient touchées par le projet. L’Etat envisagerait d’allouer à leur indemnisation 20 millions de dollars, versés sous diverses formes.

Démarrage des travaux de bitumage des 159 km de la RN Ambatondrazaka-Moramanga. D’ici 18 mois, la région Alaotra Mangoro sortira de la carte des zones enclavées. Ce projet est considéré comme l’un des plus grands défis du mandat présidentiel. L’objectif principal est de promouvoir les activités agricoles de cette région, premier grenier à riz du pays. Les premiers travaux sont financés par l’Etat, la Banque mondiale devant par la suite apporter son concours.

Un programme de 4 millions de dollars lancé avec l’appui de la BAD pour accroître la résilience aux événements climatiques extrêmes. Il sera mis en œuvre en collaboration avec la Mutuelle panafricaine de gestion des risques. Objectif : renforcer les capacités nationales en termes d’évaluation des risques de catastrophe et de mise en place de systèmes d’alerte précoce. Le coût des dégâts liés aux catastrophes naturelles a été évalué à 4 % du PIB en 2017, soit une facture de plus de 420 millions de dollars.

La Chine, principal partenaire économique de Madagascar, devance les pays européens. Elle est le 1er fournisseur de produits importés et le 4e destinataire de produits d’exportation depuis plusieurs années. Fidèle à ses principes, l’ambassadrice a rappelé que son pays s’abstenait d’intervenir dans les affaires internes de Madagascar et n’assortissait son aide d’aucune condition politique. Elle déclare être prête à mettre en synergie la construction conjointe de « La ceinture et la route », la concrétisation des acquis du Sommet de Beijing en octobre 2018 et l’Initiative émergence Madagascar (IEM).

La Chine et Madagascar ont signé un accord de coopération dans le domaine de la riziculture, de l'élevage et de l'agribusiness. « La Chine est un modèle pour Madagascar », a lancé Lucien Ranarivelo, ministre de l'agriculture et de l'élevage. Ce programme de deux ans, mis en œuvre avec l’appui de la FAO, doit contribuer, entre autres, à la sécurité alimentaire et à l'autosuffisance en riz.

La Chine lance un projet d’accès à la télévision numérique pour 10.000 villages dans 20 pays africains, dont Madagascar. Le projet avait été présenté en décembre 2015 à Johannesburg par le président chinois Xi à l’ouverture du Forum sur la coopération sino-africaine.

11e FED - L’UE débloque un nouveau financement de 8 millions d’euros sous forme de don. Le 11e FED devrait être clôturé en 2020, mais des projets ont pris du retard et restent à réaliser. Ils pourront se poursuivre jusqu’en 2023. Priorité est donnée à la gouvernance, au développement rural et aux infrastructures. Les pourparlers en vue du 12e FED, d’une durée de 7 ans, démarrent. La transparence sur les opérations en cours est la condition exigée de l’UE pour que les négociations aboutissent.

Union Européenne - AfoA : vers la mise en place d’un accord de partenariat économique complet avec cinq pays de la zone Afrique orientale-océan Indien, dont Madagascar. L’accord intérimaire est en vigueur depuis six ans pour le cas de Madagascar. Compte tenu de la portée restreinte de cet accord, les cinq pays de la zone se sont déclarés prêts à étendre son champ d’application aux services, aux investissements et au développement durable.

Turquie - Madagascar : ouverture prochaine d’une Agence de coordination et de coopération. Selon l’ambassadeur, les deux pays possèdent de nombreuses opportunités d’échanges dans tous les domaines. « Madagascar a une importance considérable pour la Turquie », a-t-il affirmé. Midi rappelle que la Turquie déploie une diplomatie très active sur tout le continent.

La Banque mondiale appelle à la prudence budgétaire face à l’exécutif qui clame son intention d’aller vite dans la mise en chantier de ses projets. La question du financement de l’émergence prônée par le régime se pose, dix mois après la prise de fonction du président de la République.

Le Medef sollicité pour le plan EIM. Andry Rajoelina a reçu une délégation de l’organisation patronale française Il a défendu les efforts fournis pour sécuriser les investissements qui se traduisent entre autres par l’intensification de la lutte contre la corruption, la simplification des procédures et la mise en place d’un cadre juridique stable. Il a souligné que le pays est ouvert aux investissements directs étrangers. Les visiteurs ont rencontré les bailleurs de fonds et ont participé à un forum organisé par le Groupement des Entreprises de Madagascar. D’après le magazine Forbes sur le climat des affaires, Madagascar se classe au 22e rang sur les 47 pays africains répertoriés.

Madagascar stagne à la 161e place du classement Doing Business de la Banque mondiale. Pour l’un des éléments d’appréciation, le raccordement à l’électricité, Madagascar est classé à la 186e place sur 190 pays.

Coopération japonaise pour la gestion des ordures d’Antananarivo. Un centre de recyclage d’un coût de 34 millions de dollars est en projet sur le site de la décharge d’Andralanitra qui est saturée. Le projet devrait démarrer en 2021 mais un défi reste à relever : le tri préalable au niveau des ménages. Le Samva collecte 404 tonnes d’ordures par jour dans la capitale, ce qui ne représente que 43 % des ordures ménagères produites.

Des « Call center » opèrent clandestinement. Ces trois dernières années les entreprises « offshore » se sont multipliées dans le pays en raison du faible coût de la main-d’œuvre. Les autorités procèdent actuellement à un recensement des entreprises du secteur. 86 ont déjà été identifiées.

Les retraits d’agrément pour les fausses entreprises franches se poursuivent. Plus de 500 entreprises ont été recensées au début de l’opération d’assainissement du secteur, elles ne sont plus qu’environ 250 à opérer formellement.

La Jirama poursuit sa chasse aux branchements illicites et aux fraudes, sources de très importants manques à gagner. Un branchement illicite a été démasqué au domicile d’un chef de district. Un important détournement de fonds a été découvert, impliquant de hauts responsables de l’entreprise. Dans une situation financière critique et dans l’incapacité de régler ses dettes, la Jirama a rompu son contrat d’approvisionnement avec le pétrolier Jovena. Elle compte, avec l’appui de la Banque mondiale, pouvoir importer du carburant via un appel d’offres international, à des conditions plus avantageuses. Confié à un cabinet canadien, le recrutement d’un DG et d’un DGA est lancé.

La concertationproposée par le ministère de l’économie en vue de la finalisation du plan EIM a été boycotté par le mouvement Rohy qui reproche au pouvoir un manque de concertation. Son bouclage, annoncé pour le mois de juin, a pris du retard, ce que déplorent les partenaires techniques et financiers qui pourraient contribuer à sa mise en œuvre.

Baisse des importations de riz sur les 8 premiers mois de l’année. Les ministères de l’agriculture et du commerce font état d’une amélioration de la production par rapport à la dernière saison. La production devrait atteindre 4,2 millions de tonnes, contre 4 millions l’an passé. Pour l’ensemble de l’année les importations atteindront encore 500 000 tonnes.

Le tribunal de commerce de Paris a condamné Air Madagascar à s’acquitter des frais de remise en état des deux Airbus A340-200 qu’elle loue depuis 7 ans à Air France. Le devenir de la compagnie n’est pas assuré. Il est reproché à Air Austral, actionnaire principal, de ne pas avoir tenu ses engagements. Air Madagascar n’arrive plus à faire face à ses dépenses courantes et serait au bord de la cessation de paiement. Le partenariat avec Air Austral est en difficulté. La compagnie malgache désire ouvrir son capital à de nouveaux investisseurs. Ethiopian Airlines, qui était candidat à un partenariat, serait toujours sur les rangs.

Mouvement syndical - Marche silencieuse dans le cadre de la Journée mondiale pour le travail décent. Cette manifestation avait notamment pour objectif d’obtenir la mise en œuvre d’une convention de l’OIT sur la santé et la sécurité des travailleurs dans les mines. Parmi les caractéristiques d’un « travail décent » : le droit à un contrat de travail, et à des congés, le droit d’adhérer à un syndicat et le droit à une protection sociale et à une protection maladie.

Mise en œuvre des conventions de l’OIT signées en juin 2019 - La signature par Madagascar des conventions 151 et 154 sur les relations du travail et les négociations collectives s’accompagne d’actions de renforcement des capacités des dirigeants des syndicats d’agents publics et des gestionnaires des ressources humaines de l’Etat. Ces actions doivent permettre également de recueillir des propositions pour améliorer les lois qui vont mettre en œuvre les deux conventions. Une formation des parlementaires est annoncée.

Travail décent en vue pour les 550 dockers du port de Toamasina qui attendent depuis 30  ans une amélioration de leur situation. Le ministère des transports et les diverses parties prenantes ont engagé des négociations pour mettre fin au régime dit de « l’intermittence de l’emploi » (embauche par périodes de 7 heures) destiné à faire face au trafic en dents de scie des activités portuaires.

 

SOMMAIRE

POLITIQUE

  • Préparation des élections municipales du 27 novembre
  • Diplomatie

DROITS HUMAINS - GOUVERNANCE

  • Insécurité, dahalo, vindicte populaire, enlèvements
  • Justice, conditions carcérales
  • Gouvernance
  • Politique migratoire, traite
  • Droits des femmes
  • Education
  • Médias, communication, réseaux sociaux

ÉCONOMIE - SOCIAL

  • Ressources naturelles,bois de rose
  • Foncier, environnement, aménagement
  • Contestation du projet de ville nouvelle Tana-Masoandro
  • Coopération, bailleurs de fonds
  • Economie
  • Social

 

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23 octobre 2019

ARTICLES REMARQUES - OCTOBRE 2019

- 23 10 19 - RFI - Sommet de Sotchi - Les pays africains sur lesquels s'appuie la stratégie russe
L’intérêt de Moscou pour la Grande Île est récent et remonte à cinq ans environ. Et jusqu’à la présidentielle de 2018, aucun fait tangible ne montrait une réelle volonté d’expansion à Madagascar. Ce n’est que durant la campagne de cette élection que les premiers soupçons d’interventionnisme russe sont apparus.

- 22 10 19 - Le Monde Afrique - Poutine met en scène le retour russe en Afrique
Une quarentaine de chefs d’Etat africains et malgache sont reçus à Sotchi pour renforcer la coopération économique et militaire. Officiellement consacré aux coopérations économiques, l’événement a des allures de démonstration de force. Les 23 et 24 octobre, M. Poutine devait accueillir jusqu’à quarante chefs d’Etat de la région, soit bien au-delà des zones d’implantation traditionnelles russes en Afrique du Nord et Afrique australe. A l’heure où la Russie tourne le dos à l’Occident, il convient de montrer que les alternatives existent. « La logique est la même du côté des Africains, relève Tatiana Kastouéva-Jean, de l’IFRI. Une telle rencontre permet d’exciter la rivalité des autres puissances, notamment de celles qui ont des moyens bien supérieurs à la Russie. » Le rôle joué par les sociétés militaires privées, pourtant théoriquement interdites par la loi russe, est de plus en plus central, que ce soit comme têtes de pont d’investissements futurs ou pour les initiatives les moins avouables de Moscou sur le continent. L’article évoque à cet égard le rôle que jouerait le groupe Wagner de M. Prigojine, qui opère en coordination avec les autorités russes et qui tente notamment d’intervenir dans des élections africaines, en envoyant des « consultants politiques » ou en prenant le contrôle de médias de ces pays, comme ce fut, par exemple, le cas à Madagascar lors de l’élection présidentielle de janvier.

- 22 10 19 - Le Monde Afrique - Russie-Afrique : quelles réalités derrière les déclarations ?
Alors qu’un sommet russo-africain est organisé du 22 au 25 octobre à Sotchi, Le Monde Afrique décrypte en cartes la présence et les intentions de Moscou sur le continent. Quelle réalité se dissimule derrière les éléments de langage du pouvoir russe saluant « le début d’une nouvelle ère de coopération russo-africaine » martelés ces dernières années et avec encore plus de vigueur à la veille du sommet Russie-Afrique organisé du 22 au 25 octobre à Sotchi en présence de quarante chefs d’Etat ou de gouvernement africains et malgache, le premier de cette ampleur ?

- 22 10 19 - Le Monde Afrique - Le plan "Emergence" peine à convaincre les populations et les bailleurs de fonds
Le programme d’Andry Rajoelina, qui repose notamment sur l’industrie et le tourisme, se heurte à la résistance d’habitants qui craignent d’être expropriés. A quelques kilomètres d’Antananarivo, dans la commune d’Ambohitrimanjaka, la colère gronde contre le projet « Tana Masoandro » (la « ville soleil »). Cette ville nouvelle, qui devrait être bâtie sur 1 000 hectares de culture, est l’un des projets phares du président. D’autres sont prévus pour l’année 2020. Andry Rajoelina avait même promis un « nouveau Miami » pendant la campagne présidentielle. Autant de potentielles « villes radieuses » au design futuriste et flamboyant qui contrastent avec le paysage actuel. Cette contestation à laquelle fait face Andry Rajoelina est la première depuis son élection. Un contretemps délicat pour l’exécutif au moment où celui-ci présente son programme de développement, le Plan émergence Madagascar (PEM), aux bailleurs de fonds. Car l’enjeu des financements est bien évidemment crucial. Les mesures, détaillées dans ses treize engagements de campagne, comprennent l’éducation pour tous, l’accès à la santé et à un emploi décent, grâce à l’industrialisation de l’île et au développement touristique. Pour cela, des grands travaux sont nécessaires. « Le document n’est assez précis », critique le représentant d’un bailleur de fonds qui souhaite garder l’anonymat. Pour lui, le point faible du PEM est qu’il se base « sur des hypothèses optimistes, comme une croissance accélérée des investissements privés ». Ce qui n’est pas garanti…

 <> 14 10 19 - Tamara Léger - Amnesty International : "Les droits de l'homme doiven être au-dessus de tout"
Conseillère du programme Madagascar d’Amnesty international, Tamara Léger monte au front dans la croisade de cette organisation contre la détention préventive excessive. Durant une interview concluant sa journée de terrain, elle explique les motivations de l’Organisation non gouvernementale (ONG), dont la raison d’être est la défense des droits de l’homme et amener les décideurs étatiques à en faire une priorité dans tout ce qu’ils entreprennent. Interview.

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10 10 19 - SeFaFi - Culture du privilège - Enseignement supérieur et médias
L’observatoire de la vie publique dénonce la « culture du privilège » des enseignants-chercheurs de l’université
qui ont déclenché une grève illimitée après avoir contesté les résolutions adoptées lors de la conférence des présidents et des recteurs de l’enseignement supérieur. S’ensuivent des révélations sur le abus de certains d’entre eux (déclaration d’un nombre exorbitant d’heures complémentaires leur permettant d’empocher des pactoles, exigence de pouvoir effectuer des missions à l’étranger sans autorisation préalable, refus d’ouvrir les comptes des universités à un agent comptable…). Le SeFaFi conclut à leur égard : « Les enseignants du supérieur devraient représenter l’élite intellectuelle du pays, ils se doivent ainsi par leur comportement, d’être exemplaire dans l’effort commun pour l’amélioration des pratiques au sein du secteur public. » Dans la seconde partie du communiqué, le SeFaFi critique vertement la profession pour son traitement de l’affaire dite du « survol du stade de Mahamasina par un hélicoptère de l’armée » : informations publiées non vérifiées et non recoupées, approximatives, fragmentaires, partiales et déformées… « La presse n’a pas à être la caisse de résonance de toutes les rumeurs pour faire du sensationnel. La liberté de la presse est un droit mais suppose également des obligations. Le journaliste doit faire preuve de rigueur intellectuelle et professionnelle, écrit le SeFaFi. Dénoncer la partialité, la complaisance ou l’amateurisme d’un journaliste n’est pas attentatoire à la liberté d’expression. Sanctionner la diffusion d’informations inexactes ou tendancieuses, loin de nuire à la liberté de presse, la conforte : elle oblige les journalistes à vérifier leurs informations et à ne pas céder à la corruption, à la dissimulation ou à la diffamation. » Et de conclure : « ce constat renvoie à une autre évidence, qui est l’insuffisante formation intellectuelle d’une partie des journalistes de la Grande île. Trop souvent, les médias traitent des questions juridiques, économiques, financières, sociales, religieuses ou autres avec un amateurisme affligeant, qui dérive souvent en contre-vérités ou en erreurs manifestes.  Ce qui est en cause, ici, c’est le réflexe corporatiste qui semble devenir la règle face aux critiques à l’endroit des membres de tout groupe professionnel tels que la magistrature, les forces de l’ordre, le personnel médical… et la profession de journaliste !»

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04 10 19 - Craad-OI - Collectif Tany - A qui profiterait le projet Tanamasoandro ?

Le programme du président de la République Andry Rajoelina comporte la construction de plusieurs « villes nouvelles », dont le projet Tanamasoandro (signifiant « rayons de soleil » ou « Antananarivo-soleil »). Ce projet, le premier d’une longue série, est destiné à désengorger la capitale Antananarivo. Des habitants, notamment des cultivateurs et paysans dont les rizières vont être remblayées, vont être expropriés et protestent pour défendre leurs droits de continuer à exploiter ces terres agricoles. En réponse à leurs manifestations, les décideurs annoncent le démarrage imminent et la réalisation inéluctable du projet. En tant que lanceurs d’alerte et défenseurs des droits économiques, sociaux et culturels de la population, les deux associations expriment leurs points de vue sur les informations partagées dans le domaine public et sur les conséquences déjà notables sur les habitants des espaces concernés par le projet.

<>  02 10 19 - Amnesty International - L'annonce d'une grâce présidentielle pour les détenus accusés d'infractions mineures est un pas dans la bonne direction
 Un pas dans la bonne direction qui doit être immédiatement suivi d’effet. L’organisation appelle à mettre fin immédiatement à toutes les détentions arbitraires, y compris à libérer toutes les personnes en détention provisoire pour des infractions mineures commises sans violence et à faire en sorte que les autres détenus fassent l’objet d’une procédure rapide et équitable. Certaines personnes se trouvent en détention provisoire depuis des années sans jugement. La déclaration du président indique que son gouvernement a pris conscience de la gravité de la situation dans les prisons malgaches.

 


 <> Articles particulièrement signalés - <>doc  Documents à valeur permanente
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30 septembre 2019

REVUE DE PRESSE - SEPTEMBRE 2019

 SYNTHESE

Nombre de candidats aux élections municipales du 27 novembre ont attendu la dernière limite pour déposer leur dossier, au point qu’il avait été envisagé de reporter la date de clôture. Une situation jugée préoccupante par les observateurs et la société civile, révélatrice de la faible motivation des partis politiques, en nombre pléthorique, à se soumettre au verdict des urnes. La consultation comporte deux scrutins distincts : l’élection des maires et celle des conseillers municipaux. L’ancien parti présidentiel HVM ne présente aucun candidat. Le parti s’est effondré avec le départ du pouvoir de Hery Rajaonarimampianina, laissant la place aux deux formations hégémoniques que sont l’IRD pro-Rajoelina et, dans une moindre mesure, au TIM de Marc Ravalomanana. Comme pour les législatives, on enregistre un nombre important de candidats « indépendants », une situation qui est jugée préoccupante par le Kmf/Cnoe. Huit communes n’ont pas de candidats pour le poste de conseillers, ce qui nécessitera l’organisation d’une élection partielle après le scrutin. 48 communes sur 1695 n’ont qu’un seul candidat pour la fonction de maire, 148 communes sont dans la même situation pour les conseillers.

