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JUSTICE ET DROITS DE L'HOMME à MADAGASCAR

26 mars 2018

ARTICLES REMARQUES - MARS 2018

<> 26 03 18 - Amnesty International - Madagascar doit annuler la condamnation du militant écologiste Raleva
La peine de deux ans de prison avec sursis avait été prononcée en septembre 2017. L’audience en appel est prévue le 27 mars à Fianarantsoa. Raleva avait été arrêté à la suite d'une réunion publique organisée par des représentants de Mac Lai Sime Gianna (M.L.S.G.), une compagnie minière chinoise d’extraction d'or, et le chef de district. Durant cette réunion, il a exigé de voir les permis miniers délivrés à l'entreprise. Il a alors été arrêté et accusé d'avoir usurpé le titre de « chef de district » par le tribunal de Mananjary. Libéré au bout de 25 jours de détention provisoire il a fait appel de sa condamnation. « En contestant les activités minières de l'entreprise, Raleva a agi dans l'intérêt public. Au lieu de le sanctionner par une peine de prison avec sursis, les autorités auraient dû rendre publiques les informations qu'il recherchait et faciliter la participation publique au projet minier. Les militants comme Raleva doivent être protégés, et non criminalisés, par leur gouvernement. », déclare la directrice adjointe d'Amnesty pour l'Afrique australe.
Le procès a été reporté au 24 avril

- 17 03 18 - IEP Madagascar – i-Tafa - Interview de Sylvain Urfer du SeFaFi sur « L'Eglise et la société malagasy » (1h05)
https://www.facebook.com/i.tafatafa/videos/1745303188823325/?hc_ref=ARSYJoyJMw6skXeqBQ8aPQQjdboGSw72RvVMcmNP2MnIuNBozHWnSUWacNZHj6f-TOg&fref=gs&dti=158712627482575&hc_location=group

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  15 03 18 - Amnesty International - Madagascar - Il faut enquêter sur les mauvais traitements infligés par des policiers à des villageois
En réaction à une vidéo montrant des policiers frapper et humilier des dizaines de villageois dans la localité où, en février 2017, des responsables de l'application des lois s'en étaient pris à des habitants et avaient mis le feu à leurs maisons, en riposte à la mort de deux policiers, le directeur régional d'Amnesty International pour l'Afrique australe, a déclaré : « Le comportement de la police, tel qu'on peut le voir dans la vidéo, est scandaleux et condamnable. Ces brutalités témoignent du mépris dont fait preuve la police à l'égard de la vie humaine. Il est totalement inacceptable que des policiers infligent des mauvais traitements et des violences aux citoyens qu'ils ont le devoir de protéger. (…) Les autorités doivent mener dans les meilleurs délais une enquête impartiale sur le comportement de la police et traduire en justice les policiers soupçonnés d'être responsables de tels actes, dans le respect des normes internationales. Elles doivent aussi accorder des réparations aux victimes. »
Voir la vidéo réalisée par Amnesty, reprenant des séquences de la vidéo qui a circulé sur les réseaux sociaux et dont l'authenticité a été attestée https://www.voaafrique.com/a/des-dizaines-de-civiles-matraites-par-la-police-dans-une-video-accablante-a-madagascar/4301544.html

- 14 03 18 - APOI - Madagascar - Une économie résiliente
"La capacité des opérateurs économiques, installés dans la Grande-île, à s’adapter à un environnement des affaires instable, force l’admiration. Non seulement ces entrepreneurs résistent mais, en outre, investissent, innovent et se mettent aux normes. Certes, quelques grandes familles, notamment d’origine indo-pakistanaise, ont décidé au cours de l’année 2017 de prendre quelques distances avec le pays mais, davantage pour des raisons sécuritaires qu’économiques. La micro-économie malgache (un PIB inférieur à celui du désertique Mali ou du minuscule Bénin) qui ne pèse que l’équivalent d’un petit département français a beau être en récession, rien n’y fait : de nombreux chefs d’entreprises continuent d’y croire et même si l’on doit relever le caractère irrationnel de cette démarche fortement teintée d’une grande part d’affectivité".

- 13 03 18 - Le Monde Afrique - A Madagascar, la difficile lutte contre le kidnapping
Si le kidnapping est loin d’être un phénomène nouveau à Madagascar, le rythme des rapts semble s’intensifier depuis six mois. Selon les chiffres de la police malgache, une quinzaine d’enlèvements a été répertoriée en 2017 et deux « karanes » ont déjà été enlevés en 2018. Les premiers cas connus remontent à la fin des années 1990. Depuis 2010, une centaine de cas officiels a été recensée, selon le Collectif des Français d’origine indienne de Madagascar (CFOIM), une association de droit malgache qui fait de l’accompagnement psychologique aux victimes et sert d’intermédiaire entre les familles et les forces de l’ordre malgaches.Mais leur nombre exact depuis vingt ans pourrait être en réalité bien plus élevé car beaucoup de familles ne déposent pas plainte.

<> 10 03 18 - RFI - Madagascar : énigme et paradoxe
(46’)
C’est une constante depuis des décennies : Madagascar est l’un des pays les plus pauvres au monde. Non seulement le pays stagne aux derniers rangs dans les classements internationaux mais en plus, loin d’enregistrer des progrès, il régresse constamment. Malgré sa richesse naturelle, le pays s’appauvrit. Trois chercheurs français, excellents connaisseurs de la Grande Ile ont cherché à rassembler en un volume les raisons qui peuvent expliquer ce phénomène. Ce livre, « L’Enigme et le Paradoxe, Economie politique de Madagascar », est publié aux éditions IRD et AFD. « Eco d’ici Eco d’ailleurs » a reçu deux des auteurs, Mireille Razafindrakoto et François Roubaud, tous deux économistes et statisticiens à l’IRD, membres de l’Unité de Recherche « Développement Institutions et Mondialisation » (DIAL), et évoque avec eux les énormes difficultés auxquelles font face la plupart des citoyens malgaches. L'une des manifestations du malaise de la société malgache, c'est la violence quotidienne. Kidnapping, vols en bande organisée… La généralisation de l’insécurité dans les grandes villes comme à la campagne fragilise l’économie du pays. Pour l’instant, les mesures prises par l’Etat n’ont pas encore montré les résultats escomptés. Alors, de son côté, la société s’organise. Le 5 mars, secteur privé, syndicats des travailleurs et société civile se sont regroupés au sein d'une même plateforme pour dénoncer cette situation et pour proposer des solutions. Une trentaine d’acteurs majeurs unis contre un fléau national : c'était une première dans le pays. 80 % de la population active travaille dans le secteur agricole. Les autorités comptent sur l'agriculture pour sortir la Grande Ile de la pauvreté, en particulier sur la culture du riz.  Un objectif a été fixé : atteindre l'autosuffisance en riz d'ici 2020. Un objectif ambitieux. L'un des aspects de cette pauvreté, c'est le chômage qui frappe en particulier les jeunes. Le taux de chômage officiel des 18-29 ans est de 11 %. Mais dans la réalité, c'est beaucoup plus. Un chômage qui touche tous les jeunes qu'ils aient fait des études ou non. Chaque année, 500 000 jeunes diplômés arrivent sur le marché du travail et leur insertion est de plus en plus difficile.
http://telechargement.rfi.fr/rfi/francais/audio/magazines/r218/eco_d_ici_eco_d_ailleurs_20180310.mp3

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  09 03 18 - Collectif Tany - La loi sur les ZES, porte ouverte à l'accaparement des terres
Pour le Collectif Tany, la loi sur les ZES privera les Malgaches de l’accès à des milliers d’hectares de terres pour une période de longue durée sinon indéterminée.
« Le risque est grand, affirme-t-il, de voir l’Etat déléguer totalement la gestion des territoires sélectionnés à l’AZES, l’Autorité de régulation des ZES, dont les modalités d’application de la délégation ont été censurées par la HCC comme étant contraires à la Constitution. (…) La future ZES, située dans le Nord de Madagascar, qui a fait l’objet d’une réunion internationale de plusieurs jours en février, s’étend sur 2.000 ha. A ce rythme, et étant donné la prolifération de diverses zones d’investissement annoncées dans des lois et projets de loi sur les terrains de même acabit qui feront partie ‘des terrains à statut spécifique’ (ZIA, ZES, ZII, ZEE, etc..), Madagascar risque d’arriver à la même situation que celle du Cambodge où les citoyens vivent et les paysans cultivent sur des espaces très réduits, dans les interstices entre les grandes plantations et concessions des sociétés et compagnies souvent étrangères ». Tany demande dans son communiqué que les décideurs malgaches s’interrogent sur la dangerosité de cette loi qui conduit, au bout du compte, à « une perte de la dignité du pays »

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07 03 18 - SeFaFi - Communiqué - Pour des lois électorales plus fiables
Comme le SeFaFi l’a rappelé dans son dernier communiqué, la société civile peut donner son avis sur les projets de lois débattus par les législateurs puisque ces lois la concernent au premier chef. S’agissant des textes les plus importants, dont les lois électorales font partie, la Constitution exige un délai de 15 jours avant leur vote. Tout comme d’autres associations, le SeFaFi se propose donc de mettre à profit ce délai pour suggérer des modifications qui, si elles sont loin d’être exhaustives, sont susceptibles d’améliorer le processus électoral. Le communiqué aborde successivement les points suivants : le contrôle du financement des campagnes électorales, le plafonnement des dépenses, la place donnée à la CENI, le bulletin unique et/ou le bulletin individuel, le mode de scrutin, la période dite « pré-électorale » ou de « pré-campagne », le calendrier électoral, l’obligation de la carte d’électeur, l’acheminement des résultats électoraux, la place laissée aux médias pendant la campagne électorale. Mais les dispositions dont on se félicite ne seront pas encore applicables aux prochaines législatives et communales, elles ne seront applicables qu’à l’élection présidentielle. « Calcul politique oblige afin de limiter les concurrents au parti HVM qui pourrait avoir plus d’argent ou plus de possibilités que le candidat du parti au pouvoir », commente Tribune. « La seule véritable avancée démocratique que comportent ces textes, et dont tout le monde se félicite, est ainsi mise au rancart pour trois ans », déplore l’Observatoire. Si les candidats aux scrutins de 2018 refusent de s’imposer la transparence financière, pourquoi l’imposer à leurs successeurs ? « Pousser le cynisme à cette extrémité révèle la vraie nature de nos dirigeants », conclue le SeFaFi.

<> 07 03 18 - Mobilisation générale contre l'insécurité à Madagascar
Pour la première fois, la société civile, le secteur privé et les syndicats de travailleurs se sont exprimés d’une même voix pour pousser les autorités à agir contre les violences quotidiennes et toutes les formes d’insécurité qui frappent la population, tant en zone urbaine qu’en brousse. Pour La Gazette, la Grande île est tombée « sous le règne des dahalo urbains et ruraux », une situation qui affecte la vie de chaque citoyen et le développement du pays. La plateforme, composée de 30 membres, arbore un slogan : « Aok'zay » (« ça suffit »). La représentante de la fédération des femmes rurales raconte le nouveau mode opératoire des voleurs de zébus : « Il y a des villages où il n'y a plus de bœufs. Et les dahalo arrivent et kidnappent des enfants pour faire pression sur les familles afin qu'elles donnent de l'argent. Et ça, c'est nouveau. ». La population est terrorisée et des secteurs d'activités entiers sont fragilisés, comme l'explique le vice-président de la confédération du tourisme. « Si l'insécurité continue à être s’accroitre dans le pays, les touristes vont être réticents à venir à Madagascar. Et ça va avoir un impact énorme sur l'économie et sur le développement durable de notre pays. » En guise de première action nationale, la plateforme appelle les habitants à manifester bruyamment leur ras-le-bol en actionnant cloches, sirènes et klaxons le 15 mars à 12h. L'objectif, à terme, est d'aboutir à l'organisation d'une table ronde avec les autorités pour trouver des solutions. « Le réseau que nous venons de créer est prêt à proposer des solutions pour résoudre le problème. D’ailleurs, une page commune est créée sur les réseaux sociaux dans cette optique. Le jour du mouvement, des flyers seront distribués aux forces de l’ordre afin de les conscientiser sur la nécessité de la protection des personnes et de leurs biens », déclare le président du Syndicat des industries de Madagascar (SIM).

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  02 03 18 - FIACAT et ACAT Madagascar - Lancement du guide sur les garanties judiciaires du détenu
Ce guide élaboré dans le cadre du projet de lutte contre la détention préventive abusive à Madagascar est le fruit de l’atelier de renforcement des capacités des acteurs de la chaine pénale et de la société civile en matière de respect des garanties judiciaires qui s’est tenu les 25 et 26 juillet 2017. Destiné aux professions judiciaires, au personnel pénitentiaire, aux intervenants en milieu carcéral (membres d’organisations de la société civile, travailleurs sociaux, religieux…), et à tous les citoyens s’interrogeant sur les droits du prisonnier, il décrit le parcours du prévenu depuis sa mise en détention jusqu’à sa mise en liberté. Véritable outil de défense des personnes détenues en violation des règles de droit, ce guide permettra une meilleure connaissance du droit par tous les acteurs et facilitera l’identification des cas de détention préventive abusive afin de lutter contre ce phénomène. In fine, le projet permettra plus largement d’améliorer les conditions de détention en réduisant la surpopulation carcérale.
Guide des garanties judiciaires du détenu - version française allégée
Guide des garanties judiciaires du détenu - version malagasy allégée

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 <> Articles particulièrement signalés - <>doc  Documents à valeur permanente

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28 février 2018

REVUE DE PRESSE - FEVRIER 2018

A un an de la fin du mandat présidentiel, deux organes constitutionnels ne sont toujours pas en place, rappelle Midi : le Conseil économique, social et culturel (CESC) et la Haute cour de justice (HCJ).

Le premier ministre annonce son intention de procéder à l’assainissement des partis politiques. Certains partis, dont l’existence est purement fictive, seront supprimés du registre officiel du ministère. La Grande île compte actuellement 195 partis déclarés.

Le pouvoir remet la pression sur la condamnation de Marc Ravalomanana. Pour le président du Sénat, les hommes politiques qui sont sous le coup d’une condamnation devraient purger leur peine avec les conséquences que cela implique, allusion à la situation de l’ancien président, condamné pour la tuerie du 7 février 2009. A ce jour, cependant, malgré des annonces faites par le ministère, Marc Ravalomanana, n’a pas encore reçu notification de ce jugement rendu par contumace. L’ancien président est également inquiété par le pouvoir et les dirigeants de la Jirama pour une obscure affaire de branchement illicite d’électricité à sa résidence d’Andranomanelatra-Antsirabe, proche de son usine Tiko-AAA. Les employés de cette usine et ses fournisseurs se sont mobilisés pour réclamer la réouverture de l’entreprise placée sous scellés depuis le mois d’octobre pour non-possession de permis environnemental.