Naina Andriantsitohaina, ministre des affaires étrangères, sera le candidat de l’IRD dans la capitale, il pourra compter sur l’appui de l’exécutif pour faire face à tous les défis qui l’attendent, la gestion de la maire actuelle, Lalao Ravalomanana, n’ayant pas convaincu. Sa candidature est une surprise pour de nombreux observateurs. Marc Ravalomanana, désigné par la plateforme RMDM candidat de l’opposition, a renoncé à postuler. Le parti sera représenté par un inconnu du grand public, Tahiry Ny-Rina Randriamasinoro, secrétaire général de la commune.

Les partenaires techniques et financiers ont finalement décidé de débloquer pour les élections locales un financement de 2 millions de dollars. Cette contribution non programmée sera consacrée à des actions de formation et de sécurisation du scrutin, ainsi qu’au renforcement des activités de la CENI.

Des opérations de dénigrement des candidats ont débuté sur les réseaux sociaux alors que la campagne officielle ne débute que le 5 novembre. Le Conseil pour le Fampihavanana Malagasy (CFM) s’est montré préoccupé. Il insiste à nouveau sur la nécessité de faire adopter par les candidats sa charte de bonne conduite qui avait été boycottée par la majorité des candidats aux législatives.

Onze gouverneurs appelés à remplacer les chefs de région par intérim ont été nommés en conseil des ministres. Les 12 autres régions devront encore attendre le remplacement de leur intérimaire nommé le 4 mars. Ils devraient rester en fonction jusqu’aux élections régionales dont la date n’est pas encore fixée. Pour mémoire, la Constitution stipule que « la fonction exécutive est exercée par un organe dirigé par le chef de région élu au suffrage universel. » Ces nominations, comme ces appellations, sont donc transitoires, en attendant la mise en place des chefs de région élus ou une révision constitutionnelle qui consacrerait la non-élection des chefs de région. La décision a été contestée par des juristes.

pov 11 09 19La visite à Madagascar du pape François a accaparé toutes les attentions. Un événement majeur qui, selon Tribune, elle a « plongé le pays dans un profond état de transe. » Des moyens considérables ont été mobilisés par le pouvoir. Andry Rajoelina, très présent, s’est engagé devant le souverain pontife à faire tout ce qui est en son pouvoir pour offrir à Madagascar un nouveau destin. Le pape s’est alarmé de la pauvreté « inhumaine » et de la déforestation, renouant avec ses critiques les plus véhémentes contre « la mondialisation économique dont les limites sont toujours plus évidentes ». Au cours de la messe célébrée devant plus de 800 000 fidèles, il a fustigé la corruption et l’exclusion qui mine le pays. Il a salué l’aide apportée par les organisations internationales, mais, dans le même temps, a déploré qu’elles soient le vecteur d’« une prétendue “culture universelle” qui méprise, enterre et supprime le patrimoine culturel de chaque peuple ». Selon lui, la mondialisation économique « ne devrait pas engendrer une homogénéisation culturelle. » Les organisations internationales sont régulièrement appelées par le Vatican à renoncer à la « colonisation idéologique » des pays du Sud. L’archevêque d’Antananarivo a expliqué que l’arrivée du pape François a revêtu une importance capitale pour redonner de l’espoir aux Malgaches mais que ceux-ci doivent se prendre en charge : « c’est aux Malgaches, à chacun d’entre nous, d’assurer son bien-être et son sort », a-t-il déclaré. Pour le père Sylvain Urfer du SeFaFi, l’heure est maintenant à l’action. « Il y a eu beaucoup trop de “je” dans le discours du président de la République. (…). Maintenant, il faut passer aux actes ».

pov 26 09 19Huit mois après son entrée en fonction, Andry Rajoelina a nommé des ambassadeurs en France, à Maurice, en Belgique et à l’UE et à l’Unesco. Parmi eux, trois anciens premiers ministres. Le poste convoité d’ambassadeur à Paris a été attribué à une personnalité discrète, proche du clan Rajoelina. De nombreux poste diplomatiques restent à pourvoir suite aux limogeages intervenus à la prise de fonction du nouveau président.

Des dizaines de dahalo armés ont investi un village dans le district d’Anjozorobe et incendié plusieurs maisons. Deux d’entre eux ont été abattus.Cinquante zébus appartenant au président du syndicat des magistrats (SMM), Clément Jaona, ont été volés à Ambato Boeny suite à l’attaque d’une bande armée. Sa propriété a été vandalisée. Il pourrait s’agir d’un acte de représailles. L’Unité spéciale anti-dahalo a abattu deux dahalo qui avaient pris d’assaut un village dans le district d’Ambovombe Atsimo. Une horde de dahalo s’est abattu sur un village à Satrokala Ihosy. Lors d’un accrochage avec le fokonolona appuyé par les milices l’autodéfense villageoise, six des malfaiteurs ont péri.

L’ancien premier ministre Monja Roindefo a dénoncé « les concussions à caractère tribal dont sont victimes les éleveurs-propriétaires de zébus dans la région Atsimo-Andrefana » à travers les actions de pacification des régions classées « zones rouges ».

La famille de la victime de l’exécution sommaire perpétrée par un inspecteur de police du service central antigang a porté plainte. A Betafo, trois membres de milices d’autodéfense villageoise ont tenté d’enlever un nourrisson. Ils ont poignardé un homme avant que l’un d’eux soit lynché à mort.

Six des 12 personnes impliquées dans le kidnapping du DG de Conforama en novembre 2018 ont été condamnées par le Pôle anti-corruption à une peine allant de 5 à 7 ans de travaux forcés.

Le ministre de la justice a lancé une mise en garde à l’encontre de ceux qui font obstacle à l’exécution de décisions de justice et s’immiscent dans les affaires judiciaires. Ils sont passibles de sanction pénale, rappelle-t-il. Pour Newsmada, le rappel à l’ordre pourrait viser des ONG et certains groupes de pression.

Les dossiers de demande de réparation et d’indemnisation des victimes des crises politiques de 2002 à 2009 sont en souffrance au CFM, faute de budget. 1 300 demandes de réparation des préjudices sont entre ses mains.

Exécution sommaire à Ampefiloha : la CNIDH exige une accélération du procès. Elle estime que la hiérarchie des forces de l’ordre a tendance à protéger ses hommes même s’ils ont commis de lourdes fautes. Elle exige du ministre de la justice que l’inspecteur de police stagiaire auteur des faits soit jugé dans les meilleurs délais et que la décision soit portée à la connaissance du public. L’affaire d’Antsakabary ainsi que celle des trois hommes tués à Ampitatafika sont au nombre des dossiers pour lesquels des résultats sont attendus. Pour la CNIDH enfin, la société s’expose à de grands dangers en laissant se banaliser les actes de vindicte populaire et les exécutions extrajudiciaires.

La plupart des décisions judiciaires ne sont pas exécutées, a déploré le DG de l’Ecole nationale de la magistrature et des greffes (ENMG). L’application des peines se limite trop souvent à la détention des condamnés.

Un projet de loi visant à améliorer, voire à simplifier les procédures de poursuite des parlementaires, est envisagé par le gouvernement, selon le ministre de la justice. L’objectif, explique-t-il, est de soumettre davantage les parlementaires à la loi et d’éviter qu’ils abusent de leur immunité.

« Détention arbitraire » dans l’affaire Antsahatanteraka : une dizaine de familles brisent le silence et font appel au pape. Deux ans et demi après le cambriolage assorti de viols dans une communauté religieuse d’Antsirabe, les familles des personnes incriminées ont décidé de profiter de la visite du pape pour lancer leur message et dénoncer des détentions arbitraires suivies de condamnations sans preuve à la réclusion à perpétuité.

Andry Rajoelina a annoncé une large grâce présidentielle destinée à réduire la surpopulation carcérale. Les auteurs de crime et de détournement de deniers publics en seront exclus. Plusieurs établissements de détention « aux normes internationales » vont être construits.

Un atelier sur l’élaboration de la stratégie permettant aux apatrides de bénéficier un jour de leurs droits à la citoyenneté a été organisé par les Nations unies. Les apatrides de Madagascar existent depuis au moins 3 générations.

L’ancien DG de la douane de 2015 à avril 2019 a été incarcéré. Quatre autres personnes qui auraient contribué à la réalisation de fausses déclarations ont également été placées sous mandat de dépôt.

Dans l’affaire Mbola Rajaonah, PDG de la société de transit Tafaray et ancien conseiller spécial de Hery Rajaonarimampianina, une quarantaine de présumés complices d’opérations douanières frauduleuses ont été identifiés. Parmi eux 18 sociétés opérant dans le secteur et des opérateurs chinois. Tous auraient été mis sous surveillance judiciaire et nombre d’entre eux auraient déjà été auditionnés.

Au cours du 1e semestre le Samifin a reçu 202 déclarations dont 101 sont des déclarations d’opérations suspectes (DOS). Les infractions concernent principalement les fraudes fiscales et douanières, le code des changes, le trafic de bois de rose, les faux et usage de faux et le financement du terrorisme.

Vente illicite des terrains de la commune d’Antananarivo : cinq responsables ont été placés sous mandat de dépôt. Les cessions entachées de corruption sévissaient depuis plusieurs dizaines d’années. L’ancien DG des domaines a été incarcéré dans l’affaire de la vente illicite de la résidence d’Etat « Villa Elizabeth » mais le commanditaire n’a pu être poursuivi, en l’absence de constitution de la HCJ qui est seule à pouvoir statuer son cas.

La lutte contre la corruption s’intensifie au ministère du travail. La ministre a rappelé aux usagers que tout service fourni par son département est et demeure gratuit jusqu’à la sortie de dispositions règlementaires qui seraient contraires.

Lutte contre les vols de bovins - Les 10 000 puces électroniques prévues à la 1ere phase du projet ne sont toujours pas opérationnelles. Le directeur des projets présidentiels a fait le point avec Genius Technology et les différents partenaires.  Les puces ne seront déployées dans les trois zones rouges que fin novembre.

L'Etat a remboursé 1,8 million de dollars à l'Unicef pour des détournements au préjudice du fonds dédié à la vaccination de Global Alliance for Vaccination and immunization (GAVI).

La Cour criminelle ordinaire du Pôle anti-corruption a tenu sa 2e session avec au programme 17 dossiers, la plupart liés à des affaires de corruption dans l’octroi de marchés publics et de détournement de fonds. La comparution de Claudine Razaimamonjy, Mbola Rajaonah, et Hasimpirenena Rasolomampionona ne sera pas à l’ordre du jour de la prochaine session. Des procédures sont en cours, qui imposent un report.

Police nationale : les rappels à la discipline font des mécontents. Selon Newsmada, « des policiers se regrouperaient clandestinement depuis quelques temps pour discuter de la manière dont ils vont déstabiliser le ministère. » Ils reprochent au ministère de ne pas porter assistance à ceux des leurs qui sont mis en cause pour fautes professionnelles.

Le Syndicat des administrateurs civils déplore que les sortants de l’Ecole nationale d’administration ne soient pas nommés sur les postes auxquels ils pourraient prétendre. Un membre du syndicat affirme que la médiocrité qui est devenue une culture dans l’administration publique malgache. « Le copinage, le favoritisme, le clientélisme politique et le népotisme priment toujours sur les compétences. », affirme-t-il.

Les trafics reprennent de plus belle à l’aéroport d’Ivato. L’administration douanière a dû mettre en place une nouvelle stratégie pour faire face aux modes opératoires sophistiqués des trafiquants. Un ressortissant chinois a échappé à une fouille grâce à l’intervention d’une élue membre du bureau permanent de l’Assemblée nationale.

Loi sur le recouvrement des avoirs illicites : le décret d’application se fait attendre. Le texte qui a été adopté voici plusieurs mois par le président de la République par voie d’ordonnance ferait face à de fortes oppositions.

La Grande île en 182e place dans le classement des pays les moins sujets à des cas de fraudes financières. Tromperies, trucages, et escroqueries causent d’énormes pertes. Beaucoup d’organisations et d’entreprises ferment les yeux sur ces pratiques sous prétexte que le fraudeur est un maillon fort et que le fait d’effectuer des poursuites entraînerait des coûts supplémentaires.

Transparency International a publié sa première enquête sur la corruption dans le secteur de la santé. 65 % des personnes enquêtées au niveau national ont été confrontées à la corruption dans des centres de santé. Dirigeants et responsables à tous les échelons sont exhortés à « assurer la bonne gouvernance du secteur à travers des réformes légales, structurelles et disciplinaires ».

Vingt-six Malgaches ont été expulsés des Comores après avoir été retenus par les services de l’immigration. Une négociation s’est engagée entre les deux gouvernements pour résoudre le problème et éviter que des incidents se reproduisent. Les autorités comoriennes évoquent une migration clandestine, ce que nient les intéressés. Sept femmes malgaches ont été appréhendées dans la salle des machines d’un bateau à Anjouan. Elles n’avaient pas de passeport. La police les a refoulés à Mahajanga. Le ministère comorien de l’intérieur a réclamé un mandat d’arrêt contre trois opposants comoriens demandeurs d’asile à Madagascar. Selon lui, ces derniers sont des « imposteurs ». Selon ses dires, ils chercheraient à rallier à leur cause les étudiants comoriens dans la Grande île.

Treize migrants rwandais, burundais et congolais sont arrivés clandestinement à Nosy Be dont trois femmes et quatre enfants. Deux autres Rwandaises en situation irrégulières ont été interpelées dans le district d’Ambanja.

Des négociations autour de la migration du travail seraient en cours entre le gouvernement et les pays destinataires de main d’œuvre. Un atelier de formation sur la protection des droits des travailleurs migrants dans les îles de l’océan Indien a été organisé par la Commission syndicale des travailleurs de l’océan Indien et l’OIT. 2 à 3 000 malgaches s’expatrient chaque année vers les îles voisines, parfois avec un simple visa de tourisme.

Violences basées sur le genre : Mialy Rajoelina propose l’école obligatoire jusqu’à 18 ans. Désignée ambassadrice du FNUAP pour la lutte contre la violence basée sur le genre et contre le mariage forcé précoce des enfants, l’épouse du chef de l’Etat a annoncé qu’un projet de loi en ce sens va être déposé au Parlement.

Taux d’utilisation des contraceptifs : un objectif de 50 % à atteindre en 2020, avec la réduction de moitié des besoins insatisfaits. Actuellement seules 41 % des femmes utilisent une contraception moderne. La situation reste insatisfaisante et se reflète sur le taux de mortalité maternelle et infantile. Dix femmes, dont trois sont des adolescentes, meurent chaque jour de causes liées à des complications de la grossesse ou de l’accouchement. Un certain nombre de blocages restent à lever. Les conjoints sont fréquemment réticents à l’usage d’un moyen contraceptif.

Les directions diocésaines de l’éducation catholique envisageraient de créer leur propre diplôme du bac, selon La Gazette. Les élèves de terminale issus des écoles catholiques de la capitale se présentent à un « baccalauréat catholique », une première dans l’histoire de l’enseignement privé. Les diplômes obtenus seront validés par des établissements supérieurs catholiques mais les élèves doivent toujours passer les examens officiels nationaux.

pov 24 09Le BEPC 2019 enregistre un taux de réussite catastrophique. Il est inférieur à 50 % dans la plupart des circonscriptions scolaires. Il affiche même un taux de 26,8 % à Toamasina. Un score très sensiblement inférieur à celui de 2018. Les parties prenantes s’accusent de cet échec retentissant.

Une dizaine de médias sont en situation irrégulière. Le ministère de la communication exige qu’ils cessent immédiatement leurs activités. Ils profiteraient de la pré-campagne pour émettre, faisant ainsi office d’outils de propagande pour des candidats. La délivrance de nouvelles licences reste suspendue en attendant l’adoption de la nouvelle loi sur la communication en cours d’élaboration.

Droit d'accès à l'information : un projet de loi en gestation. Ce droit, conféré par la loi fondamentale à tous les citoyens, n’est pas entré dans les faits. Il en résulte un déficit de confiance entre l’administration et les citoyens, favorisant l’impunité des responsables et l’absence de redevabilité.

Les quatre personnes inculpées de propagation de fausses nouvelles sur les réseaux sociaux et de diffamation envers l’armée dans l’affaire du survol d’hélicoptères au stade de Mahamasina ont obtenu une liberté provisoire après avoir été longuement entendues par le service de la cybercriminalité. Une amende de 10 millions Ar. a été infligée aux deux journalistes, peine maximale prévue par la loi de 2016. L’annonce a été accueillie avec consternation par la profession. Le ministère de la communication s’est réjoui qu’aucune peine privative de liberté n’ait été prononcée mais il estime que les amandes infligées dans ce type d’affaire doivent être suffisamment dissuasives pour éviter les éventuels abus au nom de la liberté d’expression.

Les diffamations et attaques personnelles se multiplient sur les réseaux sociaux. De hauts responsables du pays aux simples citoyens, personne n’est à l’abri des attaques perpétuées par des personnes qui se cachent derrière de faux comptes, note L’Express. La poursuite des auteurs reste difficile, nombre d’entre eux demeurant à l’étranger, notamment en France. Une question qui relèverait de la coopération judiciaire entre les deux pays.

L’Alliance Voahary Gasy dénonce des ventes aux enchères de tortues Radiata sur Facebook. Une enquête a été lancée par la division cybercriminalité de la police. Le titulaire du compte a été arrêté, pris en flagrant délit de trafic.

La défenseuse des droits humains Mbolatiana Raveloarimisa a reçu plusieurs menaces sur son compte Twitter suite à la publication d’un article dans L'Express. La journaliste, membre fondatrice de Wake-Up Madagascar, travaille sur la démocratie, la bonne gouvernance, les droits des femmes et des personnes en situation de handicap. Elle aborde dans ses chroniques des questions telles que la pauvreté et la dépénalisation de l'avortement.

Le conseil de gouvernement a adopté l'avant-projet de loi sur la communication médiatisée. Le texte, qui modifie certaines dispositions de la loi de 2016 jugée liberticide, a été élaboré avec le concours des patrons de presse et des journalistes dans le cadre de concertations régionales.

Le CRAAD-OI et le Collectif Tany ont adressé une lettre ouverte au chef de l’Etat pour lui demander de prendre d’urgence la décision d’arrêter le projet « Base Toliara » en raison notamment des risques que feraient subir le minerai de zircon, dont le taux de radioactivité est élevé. En outre, la perte des terres et des moyens d’existence de dizaines de milliers d’agriculteurs et de pêcheurs de la région ne pourra pas être compensée par les emplois que la société déclare vouloir créer. Des natifs de Toliara ont une nouvelle fois lancé un appel à l’Etat. La situation selon eux risque de dégénérer. La coalition politique de l’opposition (RMDM) a annoncé qu’elle soutiendra le mouvement.

Secteur minier : l’État imposera des taxes à l’exportation de 10 à 20 % à partir de 2020. « C’est tout simplement inconcevable. Il n’y a pas de taxes à l’exportation dans le reste du monde sauf dans quelques pays d’Afrique et nous en faisons malheureusement partie », s’exclame un opérateur.

27 tonnes d’abats de zébus qui étaient sur le point d’être exportés par un Chinois ont été saisis. Les produits doivent être incinérés. L’opérateur n’a pas été en mesure de présenter les documents autorisant son activité, il a été placé en garde à vue. Ces exportations sont interdites dans le cadre de la lutte contre les vols de bovidés.

Bateau pirate Flying suspecté de trafic de bois précieux : le procès en appel a été reporté au 16 octobre pour un motif de procédure. Les quinze ressortissants asiatiques arrêtés, membres de l’équipage, restent incarcérés.

Feux de brousse et de forêt - Le ministre de l’environnement annonce une « nette régression cette année. » Selon lui, les efforts entrepris commencent à porter leurs fruits. Un optimisme démenti par les faits… Les migrations de population en provenance du Sud gagnent du terrain. Des trafiquants manipuleraient les migrants en les encourageant à planter du maïs et des arachides au sein des réserves forestières et des parc nationaux, comme à Ankarafantsika, où les incendies et défrichements se multiplient, ou encore dans l’aire protégée du Menabe Antimena. La société Star a été mise en cause dans un reportage de France 24 comme acteur de déforestation de cette aire protégée pour cultiver du maïs destiné à la production de bière, en faisant appel aux travailleurs migrants. La société a commandé un audit indépendant dont les résultats seront rendus publics. L’alliance Voahary Gasy va mener ses propres investigations. La Gazette a dénoncé par ailleurs les déboisements dont l’entreprise textile Cotona d’Antsirabe se rendrait coupable.

Andry Rajoelina a lancé les travaux de drainage et de curage du canal des Pangalanes. L’objectif est de favoriser la construction d’hôtels et d’infrastructures touristiques au long de ses 654 km. Ce projet devrait avoir des impacts directs sur la vie socioéconomique d’environ 3 millions de riverains.

Les habitants d’Ambohitrimanjaka s’opposent au remblayage d’une centaine d’hectares de rizières prévu dans le cadre du projet de ville nouvelle « Tanamasoandro ». Ils estiment que la priorité est d’augmenter la surface rizicole pour lutter contre l’insécurité alimentaire et pour parvenir à l’autosuffisance. Les agriculteurs se disent préoccupés par les modalités et le montant des indemnisations, une partie d’entre eux n’étant pas en possession de titres de propriété. Les procédures d’expropriation seraient déjà lancées, 300 ménages seraient concernés et seront indemnisés. L’Etat leur proposerait également des terrains en compensation mais la plupart se refusent à quitter leurs terres

Trente-trois volontaires américains vont former plus d’un millier d’agriculteurs aux techniques modernes de production de fruits, légumes, produits d’exportation et ce dans le respect de l’environnement. Les formations concerneront également l’élevage et la pisciculture.

380 000 personnes vont bénéficier d'un programme d'assainissement financé par la Corée. Le programme, signé avec l’UNICEF, est destiné à développer l’assainissement au niveau communautaire dans les régions ayant les taux les plus élevés de défécation à l’air libre, source de nombreux problèmes de santé.

Le Japon à la rescousse du projet Tatom (extension de l’axe Antananarivo-Toamasina). Il a accordé un don de 90 milliards Ar pour la réfection de deux ponts stratégiques sur la RN 2, inclus dans le projet Tatom. Le gouvernement japonais a déjà assuré la réalisation du schéma directeur du réseau de transport du projet Tatom, à hauteur de 3,5 millions de dollars. 500 millions sont encore nécessaires pour réaliser la phase 1 du projet. La construction de l’autoroute de 240 km reliant la capitale au port de Toamasina, prévue en phase 3, requiert quelques deux milliards de dollars, qui restent à trouver.

Extension du port de Toamasina - Lancé en 2018 avec le concours également de la coopération japonaise, le plus important projet d’extension de port en Afrique avance à grand pas. Le quart des travaux est achevé. Ses possibles incidences environnementales ont été dénoncées par l’Association des originaires de la province de Toamasina.

La construction de la centrale hydroélectrique de Sahofika débutera début 2020 prochaine. L’infrastructure, d’une capacité de 200 MW, devrait entrer en service en 2024. Coût : 900 millions de dollars, pris en charge pour l’essentiel par un consortium regroupant le français Eiffage, le marocain Thémis et la multinationale Eranove.

Coopération Madagascar - Indonésie : projet de construction d’une voie ferrée de 220 km entre Brieville et Morarano pour le transport du chrome extrait par la société Kraoma. Les relations diplomatiques entre Madagascar et l’Indonésie, fondés sur des affinités culturelles et linguistiques, sont appelés à se renforcer et la coopération s’étendre à de nombreux domaines.

Les partenaires techniques et financiers ont requis des précisions sur le Plan émergence de Madagascar. Le programme stratégique de développement pour les cinq années, présenté par le chef de l’Etat durant sa campagne, tarde à se concrétiser, ce qui ne permet pas aux partenaires de se positionner sur les axes de priorité définis par l’État. Le Plan risque également de ne pas être prêt à temps pour certaines échéances internationales.

Le pape François a souligné entre les lignes de son discours aux officiels l’inefficacité des aides internationales au développement pour sortir le pays de la pauvreté « inhumaine » dans laquelle il est enlisé. Il a évoqué la menace d’une « homogénéisation culturelle » à travers « l’ouverture de Madagascar au monde environnant », des mots qui ramènent à l’omniprésence des partenaires techniques et financiers dans les politiques de développement successives du pays, écrit L’Express.

La fin du monopole de Telma sur la fibre optique annoncé au mois de mai, n’est toujours pas effective. Le processus de réduction de la fracture numérique est à la traine. Telma est le seul opérateur autorisé à faire usage de la fibre optique depuis 2014. En situation de monopole, les prix sont jugés trop élevés. Le coût excessif de l’accès à la fibre expliquerait le faible taux de pénétration de l’Internet au niveau national.

La hausse des PPN enregistrées ces derniers temps préoccupe les autorités. Des enquêtes ont été lancées pour en connaître l’origine. Des spéculateurs qui pratiquent la rétention de stocks ont été identifiés et ont écopé d’avertissement. Des prix de référence vont être établis, ils serviront de repère pour mesurer les variations des prix réels. Le ministère annonce vouloir assainir les circuits de distribution, marqué par un grand désordre favorisant les fraudes en tous genres. Des mesures ont été prises pour protéger les industries malgaches, victimes de dumping mais certaines ont été suspendues suite aux protestations des importateurs qui jugeaient la hausse des droits de douane trop brutale.

Madagascar compte s’ouvrir au tourisme de luxe pour relancer le secteur, a annoncé le ministre lors du 1er forum international sur les investissements dans le tourisme et les transports réunissant plusieurs centaines d’opérateurs et d’investisseurs internationaux. L’objectif est d’atteindre le chiffre de 500 000 touristes à l’horizon 2023, 800 000 à terme. Plusieurs partenariats allant dans ce sens sont attendus. Une convention a été signée avec le représentant d’un conglomérat de Dubaï intéressé par des réalisations à Morondava.

La société Trading de l’océan Indien (STOI) cherche à vulgariser la production du riz hybride à travers le principe de l’agriculture contractuelle. Une ambition annoncée lors de la présentation du programme de collaboration entre STOI et l’enseigne chinoise Yuan’s Seed. Cette dernière apportera son savoir-faire en la matière, dans le but de quintupler la production rizicole du pays avec le concours des paysans partenaires. Les médias malgaches ont passé sous silence le fait que les agriculteurs deviendront dépendants du fournisseur de ces semences OGM hybrides …

Un projet de digitalisation de la riziculture sera initié par Atos, leader international de la transformation digitale et un cabinet de conseil en management et technologie. Le projet vise à fournir des applications métiers qui devraient contribuer à l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire et à l’amélioration des conditions de vie des riziculteurs.

Un programme de réhabilitation et d’extension des périmètres cultivables est programmé sur 100 000 ha afin d’atteindre à terme l’autosuffisance alimentaire. Les travaux ont déjà débuté, avec l’appui du FIDA, de l’UE et de la Banque mondiale.

Le programme « Fihariana », pour la promotion de l'entrepreneuriat des jeunes et des femmes a collecté 70 284 dossiers de candidature. 3 200 dossiers ont déjà été validés et transmis aux établissements bancaires. Les premiers projets devraient démarrer en octobre.

Jirama : les pertes annuelles pourraient atteindre 1 400 milliards Ar en 2025, selon les conclusions d’une étude commandée par la Banque mondiale. « La Jirama représente actuellement le plus grand risque budgétaire pour l’Etat », a alerté un spécialiste. Le redressement de la société d’Etat devrait permettre de réaffecter ses ressources au profit des secteurs sociaux prioritaires, fait-on valoir.

Dividende démographique : des arguments en faveur de la limitation des naissances. Le ministre de l’économie et des finances a tiré la sonnette d’alarme à l’annonce des premiers résultats du recensement de la population qui font état de la poursuite de l’explosion démographique. La baisse du taux de natalité devient un impératif si le pays veut parvenir à bénéficier des fruits de la croissance économique.

La ministre du travail veut mettre en place une « Task force » pour introduire les travailleurs informels dans le secteur formel. « Tous les employeurs sont soumis à cette obligation », a-t-elle martelé.

Vives tensions au sein de l’entreprise de graphite à Vatomandry. De violentsaffrontements ont fait plusieurs blessés. Quatre responsables chinois en sont venus aux mains avec des grévistes. Des salariés sont accusés de se livrer à un important trafic de carburant ont été licenciés. Les dirigeants ont décidé de fermer temporairement l’entreprise.

Les employés de Centre de recherche appliquée au développement rural (Fofifa) réclament le paiement de 7 mois d’arriérés de salaires. 200 employés contractuels ont lancé un mot d’ordre de grève illimitée.

30è anniversaire du centre Akamasoa : le père Pedro élevé au grade de Grand-Croix de 2e classe. Pendant 30 ans, 30 000 personnes, généralement des sans abri, ont pu bénéficier d’un toit, d’un travail ainsi que d’une excellente éducation pour leurs enfants. L’Etat assurera désormais l’approvisionnement en médicaments de son dispensaire durant toute l’année. Akamasoa sera aussi doté d’une université.

 

SOMMAIRE

POLITIQUE

  • Préparation des élections communales et municipales
  • La visite du pape François
  • Diplomatie

DROITS HUMAINS - GOUVERNANCE

  • Insécurité, dahalo, vindicte populaire, enlèvements
  • Justice, conditions carcérales
  • Gouvernance
  • Politique migratoire, traite
  • Droits des femmes
  • Education
  • Médias, communication, réseaux sociaux

ÉCONOMIE - SOCIAL

  • Ressources naturelles,bois de rose
  • Foncier, environnement, aménagement
  • Coopération, bailleurs de fonds
  • Economie, démographie
  • Social

 

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25 septembre 2019

ARTICLES REMARQUES - SEPTEMBRE 2019

<> doc  25 09 19 - Mongabay - Un projet d'exploitation minière à Madagascar déclenche des manifestations et divise la communauté
Une société minière australienne, Base Resources, prévoit de débuter bientôt son projet d’exploitation de sables minéraux dans le sud-ouest de Madagascar, projet dénommé Base Toliara. La compagnie affirme que le projet représente une opportunité de développement pour la région. Il est appuyé par la plupart des représentants gouvernementaux et des maires locaux. Toutefois, des groupes d’opposition locaux ont réclamé l’abandon de ce projet, invoquant les nombreux impacts environnementaux négatifs qu’il pourrait entraîner et en soutenant que celui-ci a été rendu possible en raison d’ententes foncières corrompues. Il a été question de disputes entourant le projet dans les médias malgaches depuis déjà plusieurs années, et celles-ci deviennent de plus en plus enflammées à l’aube de la concrétisation. Plus récemment, un tribunal de Madagascar a libéré neuf membres de la communauté qui ont été détenus pendant six semaines, accusés d’avoir participé à la destruction du camp d’exploration de Base Resources.

-16 09 19 - CRAAD-OI - Collecti Tany - Projet Base Toliara - Lettre ouverte au Président de la République
Les deux organisations adressent une lettre ouverte au chef de l’Etat pour lui demander de prendre d’urgence la décision d’arrêter le projet « Base Toliara » en raison notamment des risques que feraient subir le minerai de zircon, dont le taux de radioactivité est élevé. Ces données sur la dangerosité du minerai proviennent de l’étude de faisabilité publiés par Base Resources, la société-mère de Base Toliara, le 21 mars 2019. Ce document précise que le taux de radioactivité empêchera l’exportation du zircon vers les Etats-Unis et le Japon, en raison des normes relatives à la radioactivité en vigueur dans ces pays. En outre, la perte des terres et des moyens d’existence des dizaines de milliers d’agriculteurs et de pêcheurs de la région ne pourra pas être compensée par les emplois que la société déclare vouloir créer. Les effets destructeurs des opérations minières sur un environnement déjà fragilisé par le changement climatique seront inévitables et irréversibles, malgré les efforts pour les « amoindrir et les minimiser ».

- 11 09 19  - Fin de la viste du pape François

pov 11 09 19

- 09 09 19 - Le Monde - Le pape François a renoué avec les critiques les plus virulentes contre la "mondialisation  économique"
Durant son déplacement, le chef de l’Eglise catholique a également fustigé la corruption, l’abandon des pauvres ou encore la déforestation, visant notamment les dirigeants du pays.

- 08 09 19 - Le Monde Afrique - A Madagascar le pape François s'alarme de la pauvreté et de la déforestation
Le pape François a renoué, dans l’océan Indien, avec ses critiques les plus véhémentes contre « la mondialisation économique dont les limites sont toujours plus évidentes ». Ces limites ont pour nom accaparement des ressources aux mains de quelques-uns, marginalisation croissante des plus pauvres, privés de travail, corruption des élites, dévastation de la planète, destruction des forêts, appauvrissement culturel des peuples, aliénation des pays les plus défavorisés. A l’heure où la menace de la déforestation inquiète et où des forêts flambent, le chef de l’Eglise catholique a dénoncé la situation et ainsi introduit, à Madagascar, le prochain synode des évêques sur l’Amazonie, qui aura lieu à Rome en octobre et qui traitera de problématiques à dimension très politique.

- 08 09 19 - Vatican News - Le pape à Madagascar - Décryptage du père Sylvain Urfer du SeFaFi
Pour la deuxième étape de ce 31eme voyage apostolique, le Souverain Pontife s’est envolé direction Madagascar. Comme le veut la tradition, cette intense journée a débuté avec le discours aux autorités. Analyse avec le père Sylvain Urfer, directeur l’observatoire de la vie publique sur la Grande Ile.

- 06 09 19 - Tribune - La venue pontificale est en train de plonger le pays dans un profond état de transe
Une situation qui rappelait sans doute cette confidence passée par un Rajoelina, encore novice en politique qui avait confié aux journalistes : "Les gens disent que je suis le messie." Tous les intellos proches du pouvoir encensent cette future page de l’histoire en pratiquant la génuflexion de circonstance devant l’homme saint, mais aussi devant son maître de cérémonie, qui lui est ravi de pouvoir être sous le faisceau des sunlights pour une intronisation officielle au sein du gratin international.

- 05 09 19 - Le Monde Afrique - Madagascar lentement grignotée par les sectes évangéliques

Trente ans après la visite de Jean Paul II, Madagascar se prépare avec émotion à recevoir le pape François dont le portrait pavoise les rues de la capitale. Le souverain pontife arrivera sur la Grande Ile vendredi 6 septembre pour un voyage de trois jours, dont le temps fort sera la messe prévue le dimanche devant un parterre annoncé de 800 000 personnes. La rencontre qui suivra avec le père Pedro dans le village d’Akamasoa, dans la banlieue d’Antananarivo, devrait également être l’occasion pour le chef de l’Eglise catholique de marteler son appel à combattre davantage la pauvreté.

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02 09 19 - Amnesty International - Mozambique/Madagascar - La visite du pape offre l’occasion d’aborder la question des violations des droits humains
Amnesty International demande au pape François en visite dans ces deux pays début septembre d’évoquer les problèmes urgents relatifs aux droits humains avec les dirigeants de Madagascar et du Mozambique. L’organisation a recensé de graves violations des droits humains dans les deux États, notamment le recours à la détention provisoire prolongée dans des conditions inhumaines à Madagascar et des violences de plus en plus nombreuses contre des journalistes et des défenseurs des droits humains au Mozambique. Elle demande au pape François de profiter de sa visite pour souligner le besoin de justice et de réforme. « L’apparat qui entoure la visite du pape François offre l’occasion de braquer les projecteurs sur les violations des droits humains à Madagascar et au Mozambique. Lors de ses rencontres avec les autorités, le Saint-Père doit évoquer les crises des droits humains qui frappent les deux pays et rappeler à leurs dirigeants que le monde entier les regarde, a déclaré Muleya Mwananyanda, directrice adjointe pour l’Afrique australe à Amnesty International. La voix du pape sur les violations des droits humains commises dans ces deux pays pourrait être un outil puissant pour amener le changement. »

<>  01 09 18 - AFP/RTL.be - A Madagascar, le cimetière aux fœtus de Volatiana
La politique de planning familial à Madagascar, où le taux de fécondité dépasse 4 enfants par femme, est un échec. Les barrières sont financières, culturelles et liées à la disponibilité des contraceptifs. A Madagascar, pays majoritairement chrétien où le pape François est attendu, l'avortement est illégal, y compris en cas de viol, et passible de dix ans de prison. Les pro-avortement se prennent à rêver, sans trop d'illusions, que François profite de sa visite pour amender le discours de l'Eglise catholique contre l'IVG. Reportage.

 


 <> Articles particulièrement signalés - <>doc  Documents à valeur permanente
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31 août 2019

REVUE DE PRESSE - AOUT 2019

RESUME AOUT 2019

21 partis d’opposition se sont regroupés pour faire bloc contre Andry Rajoelina. Ce groupement, baptisé RMDM (Groupement des partis d’opposition pour la démocratie), a désigné à sa tête le président du TIM, Marc Ravalomanana. Le groupement revendique pour son chef l’attribution du statut légal du chef de file de l'opposition. Un autre groupe de partis d’opposition a contesté cette désignation et a indiqué avoir en projet la création d’un autre regroupement sous l’égide de Lalatiana Ravolomanana (parti Manda/MFP). Le TIM et le Manda ont reçu le récépissé du ministère de l’intérieur officialisant leur appartenance à l’opposition.

Une proposition de loi relative au statut légal du chef de file de l'opposition a été déposée à l'Assemblée nationale par les partisans d’Andry Rajoelina. Elle vise à modifier la loi de 2011 qui n’a jamais été mise en application, dans le but, affirme Marc Ravalomanana, de limiter les prérogatives du chef de l’opposition. Ce dispositif prévoit notamment que le chef de file de l’opposition est obligatoirement député, ce qui exclut d’emblée l’ancien président, qui ne possède aucun mandat électif. La proposition, adoptée par l’Assemblée nationale, a été rejetée par les 16 députés du TIM. Transmis au Sénat, le texte n’a pas été adopté par la majorité HVM, qui a repoussé son examen à une prochaine session. Marc Ravalomanana a saisi la SADC. Le TIM a décidé de ne pas briguer le poste de 7e vice-président de l’Assemblée nationale qui lui revenait de droit. Pour le parti, le texte voté est contraire à la Loi fondamentale. Son adoption est qualifiée de manœuvre politique du parti au pouvoir pour contrôler l’opposition.

Le KMF/CNOE s’est prononcé en faveur de la radiation des partis qui ne participent pas aux élections. « Un parti qui ne remplit pas son devoir, ne mérite même pas d’exister. C’est pourquoi il est nécessaire que l’Etat prenne acte par rapport à cela », a-t-il déclaré. La société civile souhaite par ailleurs que tous les candidats à une élection soient présentés par un parti politique.

Avantages parlementaires : en attente du règlement intérieur. L’Express titre « Les députés bafouent la politique d’austérité. » Les questions d’indemnités et des divers avantages dont ils revendiquent l’attribution sont au centre des débats que les élus ont tenu à huis clos. La loi de finances rectificative ayant été adoptée par voie d’ordonnance, il n’est plus possible de la modifier. Les revendications des élus ne pourront être satisfaites que dans le cadre du règlement intérieur de l’Assemblée. La dotation d’un véhicule pour chaque élu a été momentanément retirée du débat mais les élus ont obtenu la désignation de deux conseillers techniques alors qu’ils bénéficient déjà chacun de cinq assistants. Les effectifs salariés pris en charge par l’Assemblée sont actuellement estimés à plus d’un millier de personnes.