Marc Ravalomanana, a été déclaré « homme de l’année 2017 » par African Leadership Magazine. D’après le communiqué officiel, l’ancien président est reconnu pour son « leadership politique » et sa « contribution à la promotion de la démocratie sur le continent », ajoutant, dithyrambique : « c’est un self-made man, un leader charismatique et visionnaire, et un businessman expérimenté ».

nm 07 02 18La commémoration de la fusillade du 7 février 2009 s’est déroulée en ordre dispersé et sous étroit contrôle. L’association des victimes AV7 a demandé que la condamnation de Marc Ravalomanana et consorts soit appliquée, y compris le dédommagement des victimes. Ses membres continuent de revendiquer leur intégration définitive dans la fonction publique. Pour le site « La ligne de mire », l’alliance évoquée par certains entre Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana en vue d’abattre Hery Rajaonarimampianina serait une insulte aux victimes du 7 février 2009.

« Le processus de réconciliation nationale mené actuellement [par le CFM] risque d’être voué à l’échec », estime le porte-parole du MMM, parti de Hajo Andrianainarivelo ; qui exige que le CFM respecte le processus « Vérité-Pardon-Réconciliation » : « Le peuple malgache doit connaître la vérité. Ceux qui ont commis des fautes envers la nation doivent d’abord demander pardon avant la réconciliation ».

Le Comité pour la Réconciliation Nationale (CRN) et le FFKM organiseront des assises nationales sur la réconciliation à Fianarantsoa du 17 au 19 mars. Les résolutions des assises nationales organisées par le FFKM en mai 2015, restées sans suite, seront remises sur le tapis. Le CRN est convaincu qu’une vraie réconciliation nationale doit intervenir avant les élections.

Dans son dernier communiqué le SeFaFi s’inquiète du manque d’indépendance et de représentativité de la société civile. Il dénonce son instrumentalisation par les politiciens. Ses membres se doivent de récuser toute finalité politique et se démarquer de l’opposition. La société civile est trop souvent perçue par les citoyens comme l’étape préalable à un engagement politique qui n’ose pas encore se déclarer ouvertement, déplore l’Observatoire.

pov 01 02 18Affaire Houcine Arfa- Une dizaine de personnes ont été auditionnées par le Bianco, suite aux affirmations fracassantes de corruption de l’ancien conseiller franco-algérien du chef de l’Etat, qui est parvenu à quitter la Grande île dans des conditions non élucidées. Houcine Arfa a saisi la Cour d’appel pour obtenir la révision de sa condamnation pour tentative de kidnapping et extorsion de fonds. Son avocat ne s’est pas présenté au procès faisant suite à la plaine déposée par un homme d’affaires qu’il avait mis en cause. Le jugement a été renvoyé. Houcine Arfa a déposé une plainte auprès du tribunal de grande instance de Paris. Il met en cause huit personnes, dont la ministre de la justice, la procureure de la République, la juge d'instruction en charge du dossier et trois hommes d'affaires. La ministre déclare que « c'est pour se disculper qu'il porte plainte contre moi ». Elle indique ne pas connaître les motifs des accusations portées à son encontre et annonce qu'elle portera plainte pour diffamation.

Après une longue période d’incertitude, les projets de lois organiques relatifs à l’organisation des prochaines élections seront examinés au cours d’une première session extraordinaire du Parlement convoquée pour le 26 février. Le groupement des 35 partis politiques toutes tendances confondues, constitué en novembre pour exiger un processus électoral transparent, reconnait son échec. Miné par les divisions internes, le comité dit de « vigilance démocratique pour les élections » n’est pas parvenu à imposer au gouvernement l’ouverture du dialogue autour des nouveaux textes électoraux. La démission du chef de l’Etat qui se porte candidat à sa propre succession a suscité beaucoup de débats voici quelques mois mais les observateurs considéraient que le sujet était clos, l’idée d’un référendum abandonnée. La question réapparait pourtant dans l’avant-projet de loi organique relative à l’élection présidentielle qui arrive en discussion.

Le projet de loi organique sur les élections prévoit quelques dispositions portant sur le financement des campagnes. Les candidats seront tenus de tenir un compte de campagne et de le soumettre à une Commission de contrôle de financement de la vie politique. En revanche, le projet ne prévoit aucun plafond en ce qui concerne les fonds utilisés. Il proscrit seulement la participation étrangère au financement des campagnes. L’Express, s’attend à ce que ce projet soit adopté sans débat, sans amendement et dans la précipitation. La position de la HCC semble en revanche plus imprévisible. Pour Midi, le texte présenté annonce la disqualification de Marc Ravalomanana : un article stipule en effet que tout candidat aux fonctions de président de la République doit n’avoir jamais été condamné pour crime ou délit. Tribune note que les projets soumis apportent de nouvelles conditions très restrictives pour les candidats indépendants à la présidentielle et à la députation. Les observateurs notent que le délai de l’entre-deux-tours de la présidentielle sera raccourci. Ce qui implique un délai de délivrance des résultats du premier tour plus court. Un véritable défi pour certaines zones difficiles d’accès. Des juristes se disent préoccupés par l’imprécision de la notion de « force majeure » qui pourrait justifier le report des élections.

Le calendrier de la présidentielle n’est toujours pas publié, au grand dam de la société civile et de la CENI qui redoutent un report.

Malgré la contribution de plusieurs pays, la CENI reste en quête de financements. La révision de la liste électorale s’achève. Elle compte pour l’instant 9 715 000 électeurs, un peu moins que les 10 millions fixés comme objectif. Plus de 220 000 doublons ont été éliminés.

pov 20 02 18Andry Rajoelina a présenté son projet « Initiative Emergence Madagascar » (IEM) sur des médias privés, devant 500 invités, signant son retour définitif au pays après quatre années d’absence. « Les Malgaches attendent des solutions dans l’immédiat », a-t-il martelé, en réplique au pouvoir qui vient de présenter son « Vina Fisandratana 2030 ». L’ancien président de la Transition a demandé pardon pour avoir largement contribué à faire élire Hery Rajaonarimampianina dont le bilan est jugé « catastrophique ». « L’IEM reste ouverte à toute personne qui cherche réellement à contribuer au développement du pays », a-t-il répondu à une question portant sur les rumeurs d’alliance entre lui et Marc Ravalomanana. Andry Rajoelina veut présenter son programme de développement aux Etats-Unis, à Dubaï, en Asie et en Amérique latine, après avoir obtenu le concours de certaines personnalités françaises.

Recherché depuis quatre ans, un chef dahalo a été abattu dans une zone reculée du district de Befotaka. Sévissant depuis plusieurs décennies, il serait responsable du meurtre d’une dizaine de gendarmes. Le district de Befotaka Atsimo a connu aves soulagement la reddition d’un autre chef dahalo. Recherchés depuis plusieurs années, trois dahalo redoutés sont tombés sous les balles de la gendarmerie à Andilamena. Ces individus multirécidivistes avaient bénéficié à chaque comparution d’une mise en liberté provisoire.

Un homme est mort sous les coups d'une foule en colère sur le campus de Fianarantsoa. Les étudiants l’avaient soupçonné d'avoir commis un vol. Des dizaines de personnes ont assisté à sa lapidation sans réagir, provoquant l’indignation de Mireille Rabenoro, présidente de CNIDH. « Il faudrait vulgariser la loi sur l'abolition de la peine de mort pour que les gens comprennent bien qu'aucun tribunal ne peut condamner à mort et encore moins de simples citoyens ».

L’arrestation d’un maire provoque un regain de tension à Mananjary. Des élus s’insurgent contre le placement en garde à vue de l’un des leurs à la suite d’un acte de vindicte populaire commis fin janvier, opération qui s’était soldée par le lynchage à mort d’un suspect. A Sambava, une tentative de viol a dégénéré en vindicte populaire.

Kidnappings - A Toamasina, un opérateur économique très connu été enlevé par cinq hommes cagoulés armés. Ce karana avait déjà été victime d’un kidnapping en 2002. Il a été libéré après 14 jours de détention. Le karana propriétaire de la bijouterie Kalidas, enlevé le 16 janvier, a été libéré après paiement d’une rançon. La communauté française d’origine indienne a dénoncé le harcèlement et la stigmatisation dont elle se dit victime. Pour le premier ministre, ces affaires relèvent d’une déstabilisation organisée par l’opposition ou par des individus au sein même du pouvoir. Le ministre de la défense a déploré que les familles rejettent toujours toute collaboration avec les forces de l’ordre. Le ministre des affaires étrangères a reproché à demi-mot aux familles de se prévaloir de leur nationalité française pour faire pression sur les autorités. L’ancien garde du corps de Marc Ravalomanana, le germano-gabonais Jean-Marc Koumba, a été engagé pour la sécurité de la famille du célèbre opérateur économique Andriantsitohaina dont le fils avait été victime d’un enlèvement durant les fêtes de Noël. La presse se dit préoccupée par le développement des pratiques de kidnapping par les bandes de dahalo dans plusieurs régions.

La HCC en quête de crédibilité. Le chef de l’institution, Jean Éric Rakotoarisoa, a fait valoir le rôle irremplaçable de celle-ci pour le respect de l’Etat de droit et la bonne gouvernance. Il réaffirme sa volonté de préserver la totale indépendance de la haute juridiction en cette année électorale qui pourrait voir surgir de nouveaux contentieux.

« Surpopulation à la prison de Tsiafahy : prévenus et condamnés vivent ‘en enfer’ », a écrit Amnesty International dans une déclaration publique. « Les conditions à la prison de Tsiafahy sont totalement inacceptables et constituent des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, absolument prohibés par le droit international »,écrit notamment l’ONG qui reprend largement le sujet dans son rapport mondial 2017/2018. Revenant sur les graves atteintes aux droits humains répertoriées au cours de l’année, le rapport mondial 2017/2018 d’Amnesty est « accablant » pour Madagascar, selon le quotidien Les Nouvelles.

Le 4e appel à candidature des magistrats pour intégrer le 1er Pôle anti-corruption (PAC) est arrivé à son terme. Lancé en mars 2017, les autorités rencontrent d’importantes difficultés à trouver des candidats disposant des qualifications et références requises. La création des PAC constitue l’une des conditionnalités imposées par le FMI.

Niveau de l’Etat de droit - Le rapport 2017-2018 du World Justice Project (classe Madagascar en 98e position sur 113 pays analysés, et en 14e sur 18 au niveau du continent africain. Un classement en régression de 8 places.

Affaire Ametis - Le SSM a saisi le Bianco qui confirme l’ouverture d’une enquête. Le syndicat soupçonne de favoritisme la société qui a reçu l'autorisation de collecter les droits de visa aux frontières de Madagascar. Il estime que percevoir impôts et taxes relève de la fonction régalienne de l'Etat. Le SSM évoque également une illégalité constitutionnelle dans l'autorisation accordée. Il suspecte un transit de l'argent par une caisse privée avant de parvenir à l’administration fiscale.

pov 16 02 18L’autorité de régulation des marchés publics (ARMP) révèle l’existence de dépenses exorbitantes engagées en 2016 par des ministères dans le cadre de marchés publics. Le site de l’ARMP sur lequel figure tous les documents et rapports qui provoqué le scandale a été fermé le temps de rectifier ce qui est présenté comme « des erreurs de saisie ». Le mouvement Rohy et les OSC regroupées au sein de l’Observatoire indépendant des marchés publics réclament l’ouverture d’une enquête indépendante et exigent des sanctions contre les responsables de ces supposées erreurs.

Vingt-cinq fonctionnaires ont été renvoyés en janvier pour falsification de diplômes. En 2017, des centaines d’agents ont été sanctionnés, notamment parmi les maîtres Fram récemment recrutés. Trente candidats au concours de recrutement de paramédicaux ont été récemment éliminés pour avoir présenté des diplômes falsifiés. Le ministère de l’enseignement supérieur a mis en garde contre les risques encourus par les personnes qui proposent la vente de diplômes du baccalauréat sur les réseaux sociaux.

Tests de présélection au concours d’entrée à l’Ecole nationale de la magistrature et des greffes (ENMG) : des suspicions de corruption et de trafic d’influence ont été signalées à la CNEDH, laquelle a réagi promptement. Une perquisition décidée par le Bianco n’a pas pu se tenir. Le SMM a réclamé l’annulation du concours. Le ministère de la justice a finalement décidé d’annuler les épreuves et d’en organiser de nouvelles.

Déclaration de patrimoine : sept hauts responsables administratifs enquêtés par le Bianco. Après leur audition les procès-verbaux ont été transmis à la Chaîne pénale. L’Express s’étonne que seules sept poursuites aient été engagées, alors que l’on compte quelques 3 000 récalcitrants pour 13 000 assujettis. Le DG de la chaîne pénale explique que l’insuffisance de moyens financiers ne permet pas d’ouvrir un plus grand nombre de procédures.

Indice de perception de la corruption (IPC) - Madagascar perd dix places, relégué au 155e rang sur 188. « L’insuffisance de volonté politique de la part des responsables entrave la lutte contre la corruption. Cette situation a un impact direct sur les résultats », déplore le DG du Bianco.

La consommation de tabac au secours des finances publiques. L’Etat détient plus 30 % du capital des filiales malgaches d’Imperial Tobacco. 19 milliards Ar de dividendes vont être versés au titre de 2017. Les résultats sont jugés excellents, l’environnement favorable. En 2017, les taxes versées se chiffrent à 300 milliards Ar. Madagascar est le 3e marché en volume de la région océan Indien et Afrique, sur 21. La société emploie 5 000 salariés. Des investissements agricoles et industriels sont programmés.

Les ministères de la santé et de l'éducation nationale ont annoncé que l'éducation sexuelle allait être au programme pour les lycéens. 32 % des jeunes filles tombent enceintes avant leur majorité d'après le ministère de la santé. Parmi les dix femmes qui meurent chaque jour pendant l'accouchement, trois sont des adolescentes. L’IVG est interdite, tout comme la prescription de pilule contraceptive aux adolescentes. L’Eglise catholique a demandé au ministère de l’éducation de réviser le programme de santé reproductive qui doit être intégré dans les cours dispensés. « Les débats devraient être ouverts sur ce sujet pour pouvoir éduquer les jeunes comme il le faut », lance le président de la commission épiscopale de la santé. Le tout premier Plan stratégique national en santé de la reproduction des jeunes de 10 à 24 ans a été présenté. Ce document ambitieux, élaboré par le gouvernement et la société civile, devrait servir de référence aux acteurs du secteur. Le Plan se fixe notamment comme objectif de réduire de 50 % le taux de grossesse précoce dans la Grande Île d’ici 2020 et de contribuer à modérer la croissance démographique.