Andry Rajoelina met la pression sur ses ministres pour réaliser ses promesses. Dans une lettre adressée au gouvernement, il interpelle les hauts responsables sur la nécessité de fournir des résultats concrets et rapides pour accomplir ses promesses présidentielles. Accélérer le rythme du développement et du changement afin de rattraper en 5 ans les retards cumulés de développement du pays. Il demande également l’intensification des projets sociaux pour atténuer la dureté de la vie et aider les couches vulnérables à se relever et la mise en place d’une politique de protection sociale efficace.

Les élections communales et municipales se tiendront le 27 novembre. La campagne officielle ouvrira le 5 novembre. La HCC préconise le maintien en fonction des conseillers municipaux et communaux sortants au-delà de la fin de leur mandat qui arrive à son terme le 22 septembre. Le projet de remplacement des maires par un président de délégation spéciale (PDS), comme le président de la République l’avait envisagé, serait abandonné.

Le CFM prévoit d’élaborer une Charte de bonne conduite pour les candidats. Le chantier ouvert par le CFM devrait également permettre de faire le bilan des points forces et faiblesses des chartes élaborées pour la présidentielle et les législatives.

Liste électorale - La CENI veut rétablir les noms retranchés par la voie d’ordonnance prise par le tribunal de première instance. En raison de la révision de la liste après le 1er tour de la présidentielle, de nombreux électeurs ne figuraient plus dans la liste utilisée pour les législatives. Cela serait dû, entre autres, au retranchement des doublons ou encore à la réorganisation des bureaux de vote. La première opération consiste en fait à régulariser le cas de 500 000 électeurs qui ont pu voter aux présidentielles mais qui n’ont pas pu s’acquitter de leur devoir électoral lors des dernières législatives, au motif que leurs noms ont disparu de la liste. La seconde opération vise à extraire les 115 000 doublons encore constatés.

L’élection communale d’Antananarivo est au centre de toutes les préoccupations des politiques. Marc Ravalomanana pourrait se porter candidat mais l’échec de son épouse Lalao à résoudre la situation anarchique et l’insalubrité qui prévalent dans la capitale pourrait lui porter préjudice, à lui et à son parti. La ville d’Antananarivo est un bastion que les régimes en place successifs convoitent. Elle ne se laisse pas facilement conquérir. De tout temps, ses électeurs ont eu l’esprit frondeur, manifestant une certaine défiance envers le pouvoir central. Les rapports tendus entre l’Etat et la commune se traduisent par des blocages budgétaires qui nuisent au développement de la capitale et à son image, analyse Midi. A l’approche des municipales, un conflit est né de la volonté du gouvernement de procéder à la rénovation du stade de Mahamasina, propriété de la commune.

Madagascar se prépare à la venue du pape François, 30 ans après la visite de Jean-Paul II. Le pape foulera la terre malgache le 6 septembre avant de faire un saut à Maurice le 9 et quitter définitivement la Grande Île le 10. La messe qui sera célébrée devrait accueillir plus de 800 000 personnes. Pas moins de 7 500 éléments des forces de l’ordre seront mobilisés pour assurer la sécurité des évènements. A l’approche de l’arrivée du pape, la capitale fait peau neuve et amène à l’adoption de nouveaux comportements, note Midi

Le rapport annuel des Etats-Unis sur la situation des droits humains à Madagascar ne constate pas d’amélioration de la situation. Le bilan est négatif, notamment pour la liberté d’expression, y compris la liberté de presse qui a été parfois restreinte, suite à l’application du code de la communication. Le Département d’Etat mentionne également des cas de violation des libertés de rassemblement pacifique, à plusieurs reprises en 2018. La lutte contre la corruption fait également partie des points auxquels la Grande île a obtenu de mauvaises notes. Les Etats-Unis déplorent le fait que la plupart des enquêtes menées, relatives à des dossiers de corruption, n’ont pas abouti à une décision judiciaire ni à la mise en accusation des responsables de rang supérieur.

La mission de sécurisation menée par l’armée dans la Zone rurale prioritaire de sécurité (ZRPS) Alpha se poursuit. Et ce, écrit Newsmada, « en dépit des dénigrements et manœuvres d’intimidation auxquels s’acharnent des chefs de dahalo et autres maquignons qui ont vu baisser leurs chiffres d’affaires après l’opération ». Le général commandant de la ZRPS a expliqué que la campagne de calomnie menée par ces bandits en col blanc a pour but de salir l’image des « pacificateurs ».

Le président de la République s’est rendu à Tsaratanàna et à Maevatanana, deux zones classées rouges en termes de sécurité, pour la pose de la première pierre de la construction d’une « base opérationnelle avancée » de l’armée. La base de Tsaratanàna est une base pilote, cinq bases du même type seront mises en place. Les soldats participants à une mission de six mois se verront attribuer une prime et un avancement exceptionnel.

Implication des membres de l’administration et des forces de sécurité dans des réseaux de dahalo : le premier ministre affirme que ces réseaux seront « rapidement », démantelés et leurs membres sanctionnés, quel que soit leur statut ou leur grade.

Exécution de deux supposés dahalo à Ambohimahasoa début août : des versions contradictoires. Un représentant de la famille des personnes abattues par les policiers a apporté son témoignage sur les circonstances dans lesquelles le drame est survenu. Les suspects étaient des dahalo notoirement connus. Des villageois avaient porté plainte contre eux. Le ministère de la sécurité publique a dépêché sur place des enquêteurs de l’inspection générale de la police nationale.

Vindictes populaires. A Arivonimamo, une famille a tenté de brûler vif son voleur. Cinq personnes ont été arrêtées. L’homme avait été pris en flagrant délit de vol à la tire sur le marché de la commune. Six voleurs de vanille ont été lynchés à mort à Vohémar.

Policiers lynchés à Fénérive-Est : procès attendu pour les détenus. Près d’un an après l’affaire, le lynchage à mort de trois inspecteurs de police n’est pas encore élucidé. Les 18 prévenus, dont trois chefs fokontany, ont été placés sous mandat de dépôt. Les dossiers ont été transmis au tribunal. Suspectés d’être des bandits, les trois inspecteurs ont été tabassés à mort par une foule furieuse. Les 18 détenus se sont fait arrêter par les forces de police venues procéder à une arrestation massive, quelques jours après le triple homicide.

Si les auteurs principaux de kidnappings ont été arrêtés et jetés en prison par dizaines, les commanditaires restent non identifiés. Une situation qui ternit le bilan de la lutte contre l’insécurité dont l’arrêt des rapts de nationaux et d’étrangers est l’une des réussites dont se prévaut le secrétaire d’État à la gendarmerie. En matière d’enlèvements comme en matière de vols de bovidés, les forces de sécurité échouent encore à appréhender les commanditaires et à démanteler les réseaux de « bandits en col blanc. »

Onze kidnappeurs d’un Indien nationalité française, à Ankadivato le 5 août, ont été interpelés à Fianarantsoa. La victime et sa famille avaient choisi de ne fournir aux enquêteurs aucun renseignement sur ce qui s’est réellement passé et aucune plainte n’avait été déposée. La libération de la victime est intervenue après versement d’une rançon.

Andry Rajoelina a recadré la magistrature. « Les magistrats ne sont pas au-dessus de la loi. Ce n’est pas parce qu’on est magistrat qu’on ne peut pas être sanctionné », a lancé celui qui, selon les dispositions constitutionnelles, préside le CSM. L’impunité des magistrats, le corporatisme au sein du corps, les mauvais comportements, la corruption qui gangrène le système judiciaire ou encore la lenteur dans le traitement des dossiers, ont été pointés par le chef de l’État.

pov 27 08 19Torture et violences policières : le cri d’alarme de la CNIDH qui dénonce « la dégradation des conditions de détention au niveau des établissements pénitentiaires ». Elle dénonce également « la pratique masquée d’actes de tortures et de traitements cruels, inhumains et dégradants caractérisés par la détention provisoire prolongée » et pointe du doigt « des pactes villageois ou “dina” non-homologués [qui] imposent une légitimation de la torture, parfois attentatoire à la vie des victimes. » La CNIDH rappelle qu’aucun jugement n’a encore été rendu dans l’affaire Antsakabary. La lutte contre la torture pourrait déboucher sur l’élaboration d’un texte de loi. Tel est le souhait du représentant du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, en partenariat avec l’ACAT et le ministère de la justice.

Exécution sommaire à Ampefiloha. « Une bavure qui ternit l’action de la police », titre Midi. La scène est passée en boucle sur les réseaux sociaux après avoir été diffusée sur une chaîne de TV privée. Un homme, auteur d’un braquage dans ce quartier de la capitale, a été achevé sous les yeux des nombreux passants et d’enfants alors qu’il était à terre, désarmé, blessé et suppliant qu’on l’épargne. Le ministre de la sécurité publique a annoncé que l’inspecteur de police en cause avait été placé en détention provisoire.

Des militaires qui assuraient une patrouille dans un quartier périphérique de la capitale ont violenté un client et trois membres d’une famille du propriétaire d’un bar. Les victimes ont partagé les photos sur Facebook. Une plainte a été déposée.

A Morombe, des paysans se plaignent des abus de pouvoir des militaires, accusés de procéder à des arrestations arbitraires assorties de menaces de mort et d’accaparement de troupeaux.

Le premier ministre a recadré sans ménagement les hauts responsables de la police. Les entorses au respect de la loi et de la discipline, le corporatisme, la mauvaise gestion des ressources humaines, la corruption et les abus, toutes ces plaies dont souffre la police nationale ont été passées en revue par le chef du gouvernement. Le but, affirme-t-il, « est la reconquête de la population et le rétablissement de l’image des forces de l’ordre, dont la police nationale. »

Une enveloppe budgétaire est annoncée pour construire de nouveaux établissements pénitentiaires « permettant d’accueillir les détenus, selon les normes et dans le respect des droits humains. » Le ministère entend pouvoir proposer un travail aux détenus qui en sont aptes. « Les travaux forcés, comme sentence prononcée, n’existent pratiquement plus. La réalité c’est que les maisons de force ne disposent pas d’espace où on peut mettre les détenus au travail », explique une haute responsable du ministère de la justice. L’objectif est de disposer de 15 000 places, ce qui nécessite de doubler les crédits affectés à l’administration pénitentiaire.

De juin 2018 à juin 2019 le Pôle anti-corruption a reçu 393 dossiers dont 141 de la Chaîne pénale anti-corruption et 252 nouvelles affaires. 78 dossiers ont été jugés.

La Cour criminelle ordinaire du Pôle anti-corruption est enfin opérationnelle. Plusieurs affaires criminelles impliquant de « gros poissons » sont au programme. Elle compte procéder au jugement d’environ 70 dossiers d’ici la fin de l’année, au cours de sept autres sessions. Des dossiers ayant défrayé la chronique ces dernières années et impliquant des personnalités devraient connaître ainsi leur dénouement. La femme d’affaires Claudine Razaimamonjy a été l’une des premières personnes à comparaitre devant la juridiction. Elle a été condamnée à sept ans de travaux forcés et à une amende de 100 millions Ar pour une première affaire. Une instruction est en cours pour deux autres dossiers le concernant. Une autre femme d’affaires, Marie Jocelyne Léonard Razafindrabakoarisoa, est poursuivie pour d’importants détournement sur des marchés publics.

Trois autres personnalités devraient avoir à répondre de leurs actes : l’homme d’affaires Mbola Rajaonah et l’ancien DG des services fonciers, Hasimpirenena Rasolomampionona, député de Fandriana ainsi que le député de Mahabo, Ludovic Adrien Raveloson. Certaines affaires impliquent d’anciens membres du gouvernement, dont le statut fait que leur jugement est du ressort de la HCJ. L’aval de l’Assemblée national est nécessaire.

L’ancienne ministre de la population, Onitiana Realy, aurait été frappée par une interdiction de sortie du territoire suite à des suspicions de détournement de deniers publics. Les soupçons portent sur l’exercice comptable 2017. Son époux, Briand Andrianiriana se trouverait dans la même situation.

Les anciens hauts fonctionnaires sont appelés à effectuer la restitution des avantages qu’ils ont acquis durant leur mission. Annoncées par le ministère de l’économie et des finances, des procédures de décompte général des biens publics sont lancées. Une liste publique mentionnant les véhicules et les bâtiments de l’Etat sera disponible sous peu pour signifier aux récalcitrants qu’il importe de restituer les biens publics indument conservés.

Détournement de fonds à la Croix-Rouge malgache : 4 ans de prison ferme pour une dizaine de personnes. Le président ainsi que le secrétaire général figurent parmi les responsables incriminés. Le scandale avait fait grand bruit en avril 2018 à la suite d’un communiqué de la Croix-Rouge norvégienne, son principal bailleur. Un million d’euros aurait été détourné. Une convention de partenariat a été signée entre la nouvelle présidente de la Croix Rouge et le nouveau DG du Bianco, Laza Eric Donat Andrianirina.

200 femmes victimes d’exploitation dans les pays du Golfe ont été rapatriées depuis le début de l’année. Le dernier rapport du Département d’État sur la traite de personnes se félicite des efforts engagés par le gouvernement. Les tentatives d’expatriation illégales se poursuivent néanmoins. Alors qu’elles étaient sur le point de prendre un vol à destination de l’Arabie Saoudite, sept travailleuses ont été interceptées par les agents de la PAF à l’aéroport d’Ivato. Deux individus, dont une femme, soupçonnés de traite de personnes, ont été arrêtés par la gendarmerie à Antsirabe.

Les grossesses précoces touchent 48 % des jeunes filles dans la région Atsimo Andrefana. Toute l’île est concernée par ce phénomène, et une très grosse majorité des grossesses précoces se rencontrent dans les milieux défavorisés. Les parents des adolescentes portent parfois une lourde responsabilité dans de telles situations, encourageant les mineures à se marier ou à se prostituer.

La polémique s'intensifie sur la réforme du calendrier scolaire. La décision du premier ministre d’entériner le retour à l’ancien calendrier et aux anciens cycles scolaires surprend la société civile qui avait été associée à une réforme jugée essentielle. Ce plan vise, entre autres, à lutter contre l’abandon scolaire.

Le gouvernement se fixe pour objectif la création de quatre nouvelles universités à Antsirabe, Fénérive Est, Soavinandriana et Morondava. La construction de six autres universités devrait commencer en 2020.

13 cas de peste ont déjà été identifiés pour la nouvelle saison. Les autorités sanitaires sont inquiètes. La multiplication actuelle des feux de brousse risque de pousser les rats vers les zones habitées. Des sanctions sont annoncées. Le ministère va engager la lutte contre les décharges sauvages. Assainir la capitale et ses faubourgs constituent une urgence absolue. Une loi régira l’enterrement et l’exhumation des victimes de la peste mais le ministère s’attend, comme en 2017, à d’éventuels refus des règles sanitaires édictées.

Une cellule de lutte contre la cybercriminalité a été installée au ministère de la communication. Elle aura notamment pour mission de défendre les victimes et de s’attaquer aux fauteurs de troubles. Midi accuse les entités en charge de cette lutte de ne pas être réellement opérationnelles. L’utilisation inappropriée des réseaux sociaux se développerait en toute impunité, Facebook serait devenu une arme de dénigrement et/ou de déstabilisation. Un candidat malheureux à l’élection présidentielle, de nationalité française et résidant en France ne cesserait de proférer de violentes attaques contre Andry Rajoelina et ses proches, sans réactions des autorités malgaches.

Visite papale : un fidèle d’une secte arrêté pour diffamation. Il avait publié sur Facebook, à travers un compte fake, que son église était opposée à la visite pontificale et que des manifestations seraient organisées à cette occasion.

La Grande Île ne disposerait plus que de cinq ans pour sauver ses richesses naturelles d’après les scientifiques participant au congrès de l’Association pour la biologie et la conservation tropicale. La destruction de l’environnement connait un rythme effréné. D’où la nécessité de prendre des mesures urgentes, dans le cadre d’un renforcement de l’Etat de droit. Les scientifiques ont lancé un appel de détresse au président de la République, qui n’a pas répondu à l’invitation qui lui a été adressée. Ils lui demandent de s’engager personnellement.

La 18e conférence des parties de la CITES a validé le plan d’action proposé par Madagascar sur les bois de rose, d’ébène et de palissandre. Le pays bénéficiera d’un appui de l’UE et de la Banque mondiale pour fiabiliser l’inventaire des stocks et la traçabilité des bois précieux. Le ministère de l’environnement a présenté les engagements de l’Etat et a souligné que « Madagascar n’a pas l’intention de vendre les stocks de bois précieux sans avoir rempli certaines conditions, dont le contrôle des stocks, l’étude des risques sur l’exploitation illicite et surtout les capacités nécessaires à disposition du pays en matière de contrôle forestier. » En cas de décision de commercialisation des stocks, la valorisation locale sera priorisée.

Le durcissement des règles de coupe de bois imposées pour l’ensemble des essences a eu pour effet de faire flamber les prix du charbon de bois, principale source d’énergie des ménages. La coupe d’un arbre devra être compensée par la plantation de 50 autres. L’enjeu est de sensibiliser la population à utiliser des combustibles de substitution.

Selon la Cour spéciale du bois de rose, le dossier concernant l’opérateur Johnfrince Bekasy serait en phase final d’instruction Le dossier remonte en 2015 lorsque l’opérateur avait été soupçonné d’être mêlé à un trafic de bois de rose et à du blanchiment d’argent. Certains dossiers, notamment celui de Singapour, impliquent des personnalités qui relèvent de la HCJ. 16 dossiers ont été transmis à la Cour spéciale depuis sa mise en place en juillet 2018. Tout récemment la Cour a condamné 19 personnes à 20 ans de travaux forcés. 59 rondins de bois de rose ont été saisis à Fénérive Est. Deux personnes ont été placées en garde à vue.

La cour d’appel de Toamasina a rejugé l’affaire du bateau Flying soupçonné de trafic de bois de rose, interpellé dans les eaux territoriales en décembre 2018. L’audience a une nouvelle fois déçu les défenseurs de l’environnement qui accusent les autorités de laxisme. Les associations de protection de l’environnement ont dénoncé le manque de sérieux de l’enquête. Clovis Razafimalala, militant écologiste, avait proposé à l’État de trouver et payer un avocat pour le défendre, mais il n’a jamais obtenu de réponse. Le verdict est attendu pour le 18 septembre.

222 tortues Radiata rapatriées des Comores à Madagascar. Elles ont été interceptées par les douaniers qui ont interpellé quatre Malgaches et deux Comoriens. Cette filière d’exportation illégale est régulièrement mise en cause depuis 2015.

Partisans et adversaires du projet minier « Base Toliara » continuent de s’affronter par communiqués interposés. Les principaux médias, tous favorables au projet, affirment que les tensions sociales s’apaisent et que la population locale a fait des concessions. Le Collectif Tany et le Craad-OI affirment qu’en dépit de la campagne médiatique menée par « Base Toliara » la lutte contre le projet se poursuit.

Exploitation d’ilménite de QMM : la société civile réclame des évaluations sociales et environnementales, conformément au cahier des charges de la compagnie minière. La plateforme de de la société civile de Taolagnaro a dressé la liste des points sur lesquels elle souhaite obtenir des éclaircissements, 10 ans après la mise en exploitation du gisement.