Le taux de mortalité maternelle est passé de 478 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes en 2014, à environ 400 cette année. Un léger mieux est constaté, en dépit d’une situation encore préoccupante.

La prochaine épidémie de peste « risque d'affecter davantage Madagascar et même de déborder dans les pays voisins et au-delà », alerte le directeur général de l'OMS. Une crainte partagée par les autorités malgaches rencontrées. La Gazette s’étonne des « louanges adressées par l’OMS aux autorités malgaches » qui auraient fait preuve d’une grande efficacité dans la maîtrise de la situation, un sentiment loin d’avoir été partagé par la population.

L’authenticité de la vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montrant la détresse de 70 travailleuses malgaches au Koweït a été confirmée par l’OIM. Sept d’entre elles ont pu être rapatriées à l’initiative de la ministre de la population, de la protection sociale et de la promotion de la femme. Les autorités ont organisé en septembre à Andapa un atelier de sensibilisation des jeunes femmes qui seraient tentées par l’expatriation. La vidéo de restitution a reçu un large écho sur les réseaux sociaux.

Le ministre des télécoms a annoncé un contrôle renforcé du secteur des TIC afin, dit-il, de l’assainir pour éviter de mettre en danger la sécurité des populations et de la nation.

Le projet de loi relatif au régime général des élections impose aux stations audiovisuelles privées de donner un temps d’antenne égal aux candidats. Une obligation qui ne pesait jusqu’ici que sur les médias publics. Mais l’Autorité de Régulation de la communication médiatisée (ARNCM) en charge du contrôle n’existe pas encore et sa mise en place prendre probablement du temps. Tribune s’inquiète de l’impossibilité pour les médias sanctionnés de contester efficacement les décisions de suspension de programmes et les sanctions pécuniaires qui seraient prononcées à leur encontre.

Crise à l’université de Mahajanga - Le préfet interdit toute publication non officielle évoquant la situation sur le campus. L’initiative a été vivement critiquée par les médias, qui condamnent une grave atteinte à la liberté d’expression.

Médias publics : Midi dénonce leur verrouillage par le pouvoir. Les stations RNM et TVM seraient totalement passées sous contrôle de la communication officielle du parti présidentiel HVM. Une place prépondérante y est accordée aux inaugurations et aux visites officielles des autorités sur le terrain dans le cadre d’une pré-campagne qu’elles sont les seules à pouvoir mener librement.

Douze activistes et défenseurs de l’environnement ont reçu le « Prix du courage citoyen ». Parmi eux, trois membres du réseau Lampogno de Maroantsetra, Clovis Razafimalala, Armand Marozafy et Savory Augustin. Autre militant récompensé : Raleva membre de Justice et Paix, qui, comme Clovis Razafimalala, avait été défendu par Amnesty International. Attoumany Alily, l’un des 12 activistes récompensés, est décédé en 2016 dans des circonstances non élucidées. La création de ce prix, soutenue par la Friedrich-Ebert Stiftung (FES) allemande, est née de la collaboration entre la diaspora malgache de La Réunion et des organisations de la société civile.

37 rondins de bois de rose ont été saisis à Antsirabe au cours de leur acheminement sur Ambositra pour une transformation par des artisans. Selon les observateurs, on peut supposer que les coupes se poursuivent dans certaines régions malgré de maintien de l’interdiction.

Hippocampes, pierres précieuses, ressources forestières et produits halieutiques ont été interceptés à plusieurs reprises sur la RN4 à Maevatanàna. Des trafiquants nationaux et étrangers, dont des Chinois, ont été arrêtés et incarcérés. Un cercueil rempli de 245 tortues saisi par la police à Alakamisy Fianarantsoa à bord d’un taxi-brousse.

La moitié des investisseurs utilisant des terrains de l’Etat n’ont pas de permis environnemental, selon une étude récente de l’Observatoire foncier. Dans 32 % des cas il s’agit d’activités minières. Les investisseurs sont principalement européens et asiatiques.Tribune s’inquiète de cette situation, alors que le pouvoir entend favoriser l’attribution de terrains aux étrangers dans le cadre de la création de ZES (Zones économiques spéciales).

Le directeur général de l’OMNIS annonce que sur les 100 blocs pétroliers de Madagascar en zone marine, 40 feront bientôt l’objet d’appels d’offres. Les compagnies à la recherche de pétrole à Madagascar sont encore nombreuses, malgré le niveau des cours mondiaux. Sur les 200 blocs pétroliers existants, seuls 20 font l’objet de recherche et d’exploration. 15 compagnies travaillent actuellement avec l’Omnis pour trois contrats concernant des zones marines et douze des zones terrestres. Le dossier présenté par la majore britannique BP a été approuvé. La phase d’exploration pourra être lancée sur des blocs offshores du Nord-Ouest. Le ministre des mines et du pétrole affirme que l’Etat s’efforce de mettre en place un cadre réglementaire permettant de générer des ressources au bénéfice du pays, de la population et des régions concernées.

Le secrétaire exécutif de l’EITI-Madagascar indique qu’à compter du 1er janvier 2020 la Grande île devra publier l’identité des véritables propriétaires des entreprises minières et pétrolières. Une exigence qui relève de l’adoption en 2016 d’une nouvelle norme EITI qui a pour objectif de lutter contre la corruption, l’évasion fiscale et le blanchiment d’argent. Toute personne politiquement exposée effectuant des activités extractives sera également tenue de faire une déclaration.

Le Collectif Tany a adressé une lettre ouverte à l’ambassadeur de Corée du Sud pour le mettre en garde contre une relance du projet Daewoo. Tany note que la présidence malgache a annoncé en début d’année le « renforcement du partenariat entre la Corée du Sud et Madagascar » dans de nombreux domaines. L’ONG demande que soient précisées les contreparties accordées. Les médias rappellent que la chute du régime Ravalomanana avait notamment pour origine le mécontentement provoqué par des accords léonins conclus en catimini avec cette firme coréenne en 2008.

Pêche thonière côtière : un premier plan d’action régional pour les sept pays du Sud-Ouest de l’océan Indien a été conclus dans le cadre du programme « Smart Fish » de la COI. Il devrait permettre d’amplifier la part du secteur de la pêche artisanale dans les économies nationales et régionales.

263 000 personnes du Grand Sud vont pouvoir bénéficier d’un appui nutritionnel du gouvernement américain confié au Catholic Relief Services. Le coût de cette opération : 4,3 millions de dollars. Les Etats-Unis affirment être le premier donateur d’aide alimentaire pour la Grande île, avec des financements d’une valeur de 39 millions de dollars depuis 2015. Le projet Rano Wash, financé par l’USAID, d’un montant de 30 millions de dollars sur 5 ans, devrait bénéficier à 600.000 habitants de l’Est et des Hautes Terres. Objectif : l’amélioration de l’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène. A l’heure actuelle, près de la moitié des ménages ruraux ne disposent pas d’une toilette ou n’ont pas accès à l’eau potable.

La Turquie entend renforcer sa présence et quintupler ses échanges commerciaux avec Madagascar, avec l’objectif de dépasser les 300 millions de dollars. Le président du Sénat, Rivo Rakotovao, déclare : « Madagascar veut s’ouvrir à tous les pays car on veut aller de l’avant. Il n’y a pas de honte à chercher des profits dans une coopération bilatérale ».

Depuis 2014 plus d’un millier de travailleurs ont perdu leur emploi à Antananarivo suite à l’implantation de robots dans les entreprises franches du textile, affirment les syndicats chrétiens qui demandent que ces évolutions techniques s’accompagnent de plans de reclassement. Le chômage technique frapperait un nombre croissant de travailleurs de zones franches. Le ministère reconnaît l’existences de failles dans le code du travail.

L’inspection du travail constate un nombre croissant de dépôts de plaintes de la part de salariés, notamment des employés d’entreprises de zones franches. Pour les syndicats cette situation est le signe d’une détérioration des conditions de travail. L’inspection du travail voit plutôt dans cette progression l’effet de l’efficacité de ses interventions. Fait nouveau : des employeurs déposent des plaintes à l’encontre de leurs salariés.

En 2017, quinze sociétés ont reçu leur agrément « Entreprise franche », annonce l’Economic development board of Madagascar.  Montant total de leurs investissements : 2,3 millions de dollars. 18 projets sont en cours d’étude, pour un montant de 19,6 millions de dollars et la création de 8 500 emplois. L’institution voit l’avenir sous un jour très favorable.

« Autosuffisance en riz en 2020 : arrêtez de délirer ! », titre La Gazette. Le ministre de l’agriculture et de l’élevage promet que « Madagascar atteindra l’autosuffisance en riz en 2020 ». Pour le quotidien, « cela fait des décennies qu’on entend ce leitmotiv ». Pour atteindre cet objectif, il faudrait doubler la productivité à l’hectare, améliorer les systèmes d’irrigation, faciliter les conditions de stockage et favoriser la collecte du riz à partir des zones enclavées. Autant de défis qui ne peuvent être relevés en l’espace de trois ans, estime le quotidien.

La population toujours plus frappée par l’inflation. « La hausse des prix des produits de première nécessité pourrait presque être un non-événement tant elle est régulière et récurrente depuis septembre mais la situation est devenue extrêmement délicate pour une majorité de Malgaches, obligés de modifier leurs habitudes alimentaires et leur rythme de vie », constate RFI. Et selon le site les perspectives 2018 ne seraient guère encourageantes

A Antananarivo, un millier de constructions illicites devraient être démolies avant la saison des pluies 2019 pour prévenir les inondations dans les bas quartiers. Le projet, d’un coût de 60 millions de dollars ; concerne 700 000 personnes. Il est financé par la Banque mondiale mais l’Etat aurait à prendre à sa charge l’indemnisation des propriétaires.

Investissements stratégiques : une Zone économique exclusive (ZES) en projet à Andrakaka, dans l’extrême Nord. La mise en place d’un « hub infrastructurel » sur la presqu’île d’Andrakaka a été évoquée dès 2014. Ce plateau est un lieu stratégique situé sur « la nouvelle route de la soie ». Cette ZES ferait des régions Diana et Sava le centre névralgique de l’économie du pays, selon ses promoteurs. Des investisseurs réunionnais et mauriciens se sont déjà rendus sur place et d’autres sont annoncés en provenance de Malaisie et de Dubaï.

Une délégation malgache s’est rend en Ethiopie pour examiner la politique industrielle du pays et en tirer des enseignements. La délégation était composée de membres du secteur privé, des syndicats patronaux, de l’administration, du Parlement et de représentants des partenaires techniques financiers.

Après la Banque marocaine pour le commerce extérieure (BMCE), devenue actionnaire majoritaire du groupe BOA, un second groupe marocain, la BCP, a annoncé la signature d'un accord portant sur l’acquisition auprès du groupe français BPCE de la Banque des Mascareignes, établissement basé à Maurice, et de sa filiale à Madagascar. Cette acquisition est réalisée en partenariat avec le groupe Sipromad d’Ylias Akbaraly, franco-malgache d’origine indienne, l’une des premières fortunes de la Grande île.

En 2017, Madagascar a inscrit 10 nouveaux sites Ramsar. Au total, la Grande île compte 20 sites inscrits sur la liste des zones humides d’importance internationale (sites Ramsar), avec une superficie combinée de plus de deux millions d’hectares.

Vulnérabilité aux changements climatiques : Madagascar occupe la huitième place mondiale. Toutes les régions de l’île en sont victimes, ce qui altère considérablement le quotidien des populations. Estimés à 100 millions de dollars par an, les dégâts causés par les changements climatiques constituent une entrave au développement du pays. Un Programme stratégique pour la résilience climatique, conclu avec la BAD, sera doté d’une enveloppe de 1,5 million de dollars.

 

SOMMAIRE

POLITIQUE

  • Conjoncture politique
  • Affaire Houcine Arfa
  • Préparation de la présidentielle de décembre 2018

DROITS HUMAINS - GOUVERNANCE

  • Insécurité, dahalo, vindicte populaire, enlèvements
  • Justice, condition carcérale, gouvernance
  • Santé
  • Education, université
  • Migrations, traite
  • Liberté d'expression, médias

ÉCONOMIE - SOCIAL

  • Bois précieux, exploitations minières, trafics de ressources, foncier
  • Coopération, bailleurs de fonds
  • Situation économique
  • Divers

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22 février 2018

ARTICLES REMARQUES - FEVRIER 2018

<>doc  22 02 18 - Amnesty International - Rapport annuel 2017/2018 - Madagascar
Dans un contexte de pauvreté généralisée, l’accès à la nourriture, à l’eau, aux soins de santé et à l’éducation était restreint. Les conditions carcérales demeuraient difficiles et il était toujours fait un usage excessif de la détention provisoire. Cette année encore, le système judiciaire a été utilisé pour harceler et intimider des défenseurs des droits humains et des journalistes, en particulier ceux qui travaillaient sur des questions liées à l’environnement ou à la corruption, ainsi que pour limiter leur liberté d’expression.
Accès au rapport mondial complet

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  17 02 18 - Collectif Tany - Lettre ouverte à l'ambassadeur de Corée du Sud
Le Collectif pour la défense des terres malgaches (Tany) adresse une lettre ouverte à l’ambassadeur de Corée du Sud pour le mettre en garde contre une relance du projet Daewoo
. Tany note que la présidence malgache a annoncé en début d’année le « renforcement du partenariat entre la Corée du Sud et Madagascar » dans de nombreux domaines, notamment dans les secteurs minier, de la pêche et de l’agriculture, dans une relation bilatérale qui se veut « gagnant-gagnant ». Le Collectif demande à l’ambassadeur de « préciser les contreparties de ces dons et investissements demandées à la partie malgache à court, moyen et long terme. En d’autres termes, que gagnez-vous en échange à Madagascar ? » Et de rappeler que « l’affaire Daewoo » est encore présente dans toutes les mémoires : la présidence Ravalomanana s’était engagé fin 2008 à louer pour 99 ans 1,3 million d’hectares de terres agricoles à la société coréenne Daewoo Logistics dans quatre régions. Une mise en œuvre suspendue à la suite de la crise politique survenue peu après. Le sujet reste sensible et réveille des craintes au sein de la population et de la société civile. Un responsable de Daewoo Logistics avait en effet déclaré en mars 2009 avoir rempli toutes ses obligations contractuelles et attendre la décision de la partie malgache quant aux étapes suivantes. D’où la question posée dans ce courrier : « Devons-nous nous attendre à une reprise de ce projet Daewoo Logistics de quelque manière que ce soit, comme prévue initialement ou sous une nouvelle forme ? »

<> 14 02 18 - SeFaFi - Communiqué - Société civile et pouvoir politique
À Madagascar, l’expression « société civile » est mise à toutes les sauces. Le SeFaFi s’en est inquiété à plusieurs reprises, rappelant ses caractéristiques et ses fonctions, s’inquiétant de son manque d’indépendance et de représentativité, dénonçant son instrumentalisation par les politiciens et incitant à sa mobilisation au service du bien commun. La principale caractéristique de la société civile est de récuser toute finalité politique, elle ne cherche pas à exercer le pouvoir. La société civile n’est pas non plus l’opposition. Faire partie de la société civile requiert un sentiment citoyen tendant à la recherche du bien commun, sans qu’il y ait nécessairement contrepartie matérielle ou financière. Mais lorsque la société civile manque de professionnalisme et de moyens, elle risque d’être phagocytée. L’embrigadement progressif des OSC par l’État et par les bailleurs de fonds entretient le comportement d’assisté et le manque d’autonomie et de créativité. Agir au sein de la société civile tend alors à devenir un business au service des financeurs et du pouvoir.

14 02 18 - Amnesty International - Déclaration - Surpopulation à la prison de Tsiafahy : Prévenus et condamnés vivent "en enfer"
« Les autorités malgaches doivent cesser immédiatement d'envoyer des détenus en détention provisoire à la prison de haute sécurité de Tsiafahy, décongestionner cet établissement et améliorer nettement les conditions de détention. En octobre 2017, la population carcérale s’élevait à 988 prisonniers, soit trois fois la capacité d’accueil de cette prison, dont près de la moitié étaient dans l'attente de leur procès, parfois depuis des années. Les conditions à la prison de Tsiafahy sont totalement inacceptables et constituent des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, absolument prohibés par le droit international. Elles bafouent également la Constitution et les lois malgaches, et particulièrement le décret 2006-015, qui prévoit que Tsiafahy ne devrait accueillir que des prisonniers condamnés, purgeant des peines de réclusion à perpétuité ou considérés comme dangereux ».

Amnesty International publiera au cours de l'année 2018 un rapport exhaustif rendant compte des violations des droits humains dans le cadre de la pratique de la détention provisoire et des conditions de détention à Madagascar

<> doc
Niveau de l’Etat de droit - Le rapport 2017-2018 du World Justice Project (WPJ) classe Madagascar en 98e position sur 113 pays analysés, et en 14e sur 18 au niveau du continent africain
. Un classement en régression de 8 positions sur un an. La Grande île devance de peu la Turquie (101e) qui occupe la dernière place dans sa catégorie, celle des pays d’Europe orientale et d’Asie centrale. Cette évaluation, réalisée par une organisation indépendante basée aux Etats-Unis, s’appuie sur 110 000 enquêtes auprès des citoyens et 3 000 enquêtes auprès des experts.
https://worldjusticeproject.org/sites/default/files/documents/WJP_ROLI_2017-18_Online-Edition.pdf

 

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 <> Articles particulièrement signalés - <>doc  Documents à valeur permanente

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31 janvier 2018

REVUE DE PRESSE - JANVIER 2018

Depuis sa mise en place, le « Conseil du Fampihavanana Malagasy » (CFM) n’a reçu aucune requête pour amnistie. Les 52 dossiers entre ses mains datent du temps du FFM et leur sort reste en suspens, la Cour suprême ne s’étant pas encore prononcée. Si des demandes parviennent au CFM, un « avis juridique motivé » devra être délivré par une Commission spéciale de la Cour suprême qui n’a pas encore été mise en place. On ignore encore si la tuerie du 7 février 2009 relève de la liste des faits non amnistiables prévus par la loi.

Après avoir rencontré Didier Ratsiraka, le CFM a été reçu par Marc Ravalomanana. Les deux parties se sont accordées sur la nécessité d’un dialogue et d’un apaisement politique avant les élections. « L’ancien président enverra au CFM des documents décrivant les faits qu’il pense avoir compromis ces derniers temps la stabilité politique dans le pays », a expliqué Maka Alphonse. Le CFM doit poursuivre ces rencontres avec les acteurs politiques majeurs, les entités de la société civile et les chefs d’Eglise.

Défense de la démocratie et de l’État de droit - Les membres élus de la HCDDED s’impatientent. La mise en place de cet organe constitutionnel s’éternise, tout comme la mise en place de la Haute cour de justice (HCJ). Le décret officialisant la nomination de ses membres n’est toujours pas pris, accusant près d’un an de retard.

Edgard Razafindravahy, chef de file   du parti ADN, a rencontré   des organisations de la société civile œuvrant dans le domaine de la promotion des droits humains, relate L’Express, dont il est le patron. Membre du Comité des droits de l’homme de « Liberal international », il propose son appui aux acteurs locaux.

Claudine Razaimamonjy, censée être détenue à la prison de Manjakandriana en attendant son procès, aurait été aperçue en plusieurs lieux. La Gazette constate le retour en grâce de plusieurs proches de la présidence qui ont défrayé la chronique.

Cinquante-huit nouveaux généraux ont été promus au titre de 2017. Ils auront pour tâche de renforcer la sécurité, notamment en milieu rural, a souligné Hery Rajaonarimampianina. Tribune écrit : « Cette promotion d’un grand nombre de nouveaux généraux entre dans la stratégie du chef de l’Etat afin de s’assurer du soutien de ces derniers pour les échéances à venir. Une stratégie utilisée déjà par les chefs d’Etat qui se sont succédés à la tête du pays ». Le site rappelle en outre que l’arméemalgache est connue pour être une « armée mexicaine » comptant une proportion de hauts gradés sans rapport avec les effectifs placés sous leurs ordres. Pour L’Express, l’impartialité sera probablement le principal défi auquel devront faire face les forces armées durant cette année électorale.

nm 29 01 18

Hery Rajaonarimampianina a fêté les quatre ans de son investiture. A cette occasion, il a présenté un ambitieux plan d’émergence de Madagascar pour la période 2018-2030, dénommé « Fisandratana 2030 ». « Un projet ambitieux sur le papier », relativise Tribune, Ambitieux et aux financements flous selon Jeune Afrique. Pour Midi, « Hery Rajaonarimampianina devrait plutôt songer à améliorer ses résultats pour les 11 derniers mois de son premier mandat ».

Andry Rajoelina a lancé quelques heures plus tard à Paris son « Initiative Emergence Madagascar ». De nombreux experts ont assisté et participé à la présentation de son programme de redressement du pays. Après quatre années de mutisme total, l’ancien président de la Transition confirme sa rentrée politique. Selon lui, la population malgache vit actuellement « dans le désarroi, et pour même beaucoup dans le désespoir total ».

Le nouveau code électoral prévoirait que les candidats « indépendants » des partis politiques ne pourront pas se présenter aux prochaines législatives. Des députés contestent ces dispositions qui auraient été arrêtées pour favoriser l’élection d’actuels membres du gouvernement qui se présenteront au nom du parti présidentiel HVM.

nm 22 01 18

L'affaire Houcine Arfa, qualifiée d’« Arfagate » a fait tout au long du mois les gros titres de la presse. Depuis son évasion rocambolesque le 28 décembre, ce ressortissant franco-algérien au passé trouble vire à l’affaire d’État. Réfugié en France, cet ex-conseiller du président, ancien formateur de la garde présidentielle, a multiplié les accusations de corruption contre les autorités malgaches, en particulier la procureure générale de la République et la ministre de la justice. Ces déclarations compromettantes ont fait l'effet d'une bombe. La gêne et les réponses tardives des autorités n'ont fait qu’accroître la méfiance envers le pouvoir. Le fugitif est devenu l'homme qui fait trembler la République.

L’ambassadrice de France a nié toute implication dans cette évasion mais La Gazette laisse entendre qu’Houcine Arfa aurait été exfiltré par les services secrets français, voire par l’opposition. La ministre de la justice a déposé une plainte contre l’évadé. Une enquête a été lancée par le Bianco. Le SMM a saisi le Conseil supérieur de la magistrature. Une note verbale du ministère français de la justice révèle que dans le cadre du mandat d’arrêt international lancé par Madagascar, Houcine Arfa a été placé sur la liste des personnes recherchées en France. Une fois appréhendé, le fugitif devrait purger dans l’Hexagone le reste de ses 3 ans d’emprisonnement.

nm 18 01 17

Madagate croit savoir qu’Houcine Arfa a été présenté à Hery Rajaonarimampianina en marge de la COP 21 à Paris par le franco-malgache Henry Rabary-Njaka, avocat au barreau de Paris, devenu par la suite ministre des affaires étrangères. « Pourquoi faire exactement ? », la question reste posée, de même que celle de savoir pour quelle raison il aurait été décidé de s’en débarrasser. On ignore où se trouvent les importantes sommes d’argent saisies à son domicile.

A l’occasion de sa première émission hebdomadaire « Fotoam-bita » de l’année, Hery Rajaonarimampianina s’est ouvertement positionné pour postuler à un second mandat.Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana l’avaient devancé durant les tous premiers jours de la nouvelle année. Les protagonistes de la crise de 2009 se préparent ainsi à un nouvel affrontement qui fait craindre aux observateurs un remake de cette période troublée.

Marc Ravalomanana affirme qu’il ne peut y avoir d'obstacle à sa candidature. Sa condamnation par contumace aux travaux forcés à perpétuité pour la tuerie du 7 février 2009 n'est pas valide, a-t-il réitéré, brandissant à demi-mot le spectre de troubles politiques au cas où sa candidature ne serait pas déclarée recevable. La ministre de la justice, Elise Rasolo, a répliqué en affirmant que la décision de justice qui condamne l’ancien président aux travaux forcés est fondée et applicable. Il devrait recevoir prochainement notification de la décision, jusqu’ici différée pour des raisons obscures. Christine Razanamahasoa, ancienne ministre de la justice de la Transition, confirme que la justice doit suivre son cours et que la sentence doit être appliquée. Pour L’Express, l’arrestation de Marc Ravalomanana ne se fait plus guère de doute. Les autorités attendraient juste le bon moment pour passer à l’acte. Des menaces qui n’ont pas fait obstacle à un déplacement de Marc Ravalomanana en France, en quête du soutien d’une importante diaspora qui lui serait assez largement acquise.

Au mépris des principes de laïcité inscrits dans la Constitution, Hery Rajaonarimampianina et Marc Ravalomanana se sont retrouvés une nouvelle fois en situation de courtiser les fidèles de la FJKM dans le cadre du lancement officiel des activités de l’Eglise pour la nouvelle année et de la célébration du 50e anniversaire de l’Eglise réformée de Madagascar. 24 heures après ce culte exhortant à la réconciliation, la manifestation organisée par Marc Ravalomanana à Tolagnaro a été perturbée, comme l’avait été son récent déplacement à Toliara. L’ancien président et fondateur du groupe Tiko serait en bute également à des tracasseries du pouvoir au sujet des activités de l’usine de la société Triple A d’Andranomanelatra-Antsirabe, fermée au mois de décembre. Les produits de cette société circulent et sont encore en vente. Les autorités, cherchent à savoir si l’usine fonctionne à nouveau. Les locaux ont été encerclés par les forces de l’ordre, un barrage militaire a été installé à l’entrée. Marc Ravalomanana est enfin visé par une plainte de la Jirama pour un branchement électrique illicite à sa résidence d’Andranomanelatra. Des agents de la société d’Etat et un huissier auraient apporté la preuve que la résidence de l’ancien président était alimentée en électricité par la société Tiko-AAA et ce depuis de longues années.

pov 14 01 17

La « Journée nationale de l’assainissement pour la lutte contre la peste », a été une autre occasion pour des futurs candidats de mener une offensive de charme auprès de l’électorat. Cette journée avait été décrétée chômée et payée pour permettre à la population se participer en nombre aux opérations de nettoyage. Hery Rajaonarimampianina et Marc Ravalomanana ont célébré l’évènement en se rendant dans les quartiers sous l’œil des caméras, « sur fond de lutte de leadership », indique Midi.

Le ministre de la défense et son collègue de la gendarmerie affirment que le pays ne mérite plus d’être dirigé par un pouvoir non issu d’élections libres. « Les forces armées n’accepteront pas une nouvelle crise »,prévientle général Béni Xavier Rasolofonirina. Le Conseil du « Fampihavanana Malagasy » (CFM) a lancé un appel à l’apaisement et au dialogue, « conditions sine qua non d’une cohésion sociale et d’un développement durable ». L’organe se montre préoccupé par le risque de survenue d’une nouvelle crise politique.

Une consultation des organisations de la société civile sur le projet de lois électorales a été engagée mi-décembre, après bien des atermoiements. Le premier ministre a précisé qu’il ne s’agissait pas de négocier le texte ou de conclure un accord mais seulement de lever les doutes. La convocation de la session extraordinaire du Parlement destinée à adopter ces textes n’est toujours pas intervenue. La société civile et les observateurs politiques s’en préoccupent.

L’objectif de 10 millions d’électeurs ne sera pas atteint. A la clôture de la révision annuelle de la liste, il manque un peu plus de 300 000 inscrits. Le KMF/CNOE a demandé que le délai d’inscription soit prolongé, ce qui permettrait au ministère de l’intérieur d’atteindre l’objectif de 500.000 inscrits à partir des jugements supplétifs. L’organisme redoute que ce faible taux d’inscription ait un impact négatif considérable sur la légitimité des prochains élus. Mais rallonger la période de la révision de la liste électorale dépend du code électoral qui en fixe les dates. Or on est pour le moment obligé de se conformer à l’ancien code électoral. Les dates de la session parlementaire extraordinaire qui doit adopter la refonte de la loi électorale n’ayant en effet pas encore été arrêtée. La CENI déplore une faible mobilisation des citoyens et une participation de plus en plus faible des électeurs aux consultations électorales.

Arisoa Lala Razafitrimo a été nommée ambassadrice auprès des Nations unies à New York. Il s’agit du troisième agrément intervenu en six mois, après celui d’Alain Djacoba Tehindrazanarivelo à Addis-Abeba et de l’ancienne ministre de la culture Mialy Mireille Rakotomalala à Tokyo. Les trois ambassadeurs nommés par le nouveau pouvoir sont des anciens « ratsirikistes ». Midi note que six postes de chargés d’affaires sont également tenus par des femmes, à Paris, Rome, Washington, Afrique du Sud, Inde et Allemagne. Sur les 17 ambassades malgaches à l’étranger, huit sont occupées par des chargés d’affaires.