Des sites d’exploitation aurifère aux mains d’opérateurs Chinois ont été fermés par décision gouvernementale pour non-respect des cahiers des charges, poursuite de l’exploitation au-delà des délais impartis et usage de produits prohibés nuisibles à la santé des populations et à l’environnement. Neuf ressortissants chinois impliqués dans une activité d’exploitation aurifère illicite à Betioky Atsimo, ont été placés en garde à vue. Huit collaborateurs, dont des femmes, étaient arrivés récemment dans le pays en tant que touristes.

5 000 demandes de permis miniers en instance. Le ministère des mines a gelé la délivrance de permis miniers depuis 2012. 5 000 demandes de permis miniers sont en instance alors que 2 000 permis sont actuellement détenus par des opérateurs qui, pour la plupart, ne sont pas passés à la phase d’exploitation. Suspendu à l’EITI, Madagascar tente d’élaborer des stratégies de normalisation de cette activité. L’Etat prévoit de délivrer de nouveau des permis, 1 050 avant juin 2020. Leur délivrance sera soumise à des critères stricts, affirme le ministre.

L’Office national de l’environnement (ONE) va intégrer la société civile dans le processus d’évaluation environnementale, notamment dans le secteur extractif. L’office travaillera en collaboration avec l’Alliance Voahary Gasy et le mouvement Rohy ainsi qu’avec la coopération allemande.

L’élaboration d’un projet de loi sur la sécurisation des droits fonciers communautaires est en cours. Un dialogue national a été lancé. Devrait notamment être pris en compte le mode de vie de l’ethnie Mikea qui bénéficie d’un statut particulier.

Reboisement national : 96 % de l’objectif annuel atteint, selon Newsmada. Début juillet, 38 500 des 40 000 ha à reboiser ont déjà été traités. En trois mois, 3.100.000 jeunes plants de mangroves ont été mis en terre dans trois régions. Le ministre de l’environnement a rappelé que ces opérations s’inscrivent dans le cadre du « Vina » du président de la République qui consiste à couvrir de forêts le territoire national. Le ministère de la défense s’est engagé pour sa part à couvrir d’arbres 10.000 ha. Il reste que si le monde s'émeut face aux incendies sans précédent qui ravagent la forêt amazonienne, à Madagascar, c’est l’île entière qui se consume. Et ce, dans un silence quasi assourdissant des autorités, écrit RFI

Le parc national d’Ankarafantsika est gravement menacé par les migrations de populations du Sud qui mettent en culture les terres qu’ils défrichent et produisent du charbon de bois.

« Après la mise en concession de terrains agricoles, c’est au tour des parcs nationaux », écrit La Vérité. Les gestionnaires de réserves naturelles mettront en location une partie des zones protégées dans le but de permettre leur autonomie financière. Le tourisme de luxe sera privilégié car « mieux adapté à la conservation. »

Conférence globale de programmation du Fonds vert pour le climat de Songdo (Corée du Sud) - Madagascar renouvelle ses engagements. Le ministre de l’environnement a exposé les efforts entrepris par Madagascar pour atteindre les engagements souscrits : augmentation de la capacité de séquestration des puits de carbone de 32 % et réduction des émissions de gaz à effet de serre de 14 % d’ici à 2030.

Aménagement urbain : « Tana Masoandro » inséré dans le projet TaTom. Le projet d’extension des agglomérations d’Antananarivo et de Toamasina (TaTom) contient la mise en place du sous-centre urbain dénommé « Tana Masoandro », annoncée par Andry Rajoelina durant sa campagne présidentielle. Objectif : créer une nouvelle ville sur la rive Ouest de la rivière Ikopa et couvrant 1 000 ha. Le projet TaTom, à l’étude avec des techniciens japonais depuis près de 3 ans, est à la recherche de financements (200 millions de dollars pour le seul « Tana Masoandro. ») La construction prévue, sur une durée de 5 ans, exige le remblayage de 280 ha de zones humides qui protègent la capitale des inondations. Le syndicat des enseignants-chercheurs, le Seces, a alerté les autorités sur les risques que font courir les remblayages sauvages dans la plaine d’Antananarivo.

Une quarantaine d’étudiants ont obtenu une bourse du gouvernement chinois. Madagascar détient le record du nombre d’étudiants boursiers de l’Etat chinois, au nombre de 700 depuis l’établissement des relations sino-malgaches en 1972. Environ 2 000 Malgaches ont par ailleurs bénéficié de stages et de formations dans divers domaines en Chine.

31/08 - La 7è édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 7) a été l’occasion de renforcer les liens entre Madagascar et le Japon. Plusieurs accords et conventions de partenariat ont été signés. De nombreux contacts ont été pris avec le secteur privé japonais. Le premier ministre Shinzo Abe a exprimé sa volonté d’appuyer la Grande île dans la réalisation du programme Initiative pour l’émergence de Madagascar. Le chef de l’Etat aurait également eu des entrevues prometteuses avec la directrice de l’UNICEF et avec le nouveau DG de la FAO.

Le rapport d’évaluation des politiques publiques et des cadres institutionnels des pays les plus pauvres d’Afrique, émis par la Banque mondiale, fait le constat que le développement de Madagascar stagne, après avoir connu des perspectives plus favorables en 2010.

Les industries malgaches sont menacées par des importations massives. Les plaintes s’accumulent auprès de l’Autorité nationale chargée des mesures correctives commerciales. Des enquêtes sont menées dans trois secteurs. Des droits de douane additionnels ont été appliqués à ces importations. L’OMC a été saisie.

Le DG de la Jirama, Olivier Jaomiary, a été limogé. Il occupait le poste depuis avril 2017. Les problèmes d’approvisionnement en eau dans plusieurs quartiers d’Antananarivo suscitent le mécontentement des habitants. Des coupures d’électricité sur une base presque journalière, dans plusieurs villes du pays, viennent rallonger la liste des nombreux problèmes qui affectent l’entreprise publique. La rénovation du secteur de l’énergie est au cœur du partenariat entre la Banque mondiale et le gouvernement. L’Etat se donne deux ans pour le redressement de la Jirama, un objectif qui parait bien ambitieux pour cette société d’Etat « en situation de ruine depuis des décades », estime Tribune.

L’Economic development board of Madagascar (EDBM) met en place un programme d’appui au développement des projets touchant le secteur de l’agri-business. L’objectif consiste à faciliter les relations d’affaires entre les investisseurs nationaux et étrangers dans la perspective d’atteindre l’autosuffisance alimentaire de la Grande île.

Andry Rajoelina au Japon : « L’autosuffisance alimentaire, un défi national. » A la veille de l’ouverture de la TICAD7, le chef de l’Etat a déclaré que « l’autosuffisance alimentaire représente un défi national prioritaire (…) se traduisant en actions concrètes pour des réalisations quantifiables et mesurables ». Pour lutter contre ce fléau, il est primordial d’augmenter les surfaces cultivables et de doubler les rendements agricoles. Un appel a été lancé à l’endroit des partenaires japonais et étrangers.

Marchés publics - Des irrégularités dans 50 % des cas, selon la présidente de la Commission nationale des marchés publics. Dans la majorité des cas elles portent sur la non-publication des appels d’offres. Il y aurait une grande part de non-maîtrise des procédures dans ces irrégularités. La situation devrait s’améliorer avec la création de guichets uniques.

Les premiers résultats du recensement révèlent un doublement de population en 25 ans. La croissance démographique annuelle moyenne atteint 3,01 %. À ce rythme très soutenu, la population va encore doubler d’ici 2040. Pour le ministre de l’économie, si la croissance économique actuelle permet pour le moment de faire face à ce boom démographique, le pays a un vrai challenge à relever. La pression démographique risque de compromettre l’émergence économique du pays. « « L’Etat doit être en première ligne pour mener une véritable bataille contre une démographie galopante », écrit Midi.

L’OIT a rencontré la présidente de l’Assemblée nationale en vue d’organiser une formation sur le droit du travail afin que les élus puissent élaborer une proposition de loi concernant la ratification de l’accord signé en juin par Madagascar à Genève.

 

SOMMAIRE

POLITIQUE

  • La controverse sur le statut de chef de l’opposition
  • Préparation des élections communales et municipales
  • Diplomatie

DROITS HUMAINS - GOUVERNANCE

  • Insécurité, dahalo, vindicte populaire, enlèvements
  • Justice, torture, conditions carcérales
  • Gouvernance
  • Politique migratoire, traite
  • Droits des femmes
  • Education
  • Santé
  • Médias, communication

ÉCONOMIE - SOCIAL

  • Ressources naturelles,bois de rose
  • Foncier, environnement, aménagement
  • Coopération, bailleurs de fonds
  • Economie, démographie
  • Social

 

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23 août 2019

ARTICLES REMARQUES - AOUT 2019

- 23 08 19 - Lakroan'i Madagasikara - A la recherche de locomotive
Le président de la République Andry Rajoelina est bien là. Aux commandes. Mais on ignore quel engin il conduit. Devinettes…

- 19 08 19 - Tany - Craad-OI - Le mouvement populaire d'opposition au projet Base Toliara continue
Plusieurs articles parus dans différents media malagasy ont annoncé que les communautés opposées au projet minier de la société australienne Base Resources avaient changé d’avis et acceptent désormais l’exploitation des sables minéralisés dans la zone de Ranobe en vue de la production de l’ilménite et d’autres métaux ainsi que la construction du port minéralier à Andaboy. Les communautés concernées ont fortement réagi à cette campagne de presse. Le Collectif Tany et le Craad-OI ont tenu à reprendre les principales données de cette situation en vue notamment d’informer les personnes et organisations qui suivent et soutiennent le mouvement populaire de lutte contre le projet minier Base Toliara.

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03 08 19 - Le Monde Laurence Caramel - Les îles Eparses : des confettis administrés par la France en contentieux avec Madagascar
Antananarivo et Paris se disent prêts à régler leur litige sur la souveraineté de l’archipel proche des côtes malgaches. Pour le président Rajoelina, le temps de la réintégration est arrivé, mais la France ne veut pas « brader » sa suprématie sur son ancienne colonie.

- 01 08 19 - Le Monde - A Maurice, au coeur de l'optimisation fiscale
L’île, devenue paradis fiscal décomplexé, fragilise les économies africaines, dont elle siphonne les revenus.

 

 


 <> Articles particulièrement signalés - <>doc  Documents à valeur permanente

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31 juillet 2019

REVUE DE PRESSE - JUILLET 2019

SYNTHESE - JUILLET 2019

pov 04 07 19La vie politique nationale a été suspendue de longues semaines, de la préparation de la fête de l’indépendance du 26 juin à la qualification de l’équipe nationale de foot en ¼ de finale de la CAN, au point d’éclipser les résultats des législatives. Le chef de l’Etat a exploité habillement le volet médiatique de cette qualification en lui assignant le réveil de la cohésion nationale. « Nul événement, personnalité ni structure n’a réussi à mettre en place une telle cohésion dans le pays », a-t-il indiqué, dans une allusion à peine voilée à la mission de réconciliation nationale de l’instance officielle, le CFM, dont le rôle et les résultats sont contestés.

Les élections communales et municipales, que la CENI proposait d’organiser fin octobre, seront reportées à 2020. Le pouvoir met en avant la nécessité de repenser au préalable la politique de décentralisation et de prendre en compte les résultats du recensement. Le coût de la consultation dépassera celui des législatives, sans aide des partenaires extérieurs. Le report va créer un vide administratif du fait de l’expiration, le 22 septembre, du mandat des maires en fonction. Il sera probablement nécessaire de proroger le mandat des actuels maires et conseillers communaux. La loi prévoit en effet que seule une faute grave de gestion permet de remplacer un maire élu par un « « président de délégation spéciale » (PDS).

Dans l’attente, la CENI se donne comme priorité de réintroduire dans la liste les électeurs qui en ont disparu à tort et d’éliminer les doublons, qui seraient encore nombreux. Le « Mouvement des citoyens contre les fraudes et irrégularités électorales », collectif de 400 candidats aux dernières législatives, a demandé le « changement ou la recomposition des membres de la CENI », le « changement ou la recomposition des membres de la HCC » et la « révision spéciale de la liste électorale », cette dernière demande ayant été formulée également par le TIM. L’annonce du report a provoqué de vives réactions dans d’autres organisations de la société civile et chez les partisans de Marc Ravalomanana.

Le report des communales remet en cause le processus électoral qui devrait aller de l’élection des maires et des conseillers municipaux à la mise en place des gouvernorats de région en passant par l’élection des 12 sénateurs conformément à l’ordonnance prise par le président de la République.

2424 06 07 19L’IRD, plateforme de partis qui soutiennent Andry Rajoelina, a obtenu 84 des 151 sièges à l’Assemblé nationale, le TIM de Marc Ravalomanana 16 sièges. Les « indépendants » et les petits partis complètent les 51 fauteuils restants. Nombre d’entre eux sont « des redoublants, et ont brillé par leur versatilité durant la précédente législature », note L’Express. 21 « indépendants » se sont déclarés « centristes », ni pro-pouvoir, ni pro- opposition. Marc Ravalomanana a annoncé que son groupe endossera le rôle d’opposant. Pour L’Express, le TIM a révolutionné les pratiques politiques à Madagascar : c’est la première fois en effet qu’un parti se déclare officiellement opposant au pouvoir en place. Le ministère de l’intérieur lui a reconnu officiellement cette fonction. Reste à définir au niveau de l’Assemblée qui sera le chef de l’opposition, fonction définie par les textes en vigueur. Une fonction revendiquée pat l’ancien président, qui lui donnerait le droit de siéger à l’Assemblée mais qui lui est contestée. Le projet de loi sur le statut de l’opposition sera examiné durant la session extraordinaire du Parlement, convoquée pour le 12 août, annonce qui suscite la crainte de Marc Ravalomanana de voir déposée une nouvelle loi taillée sur mesure, excluant le TIM et son chef de file de l’exercice des droits de l’opposition.

95 des 151 députés élus ont signé le « Toky Nomena » [Charte de bonne conduite et d’intégrité], et 553 candidats des 810 candidats y ont adhéré. Sur les 257 candidats non-signataires de la charte élaborée par un comité paritaire composé, entre autres, de la CENI, du CFM, du mouvement Rohy et du Bianco, 56 ont été élus. 64 % des violations du « Toky Nomena » ont eu trait aux périodes de précampagne et de campagne, en l’occurrence à la transgression des textes législatifs et réglementaires. Le comité paritaire a noté « la quasi-inexistence de débats constructifs autour du rôle des députés » et la faible représentativité des nouveaux élus : 110 (soit 73 % d’entre eux, toutes tendances politiques confondues) ont été élus avec un taux de participation inférieur à 20 %. 49 % des candidats qui ont violée la charte sont issus de la plateforme IRD, 42 % sont des « indépendants. »

Les femmes sont très minoritaires dans la nouvelle Assemblée (24 sur 151), moins nombreuses encore que dans la précédente législature.

Le président de la HCC a fait appel à la prise de responsabilité des nouveaux parlementaires. « Vous aurez la lourde responsabilité de rétablir la confiance de la population et de redorer le blason de l’Assemblée nationale », a-t-il affirmé.

Christine Razanamahasoa, parlementaire élue de la plate-forme IRD, a été élue à l’unanimité présidente de l’Assemblée nationale. La magistrate, ancienne ministre de la justice sous la Transition, était l’unique candidat. L’IRD a trusté tous les postes du bureau permanent. Le choix des députés du TIM de voter pour la candidate pro-régime a semblé en contradiction avec la volonté des élus du parti de se constituer en groupe d’opposition.

Sans surprise, Christian Ntsay a été reconduit comme premier ministre. Les membres de l’ancien gouvernement ont tous été reconduits à une exception près.

Un collectif des candidats malheureux aux législatives a condamné la non-prise en considération des plus de 650 requêtes en contentieux déposées à la HCC. Pour le collectif, la Haute cour a rendu une décision politique. Dans un communiqué, le mouvement Rohy a procédé à un examen critique de la position de la HCC dans le traitement des contentieux électoraux. Le mouvement estime que « l’impunité électorale actuelle fait partie des facteurs inhibants qui lèsent la vérité / intégrité des urnes et partant la démocratie. » Il dénonce notamment le fait que la plupart des requêtes déposées auprès de la HCC ont été déclarées « recevables, mais non fondées ».

Dépôt des comptes de campagne : les élus et les candidats ont jusqu’au 2 octobre pour remplir leurs obligations. La loi ne prévoit aucune sanction à l’encontre des récalcitrants, rappelle Midi.

Le devenir des îles Eparses continue de faire débat. « La cogestion est la meilleure option », estime le juriste Raphael Jakoba du cabinet MCI. En l’état actuel des rapports de force entre les deux pays, la Grande Île ne disposerait pas des moyens politiques, encore moins militaires, nécessaires pour faire plier la France. Madagascar devrait donc prôner le concept de co-gouvernance, qui laisse de côté les contentieux de souveraineté, pour mettre l’accent sur la gestion participative des îles entre la France et Madagascar. Le gouvernement espère que le dossier pourra trouver une issue favorable pour le 60e anniversaire de l’indépendance, en juin 2020. Le magazine Challenges révèle que le sort des îles Éparses divise également le gouvernement français.

La justice malgache a été la cible de l’ambassadrice de France, Véronique Vouland-Aneini, pour sa dernière allocution avant de quitter le pays. Elle a confirmé l’appui apporté par l’AFD au renforcement du système judiciaire. Une source ministérielle a fait savoir que ces propos sont « relativement déplacés étant donné les efforts déployés depuis près d’un an, les engagements pris par les deux ministres qui se sont succédés. »

Un jumelage en vue entre Antananarivo et Jérusalem. La ville sainte, fait-on valoir, dispose d’infrastructures hospitalières sophistiquées, de ressources exceptionnelles en matière de technologies de l’information et de la communication et d’un système éducatif de grande qualité.

800 000 fidèles sont attendus dans ce site où le Pape François tiendra une grande célébration le 8 septembre. « 95 % des travaux sont achevés », assurent les techniciens. Andry Rajoelina, en visite sur le site avec les autorités religieuses, a déclaré que « Madagascar se montrera à la hauteur de cet événement historique. »

Promotion de la langue chinoise : près de 20 pays africains en réunion à Madagascar. La rencontre devrait aboutir à des résolutions que chaque pays devra observer. 550 instituts Confucius sont répertoriés dans le monde dont deux à Madagascar. Des observateurs rappellent que les instituts Confucius sont accusés par certains universitaires d’être des « chevaux de Troie » au service de la propagande des autorités chinoises à l’étranger.

L’exécution de cinq dahalo lors d‘un accrochage avec la gendarmerie à Ivahona (district de Betroka) fin juin a été critiquée par un administrateur civil natif du district. Le commandant de gendarmerie a répliqué en condamnant la protection dont jouiraient les dahalo de la part de notables et « d’intellectuels », allant jusqu’à mettre en cause l’organisation épiscopale catholique « Justice et Paix. »

Les victimes du raid des forces de l’ordre à Soahazo réclament la transparence sur l’assaut perpétré sur leur village, le 28 juin. Ils se déclarent victimes d’exactions. Les habitants suspectent une opération punitive.

40 dahalo lourdement armés ont échappé aux forces armées à Mandritsara. Le recours à l’appui d’un hélicoptère n’a pas été possible, malgré l’appel de détresse lancé par gendarmes et militaires. Les dahalo ont fait main basse sur 80 têtes de bovidés et pris en otage deux villageois. Huit gendarmes et deux militaires se sont mesurés à une horde de dahalo a Ampanihy. Deux morts ont été dénombrés chez les assaillants. Une vingtaine de dahalo ont pris d’assaut un village à Tsiroanomandidy et ont mis le feu à une dizaine de maisons. Trois habitants ont péri, restés prisonniers de leur maison. Les malfrats ont dérobé 140 bovidés. Dix dahalo ont été blessés.