POV 10 01 17

Marc Ravalomanana a été distingué « Homme de l’Afrique 2017 » pour son « leadership politique » par l’African Leadership Magazine. Le président du TIM l’a emporté sur le président du Kenya Uhuru Kenyatta.

Les forces françaises de l’océan Indien, basées à La Réunion (FAZSOI), pourraient appuyer Madagascar dans la lutte contre le commerce illicite de ressources naturelles. Pour ce faire, l’accord de défense entre les deux pays devrait être révisé. Le commandant des FAZSOI a rappelé que ses forces peuvent également intervenir pour exfiltrer des ressortissants français en danger, lutter contre les trafics de drogue et l’immigration clandestine.

Le secteur privé s’insurge contre la multiplication des enlèvements et l’impuissance des autorités. La violence et l’insécurité touchent selon eux toutes les couches de la société, à un niveau jamais atteint, obligeant les entreprises à investir massivement dans leur sécurité et celle de leurs salariés. Les enlèvements seraient le fait d’une mafia qui atteindrait les hautes sphères du pouvoir militaire et politique. Les zones rurales ne seraient pas épargnées par ce fléau. Il exhorte le pouvoir à prendre des mesures dans les meilleurs délais afin de rétablir la sécurité et la confiance dans le pays. Les exactions commises par les dahalo continuent de défrayer la chronique. Plusieurs cas de « vindictes populaires » ont encore été signalés, notamment sur le campus de Fianarantsoa. Leur recrudescence est jugée inédite par La Gazette. Selon la CNIDH, 46 personnes ont succombé à des actes de justice populaire de septembre à début novembre 2016.

Le directeur de la police nationale de Toamasina révèle la découverte de plus de trois tonnes d’ossements humains, dans une dizaine de tentatives de trafic déjouées au cours de l’année 2017. Son bilan fait également mention d’un surcroît d’affaires de tous ordres. 1 200 individus ont été placés sous mandat de dépôt, 1 200 autres ont bénéficié d’une liberté provisoire. 16 bandits sont tombés sous les balles des forces de l’ordre. Toamasina détient la réputation d’une ville où règne une grande insécurité.

Alors qu’un jeune Karana victime d’un kidnapping venait d’être libéré, après versement d’une forte rançon, le propriétaire indo-pakistanais d’une bijouterie de renom d’Antananarivo a été enlevé alors qu’il se trouvait bloqué dans un embouteillage. C'est au moins le 6e enlèvement dans la capitale en dix mois a fait savoir le Collectif des Français d'origine indienne de Madagascar.

Le premier président de la Cour suprême, Modeste Randrianantenaina, a rappelé aux magistrats leur obligation de réserve. Un devoir qui semble en conflit avec les libertés garanties par le droit syndical, défendues par Fanirisoa Ernaivo, présidente du SMM.

Un quatrième appel à candidature a été lancé aux magistrats pour le 1er Pôle anti-corruption (PAC) qui doit être installé dans la capitale. La phase d’enquête de moralité a été éliminatoire. Le manque de candidatures remplissant les conditions requises a également compliqué la tâche du comité de sélection. La structure aurait dû être opérationnelle en mars 2017. Le FMI attend impatiemment la mise en place de ce PAC qui conditionnait le déblocage de la Facilité élargie de crédit (FEC).

Le projet de loi sur les « biens mal acquis » suscite des inquiétudes, notamment parmi les députés, qui redoutent que ce texte soit instrumentalisé par le pouvoir pour éliminer des adversaires. La confiscation des avoirs illicites pourrait être décidée avant toute décision de justice ce qui reviendrait à remettre en cause la présomption d’innocence.

Le sénateur Riana Andriamandavy VII, qui avait pris fait et cause en faveur de Claudine Razaimamonjy, se livrant à des actes répréhensibles, continue de jouir de son statut de vice-président du Sénat et de leader du parti au pouvoir. Neuf mois après les faits, la justice n’a donné aucune suite à la plainte déposée par le SMM. Midi dénonce l’impunité dont il bénéficie et le « deux poids deux mesures » du pouvoir en matière de respect de l’Etat de droit.

La CNIDH prévoit d'effectuer une deuxième mission à Antsakabary pour apprécier l’évolution de la situation, faire le point sur les réparations accordées aux victimes ainsi que sur les travaux de réhabilitation des foyers incendiés. Les huit présumés auteurs du meurtre des deux policiers qui a constitué l’élément déclencheur de l’expédition punitive des forces de l’ordre demeurent en cavale. Les cinq prévenus arrêtés ont été remis en liberté. La plainte déposée par la population pour incendie criminel et maltraitances n’a connu aucune suite.

La CNIDH projette en outre de suivre de près la situation des lanceurs d’alerte, tel Raleva, activiste environnemental, opposant à l’exploitation aurifère chinoise de Mananjary, incarcéré depuis le 3 octobre en attendant son procès.

Le secrétaire d’Etat à la gendarmerie soutient que l’assainissement du corps se poursuit. Selon lui, les responsables de la gendarmerie sont conscients du mécontentement de la population à l’égard de ses hommes sur le terrain. Tout est mis en œuvre, affirme-t-il, pour sanctionner les personnels corrompus. En 2017, seules 31 plaintes ont été déposées, loin des 210 enregistrées en 2016, ce qui fourniraient la démonstration, selon les autorités, que la corruption est en bonne voie d’éradication dans ce corps particulièrement montré du doigt.

Les fonctionnaires fantômes devront rembourser. Les mesures d’assainissement de l‘administration, lancées en février 2017, continuent d’être appliqué et il semble que l’Etat soit déterminé à mener la lutte à son terme. La situation aurait engendré jusqu’à 50 milliards Ar de perte pour l’Etat. A ce jour, plus de 4 000 fonctionnaires n’auraient pas encore apporté de justificatif de leur activité.

L’OMS a décerné un « Certificat de reconnaissance » à Hery Rajaonarimampianina « pour son leadership et son engagement à sauver des vies, lors de la lutte contre l’épidémie de peste ». L’opinion publique continue de contester la réalité de cette épidémie de peste pulmonaire qui aurait fait officiellement plus de 200 morts.

Projet de « Couverture santé universelle ». Lors des rencontres avec les ministres de la santé et des affaires étrangères, le DG de l’OMS a loué « la volonté et la détermination du gouvernement malgache de mettre en place la couverture santé universelle » afin d’améliorer les services de santé offerts à la population. Une caisse nationale de solidarité devrait voir le jour. L’Etat est à la recherche de sources de financement.

L’accès aux services de santé reste un défi majeur pour Madagascar. L’indicateur de prestation de soins de santé réalisé avec la Banque mondiale fait apparaître de graves lacunes.

L’université de Mahajanga s’enfonce dans la crise. La rentrée annoncée pour début janvier n’a pas pu avoir lieu suite aux manifestations organisées par le Bureau des étudiants, qui s’est également opposé à la tenue des examens. Des arrestations ont été opérées. Le tribunal administratif a rejeté la requête en annulation des décisions du conseil de discipline de l'université déposée par les étudiants et confirmé les sanctions frappant 61 des leurs. Des troubles ont également frappé l’université d’Antananarivo sur fond de retard de paiement des bourses et hausse des frais d’inscription. N’ayant pas obtenu satisfaction du ministère de tutelle, le syndicat des enseignants-chercheurs (SECES) de l’université d’Antananarivo a décidé de geler les notes en pleine période d’examen.

Le recrutement des enseignants FRAM ne sera cette année que de 4 000 au lieu des 10 000 prévus, comme ce fût le cas les années précédentes, avec pour objectif de parvenir à 50 000 recrutements en fin de mandat présidentiel. Le gouvernement aurait fait le choix de privilégier la qualité des recrutements sur la quantité, ayant été vivement critiqué pour avoir effectué des embauches de personnels dépourvus du minimum de compétences requis.

Traite de femmes malgaches en Chine : des membres d’un réseau tombent. Un couple malgache a été incarcéré et une femme malgache qui serait responsable d’un réseau a été arrêtée en Chine et rapatriée dans le cadre des accords de coopération policière et judiciaire entre les deux pays. La CNIDH se préoccupe de cette situation.

Travailleuses expatriées : la région Sava particulièrement concernée. Le ministère de la population et de la promotion de la femme a révélé que pour le premier semestre 2017 71 femmes avaient tenté de rejoindre les pays du golfe et le Liban. La majorité de ces femmes viendraient de la région Sava. Selon La Gazette, « les agences de placement non agréées, voire clandestines, continuent leur business d’exportation de malheureuses femmes dans l’eldorado arabe pour esclavage moderne ». Trois passeurs ont été arrêtés. Deux candidates au départ ont été découvertes au domicile de l’un des prévenus. La police a mis la main sur 31 faux passeports Les candidates devaient verser 2,4 millions Ar pour constituer leur dossier.

Le ministère de la communication persiste à vouloir diriger la commission de délivrance des cartes professionnelles des journalistes. Les membres du bureau de l’Ordre de la province d’Antananarivo affirment une nouvelle fois que le nouveau code de la communication est bafoué.

La police des mines a finalement procédé à la fermeture du site d'exploitation aurifère de la société Mac Lai Sime Gianna à Vohilava (district de Mananjary). Le Collectif Tany et le CRAAD-OI rappellent que cette mesure a été prise après des manifestations populaires de protestation contre cette exploitation et des représailles à l'encontre des défenseurs des droits des communautés riveraines et de l'environnement.

La fièvre du saphir reprend dans le corridor d’Ankeniheny Zahamena où se trouve l’aire protégée de Didy, à proximité d’Ambatondrazaka. Un afflux d’exploitants a été constaté par les gestionnaires de la zone, dont la sécurisation a dû être renforcée.

Des propriétaires de terre impactés par le projet minier d’exploration du graphite DNI Metals à Vohitsara (district de Brickaville) ont déposé une plainte auprès du tribunal de Toamasina pour demander l’arrêt des activités de la société qui ne seraient pas conformes à la réglementation. Le Collectif Tany appuie cette démarche et lance un appel à la solidarité internationale.

Un bateau contenant 460 tortues radiata a été arraisonné près de Morondava, suite à une panne mécanique. Trois marins ont été placés en garde à vue. Un acheteur chinois serait impliqué dans ces trafics. L’assistant parlementaire d’un député de Toliara a été arrêté à l’aéroport d’Ivato en possession de 126 tortues protégées en partance pour le Vietnam. Un opérateur chinois serait le commanditaire.

300 familles ont été expulsées à Soavinandriana Itasy suite à une décision judiciaire contestée qui restitue 569 ha de cultures à un ancien ministre qui les avait acquis dans les années 1960, suite au départ de colons. Les riverains avaient pris peu à peu possession de ces terrains et les avaient aménagés.

Sur instructions royales, une importante aide humanitaire marocaine a été acheminée suite au cyclone Ava qui a frappé récemment le pays.

Une voie rapide reliant le port de Toamasina à la RN 2 sera financée par un prêt préférentiel de la Chine. « Le ciel est bleu, les relations entre les deux pays sont en pleine forme », s’est félicité le ministre des affaires étrangères, Henry Rabary-Njaka.

« Cinq ans après la fin de la crise politique qui a secoué le pays, la situation économique de Madagascar reste préoccupante », titre Jeune Afrique.

La monnaie nationale poursuit sa dépréciation. Au cours officiel, la valeur de l’euro a atteint le seuil symbolique des 4 000 Ar en fin de mois.

Selon le dernier guide de la Coface, Madagascar présente des risques très élevés, au même niveau que le Mali ou la RDC, pays en guerre. Maurice parvient à se hisser en catégorie A3 qui représente « un environnement des affaires sécurisé même s’il peut présenter des insuffisances »

Les mauvaises pratiques s’amplifient dans la filière vanille, favorisée par l’explosion des cours mondiaux. La cueillette précoce et les vols sur pied se développent, ainsi que certaines pratiques visant à tromper les acheteurs sur la qualité du produit. Les producteurs sont la cible de trafiquants et l’insécurité atteint des niveaux préoccupants. La filière est menacée de disparition. Certaines personnalités douteuses se seraient emparées de la filière et l’utiliseraient pour pratiquer du blanchiment d’argent.

Les besoins d’importation de riz pour la campagne 2017/18 sont estimés à 560 000 tonnes, bien au-dessus de l’année précédente et de la moyenne, en raison de la réduction de la production et des stocks. La pénurie sur le marché intérieur et la rétention des stocks ont provoqué une hausse préoccupante des cours.

La loi sur les Zones économiques spéciales (ZES) a été rejetée par la HCC. La Coursanctionne plusieurs articles qui octroient une marge de manœuvre trop importante à l’autorité de régulation des ZES, au détriment de la loi et des fonctions régaliennes de l’Etat. Le FMI a émis des doutes concernant l’impact de dispositif sur l’économie nationale. Il avait notamment alerté les autorités sur les risques de pertes de recettes pour l’Etat. Le gouvernement a fait savoir que le texte « retoqué » fera l’objet d’une reformulation.

Antananarivo, 3ème ville la plus sale du monde d’après un classement de la revue Forbes de 2008 Sur les 25 mégalopoles mondiales classées les moins propres, 15 sont des villes africaines et la capitale malgache se situe en 1ère position. Les édiles municipaux, placés sous la tutelle du pouvoir, ne parviennent pas à maîtriser la situation. Les équipements et les infrastructures ont été conçues pour une ville de 500 000 habitants, alors qu’on en compte actuellement 3 millions et que le chiffre pourrait atteindre 7 millions en 2030. Antananarivo a été classé 218e sur les 500 villes les plus polluées au monde, selon une étude de l’OMS en 2016, avec de graves impacts sanitaires.

Le passage du cyclone Ava, premier de la saison, a fait 51 victimes. 22 personnes ont été portées disparues. Plus de 159 000 habitants ont été sinistrés, plus de 20 000 ont été déplacés. Le manque de réactivité des pouvoirs publics a été pointé du doigt. Au plus fort de la tempête se déroulait au palais présidentiel la traditionnelle et dispendieuse cérémonie de présentation des vœux. Au cours des dix dernières années, Madagascar a été frappé par 45 cyclones et tempêtes tropicales.

 

SOMMAIRE

POLITIQUE

  • Conjoncture politique
  • Affaire Houcine Arfa
  • Préparation de la présidentielle de décembre 2018
  • Diplomatie

DROITS HUMAINS - GOUVERNANCE

  • Insécurité, dahalo, vindicte populaire, enlèvements
  • Justice, gouvernance
  • Santé
  • Education, université
  • Migrations, réfugiés, traite
  • Liberté d'expression, médias

ÉCONOMIE - SOCIAL

  • Bois de rose, exploitations minières, trafics de ressources, foncier
  • Coopération, bailleurs de fonds
  • Situation économique
  • Divers, cataclysmes naturels

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29 janvier 2018

ARTICLES REMARQUES - JANVIER 2018

- 29 01 18 - L'Express - Vols d'ossements humains - Au coeur du trafic du saphir blanc
Une investigation, réalisée dans la région Alaotra-Mangoro, à Toamasina, Fianarantsoa, Antsirabe et dans la capitale, a essayé de donner des débuts d’explications sur les vols d’ossements perpétrés dans la Grande île. L’implication de présumés réseaux mafieux y est évoquée. 

- 28 01 18 - Le président de la République présente son plan Emergence 2030
Hery Rajaonarimampianina a fêté les quatre ans de son investiture. A cette occasion, il a présenté devant une assemblée de 1 200 personnes un ambitieux plan d’émergence de Madagascar pour la période 2018-2030. Dénommé « Fisandratana 2030 » (traduit par Emergence et renaissance), le plan prévoit notamment de constituer des « pôles de croissance » dans le grand centre du pays, entre Antananarivo et Antsirabe, avec extension en direction de la région Atsinanana. Objectif : booster la croissance du pays pour lui faire atteindre un taux à deux chiffres et inscrire le pays dans une dynamique de croissance inclusive. L’élaboration de ce plan, censé être le prolongement du Plan National de Développement (PND), a été faite, affirme-t-il, après analyse des mécanismes sociaux et économiques de la Grande Ile. Un programme d’infrastructure vient soutenir les axes principaux, notamment en matière de transport, de santé et d’énergie. Selon le président de la République, d’ici à 2030, 5 millions d’emplois seront créés, ce qui multipliera le PIB par 3,5 et portera Madagascar à la 70e place au classement mondial de l’Indice de développement humain (IDH).

« Un projet ambitieux sur le papier », relativise Tribune, Ambitieux et aux financements flous selon Jeune Afrique. Pour Midi, « Hery Rajaonarimampianina devrait plutôt songer à améliorer ses résultats pour les 11 derniers mois de son premier mandat ». Ce projet est « un véritable pied de nez à l’endroit de la majorité des Malgaches qui ne cesse de s’enfoncer dans une pauvreté. (…) Le président est en train de se lancer dans un pari impossible à réaliser. Rien que sur le plan constitutionnel, il ne pourra pas briguer le troisième mandat », qui serait nécessaire pour rester en fonction jusqu’à l’échéance de 2030. Le quotidien Les Nouvelles s’étonne que cette « vision » pour Madagascar ne soit présentée qu’au terme de quatre ans de présidence et craint que ces perspectives aient été élaborées dans l’urgence, pour prendre de vitesse la présentation prochaine par Andry Rajoelina d’une « Initiative pour l’émergence de Madagascar ». Le choix du chef de l’Etat de célébrer le quatrième anniversaire de son accession au pouvoir est considérée par les partis membres de l’Armada (auquel appartient le Mapar d’Andry Rajoelina) comme « une insulte contre le peuple malgache », vu « la réalité socioéconomique engendrée, entre autres, par une inflation généralisée, une pauvreté alarmante, l’insécurité grandissante, la corruption, les intimidations et acharnements politiques, la mauvaise gouvernance et le non-respect des textes en vigueur, les gabegies et les exploitations illicites des ressources naturelles ». Pour le comité de soutien à la candidature de Marc Ravalomanana (KMMR 2018), ce discours-programme devait être prononcé en début de mandat. A quelques mois de la fin de celui-ci, la priorité pour le pouvoir devrait être de se consacrer à l’organisation d’élections « libres, transparentes, démocratiques et inclusives ».

23 01 17 - RFI - Madagascar - Houcine Arfa, l'homme qui fait trembler le régime

Cela fait trois semaines que l'affaire Houcine Arfa fait les gros titres de la presse. Depuis son évasion spectaculaire d'une prison malgache, le 28 décembre 2017, le Français, ancien formateur de la garde présidentielle, multiplie les accusations de corruption à l'encontre de plusieurs hauts responsables malgaches dont la ministre de la justice. Ses déclarations compromettantes ont fait l'effet d'une bombe dans un pays où la corruption gangrène toutes les strates de la société. La gêne et les réponses tardives des autorités n'ont fait qu’accroître la méfiance des Malgaches envers le pouvoir en place. Comment ce fugitif est-il devenu l'homme qui fait trembler la République ?

- 15 01 18 - France Info - Diaspora malgache : 1re communauté africaine en France après celles du Maghreb
La diaspora malgache est la principale communauté africaine en France, après celle des Algériens, Marocains et Tunisiens. Elle se caractérise par une forte proportion de femmes et un haut niveau d’éducation. Sa forte intégration sociale et géographique explique sans doute sa faible « visibilité ». « La diaspora malgasy en France, une communauté oubliée ? », se demandent les auteurs d'une étude.

<> 15 01 18 - Collectif Tany - Pour un arrêt du projet DNI Metals de Vohitsara
Des propriétaires de terre impactés par le projet minier d’exploration du graphite à Ambatolampy - Vohitsara, district de Brickaville, ont déposé une plainte auprès du tribunal de Toamasina pour demander l’arrêt des opérations minières de la société DNI Metals. Le verdict du tribunal de première instance qualifie la requête des propriétaires de « malvenue » alors que l’historique des faits documentés et le texte de l’ordonnance de référé publié par le tribunal confirment l’existence de dysfonctionnements et abus dans les activités et les autorisations de cette société par rapport à la législation. L’audience en appel aura lieu dans le courant du mois. Le Collectif Tany appelle en particulier les citoyens des pays dont les investisseurs et actionnaires de la société sont originaires, à soutenir les communautés locales victimes de ce projet.

<> 03 01 18 - Collectif Tany et  CRAAD-OI - Communiqué de presse sur la feremeture de la mine chinoise illégale de Vohilava
Le 30 décembre 2017, la police des mines a finalement procédé à la fermeture du site d'exploitation aurifère de la société Mac Lai Sime Gianna (M.L.S.G.) à Vohilava dans le district de Mananjary.  Cette mesure a été prise après plusieurs semaines marquées par des manifestations populaires de protestation contre cette exploitation aurifère d'une part, et des représailles à l'encontre des défenseurs des droits des communautés riveraines et de l'environnement d'autre part. Ces représailles comprenaient notamment la récente agression physique d'un Ampanjaka, ainsi que la détention et la condamnation à 2 ans d'emprisonnement avec sursis en octobre 2017 de Raleva, membre de l'Observatoire Indépendant des Droits Economiques, Sociaux et Culturels à Madagascar (OIDESCM) coordonné par le CRAAD-OI et du groupe Justice et Paix. Il bénéficie également du soutien d’Amnesty international. Ces organisations ont soutenu ce combat en faveur des droits fondamentaux des communautés concernées. Cette mesure prise par les autorités traduit la reconnaissance des effets catastrophiques des opérations de cette société d'exploitation aurifère illégale sur l'environnement, la santé et les moyens d'existence de la population locale.

 

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 <> Articles particulièrement signalés - <>doc  Documents à valeur permanente

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20 décembre 2017

REVUE DE PRESSE - DECEMBRE 2017

Revue de presse du 1er au 20 décembre. Reprise le 10 janvier 2018.

A l’approche des échéances électorales de 2018 les conseillers présidentiels sont dans la tourmente. Nicole Andrianarivoson, conseillère spéciale du chef de l’Etat et femme d’affaires, a été limogée. Proche du couple présidentiel, elle aurait déjà été « lâchée » depuis quelques temps, au même titre que Claudine Razaimamonjy, dont la détention se poursuit depuis avril. L’assainissement de l’entourage présidentiel aurait été étendu à d’autres personnalités influentes.

Les partisans de Marc Ravalomanana s’organisent en vue de la présidentielle, ils reprennent leur meeting hebdomadaire au Magro de Behoririka. 300 maires TIM et de nombreux responsables de ce parti au niveau des 119 districts ont suivi une formation sur le leadership et la gestion des élections.  Mais les ennuis judicaires de l’ancien président pourraient bien revenir sur le devant de l’actualité. Un verdict est attendu dans l’affaire concernant l’opposition à une saisie-arrêt de compte de deux collaborateurs de Marc Ravalomanana qui ont écopé de deux ans d’emprisonnement avec sursis et ont été condamnés à payer solidairement avec les accusés 600 millions Ar de dommages et intérêts aux victimes du carnage du 7 février 2009 réunis dans l’association AV7. Condamné par contumace, l’ancien président dénonce « un procès politique ». Une source judiciaire indique que cette condamnation ne lui a pas encore été notifiée, ce qui expliquerait qu’il n’ait pas encore pu contester officiellement le verdict. Une épée de Damoclès pèse donc sur sa candidature, même si une rumeur laisse entendre que son retour d’exil aurait été négocié avec le nouveau président, qui aurait posé ses conditions.

L’usine Tiko-AAA d’Andranomanelatra, placée sous scellés, aurait repris clandestinement ses activités. La préfecture a réquisitionné l’Emmo/Reg pour assister un huissier venu constater l’infraction. Officiellement, la société AAA n’aurait en sa possession ni permis environnemental ni certificat de consommabilité. La société Tiko SA, propriété de Marc Ravalomanana, serait redevable à la Jirama de 4,7 milliards Ar d’arriérés. La vice-présidente de l’Assemblée nationale, Hanitra Razafimanantsoa, a dénoncé « l’acharnement de l’Etat sur la société TIKO-AAA ».

Le président du parti présidentiel HVM, Rivo Rakotovao, affirme que ceux qui font l’objet de condamnations judiciaires et qui ont failli à leur devoir fiscal ne seront pas autorisés à se porter candidat à la présidentielle. Une allusion à la situation personnelle de Marc Ravalomanana et de son empire Tiko.

Le projet de loi sur le recouvrement d’avoirs illicites a été retiré de l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. Un membre du bureau permanent a décidé d’en différer l’examen suite aux appréhensions formulées par des élus au sujet de la confiscation de ces avoirs. Le DG du Bianco s’en inquiète, l’adoption de cette loi figurant dans les conditionnalités du FMI.

La proposition de loi portant création d’une caisse de retraite parlementaire a été remise à l’ordre du jour après avoir été rejetée par le gouvernement. Après d’intenses travaux de remaniement, elle a été soumise au vote des députés et adoptée. « Une telle décision ressemble à une provocation qui pourrait attiser le mécontentement populaire », note L’Express.

Le CCOC a fait part de son mécontentement quant à la manière dont a été adopté le projet de loi de finances 2018, sans concertation ni débats préalables et sans examen sérieux par le Parlement, qui l’a entériné à l’unanimité et sans amendement. Il exige que les citoyens soient associés aux revues de l’exécution du budget.

Le Haut conseil pour la défense de la démocratie et de l’Etat de droit (HCDDED) n’est pas encore opérationnel. Le décret portant institution du HCDDED n’a pas toujours pas été adopté en conseil de gouvernement et la personnalité appelée à représenter le Président de la République n’a pas été désignée.

nm 09 12 17Les trois projets de loi organiques relatifs au régime général des élections adopté en conseil des ministres n’ont pas été transmis au Parlement. Ils seront examinés lors d’une session attendue pour mi-janvier. A plusieurs reprises, la société civile a demandé que les avant-projets de texte lui soient remis avant d’être soumis au deux chambres du Parlement ; requête restée sans réponse. Le président de la CENI a renouvelé sa demande de mise en place rapide du cadre légal des élections et que puissent ainsi être arrêtées sans délais les dates des prochaines élections. Le projet de loi organique en cours de finalisation remettrait en question la démission du chef de l’Etat qui serait candidat à sa propre succession. Pour Midi, « ce texte porte atteinte à l’égalité de chances des candidats au second tour car si le président-candidat est battu dès le 1er tour et qu’il reprend ses fonctions après ce scrutin, il pourra soutenir un candidat au second tour, avec toutes les prérogatives de puissance publique dont il dispose ». Il se murmure également que la détermination d’un âge minimum et maximum pour postuler permettrait au pouvoir d’exclure les deux protagonistes de la crise de 2009.

La Grande Bretagne, par le biais de son ambassadeur, David Boyle, a exigé des élections « crédibles et inclusives » et invité tous les acteurs du processus électoral se mettent autour d’une table en vue d’un dialogue. Une recommandation partagée par l’ambassadeur des Etats-Unis et son collègue allemand. Les observateurs s’interrogent sur les intentions du pouvoir, qui pourrait chercher à exclure de la compétition les protagonistes de la crise de 2009, Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana. Selon le SeFaFi, « les dirigeants jouent la montre, faute de pouvoir verrouiller les textes. Toutes ces manœuvres dilatoires annoncent une période électorale de tous les dangers, le parti au pouvoir s’obstinant à vouloir contrôler le scrutin à tout prix, tout en tenant un discours dit ‘d’ouverture’ qui n’est pas en rapport avec l’action gouvernementale ».

La révision annuelle de la liste électorale est ouverte, pour une durée de 2 mois. Le cap des 10 millions d’électeurs est attendu. Lors de la clôture de la mise à jour précédente, le nombre d’électeurs était de 9 223 000, en hausse de 6 % sur un an. Pour la révision 2018 l’objectif est encore plus ambitieux.

Honoré Rakotomanana, ancien président du Sénat, a relancé le débat sur la révision de la Constitution, projet que l’on croyait abandonné. Il soutient que celle-ci comporte plusieurs imperfections qui doivent être corrigées. Les parlementaires TIM et Mapar ont immédiatement fait part de leur désaccord. Pour le Mapar, cette révision n’aurait d’autre but que d’exclure des adversaires potentiels du président de la République. L’Express suspecte le pouvoir de vouloir inciter les parlementaires pro-régime à prendre l’initiative de la révision constitutionnelle à l’occasion d’une session extraordinaire qu’ils pourraient réclamer

« Jubilé de la Réformation : la laïcité de l’Etat encore une fois foulée au pied », titre Tribune. Le chef de l’Etat et plusieurs membres du gouvernement ont assisté à la célébration du jubilé des 500 ans de la Réformation et des 150 ans de l’Eglise luthérienne malgache (FLM), célébration au cours de laquelle Hery Rajaonarimampianina a pris la parole « sous forme de sermon mais avec des messages politiques ». La déclaration a été désapprouvée par nombre d’observateurs, indique le site,

La présidente de la CNIDH a présenté son 1er rapport annuel depuis sa création. Parmi les principaux dossiers traités, ceux des protecteurs de l’environnement ou encore celui de l’affaire Antsakabary. Des plaintes individuelles ont également été reçues. Elles concernent surtout des cas de déni de justice dont les plaignants ont été victime au niveau de la police ou des tribunaux. La majorité des plaintes collectives concernent des conflits entre communautés locales et exploitants de ressources naturelles minières ou forestières, avec notamment des questions d’accaparement de terres au détriment des communautés locales. Mireille Rabenoro souligne que de plus en plus de citoyens approchent la CNIDH pour lui faire part de leurs problèmes. Elle constate que des personnalités issues des communautés locales commencent à se manifester et à s’organiser.17 des 22 région sont été visitées mais le manque cruel de moyens se répercute sur ses activités.