Cinq bandits armés ont attaqué un camion à Fenoarivobe, faisant un mort et deux blessés graves. Des bandits font leur loi sur la RN2, route stratégique reliant la capitale au Grand port. Un taxi-brousse reliant Antananarivo à Toliara a été attaqué par des bandits armés sur la RN7. La gendarmerie s'est lancée aux trousses des dahalo, un bandit a trouvé la mort dans l'affrontement.

Cinq mineurs ont échappé à une vindicte populaire à Antalaha. Soupçonnés d’être les meurtriers d’une femme, ils ont dû être retenus plusieurs jours à la gendarmerie pour éviter qu’ils soient lynchés par la foule.

Près de 1 200 victimes des crises politiques de 2002 et 2009 attendent une réponse à leur demande de réparation ou d’indemnisation déposée auprès du CFM. La plupart de ces dossiers proviennent de victimes de la crise de 2002. Aucune décision par rapport à ces demandes n’a encore été prise. Pour les victimes civiles, le CFM dressera une proposition d’indemnisation afin notamment de rembourser les biens détruits. Pour ce faire, un budget devra être mis à disposition par l’Etat et les partenaires techniques et financiers, principaux contributeurs de la Caisse nationale de réparation et d’indemnisation. L’avant-projet portant création de cette Caisse serait en cours de finalisation.

Atteinte à la présomption d’innocence : des prévenus menottés, transportés par bus, dénonce La Gazette. Il est fréquent, explique le quotidien, que des prévenus placés en détention préventive soient exposés à la vue de tous lors de leur transfèrement. Menottés et accompagnés par les forces de l’ordre, ils sont amenés à pied jusqu’à l’arrêt du bus. Un non-respect flagrant de la présomption d’innocence et des droits de l’homme qui donne une très mauvaise image de la Grande île, dénonce le titre.

Détenus à la maison de force de Tsiafahy, 20 des 27 militaires inculpés dans le meurtre de trois civils retrouvés à Ampitatafika fin mai ont été transférés discrètement à la prison d’Antanimora, allégeant ainsi leurs conditions de détention. Un 28e présumé complice, en mission à Tsiroanomandidy, était encore en liberté, selon la gendarmerie.

Le premier ministre et le ministre de la justice ont invité les magistrats à accélérer le traitement des dossiers des prévenus. Le ministère prévoit à cet effet de créer de nouvelles cours criminelles ordinaires. Il est demandé aux responsables « d’initier des projets de construction de nouvelles prisons respectant les normes requises » dans l’optique d’humanisation des conditions de détention et de favoriser l’autonomisation alimentaire des maisons carcérales afin de réduire les dépenses de l’Etat. Une mise en œuvre de la préparation à la réinsertion post-carcérale est également annoncée. Des mesures sont à l’étude pour développer les libérations conditionnelles. La dénonciation du surpeuplement des prisons par le premier ministre doit être suivie d’actions, a déclaré Amnesty international.

Laza Eric Andrianirina a été nommé DG du Bianco. La nomination de cet ancien élève de l’École nationale d’administration (ENA) française et de l’École militaire de Saint Cyr, clôt un processus qui avait débuté au mois d’avril. Le mandat du DG du Bianco est de 5 ans, non renouvelable.

Biens mal acquis : création d’une agence de confiscation suite à l’adoption du projet d’ordonnance relatif au recouvrement des avoirs illicites. Cette agence gérera les biens saisis ou confisqués au profit de l’Etat dès lors qu’un tribunal aura confirmé que le bien a été acquis de manière illégale. Le recrutement du DG de cette nouvelle agence suit la même procédure que celui du DG du Bianco, sous la conduite du Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI). « Les engagements internationaux pris par Madagascar sont respectés », se félicitent les responsables du système anti-corruption. La mise en vigueur du texte permettra à la Grande île d’éviter des sanctions internationales. Le président du Sénat a lancé un appel pour que cette loi ne soit pas un moyen de sanctionner certains opposants. Une inquiétude partagée par L’Express, qui redoute une application sélective et la poursuite de l’immunité dont bénéficient les hommes politiques proches du pouvoir.

Après trois rejets à l’Assemblée et une adoption par ordonnance qui a tardé à venir, la HCC a déclaré la loi sur le recouvrement des avoirs illicites conforme à la Constitution. La plateforme de la société civile Rohy reste vigilante car sur les 70 articles initiaux, la version finale du texte - non encore publiée - n’en compterait plus que 35. L’adoption des décrets d’application est attendue avec impatience.

Le Samifin soulève la nécessité d’adopter les décrets d’application de la loi sur le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Cette loi, adoptée en 2018, demeurera inopérante en l’absence de textes d’application.

Baromètre mondial de la corruption : 83 % des citoyens doutent de l’effectivité de la lutte, selon une enquête menée début 2018 par Transparency International Initiative Madagascar (TI-IM) et Coef Ressources. 56 % des personnes enquêtées estiment que l’inégalité devant la loi est une réalité et que les officiels qui commettent des crimes sont impunis. 70 % affirment que « les citoyens ordinaires signalant des actes de corruption risquent des représailles ou d’autres conséquences négatives s’ils en parlent. »

La cour d'appel de Paris a levé les saisies sur quatre biens immobiliers détenus en France par Maminiaina Ravatomanga, même si la procédure judiciaire se poursuit, indique Jeune Afrique. Les biens appartenant à cet homme d'affaires proche d’Andry Rajoelina avaient été saisis dans le cadre d'une enquête pour « trafic de bois de rose, corruption et fraude fiscale ». Après trois ans d’enquête, rien semble -t-il n’a permis d’étayer les accusations de trafic de bois de rose et de corruption. Il demeurerait néanmoins des soupçons de « blanchiment de fraude fiscale ».

Le Pôle anti-corruption a ordonné l’arrêt des poursuites pour émission de chèque sans provision contre Mbola Rajaonah, opérateur économique proche du pouvoir HVM. Il a regagné la prison de Tsiafahy où il attend la suite de son procès relatif aux autres chefs d’inculpation : abus de biens sociaux, blanchiment de capitaux et infractions douanières.

Les subventions du Fonds mondial ne sont pas à l’abri de détournements, admet le président de l’instance de Coordination nationale Madagascar (CCM), organisme qui présente au Fonds mondial les demandes de financement dans le cadre de la lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme. La directrice exécutive de Transparency International (TI-IM), Ketakandriana Rafitoson, partage ces craintes. Elle rappelle que de nombreuses plaintes sont déposées pour corruption dans le secteur de la santé, une situation qui affecte particulièrement les personnes pauvres, parfois contraintes de vendre leurs biens pour se soigner. Si ces suspicions sont avérées, le Fonds mondial risque de suspendre ses financements, compromettant l’accès de la population aux services vitaux.

Quatre policiers de Mahajanga ont exigé 2 millions Ar. en contrepartie de la libération de personnes qui ont déposé une plainte auprès du Bianco pour « exaction et détention arbitraire. » Ils ont fait l’objet de déferrement à la justice. L’un des quatre prévenus, inspecteur de police, a été condamné à deux ans de prison ferme.

Finances publiques - Une gestion catastrophique mise à nu. La direction du contrôle financier, rattachée au ministère de l’économie et des finances, a réalisée au 1er semestre 2019 le contrôle de 15 % des dépenses mandatées au cours de l’exercice budgétaire 2017. 47 rapports de contrôle ont été produits, portant sur 25 ministères. Il en ressort que près de 9 milliards Ar. sur un total de 436 milliards de montants contrôlés ont été détournés. Parmi les responsables de ces détournements, des fournisseurs, des ordonnateurs secondaires, des comptables, des responsables des marchés publics mais aussi de hauts employés de l’Etat et des membres de cabinets ministériels. 170 personnes seront sanctionnées. Le contrôle à posteriori du service fait de l’exercice 2018 est programmé pour le 2e semestre 2019.

4 x 4 de l’armée détournés en voitures de fonction. Les véhicules remis aux forces armées à l’occasion de la fête nationale pour lutter contre l’insécurité ont été détournés de leur destination initiale pour devenir des véhicules de fonction de hauts gradés ou de leur épouse, affirme Midi. Le ministre de la défense à démenti le détournement.

Plus de 550 faux diplômes détectés depuis janvier au sein du ministère de l’éducation, a révélé la ministre sortante, Madeleine Félicité Rejo-Fienena. Les dossiers auraient été transmis au conseil de discipline. Le recrutement massif des maîtres Fram depuis 2014, payés par les parents d’élève, avait déjà donné lieu à de nombreuses falsifications.

Conventions sur la migration du travail : un alignement nécessaire des textes nationaux. La récente ratification par Madagascar de textes internationaux relatifs aux travailleurs migrants contraint l’Etat à adapter sa législation interne qui possède de nombreuses lacunes, notamment en ce qui concerne l’activité des agences de placement. Pour le syndicat Sekrima, les réformes annoncées devraient précéder toute éventuelle reprise des envois, suspendus depuis quelques années, avec pour conséquence le développement des départs clandestins et l’aggravation de la situation des travailleurs irréguliers, surtout dans les pays à risques. Sekrima appelle de ses vœux la création d’un syndicat des travailleurs migrants et domestiques.

Une dizaine d’intermédiaires, membres de réseaux de migration clandestine, ont été appréhendés.

Planning familial - L’accès aux contraceptifs amélioré. Marie Stopes Madagascar (MSM), associé dans un consortium à d’autres organisations et avec le soutien du gouvernement britannique, a lancé un programme d’une durée de 2 ans pour offrir aux femmes des moyens de contraception aux normes internationales et des services de qualité. « La planification familiale avance dans le pays mais a besoin d’être accélérée », affirme la directrice pays de MSM. En matière de contraception, 24,2 % de besoins ne seraient pas encore satisfaits. Le taux de prévalence contraceptif, qui est de 41 %, reste encore faible chez les femmes mariées. Les jeunes sont les premières cibles de ce programme. L’action vise, entre autres, à atteindre 330 000 personnes cibles, dont 15 % des filles de moins de 20 ans.

« Prostitution estudiantine : un phénomène tabou qui prend de l’ampleur », titre Midi. L’usage des réseaux sociaux, fortement répandu, joue un rôle central et se développe, donnant beaucoup moins de place aux proxénètes.

8 500 enseignants à recruter cette année. « Nous allons prioriser les enseignants non fonctionnaires payés par les parents d’élèves qui sont dans le métier depuis longtemps », indique la ministre de l’éducation, qui insiste sur la transparence du recrutement. Depuis 2014, 40 000 enseignants ont été recrutés par le ministère de l’éducation. La plupart d’entre eux sont des maîtres Fram, qui n’ont pas suivi de formation pédagogique.

Les journalistes malgaches déplorent l’interdiction qui leur est faite d’interroger le chef de l’Etat à l’occasion de ses déplacements. À plusieurs reprises, les journalistes sont restés sur leur faim ou ont même été sévèrement remis en place. L’Express évoque une atteinte au droit à l’information reconnu par la DUDH.

Des abattages illicites de bois précieux se poursuivraient en toute discrétion dans la région Sava. Des arrestations ont été opérées à Ste Marie. Des coupes de bois précieux se poursuivent dans les parcs nationaux, selon Madagascar National Parks.

Le Collectif Tany et le Craad-OI ont alerté une nouvelle fois sur les dangers que ferait subir aux populations le site minier de Ranobe de « Base Toliara », en mettant l’accent sur les risques liés à la radioactivité émanant de l’extraction d'ilménite, de zircon et de rutile. Pour les deux ONG, l’indifférence totale des autorités locales et nationales face au problème, devient inacceptable et dangereuse pour la population. Des mises en garde qui ne trouvent que d’échos dans les médias malgaches.

L’Afnor a lancé une campagne de formalisation des activités aurifères dans plus d’une douzaine de communes des régions Sava et Diana. Ces deux régions produisent à elles seules plus de la moitié de l’or du pays. Grace aux opérations de formalisation conduites au niveau nationale, les volumes déclarés ont fortement progressé. L’or produit s’exporte à plus de 97 % vers Dubaï.

Un projet de riziculture sur des milliers d’hectares confiés à des Chinois en gestation dans la Zone d’investissement agricole de Katsepy (district de Mitsinjo). Pour les autorités, il contribuera à limiter les importations de riz. Les riverains auraient donné le feu vert. Les exploitants devraient embaucher prioritairement des natifs de la localité.

Sécurité maritime - Une politique nationale en gestation. Objectif : lutter contre les migrations clandestines, la pêche illicite, les exportations de bois précieux, le trafic de drogue. Les pertes induites par ces trafics sont estimées à 500 millions d’euros par an. Les forces navales malgaches sont sous-équipées. Les patrouilleurs offerts par la Chine et le les Etats-Unis ne suffisent pas pour surveiller les 5 000 km de côtes. Les moyens de surveillance, tant humains que matériels, seront centralisés et mutualisés afin d’améliorer la réactivité des dispositifs.

Le règlement des cas de pollution marine par déversement d’hydrocarbure se font à l’amiable, faute d’organisme capable de juger et de sanctionner les responsables. Les accords internationaux auxquels Madagascar a souscrit imposent la création la mise en place d’un tribunal ad ’hoc. Madagascar s’expose continuellement à des risques de déversement d’hydrocarbures. Près de 7 000 navires parcourent chaque année le canal de Mozambique.

Le gouvernement n’a pas encore renouvelé la licence d’exploitation de pêche des bateaux européens. Plusieurs points font l’objet de désaccords. L’actuel accord a expiré en décembre. « L’UE prévoit d’augmenter le nombre de bateaux à partir de cette année. Ce que la partie malgache a refusé », a confié une source à L’Express. D’autres points de divergence tels le montant de la redevance, dont le gouvernement malgache demande l’augmentation, retardent la signature du nouvel accord. Le contour des Zones économiques exclusives (ZEE) malgaches reste à préciser et les autorités ne se satisfont pas des déclarations unilatérales de captures effectuées par les opérateurs européens.

La culture illégale du maïs menace l’aire protégée de Menabe Antimena, un vaste écosystème unique de forêts sèches à proximité de Morondava. La déforestation de cette aire protégée a augmenté de manière considérable ces dernières années, selon Mongabay. Il s’agit d’une culture de rente organisée par une puissante élite locale jouissant de fortes protections. Des arrestations ont été opérées suite aux dénonciations de la société civile. Les commanditaires utilisent la main d’œuvre de migrants en provenance du Sud et ayant fui la sécheresse.

La surface totale des mangroves a diminué près de 58.000 ha en 20 ans, tombant à 236 400 ha en 2018. Le déclin serait moins prononcé dans les aires protégées marines et terrestres et dans secteurs gérés par les communautés locales. 18,2 % des mangroves malgaches bénéficient en théorie d’une protection. Des opérations de reforestation ont été conduites. L’Etat bénéficie de l’appui de la coopération allemande et de l’Usaid.

Vers une réduction des conflits fonciers. Une clinique juridique mobile sera mise en place dans 30 communes des régions d’Antananarivo et d’Antsirabe, à l’initiative d’une association de juristes malgaches, l’Alliance Miralanja, et avec un financement de la coopération allemande. Les conseils juridiques fournis seront gratuits et les services proposés le seront à des tarifs abordables.

Un pipeline dessert 40 000 habitants dans l’extrême Sud. Long de 180 km, il a été réalisé par l’Unicef, en partenariat avec l’ambassade du Japon, l’agence de coopération de Grande Bretagne, l’Usaid et la coopération allemande. D’une valeur de 4,6 millions de dollars, le projet a réhabilité d’anciennes installations en panne depuis plusieurs années. Une extension sur 50 km approvisionne désormais l’axe Tsihombe Faux-Cap.

Le PAM est à la recherche de financements pour le Sud. La continuité du traitement de la malnutrition est menacée, selon son représentant. La situation serait catastrophique notamment dans les régions Anosy, Atsimo-Andrefana et Androy. La moitié des communes du Sud sont en situation d’urgence nutritionnelle. La sécurité alimentaire de 100 000 enfants est directement menacée.

Les études techniques menées avec des experts japonais pour le projet d’aménagement de l’axe Antananarivo-Toamasina (Tatom) prennent fin. Les études soulignent que Tatom devrait démarrer cette année pour s’achever en 2033 mais aucun financement n’est encore en vue pour ce projet pharaonique. Un appel à investisseurs sera bientôt lancé.

Réhabilitation du canal des Pangalanes - Le projet de coopération marocain, conclu en 2016 sous la présidence Rajaonarimampianina, est relancé. Il devrait contribuer au développement du tourisme sur la côte Est et à l‘amélioration de la connectivité régionale.

FMI – Le décaissement de la 5e tranche de la Facilité élargie de crédit (FEC) accordé. L’équipe du FMI se dit satisfaite des mesures prises par le gouvernement, en application de ses recommandations, portant notamment sur la nouvelle structure des prix des carburants et l’adoption de l’ordonnance sur le recouvrement des avoirs illicites. La situation financière de la Jirama demeure un sujet de préoccupation.

Lancement de l’Initiative pour la finance de la biodiversité (BIOFIN) sous l’égide des ministères de l’environnement et de l’économie et du Pnud. L’objectif est d’identifier des solutions de financement pour la mise en œuvre des stratégies et plans d’action nationaux pour la biodiversité. Elle est le fruit d’un partenariat mondial géré par le Pnud, avec le support de la Commission Européenne et des gouvernements de l’Allemagne, de la Suisse, de la Norvège et de la Flandre.

Les dirigeants et le personnel de Kraoma Mining et de Kraoma S.A n’arrivent toujours pas à s’entendre. Depuis l’arrivée des Russes en tant qu’actionnaires majoritaires dans le capital de la société d’État en septembre 2018, Kraoma n’est pas encore parvenu à redémarrer dans de bonnes conditions. Les investissements annoncés n’ont pas été réalisés, le personnel se plaint de la non-régularisation des avantages sociaux qui leurs sont dus.

Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) - Des dispositifs légaux à mettre en place. La loi se focaliserait surtout sur les impacts environnementaux des activités, beaucoup moins sur les impacts sociaux. « À Madagascar, le consommateur n’est pas encore très exigeant sur les normes. La RSE commence tout juste à se mettre en place », constate un spécialiste. Des projets d’investissement se heurtent fréquemment à la contestation des parties prenantes.

Près de 50 000 porteurs de projet espèrent bénéficier de l’appui du programme Fihariana lancé en juin. La région Androy à elle seule compte 8 000 dossiers. Le programme octroie un financement de 200.000 et 200 millions Ar selon l’importance du projet. Fihariana se base sur les partenariats avec certaines banques qui proposent des taux d’intérêt préférentiels. Ces dernières définissent le montant empruntable et c’est le programme qui se porte garant de la solvabilité des emprunteurs. Objectif : création de 10 000 emplois par an. Les observateurs ne sont pas tous convaincus de l’intérêt du programme et déplorent que nombre de candidats, mal informés du dispositif, soient induits en erreur.

La chaîne TV panafricaine Africanews, propriété d'Euronews NBC, entre dans le giron de Sipromad, dont le président est l’homme d’affaires malgache Ylias Akbaraly, moyennant 20 millions de dollars. Le karana Ylias Akbaraly est devenu en 2000 PDG de la société fondée par son père en 1972. Il a initié une politique de diversification du groupe.

Les résultats du recensement général de la population accusent plusieurs mois de retard. L’équipe de l’Instat en est encore à la phase de saisie des données collectées. Premiers résultats annoncés pour octobre.

L’Instat, avec l’appui de la Banque mondiale, va procéder à partir de janvier 2020 à la mise à jour des données sur le niveau de pauvreté. Les derniers chiffres disponibles datent de 2012 ; ils avaient permis d’établir que le taux de pauvreté était de 71,5 % au niveau national. La Banque, dans le cadre de son projet de renforcement des capacités statistique du pays, apporte un financement de 30 millions de dollars.

Situation socio-démographique des ménages : les indicateurs sont au rouge, selon les résultats de l’enquête réalisée par l’Instat au 2e semestre 2018 avec l’appui de l’Unicef, de la Banque mondiale et de l’Usaid. Les conditions de vie des ménages restent très précaires. De nombreux indicateurs attestent que Madagascar est loin d’honorer ses engagements dans le cadre des ODD en général et des objectifs nationaux en particulier. Fait alarmant : trois régions connaissent une hausse de la mortalité infantile. En cause, l’accessibilité aux soins pour la population en milieu rural et indirectement le niveau d’instruction.

Violences dans le milieu du travail - Une convention sur la protection des travailleurs entrera bientôt en vigueur, annonce le secrétaire général de la Convention chrétienne des syndicats malgaches. Madagascar a pris l’engagement d’adhérer à la Convention n°190 concernant l’élimination de la violence et du harcèlement dans le monde du travail, adoptée lors de la Conférence internationale du travail qui s’est tenue à Genève. « Ce texte sera incorporé dans l’ordonnancement juridique et sera effectif en juin 2020 », affirme le syndicat.

 

SOMMAIRE

POLITIQUE

  • Résultats définitifs des législatives - Nouvelle Assemblée, nouveau gouvernement Ntsay
  • Elections communales et municipales
  • Diplomatie

DROITS HUMAINS - GOUVERNANCE

  • Insécurité, dahalo, vindicte populaire, enlèvements
  • Justice, conditions carcérales
  • Gouvernance
  • Politique migratoire, traite
  • Droits des femmes
  • Education
  • Médias

ÉCONOMIE - SOCIAL

  • Ressources naturelles,environnement, foncier,
  • Coopération, bailleurs de fonds
  • Economie
  • Social

 

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5 juillet 2019

ARTICLES REMARQUES - JUILLET 2019

<>  05 07 19 - Tany - Craad-OI - Communiqué sur radioactivité à Ranobe
Les risques liés à la radioactivité émanant du site d'extraction d'ilménite, de zircon et de rutile de Ranobe figurent parmi les principales raisons évoquées par les communautés qui s'opposent depuis plusieurs années au projet d'exploitation d'ilménite « Base Toliara » par la société australienne « Base Resources ». Le silence assourdissant des responsables de ce projet à Madagascar sur ce sujet, ainsi que l’indifférence totale des autorités locales et nationales face au problème deviennent inacceptables et dangereux pour la population.

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03 07 19 - Jeune Afrique - La HCC confirme la majorité absolue d'Andry Rajoelina

La HCC confirme la majorité absolue d’Andry Rajoelina à l’Assemblée nationale. L’IRD, la plateforme de partis qui soutiennent Andry Rajoelina, obtient 84 sièges sur 151. Le TIM de Marc Ravalomanana se contente de 16. Les « indépendants » et les petits partis complètent les 51 fauteuils restants. L’écrasante majorité des 640 requêtes déposées ont été rejetées.

Pour autant, tout n’est pas gagné pour Andry Rajoelina, note Jeune Afrique. Il va devoir rallier des voix supplémentaires pour faire voter sa réforme constitutionnelle visant notamment à supprimer le Sénat, et qui nécessite l’approbation des trois quarts de l’Assemblée (114 voix). Il devra aussi convaincre davantage de députés pour faire aboutir devant la HCJ les procédures visant d’anciens ministres, lesquelles nécessitent 100 voix. Parmi les dossiers en suspens, celui d’Anthelme Ramparany, impliqué dans l’affaire du bois de rose de Singapour. Le chef de l’Etat va également devoir rassembler la population. La participation - déjà faible à la présidentielle (53,95 % au premier tour et 48,09 % au second) - a encore baissé aux législatives, où elle a péniblement atteint les 40 %. « C’est un désengagement total, lance Toavina Ralambomahay, juriste et auteur de ‘Pourquoi les citoyens malgaches ne s’engagent-ils pas en politique ?’ (2018). Il n’y a pas eu de thème de campagne, pas d’affrontement idéologique, donc pas de passion… Et peu d’électeurs. » Selon lui, la société civile doit également être pointée du doigt. Le SeFaFi a qualifié les candidats de « farfelus », tandis que Ketakandriana Rafitoson, directrice exécutive de Transparency Madagascar, qualifie d’« hérésie » le mélange de la société civile et de la politique.

Marc Ravalomanana a annoncé officiellement que ses députés endosseront le rôle d’opposants, selon le rôle prévu par les textes. Olga Ramalason, secrétaire général du parti, est venue personnellement s’acquitter des formalités au ministère de l’intérieur. Marc Ravalomanana vise-t-il le poste de chef de l’opposition ? Selon la loi, après chaque élection législative, les groupes politiques remplissant les conditions exigées et qui se déclarent d’opposition désignent d’un commun accord un chef de l’opposition officiel. A défaut d’accord, le chef du groupe politique d’opposition ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages lors du vote est considéré comme chef de l’opposition. Si le chef de l’opposition n’est pas un parlementaire, il bénéficie d’office du statut de député et siège de droit au sein de l’Assemblée. Pour L’Express, le TIM a révolutionné les pratiques politiques à Madagascar. C’est la première fois en effet qu’un parti se déclare officiellement comme opposant au pouvoir en place. « Il faut dire que l’image de l’opposition a toujours été associée à la déstabilisation, aux grèves et manifestations de rue, aux critiques haineux et même aux tentatives de coup d’État », explique le quotidien. Le TIM affirme vouloir se constituer en opposition digne et constructive. Les décrets d’application de la loi de 2011 régissant le statut de l’opposition seront pris dans les meilleurs délais, selon la HCC.

Dans la capitale, le TIM et l’IRD ont fait match nul, laissant présager des élections municipales enflammées à l’automne 2019.

De leur côté, les « indépendants » devraient majoritairement se rallier au président Rajoelina, à l’image de la vingtaine d’entre eux qui a exprimé le souhait de rejoindre l’IRD et le projet présidentiel après la publication des résultats provisoires. Une trentaine d’entre eux ont déjà annoncé leur intention de constituer un groupe parlementaire. Ils déclarent vouloir collaborer avec le pouvoir pour la concrétisation de l’IEM. Pour L’Express, cependant, « la plupart de ces indépendants sont des redoublants, et ont brillé par leur versatilité durant la précédente législature. »

Trois artistes, dont le chanteur Rossy, la voix pro-Rajoelina des bas quartiers de la capitale, font leur entrée à l’Assemblée. « Les artistes connaissent mieux que quiconque les problèmes des gens », déclare l’un d’entre eux, Christophe Tsiliva Diddiot, nouveau député de Morondava.

Le président de la HCC, Jean Eric Rakotoarisoa, a fait appel à la prise de responsabilité des nouveaux parlementaires. « Nous franchissons une nouvelle étape dans notre jeune démocratie. (…) Vous aurez la lourde responsabilité de rétablir la confiance de la population et de redorer le blason de l’Assemblée nationale, a-t-il affirmé. La loi est faite pour défendre l’intérêt public et non pour celui des dirigeants ou d’une minorité. Ne fermez pas les yeux. »

95 des 151 députés élus ont signé le « Toky nomena » (« Engagement donné »), charte de bonne conduite élaborée par le comité paritaire composé, entre autres, de la CENI, du CFM, du mouvement Rohy et du Bianco. La charte comprend 14 points parmi lesquels l’engagement de procéder à une déclaration de patrimoine au début et en fin de mandat, de recruter des assistants sur la base de leur expérience, de leurs compétences et de leur intégrité, de réaliser leurs engagements et promesses électorales, de respecter, préserver et faire respecter l’intérêt général et l’intérêt supérieur de l’État, de défendre et faire appliquer la bonne gouvernance, particulièrement la lutte contre la corruption au sein de l’Assemblée nationale, de faire un suivi et un contrôle régulier du pouvoir exécutif, d’élaborer des propositions de lois en adéquation avec les aspirations citoyennes, d’utiliser à bon escient les ressources et ne pas abuser de l’immunité parlementaire, d’adopter un comportement intègre et une bonne conduite au sein de la communauté, de voter en son âme et conscience et de ne pas exprimer son vote sous condition d’une somme d’argent ou de pression. Le comité paritaire indique qu’il va « surveiller » le fonctionnement de l’Assemblée nationale et le comportement des députés.



 <> Articles particulièrement signalés - <>doc  Documents à valeur permanente

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30 juin 2019

REVUE DE PRESSE - JUIN 2019

SYNTHESE JUIN 2019

« Les Malgaches sont désemparés face aux différents problèmes auxquels ils sont quotidiennement confrontés. La situation ne cesse d’empirer », déplorent les quatre chefs d’Eglise du FFKM. Le Conseil tire également la sonnette d’alarme sur la recrudescence de l’insécurité et sur la corruption qui continuent de sévir. « Madagascar vient d’avoir des nouveaux dirigeants, certes, mais, cela n’impacte pas encore positivement sur la vie de la majorité des Malgaches. », observe-t-il.

Les membres de la diaspora ont saisi l’occasion d'une rencontre en France avec Andry Rajoelina pour émettre le souhait de faire valoir leur droit de vote pour les élections, notamment présidentielles. Le chef de l’Etat a annoncé que ce droit devrait pouvoir leur être accordé durant les 5 ans de son mandat et qu’il envisage qu’un siège soit réservé à la diaspora aux législatives de 2024.

« Le Sénat est victime d’exaction politique », affirme son président, Rivo Rakotovao. La Haute assemblée fonctionne avec un budget réduit au minimum depuis le mois de mai. Le projet présidentiel de suppression pure et simple de la Chambre haute pourrait revenir sur le devant de l’actualité avec la mise en place de la nouvelle Assemblée, fin juillet. La question reste posée de savoir si l’ordonnance du 22 mai réduisant dans un premier temps le nombre de sénateurs de 63 à 18 peut entrer en vigueur avant le terme du mandat des sénateurs en fonction, en 2021.

Le SeFaFi regrette que le pouvoir ne s’engage pas dans la mise en œuvre d’une véritable décentralisation. Dans sa forme actuelle, les seules collectivités territoriales à part entière qui ont été installées, avec des membres élus, sont les communes. Le dispositif transitoire mis en place pour la création des régions, en 2004, est resté en vigueur alors qu’il était prévu au départ pour deux ans. Le pouvoir s’engage dans une réforme visant à nommer des gouverneurs de région aux ordres du gouvernement central, déplore l’observatoire de la vie publique.

Le mandat des maires expirant le 22 septembre, les élections municipales pourraient se tenir fin octobre, selon le chronogramme proposé par la CENI. A défaut, l’État devrait procéder à la désignation de présidents de délégation spéciale (PDS) ou au prolongement du mandat des maires et des conseillers municipaux en fonction. La question du financement de ce scrutin reste posée. Les yeux sont déjà braqués sur la conquête de la mairie d’Antananarivo qui pourrait tenir lieu de 3e round électoral et être le théâtre d’un nouveau duel, par candidats interposés, entre Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana.

La fête nationale endeuillée - Au moins 16 personnes sont décédées et 100 autres blessées à Antananarivo, dans une bousculade survenue à l’entrée du stade de Mahamisana lors de l’accès au concert donné à la suite du défilé militaire. Pour L’Express, « l’incivisme et l’indiscipline générale ont été pour beaucoup dans cette tuerie. L’insoumission, l’insubordination, nées de la crise de 2009 en particulier, font qu’il est difficile voire impossible aux dirigeants d’imposer des règles et des normes. » La CNIDH requiert l’ouverture d’une enquête sur la série de drames qui se sont déroulées au stade de Mahamasina depuis quelques années.

24 24 18 06 19Andry Rajoelina est assuré d'une majorité absolue de députés, selon les résultats publiés par la CENI. Les projections réalisées sur la foi de ces résultats attribuent 84 des 151 sièges à la coalition dirigée par Andry Rajoelina, contre 16 seulement au parti TIM de Marc Ravalomanana. Les 51 autres sièges ont été remportés par des candidats dits « indépendants ». Le président pourra travailler avec un premier ministre issu de ses rangs puisque c’est le groupe majoritaire à l’Assemblée qui propose le nom du chef du gouvernement, ce qui devrait lui garantir une stabilité politique. Néanmoins, les candidats « indépendants », placés face à un dilemme cornélien, pourraient jouer les trouble-fêtes et le taux de participation particulièrement faible (40 %) pourrait porter atteinte à l’autorité du pouvoir en place. « Une sorte de ras le bol en matière politique règne dans le pays », a déclaré Marc Ravalomanana pour expliquer ce très mauvais score, qui est tout particulièrement le fait des jeunes et des femmes.

Après la publication des résultats officieux par la CENI, plus de 680 requêtes ont été déposées à la HCC, qui disposait de 16 jours pour statuer et publier la liste officielle des élus, annoncée pour le 2 juillet. La Cour a indiqué dans son communiqué qu’elle « entend exercer son rôle avec rigueur et en toute impartialité. »

Le KMF/CNOE a dénoncé l’utilisation du « Vary mora » dans le cadre de la campagne électorale. Ses observateurs, qui ont couvert 102 districts, ont mis en relief dans leur rapport que l’opération de distribution de denrées alimentaires bon marché pour les familles nécessiteuses a été exploitée à des fins purement politiques. L’organisation évoque une « utilisation abusive du budget de l’État. » Les contestataires pointent également du doigt les tournées nationales que le chef de l’État a réalisées en parallèle à la campagne électorale.

Sur les 39 organisations (31 nationales et 8 internationales) agréées par la CENI pour l’observation des élections, seules sept d’entre elles ont pu présenter leur rapport dans les délais.

Infractions électorales - La CENI envisage des poursuites judiciaires. Son vice-président a indiqué que le non-respect de la neutralité et de l’impartialité des responsables sont les principaux objets des plaintes reçus. « Étant donné l’ampleur des rapports et des plaintes que nous avons reçus, la CENI a décidé de mener enquête dans les localités où des cas d’infractions sont dénoncées, a-t-il déclaré.

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L’Alliance Voahary Gasy (VG) a réclamé la tête des candidats impliqués dans des affaires de trafics de ressources naturelles. Quatre candidats incarcérés possédaient une chance d’accéder à l’Assemblée nationale. Le maintien de leur candidature avait été validé par la CENI pour défaut de verdict de condamnation. Un candidat a été reconnu coupable au terme de son procès. Dans sa déclaration du 16 avril et au vu de la liste des candidats, le SeFaFi n’avait pas caché ses inquiétudes en affirmant que la future Chambre basse risquait d’être composée de « farfelus, de parvenus, d’opportunistes et de ‘criminels de grande gueule’ qui devraient prendre leur retraite de la scène politique. » Midi titrait le 6 juin : « Des dinosaures tentent de revenir à Tsimbazaza » ajoutant que : « deshommes politiques peu recommandables sont en passe de faire leur grand retour. »

Le dossier sensible des îles Eparses au menu de la rencontre entre Emmanuel Macron et Andry Rajoelina à l’occasion de la visite d’Etat de ce dernier en France. La mise en place d’une commission mixte a été proposée par les deux parties pour aboutir à une solution qui ne passerait pas nécessairement par la restitution de ces îles. Le ministre des affaires étrangères a admis que « Madagascar, aujourd’hui, n’a pas les moyens de sécuriser cette zone. » Pourtant, selon le juriste Raymond Ranjeva qui a mené les plaidoyers malgaches devant les Nations unies, « le volet diplomatie juridique internationale relatif au titre de souveraineté sur ces îles est résolu de manière définitive » et il ne s’agit plus que de « négocier les modalités de retour de ces îles à Madagascar. » Mais la partie n’est pas gagnée. La presse française rappelle que ces îles, qui représentent à peine 50 km2 de surface émergée, permettent à la France de bénéficier de 640.000 km2 d'espace maritime classé « zone économique exclusive » (ZEE).

Rwanda : « Un modèle à suivre » pour Andry Rajoelina. Lors d'une conférence de presse conjointe avec le président rwandais Paul Kagame, invité d’honneur de la fête de l’indépendance, Andry Rajoelina, a annoncé qu'il effectuera prochainement une visite officielle au Rwanda pour s'enquérir « du savoir-faire et du leadership rwandais ». « La trajectoire du Rwanda est un modèle pour Madagascar et l’Afrique toute entière », a déclaré le chef de l’Etat. « Jusqu’où Kagame fera-t-il rêver Andry Rajoelina ?» s’est interrogé Tribune, qui rappelle que l’homme d’Etat est au pouvoir depuis 19 ans.

Le ministre de la défense a annoncé une importante réforme de l’armée destinée à l’engager de manière durable dans la lutte contre l’insécurité. Cette réforme consiste essentiellement en un redéploiement. Cinq nouvelles bases militaires devraient être construites dès cette année dans le cadre des Zones rurales de sécurité prioritaire. L’armée a reçu un avion Casa, trois hélicoptères Ecureuil B2, cinq avions Cessna et une centaine de véhicules tout-terrain, présentés en grande pompe au défilé militaire de la fête de l’indépendance.

Plus des 30 000 armes sont détenues illégalement par des civils, soit 50 % des armes recensées dans le pays. Le programme des Nations unies pour la consolidation de la paix à Madagascar apporte son concours en vue de mettre de l’ordre dans cette gestion. 120 responsables des bureaux de la défense dans les districts, souvent exposés à la corruption, ont signé une charte d’intégrité proposée par le Bianco.

Opération militaire à Isandra - Un mois d’assauts meurtriers. Des morts et des maisons calcinées, tel est le bilan d’une opération mixte menée par les forces armées. Trois villages identifiés comme étant des retranchements de dahalo redoutés ont été placés sous contrôle des militaires, au prix d’une dizaine de morts et d’une trentaine d’arrestations. Les habitants des Zones rurales prioritaires de sécurité s’alarment de la multiplication des exécutions sommaires dont les victimes sont des dahalo présumés. La CNIDH annonce qu’elle effectuera des investigations dans le Menabe en vue de rendre compte de la situation.

« Il faut que les autorités malgaches prennent des mesures décisives pour éliminer la culture bien ancrée de l’impunité qui entoure les homicides, la torture et les autres formes de mauvais traitements perpétrés par les forces de sécurité », a déclaré Amnesty International à l’occasion de la Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture.

Suite à un conflit domanial entre les villageois et un opérateur dans le district de Sambava, la population a enlevé un chef fokontany. Il a failli être lynché mais les forces de l’ordre sont intervenues à temps. Soupçonnés du meurtre d’une quadragénaire, deux individus ont été lynchés à mort dans le bureau d’une commune du district de Sambava où la foule a pénétré de force. Ils ont été bastonnés et lapidés à mort par la famille de la victime. Le maire a essuyé des coups pour avoir refusé de livrer les meurtriers présumés à la justice populaire.

Kidnappings - Quatre enquêteurs condamnés à deux ans fermes par le Pôle anti-corruption. Les deux gendarmes, dont un officier, et les deux policiers faisaient partie des enquêteurs de la cellule mixte anti-kidnapping. L’affaire remonte à octobre 2018.