Dans son rapport 2017, l’ONG Freedom House estime que les libertés civiques et les droits politiques sont très peu respectés. Madagascar est classé dans la catégorie des pays « partiellement libres ». En matière de gouvernance, « peu d’organes directeurs sont vraiment indépendants du président », souligne-t-elle. « La corruption et le manque de responsabilité du gouvernement demeurent problématiques », peut-on encore lire dans le rapport., S’agissant de la liberté de la presse, l’ONG note que « les journalistes indépendants subissent la pression des autorités. Le pays a adopté un nouveau code de la communication qui a augmenté les peines pour diffamation ».

pov 11 11 17Trente bandits armés ont frappé la ville de Tsaratanàna. Un couvre-feu a été décrété. Le district connait depuis quelques mois une situation sécuritaire préoccupante. Il en va de même dans le district de Belo sur Tsiribina, une situation qui affecte les activités touristiques. A Mahabo, deux gendarmes et huit villageois avaient été séquestrés par une dizaine de dahalo. Retranchés depuis plusieurs années dans leurs repères, 400 dahalo du district de Betroka se sont rendus aux autorités. Parmi eux, cinq malfaiteurs notoires considérés comme particulièrement dangereux. Dans ce même district, le député et un conseiller de la Primature s’accusent mutuellement de connivence avec les dahalo.

Les planteurs de vanille du Sambirano lancent un appel au chef de l’Etat pour que le vol de vanille verte sur pied soit combattu et que leur sécurité soit assurée. Ils dénoncent les pratiques mafieuses des autorités judiciaires et administratives locales. Plusieurs cas de vindicte populaire ont encore défrayé la chronique.Voulant la mort de dix individus écroués pour acte criminel, 800 villageois ont assailli le pénitencier d’Ikongo et ont libéré 121 détenus. Menacés par la foule, le procureur de la République, son substitut et le président du tribunal ont été placés sous haute sécurité puis évacués par hélicoptère Sur son compte Facebook le SMM accuse indirectement le député d’Ikongo d’avoir encouragé la population à ne pas faire confiance en la justice. Ayant dénoncé la corruption au niveau du tribunal local, le député du Mapar est accusé d’avoir lancé une incitation à la révolte contre les magistrats et les agents pénitentiaires.

Violence policière - A Anosibe, quatre policiers ont abattu à son domicile un jeune de 17 ans. Les policiers affirment avoir agi en situation de légitime défense. Une version contestée par des témoins qui rapportent que les policiers étaient ivres. La CNIDH encourage la famille à porter plainte.

Le droit à un procès équitable reste problématique à Madagascar, titre lactualité.mg. Ce droit implique des corollaires, tels que le droit d’être jugé par un juge impartial, le droit d’accès à l’aide judiciaire pour les personnes nécessiteuses, le droit d’être assisté aux enquêtes, ainsi que le droit d’être jugé dans un délai raisonnable. Ces questions ont été abordées à l’occasion d’un débat sur le thème : « Procès équitable, un droit pour tous ? » organisé par CICR en collaboration avec l’Ecole Nationale de la Magistrature. Egalement abordée, la problématique des vindictes populaires et la question de la surpopulation carcérale.

Jets de pierre sur la RN 2 : sous la pression, le tribunal de Toamasina est revenu sur sa décision. La remise en liberté provisoire de deux suspects avait provoqué la colère des transporteurs, de la population et des forces de l’ordre, qui ont accusé la justice d’avoir été manipulée, voire achetée. Au terme d’une grève décrétée par les transporteurs, le tribunal est revenu sur sa décision.

Evacuation sanitaire contestée de Claudine Razaimamonjy à Maurice : un ministre auditionné, un autre ne s’est pas présenté. Sept mois après l’ouverture d’une enquête par le Bianco suite à des plaintes déposées par des citoyens et des organisations de la société civile, le dossier n’a pas encore été déféré au parquet de la Chaîne pénale.

Claudine Razaimamonjy a de nouveau été auditionnée par les juges de la Chaîne pénale anti-corruption. Le déferrement serait intervenu dans le cadre d’un autre dossier de favoritisme, de détournement, de faux et usage de faux dans l’attribution de marchés publics impliquant la femme d’affaires, ex-conseillère de la présidence. Au total, sept personnes ont été déférées au parquet. Un responsable de marchés publics a été incarcéré. Après son audition, Claudine Razaimamonjy a réintégré la prison de Manjakandriana où elle est placée en détention préventive depuis le 15 juin. Elle serait mise en cause dans quatre grands dossiers.

Les cadres de la Jirama se voient imposer de lutter contre la corruption. Tous les responsables à divers niveaux ont désormais l’obligation de créer au sein de leur cellule un dispositif anti-corruption. Le non-respect de cette règle exposerait l’auteur à une peine de prison pouvant atteindre cinq ans.

Le Pnud et la Fondation Friedrich Ebert ont organisé un atelier interactif avec les partis politiques axé sur le thème de l’éthique, en partenariat avec le Bianco, le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité et le Samifin. Cet atelier a réuni 24 chefs de partis.

Le Pôle anti-corruption (PAC) d’Antananarivo sera bientôt opérationnel, affirme la ministre de la justice. Un PAC devra par la suite être mis en place dans chaque province. Le DG du Bianco espère que la mise en place de cette nouvelle structure permettra l’accélération des procédures. Actuellement, leur traitement par la Chaine pénale anti-corruption nécessite de 3 à 4 ans et certains dossiers n’aboutissent jamais. Mais malgré ces efforts, les moyens consacrés à la lutte contre la corruption ne représentent encore que 0,1 % du budget alors que la norme internationale est de 0,3 %. Tribune regrette que la loi instituant les PAC, adoptée en juillet 2016, se mette en place aussi lentement et que la création du tribunal spécial de lutte contre le trafic de bois de rose se fasse encore attendre.

Les six parlementaires restants qui n’ont pas encore fait leur déclaration de patrimoine sont désormais en état d’infraction. Les sanctions annoncées devront attendre la mise en place du Pôle anti-corruption (PAC), annoncée pour janvier dans la capitale.

14 tonnes de denrées périssables destinées aux victimes du cyclone Enawo, en provenance de Dubaï, sont bloqués au port de Toamasina depuis avril suite à un désaccord entre une ONG intermédiaire et le Bureau National de Gestion des Risques et des Catastrophes Naturelles. Le pouvoir a fait connaître son intention de mettre ces denrées aux enchères. Certains médias suspectent le pouvoir se vouloir s’attribuer le montant de cette vente.

La chasse aux fonctionnaires fantômes est lancée par ministère des finances et du budget.
5 472 agents en situation irrégulière et 1 480 hauts emplois de l’Etat ont vu leur solde ou avantages suspendus. Une initiative saluée mais le logiciel utilisé présenterait des bugs ayant conduit à suspendre le versement de traitement à des fonctionnaires.

43 centres de santé de base (CSB) sont encore fermés, selon le ministère de la santé. Ils sont situés pour la plupart dans des zones enclavées où règne l’insécurité. Cette situation trouve son origine dans la crise sociopolitique de 2009, qui avait provoqué la fermeture de plus d’une centaine de CSB, faute de financement. 31 000 Malgaches vivent avec le virus VIH/Sida. 2 687 personnes reçoivent des soins dans les formations sanitaires du pays. Le taux de prévalence demeure faible mais il continue de progresser, principalement dans les populations à risque. D’après le rapport 2017 sur la lutte contre le paludisme dans le monde, Madagascar est intégrée dans les zones d’espoir. Les enquêteurs ont constaté une baisse significative de 856 000 cas par rapport à l’année précédente. Treize districts ruraux sont encore touchés par la peste mais il ne s’agit plus que de la forme bubonique. 2 417 cas de peste, toutes formes confondues ont été notifiés d’août à fin novembre, faisant plus de 200 morts. La prématurité serait l’une des causes principales de mortalité néonatale à Madagascar. 5 400 enfants nés prématurés décèdent chaque année. Une situation liée à la mauvaise santé et à la mauvaise hygiène de vie de la mère. La malnutrition chez les femmes enceintes, les nouveau-nés et les enfants de moins de cinq ans n’a pas que des conséquences sociales. La prévalence élevée de la malnutrition coûte 425 millions de dollars par an, selon la FAO. Les enfants affectés par la malnutrition seront moins productifs à l’âge adulte du fait d’un déficit mental et physique. La Banque mondiale a approuvé un programme décennal de 200 millions de dollars pour lutter contre le retard de croissance des enfants.

Les articles portant sur l’avortement thérapeutique ont été supprimés dans la loi sur le planning familial adoptée par l’Assemblée nationale. Les députés avaient entériné le 19 juin l’autorisation des avortements thérapeutiques figurant dans le texte proposé par le ministère de la santé mais les sénateurs s’y sont opposés. Le corps médical a fait part de sa consternation.

La ratification du Protocole facultatif relatif à la Convention relative aux droits des personnes handicapées est en bonne voie. Les parlementaires l’ont adopté. La ratification permettra à la Plateforme des fédérations des personnes handicapées de Madagascar d’avoir recours, en cas de violation de leurs droits, au Comité des droits des personnes handicapées au niveau international. Un long chemin reste à parcourir pour la Grande île. Il n’y aurait que 1 % des enfants en situation de handicap qui seraient scolarisés.

nm 04 12 17D’après le président du Sénat, la Grande île n’a pas encore accepté d’accueillir des réfugiés. Une déclaration qui coupe court aux rumeurs qui se sont propagées, affirmant que des réfugiés avaient été repérés dans plusieurs régions. Rivo Rakotovao admet qu’il puisse y avoir des clandestins mais affirme que les dispositifs de surveillance du territoire ont été renforcés. Bien qu’ayant ratifié les conventions internationales sur l’accueil des réfugiés, Madagascar estime que les conditions socioéconomiques du pays ne permettent pas de mettre en œuvre ces dispositions.

« Des migrants en provenance des pays islamiques continuent d’envahir le district de Vohipeno », titre Midi. Les écoles coraniques proposent une scolarisation gratuite qui ne suivent pas le programme officiel et distribuent des vivres et des vêtements aux démunis. Les Antemoro s’organisent pour mettre en garde la population sur les risques d’un islam radical étranger à leur culture.

Un groupe de jeunes filles malgaches, travailleuses domestiques en Chine, rapatriées au pays après avoir été victimes de violences physiques et de mauvais traitements.

nm 12 12 17Cybercriminalité : 32 plaintes ont été enregistrées par les services compétents depuis le mois de mars. 24 sont en rapport avec des publications sur les réseaux sociaux. Une douzaine de personnes ont été placées sous mandat de dépôt. Le Facebooker Stephano ou Andrianjanaka Andriniaina Frédéric, membre du comité de soutien à Andry Rajoelina, a été placé sous mandat de dépôt. Les sanctions privatives de liberté contre les cybercriminels se multiplient, constate L’Express. Pour la plupart, « l’injure ou la diffamation » envers des responsables étatiques ou des personnalités publiques sont mis en avant par les autorités comme objet des arrestations et placements en détention préventive ou emprisonnement. La loi sur la cybercriminalité de 2016 ne prévoit plus que des peines d’amende pour « injure et la diffamation ». Le quotidien s’étonne donc que des mesures privatives de liberté aient été prononcées.

La Gazette annonce la sortie du magazine indépendant Trandraka produit dans le cadre du projet « Institutions démocratiques intègres représentatives et crédibles » financé par le fonds pour la consolidation de la paix. Il est mis en œuvre par l’Unesco, le Pnud et le Haut-Commissariat aux droits de l’homme. Les sujets traités sont relatifs à la bonne gouvernance (éthique, déontologie, paix, lutte contre la corruption, justice, droits de l’homme…). La parution est semestrielle.

La Cites a décidé de ne pas autoriser la commercialisation des stocks de bois précieux saisis en raison d’un manque de progrès dans la lutte contre les trafics, contrairement aux affirmations de la ministre de l’environnement qui estimait avoir rempli 80 % des recommandations formulées. La directrice du WWF Madagascar attend du pouvoir qu’il redouble d’efforts pour mettre en œuvre le plan d’action convenu avec la Cites en matière d’application des lois et de poursuite des commanditaires des trafics. L’inventaire des stocks et leur localisation, demandés par le Cites, seraient au point mort. La mise en place du tribunal spécial n’a toujours pas été effectuée. Le militant écologiste Clovis Razafimalala, invité en France par Amnesty International, affirme que malgré l’embargo le trafic de bois de rose se poursuit

Selon un article publié par l’organisation Ethiquable, l’argent provenant du trafic de bois de rose est blanchi dans le secteur de la vanille. Au fil des ans, toute une économie mafieuse se serait mise en place. Le cours de la vanille atteint des sommets ahurissants. La vanille est récoltée avant maturité et l’insécurité explose sur les lieux de production et de stockage.

Un haut gradé, un chef de district et cinq autres personnes comparaissent devant la Chaîne pénale pour trafic de bois de rose, une affaire remontant à début 2014. Une liberté provisoire a été accordée aux deux responsables mais l’autorité judiciaire affirme que le dossier ira à son terme. Tribune indique qu’un bon nombre d’affaire de ce genre sont encore en attente ou en cours d’enquête au Bianco.

Des Chinois exploiteraient depuis quatre mois en toute illégalité le site aurifère de Bekabija dans le district de Tsaratanàna. Dotés d’engins et de matériels performants, ils extrairaient une dizaine de kilos d’or par semaine de mines à ciel ouvert, avec la complicité d’autorités locales et nationales. La firme minière chinoise Jiuxing, qui a renoncé à son exploitation aurifère de Soamahamanina en 2016 après de violents affrontements avec la population locale, aurait délocalisé ses activités dans la région de Mananjary. L’entreprise bénéficierait de la protection d’un l’homme d’affaires, conseiller officieux du chef de l’Etat, proche d’Andry Rajoelina et du patron du groupe Sodiat, l’un des financiers de la Transition. L’exploitation aurifère chinoise de Vohilava, dans la région de Vatovavy Fitovinany, à l’origine de l’affaire Raleva, activiste environnementale défendu par Amnesty International, a vu son autorisation d’exploitation suspendue par le ministère des mines pour non-respect de son cahier des charges.