« Disparition d’enfants : phénomène de plus en plus inquiétant », s’alarme Midi. Les signalements sur les réseaux sociaux se multiplient. Face aux rumeurs d’enlèvements, la police souligne que les fugueurs constituent la majorité des enfants disparus. Sur les 800 enfants disparus depuis le mois de janvier dans la capitale, 675 seraient des fugueurs, très souvent victimes de maltraitance dans leur foyer.

Des agents pénitentiaires dénoncent des actes de corruption à la maison centrale d’Antanimora. Les mesures prises pour que cessent ces pratiques ont provoqué de vives réactions et des actes de représailles de la part des agents pénitentiaires. Des faits de corruption ont été constatés par le Bianco à la prison de Fianarantsoa en vue d’obtenir la libération de détenus. Le flagrant délit a pu être constaté.

Amnesty International se réjouit de la décision, confirmée en mai 2019 par le gouvernement, d’approuver un nouveau régime alimentaire plus nutritif pour les détenus. Amnesty rappelle les autres recommandations formulées aux pouvoirs publics à l’occasion de sa mission : mise en conformité des conditions de détention avec les normes internationales, lutte contre le surpeuplement des prisons en libérant toutes les personnes placées en détention provisoire sans justification et en développant le recours à des peines autres que l’incarcération.

27 militaires auteurs du meurtre de trois civils dont les corps ont été retrouvés à Ampitatafika dans la rivière Onive ont été écroués. Le bataillon basé à Ambohimahasoa avait soupçonné les victimes d’acte de banditisme et de détention illégale d’armes. Ils ont été détenus durant dix jours avant que soit décidé leur transfert vers la capitale. En cours de route ils auraient été tabassés à mort et jetés dans la rivière. Des proches dénoncent des tentatives d’extorsions de fonds en échange de leur libération. Un quatrième individu aurait disparu, et en recherchant un cinquième suspect une fillette a trouvé la mort lorsque les militaires ont tiré à balles réelles sur des habitations. Selon le Syndicat des magistrats de Madagascar (SMM), des personnalités haut placées auraient exercé des pressions pour la libération des 27 militaires.

Le Bianco a ouvert une plateforme de doléances en ligne baptisée « i-Toroka » [dénoncer]. Cette création, qui bénéficie de l’appui de la coopération allemande, s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption. La plateforme garantira l’anonymat des lanceurs d’alerte. L’objectif est de renforcer la traque des grandes corruptions.

Le Bureau des doléances de la présidence de la République, créé le 7 février, a reçu plus de 400 plaintes depuis sa création. Plus de 70 % concernent des conflits domaniaux. Les cas de corruption occupent la deuxième place.

Après plusieurs mois de gestation, l’ordonnance portant recouvrement et affectation des avoirs illicites a été prise en conseil des ministres. La confiscation sans jugement est acquise mais avec des restrictions. L’ordonnance se concentrerait plus sur la lutte contre les détournements de deniers publics et la grande corruption dans l’administration publique alors que la version précédente aurait eu comme ambition de concerner autant le secteur public que le secteur privé. L’ordonnance est annoncée comme la dernière prise par Andry Rajoelina dans le cadre de la délégation du pouvoir de légiférer que lui a accordé le Parlement dans l’attente du renouvellement de l’Assemblée. Le Consortium des organisations de la société civile s’était inquiété de l’annonce d’un « allégement » du texte par le premier ministre et avait émis le souhait d’être consulté avant son adoption.

Remplacement du DG du Bianco - La liste des trois finalistes sélectionnés par le comité ad-hoc a été transmise au chef de l’Etat. Ils ont été retenus après un entretien avec chacun des dix meilleurs dossiers (sur 64 déposés) et des enquêtes de moralité.L’Express critique le manque de transparence du processus et espère que l’élu sera bien choisi parmi les trois finalistes proposés.

Un meurtre suivi d’incendie et des violences sexuelles commis par un bataillon en mission d’apaisement dans le district de Tsaratanàna. Cet escadron a déjà été mis en cause pour des viols mais les victimes n’ont pas porté plainte. Un récent bilan du ministère de la défense fait état de 34 militaires incarcérés pour des actes répréhensibles. Le ministre a mis en garde les forces de l’ordre contre tout écart de conduite dans le cadre de leurs missions de sécurisation dans les Zones rurales de sécurité prioritaire.

La secrétaire exécutive du Bureau national de lutte contre la traite des êtres humains a fait savoir que des négociations seront bientôt entamées avec des pays à risque : le Koweït, le Liban et l’Arabie Saoudite.

Conférence internationale du travail à Genève : Andry Rajoelina interpelle sur l’esclavagisme moderne. Six instruments de ratification des conventions et protocole de l’OIT ont été remis par Andry Rajoelina, marquant la volonté de Madagascar de progresser dans l’instauration du travail décent, a-t-il affirmé.

Les efforts de Madagascar dans la lutte contre la traite de personnes jugés insuffisants par les Etats-Unis. Le rapport 2019 sur la traite des personnes au niveau mondial consacre à Madagascar une dizaine de pages qui évoquent les efforts entrepris et formulent plusieurs recommandations. Il pointe du doigt des faits de corruption qui ont fait obstacle à des poursuites.

Madagascar prépare la mise en œuvre de son nouveau plan national de lutte contre la traite des personnes qui prendra la suite de celui qui a été adopté en mars 2015 et qui arrive à échéance. Dans ce cadre, l’Etat encouragera les dénonciations de passeurs.

Traite de personnes vers la Chine : une passeuse et sa fille arrêtées par le service central des enquêtes spécialisées. Leur but étant de marier leurs victimes à des Chinois en leur proposant des offres d’emploi alléchantes.

À Madagascar, 40 000 personnes sont décédées en 2015 des suites d'une maladie liée à la pollution. C'est trois fois plus que les décès dus au VIH, à la tuberculose et au paludisme combinés.

Crainte d’explosion du VIH/Sida. Plusieurs médecins et associations œuvrant dans la lutte contre la maladie tirent la sonnette d’alarme sur la « hausse importante » des porteurs de virus détectés. Alors que la maladie se propage, les financements alloués à la prévention de la maladie sont en baisse.

Les écoles catholiques auront leurs propres diplômes et leur propre système éducatif. L’université catholique de Madagascar et plusieurs instituts supérieurs pourront accueillir les diplômés de ces établissements scolaires et dévirer des diplômes reconnus par les employeurs locaux jusqu’à l’international. Le Programme Sectoriel de l’Education (PSE) est remis en cause sinon refusé par les écoles privées pour de nombreuses raisons. Des établissements privés non confessionnels adoptent également leur propre réforme des programmes scolaires dans le but, font-ils valoir, d’être plus proches du marché du travail.

Madagascar est le troisième pays qui enregistre la prévalence la plus élevée de mariages d’enfants chez les garçons, avec un taux estimé à 13 %.

Avec 303 signalements reçus par le Réseau de protection de l’enfant en 2018, Nosy Be est particulièrement concernée par la problématique de la violence envers des enfants. Les trois quarts des signalements concernent des filles. La violence et l’exploitation sexuelle ainsi que les mariages précoces figurent parmi les maltraitances prédominantes. De nombreux cas sont tus en raison notamment de la tolérance de la société concernant l’exploitation des enfants, l’envie de maintenir la cohésion sociale à travers des arrangements à l’amiable et la lourdeur des procédures de justice. Les cas d’inceste progressent.

A Manakara le ministère de l'eau a procédé durant deux jours à une campagne de sensibilisation pour ne plus stigmatiser ou marginaliser les filles qui ont leur menstruation. Certaines d'entre ne vont pas à l'école et renoncent à travailler durant leurs règles.

« Violence basée sur le genre : le problème prend des proportions alarmantes », titre Newsmada. D’après le Centre social Arrupe, tenu par les Jésuites, « 26 % des femmes subissent des violences physiques, 24 % des violences psychologiques et affectives, 11 % des violences sexuelles et 39 % sont abandonnées par leur conjoint. » Le Centre lance un projet de 3 ans qui se déploiera dans plusieurs diocèses.

La commentatrice de la cérémonie de célébration de la fête de l’indépendance sur TVM sanctionnée pour des propos racistes à l’égard des invités rwandais. Le ministère de la communication a pris immédiatement « toutes les mesures nécessaires, notamment des sanctions disciplinaires à l’encontre de l’auteure des propos à caractère raciste », lit-on dans son communiqué.

Des consultations en faveur de la réforme du code de la communication médiatisée ont été lancées à l’initiative du ministère de la communication. Il s’agit d’un élément du contrat-programme de la ministre qui consiste à présenter au Parlement une nouvelle loi élaborée de manière participative et consensuelle par les parties prenantes. L’initiative est soutenue par les partenaires internationaux.

Dans le cadre de la visite officielle d’Andry Rajoelina en France, un accord a été conclu pour la restitution à Madagascar des archives concernant les travaux de recherche effectués depuis 1936 sur les ressources minières de la Grande île. Un fond considérable qui sera stockés au « Mining Business Center » d’Ivato.

Les neuf défenseurs des droits des populations locales arrêtés le 3 mai sur deux sites de « Base Toliara » ont été relaxés au bénéfice du doute sur les chefs d'accusation de destruction d'objets mobiliers et d'incendie volontaire. Ils sont condamnés à 6 mois de prison avec sursis pour attroupement non armé sans autorisation. La partie civile est déboutée de sa demande de dommages et intérêts. Les organisations de la société civile se félicitent de ce jugement mais comptent faire appel pour la condamnation relative à l’organisation d’un attroupement non-autorisé. Le Collectif Tany et le Craad-OI exhortent les autorités à satisfaire les demandes d’arrêt du projet d’extraction d’ilménite. Le DG de « Base Toliara » affirme que la date de démarrage de l’exploitation est toujours prévue pour 2021. 3 900 recrutements sont prévus, des opérations de sélections ont débuté. L’Express, Midi et La Gazette ont publié des articles très critiques vis à vis des ONG qui ont apporté leur soutien aux prévenus. La Chambre des mines a déploré « l'instrumentalisation d'une partie des communautés hôtes » des projets miniers, ajoutant que « les compagnies ont l'obligation de se conformer aux réglementations en vigueur et aux meilleurs standards internationaux, et les autorités doivent défendre l'application de l’État de droit.» Elle appelle l’État à jouer pleinement son rôle et attend des mesures concrètes pour la sécurisation des investissements à Madagascar.

Top 10 des pays avec des espèces menacées : Madagascar occupe la 3è marche du podium. 1 865 espèces sont menacées d’extinction selon la liste rouge mondiale de l’IUCN. Une situation d’autant plus préoccupante que 80 % de la faune malgache est endémique. Pour y faire face, le premier ministre met en avant sa « politique nationale de reforestation. »

Les migrants originaires du Sud continuent à envahir le parc national d'Ankarafantsika et défrichent la forêt pour pratiquer des cultures. Si aucune mesure n'est prise, la forêt d'Ankarafantsika risque de disparaître d'ici 5 ans. Ces cinq dernières années, 1 650 ha de forêts et de savanes sont partis en fumée. Ces exploitants sont pour la plupart des « réfugiés climatiques. »

Lamine de Rio Tinto/QMM à Tolagnaro viole une zone humide sensible, enfreignant la loi nationale et impliquant que des résidus enrichis en radionucléides puissent entrer dans un lac et un estuaire servant de source d’eau potable aux populations locales, selon deux études qui viennent d’être publiées. La multinationale basée à Londres a reconnu pour la première fois cette violation dans une note du 23 mars, soit plus de cinq ans après son implantation.

Le FMI impose ses exigences au gouvernement. La présentation de la 5e revue du FMI a été précédée d’une mission de l’institution venue remettre ses recommandations. Le FMI invite le gouvernement à accélérer les réformes économiques afin de poursuivre l’octroi de la Facilité Elargie de Crédit (FEC). Pour le FMI, les subventions allouées aux secteurs des carburants et de l’électricité sont des dépenses non prioritaires, au détriment des secteurs sociaux. Autre bémol important : la lutte contre la corruption, indispensable pour améliorer le climat des affaires. « L’adoption du projet de loi sur le recouvrement des avoirs illicites est devenue une priorité urgente », martèle l’institution.

La représentante de la Banque mondiale, Coralie Gevers, quitte Madagascar après cinq années de mandat. Elle se dit optimiste quant au décollage de l’économie mais se dit préoccupée par le retard pris en matière de developement humain et d’actions sociales. Le montant total des engagements pour Madagascar a été de 600 millions de dollars en cinq ans. 550 millions ont été engagés jusqu’ici. Les cinq prochaines années, le montant alloué au pays va doubler, avec 1,2 millions de dollars. Coralie Gevers a observé un développement prometteur de plusieurs plateformes de la société civile.

Armes chimiques et biologiques : Madagascar s’aligne sur les dispositions onusiennes. La résolution adoptée par les Nations unies vise à contenir cette menace en exigeant que les États criminalisent certaines activités et mettent en place une législation nationale et des mesures de mise en œuvre appropriées et efficaces.

Fonds des Nations unies pour la consolidation de la paix - Haro sur la délinquance juvénile. « Il est temps de s’attaquer aux causes profondes de tous les facteurs qui menacent la paix et la sécurité. Il s’agit notamment de faire un focus sur la jeunesse et de prévenir la délinquance juvénile », a annoncé le premier ministre à l’occasion d’une rencontre avec les partenaires consacrée à la seconde phase de mise en œuvre du Fonds de consolidation de la paix, dotée de 11,5 millions de dollars.

La Norvège soutient la lutte contre la corruption. La bonne gouvernance figure parmi les domaines privilégiés de la coopération avec la Norvège, outre l’éducation et la lutte contre les violences sexuelles basées sur le genre. Le Bianco, le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) et la CENI bénéficieront de son aide budgétaire.

La Chine réaffirme ses intentions en matière de coopération bilatérale. Deux accords de coopération économiques ont été signés. Le porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois a réaffirmé « la grande volonté et la ferme détermination de la Chine et des pays africains à renforcer leur solidarité et leur coopération, de s’attaquer au multilatéralisme et d’œuvrer à la construction d’une communauté de destin encore plus solide. » Le ministre Naina Andriantsitohaina a tenu à indiquer que l’initiative « la Ceinture et la Route », correspond au programme de développement du président Andry Rajoelina pour Madagascar.

Pertes liées aux catastrophes : plus de 100 millions de dollars chaque année. 85 % des pertes sont imputables aux cyclones. Les inondations et la sècheresse se partagent les autres causes. Le chiffre est considérable au regard des ressources dont dispose le pays. A titre d’exemple, 10 000 salles de classes ont été détruites de 2014 à 2019, ce qui a privé 92 000 élèves de leur droit à l’enseignement et à l’éducation. 1 100 ouvrages agricoles ont été détruits et ont dû être réhabilités au cours des dix dernières années.

Selon la Banque mondiale, en 15 ans, le nombre de pays « à faibles revenus » est passé de 66 à 34. Madagascar fait partie des 34, principalement en Afrique, dont le revenu national par tête est resté inférieur à 1 000 dollars.

Le PAM a fourni une assistance alimentaire d'urgence à plus de 600 000 personnes dans le Grand Sud, d'octobre 2018 à mai 2019. Une assistance alimentaire d'urgence pour 360 000 personnes sera également débloquée à partir de ce mois.

57 % de la population privée d’eau potable à Antananarivo. La BEI et l’UE financent un vaste chantier d’adduction d’eau depuis la rivière Ikopa. La commune et ses partenaires entendent résoudre le problème pour que l’accès universel à l’or bleu, l’un des objectifs du développement durable (ODD), soit effectif d’ici 2030.

La Jirama a été autorisée à importer directement son fuel afin de pouvoir peser sur le prix de l’électricité. Les pétroliers exigent que les dettes contractées par l’Etat leur soient réglées. Le passif de l’Etat envers l’ensemble des compagnies atteindrait 190 milliards Ar si l’on prend en compte le système de lissage des prix à la pompe décidé par le gouvernement.

Après trois jours de négociations, l’Etat et les pétroliers ont trouvé un consensus pour réguler l’approvisionnement et la tarification des produits pétroliers. Une baisse des tarifs qualifiée d’« historique » par le pouvoir a été décidée. Le montant de ces baisses a toutefois été jugé décevant par l’opinion. Pour L’Express, il s’agit d’« un maigre résultat eu égard à la campagne de communication ayant entouré les pourparlers avec les pétroliers assortis de propos menaçant. » Le titre ajoute que ce forcing constitue « une grave menace pour le monde des affaires et des investissements. (…) C’est un retour en arrière avec l’ingérence de l’État dans les affaires privées. »

Pour accélérer l'accès à l'électricité dans les zones isolées, le gouvernement a décidé de distribuer massivement des kits solaires individuels. Pour 2019, ce projet a pour objectif de distribuer 110 000 kits. Pour la promotion de cette nouvelle technologie, le gouvernement a également décidé de construire 23 infrastructures spécialement dédiées qui sont amenées à devenir un carrefour technologique pour la population rurale.

Madagascar devient le 6e pays africain à bénéficier de la Facilité régionale de soutien aux liquidités, financée à 50 % par le ministère allemand de la coopération. Grâce à ce dispositif, 63 millions d’euros vont pouvoir être débloqués pour soutenir les projets d’énergies renouvelables. Le nouveau pouvoir ambitionne de doubler d’ici 2023 la production d’électricité et d’atteindre un taux d’accès de 50 %, contre 15 % actuellement.

L’avenir d’Air Madagascar reste fragile. « On a encore besoin d’environ 25 millions d’euros pour assurer les objectifs du programme de redressement d’Air Madagascar sur les 40 millions prévus au départ », révèle le président du conseil d’administration, qui reconnait que les partenaires techniques et financiers ont été récalcitrants à l’octroi de ce prêt. La compétitivité de la compagnie reste précaire au regard des menaces que font peser des compagnies intéressées par la desserte de Madagascar. La bataille juridique opposant Air Madagascar et Air France pour le contrat de location-vente des deux Airbus A 340 datant de 2012 se poursuit. Le verdict devrait être connu en septembre.

Filière vanille : du blanchiment d’argent pratiqué par de pseudo-touristes indo-pakistanais, français et chinois venus à Madagascar avec un visa de tourisme et qui deviennent des opérateurs-investisseurs par le biais de leurs concubines. Le Samifin dénonce depuis plusieurs années des cas de blanchiment d’argent dans la filière, pointant notamment du doigt des barons du trafic de bois de rose qui ont injecté leurs fonds dans l’exportation de girofle et de vanille, et ce en se passant de la domiciliation bancaire.

Andry Rajoelina a annoncé la réactivation du projet de réhabilitation du canal des Pangalanes. « Les tergiversions de Hery Rajaonarimampianina font les affaires de son successeur », écrit L’Express. « Nous devons terminer le canal des Pangalanes au cours des cinq prochaines années », a lancé le chef de l’Etat, arguant que cette voie fluviale devrait permettre de drainer plus de touristes dans cette zone. On ignore si le chef de l’Etat entend relancer le projet en sommeil conclus avec le Maroc en 2017 ou trouver d’autres sources de financement.

 

SOMMAIRE

POLITIQUE

  • Les législatives du 27 mai - Dépouillement, contestations, résultats
  • Diplomatie

DROITS HUMAINS - GOUVERNANCE

  • Insécurité, dahalo, vindicte populaire, enlèvements
  • Justice, conditions carcérales
  • Gouvernance
  • Politique migratoire, traite
  • Santé, handicap
  • Education, droits des enfants
  • Droits des femmes
  • Médias

ÉCONOMIE - SOCIAL

  • Ressources naturelles, foncier, environnement
  • Coopération, bailleurs de fonds
  • Economie

 

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JUSTICE ET DROITS DE L'HOMME à MADAGASCAR
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