Un litige foncier oppose un ancien ministre à un groupe de paysans. Nommé ambassadeur, il avait laissé à ses employés le soin de faire fructifier son exploitation de 569 ha. De retour à Madagascar, il a réclamé à ses employés des dommages et intérêts pour chaque année durant laquelle il n'a pu exploiter son terrain. Les paysans ont demandé un recours suspensif de l'ordonnance d'expulsion mais n’ont pas obtenu satisfaction.

L’avant-projet de loi fixant le régime juridique de l’immatriculation et de la propriété foncière titrée a été adopté par les parlementaires. On attend de l’application de ce texte des progrès notables dans le traitement des dossiers fonciers, notamment lorsqu’il s’agit de conflits domaniaux, en forte augmentation. Il apportera des solutions pour les documents fonciers perdus, détruits ou détériorés. Un tribunal spécial terrier sera mis en place à cet effet.

Le sommet Afrique-Europe qui s’est achevé à Abidjan s’est conclu par l’octroi par l’UE d’une enveloppe de 235 millions d’euros, dont 120 millions de prêt de la BEI et 115 millions de don non remboursable. Ces crédits sont destinés à la réhabilitation de deux axes routiers majeurs.

La coopération entre Madagascar et l’Allemagne reprend après une dizaine d’années d’interruption, suite aux évènements politiques. La coopération allemande va consacrer 10 millions d’euros pour un projet de pêche côtière durable. La délégation allemande a tenu à s’assurer de la bonne utilisation des fonds mis à disposition et des progrès accompli en matière de lutte contre la corruption et de restauration de l’Etat de droit.

Le FMI a accordé le décaissement d’une nouvelle tranche de 44,5 millions de dollars au titre de la Facilité élargie de crédit, ce qui porte le total des décaissements à 174,1 millions de dollars depuis le feu vert donné en juillet 2016. L’institution porte une appréciation positive sur la mise en œuvre des programmes négociés avec le gouvernement et la situation de l’économie malgache, en totale contradiction avec le vécu des populations de plus en plus paupérisées, font remarquer les médias. La Banque mondiale a approuvé un don de l’Association internationale de développement d’un montant de 45 millions de dollars en faveur de Madagascar. En moins d’un mois, le gouvernement a bénéficié d’appuis financiers d’un montant de plus de 170 millions de dollars, note L’Express, qui écrit que « les observateurs attendent de pied ferme l’impact de ces financements sur le quotidien des Malgaches ». Pour cette année 2018, le montant total d’engagements approuvé par le conseil d’administration de la Banque mondiale est de 367 millions de dollars.

Tenue du 6e « Dialogue politique Madagascar-UE » - Le chef de l’Etat a répliqué à la sévère résolution adoptée le 15 novembre par le Parlement européen. Il a affirmé à ses interlocuteurs qu’il n’est pas dans ses intentions de reporter le scrutin présidentiel. L’ambassadeur de l’UE, pour sa part, a tenté de calmer le jeu en expliquant que les critiques acerbes formulées par le Parlement européen ne remettent pas en question le soutien apporté par l’Europe au renforcement de la démocratie à Madagascar et au soutien de son économie. Une enveloppe de 3,7 millions d’euros est prévue pour accompagner le processus électoral.

Les observateurs s’inquiètent des conséquences sociales et politiques de la flambée des prix du riz, favorisée par une probable rétention des stocks et des comportements spéculatifs. Le chef de l’Etat évoque « une véritable déstabilisation politique ». Les pouvoirs publics ont décidé d’accroitre encore les importations en provenance de Birmanie, d’Inde et du Pakistan. La forte dépréciation de la monnaie nationale génère un regain d’inflation.

Dans un nouveau communiqué, le SeFaFi affirme que les échecs du pouvoir en matière de développement économique sont patents. Sur fond de discours optimistes et de promesses tous azimuts de bailleurs de fonds, la paupérisation de la population s’aggrave sous l’effet de l’inflation. Le PIB par tête ne cesse de régresser. A l’échec d’un développement économique s’ajoutent l’insécurité et l’injustice qui règnent en maitre, « dans une scandaleuse complicité entre malfaiteurs et forces de l’ordre, ou entre forces armées et justice ».

Baisse spectaculaire du taux de pauvreté : il serait passé de 92 % à 72 % en l’espace de 4 ans, selon un média pro-régime. Tribune dénonce une « manipulation d’information ». Le site souligne que plusieurs méthodes permettent d’établir un taux de pauvreté. Le taux de 92 % est établie sur la base de la méthode « parité de pouvoir d’achat », avec un seuil fixé à 2 dollars par jour. Seule méthode qui permette des comparaisons entre pays. La Banque mondiale vient de changer ce seuil en le fixant à 1,90 dollars par jour. Si l’on se réfère à ce nouveau seuil, près de 80 % des Malgaches vivent sous le seuil de pauvreté.

Air Austral a pris les rênes d'Air Madagascar. La signature tant attendue de l’acte de marque l’aboutissement d’un processus long et complexe, initié et soutenu par la Banque mondiale.

Dans l’optique d’atteindre l’objectif de 67 % d’accès à l’eau potable en 2019, la Jirama prévoit d’investir 700 milliards Ar dans le secteur sur les trois prochaines années. Le taux d’accès à l’eau potable à Madagascar n’est actuellement que de 24 %. Tribune écrit : « si tant est que l’objectif des 67 % soit atteint d’ici 2019, il restera encore pas moins de 7 millions de Malgaches qui n’auront pas accès à l’eau potable en plein 21ème siècle ».

300 employés d’une société textile de zone franche en chômage technique pour une durée de 3 mois. Une chute des commandes en serait la cause. La procédure d’information préalable n’aurait pas été respectée, selon les syndicats. La robotisation des ateliers pourrait être à l’origine de ces compressions de personnel qui ont frappé récemment un établissement similaire

 

SOMMAIRE

POLITIQUE

  • Conjoncture politique
  • Questions électorales

DROITS HUMAINS - GOUVERNANCE

  • Insécurité, dahalo, vindicte populaire
  • Justice, gouvernance
  • Santé, droits des femmes, handicap
  • Education, enfance
  • Migrations, réfugiés
  • Liberté d'expression, médias

ÉCONOMIE - SOCIAL

  • Bois de rose, exploitations minières, trafics, foncier
  • Coopération, bailleurs de fonds
  • Divers

 

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14 décembre 2017

ARTICLES REMARQUES - DECEMBRE 2017

<> 14 12 17 - Madagascar peut-elle échapper aux crises ?
Conférence organisée le 15 novembre 2017 à l'Agence Française de Développement et réunissant Mireille Razafindrakoto, économiste et statisticienne, directrice de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), DIAL, François Roubaud, économiste et statisticien, directeur de recherche à l’IRD, DIAL, Jean-Michel Wachsberger, sociologue, maître de conférences à l’Université de Lille 3, chercheur associé à DIAL, Faranirina Rajaonah, historienne, Jean-Bernard Véron, membre du Comité de rédaction de la revue Afrique Contemporaine et animée par Christophe Barat, économiste, AFD.

La situation économique de Madagascar est singulière à plus d’un titre. D'une part, le niveau de vie des Malgaches ne cesse de régresser depuis l’indépendance en 1960, un cas unique pour un pays qui n’a pas connu de conflits majeurs ; d’autre part, à chaque fois que le pays s'est engagé sur la voie de la croissance, celle-ci a été brutalement interrompue par une crise socio-politique, mettant à bas les espoirs qu'elle avait suscités. Pour éclairer ce contexte spécifique, M. Razafindrakoto, F. Roubaud et J.-M. Wachsberger décryptent l’« énigme » et le « paradoxe » malgaches en procédant à une lecture d'économie politique dans le temps long et en s’appuyant sur des données statistiques de première main. La trajectoire économique et politique du pays s’analyse à l’aune des théories du développement, sans oublier l’identification des rentes et des stratégies d’acteurs, le rôle de la violence, le fonctionnement des institutions, la sociologie des élites malgaches ainsi que le rapport entre les citoyens et le pouvoir. La fragilité des coalitions entre élites y nourrit une instabilité systémique d'autant plus grande qu'elle vient se greffer sur un mécontentement populaire récurrent. En effet, même dans les rares périodes fastes, les aspirations au progrès des Malgaches se sont toujours heurtées aux dures réalités du quotidien. En dépit de sa spécificité, Madagascar est emblématique d'une situation commune à de nombreux pays : opposition entre élites et citoyens, rapport au pouvoir et questionnement de la démocratie. Ces enjeux, au cœur de la problématique malgache, restent présents dans l’actualité des pays du Sud comme du Nord.
https://vimeo.com/247111149
(1h48)

L’ouvrage L'énigme et le paradoxe - Économie politique de Madagascar -  Octobre 2017 -  Mireille Razafindrakoto, François Roubaud, Jean-Michel Wachsberger peut être commandé à l’adresse suivante : http://www.editions.ird.fr/produit/453/9782709924085/Lenigme%20et%20le%20paradoxe



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  12 12 17 - SeFaFi - Communiqué du 09 12 12 - Ouverture ou verrouillage ?
« Au terme de l’année 2017, à un an de la fin du quinquennat et des élections présidentielle et législatives, où en est Madagascar ? La question se pose avec acuité, car une incertitude générale affecte l’ensemble de la population : elle est sensible en matière de d’insécurité et de paupérisation généralisées, mais plus encore pour ce qui touche à la préparation des élections de 2018. (…) Les dirigeants jouent la montre, faute de pouvoir verrouiller les textes. Toutes ces manœuvres dilatoires annoncent une période électorale de tous les dangers, le parti au pouvoir s’obstinant à vouloir contrôler le scrutin à tout prix, tout en tenant un discours dit ‘d’ouverture’ qui n’est pas en rapport avec l’action gouvernementale », écrit notamment le SeFaFi dans son communiqué.

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  09 12 17 - France Info - Trafic de bois de rose - Madagascar : la société civile bouge
L’écologiste malgache Clovis Razafimalala, coordinateur de la coalition Lampogno, lutte contre le trafic de bois de rose dans l’île. Il a fait 10 mois de prison préventive avant d’être condamné, le 24 juillet 2017, à cinq ans avec sursis. Le combat de cet homme, défendu par Amnesty International, ne plaît pas à tout le monde à Madagascar… Interview.

<> 07 12 17 - Ethiquable.com - Le trafic illégal du bois de rose blanchi dans la vanille
Vanille et bois de rose poussent dans la même région, le nord-est de Madagascar. La vanille y est d’autant plus précieuse qu’elle sert à blanchir l'argent du bois de rose illégal. La spéculation vertigineuse autour de l’or vert laisse un goût amer : écocide, insécurité… Le bois de rose continue d’être illégalement abattu et acheminé clandestinement vers son marché principal, la Chine. Depuis des années, c’est toute une économie mafieuse et bien huilée qui s’est mise en place. L’incapacité de l’Etat à agir milite en faveur du développement de tels trafics en dépit des pressions internationales. La mobilisation de la société civile n’a aucune prise. Le pillage qui en découle dépouille peu à peu une forêt classée au patrimoine mondial de l’Unesco. L’espèce pourrait même disparaître dans un futur proche. Les trafiquants cherchent tous les moyens pour blanchir les fortunes issues de ces opérations illégales. Après plusieurs secteurs de l’économie réelle, la filière vanille est devenue la cible des trafiquants. L'argent illicite du trafic de bois est ainsi "réinvesti" dans le commerce légal de la vanille, ce qui alimente la spéculation. Cette flambée a ensuite attiré des spéculateurs dotés de trésorerie étrangement importante. Le mécanisme spéculatif est désormais bien installé sans que l’on puisse entrevoir comment le stopper. L’insécurité dans les champs de vanille et sur les lieux de stockage explose. Pour prévenir tout vol dans leur parcelle et profiter de la hausse des prix, les producteurs sont tentés de récolter la vanille verte de plus en plus tôt.

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  02 12 17 6 Collectif Rohy - Déclaration de la société civile pour oeuvrer en faveur des droits humains à Madagascar
Déclaration commune de la société civile pour œuvrer en faveur des droits humains à Madagascar à l’issue du séminaire annuel de la société civile des 16  et 17  novembre 2017 sur le thème « Société civile et respect des droits humains de Madagascar : Regards croisés ».

 

 

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 <> Articles particulièrement signalés - <>doc  Documents à valeur permanente

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30 novembre 2017

REVUE DE PRESSE - NOVEMBRE 2017

Dans un discours prononcé lors d’un colloque à l’université catholique, l’archevêque Odon Razanakolona a fait porter l’échec du processus de développement sur les élites, les hommes politiques, les bailleurs de fonds et la société civile. Il ne comprend pas que l’on puisse assister impuissants à un tel « délitement de la société » et à une telle « déliquescence économique et étatique ». La Conférence des évêques catholiques, qui s’est réunie peu après, a tenu à son tour des propos très sévères au sujet des maux qui gangrènent la société malgache. Le Comité central du FFKM a lancé un cri d’alarme : le pays est à la dérive. « La gestion des affaires étatiques nécessite un changement drastique », affirme le Comité, pour qui les maux qui rongent la société sont dus à la non-concrétisation des résolutions sur la réconciliation nationale basées sur les « 4 F »

Cédant aux pressions, Honoré Rakotomanana a pris la décision de se retirer de la présidence du Sénat pour laisser la place à Rivo Rakotovao, ancien ministre de l'agriculture et président du parti présidentiel HVM récemment nommé sénateur par le chef de l’Etat. L'opposition a dénoncé un calcul politique du président de la République en vue de l'élection présidentielle. Cet homme de confiance pourrait en effet être amené à assurer l’intérim du chef de l’Etat 60 jours avant le scrutin présidentiel si l’actuel titulaire postule pour un nouveau mandat.

Le gouvernement a dû affronter une nouvelle fois la fronde des députés qui ont tenté de déposer une motion de censure. L’initiative a été lancée par les élus pro-régime pour des motifs qui n’ont pas été clairement énoncés mais qui pourraient être liés à la satisfaction de certaines de leurs revendications, telle que l’attribution de véhicules 4x4. Ce projet n’ayant pu aboutir, les élus ont brandi la menace de destitution du bureau permanent auquel il serait reproché une mauvaise gestion. Pour des observateurs, la situation à l’Assemblée n’est pas sans rappeler les évènements qui se sont produits au Sénat, avec le retrait de son président, Honoré Rakotomanana, au nom de la stabilité. Jean Max Rakotomamonjy et Honoré Rakotomanana n’appartiennent pas au parti présidentiel, ils ont été portés à la présidence par leurs pairs au nom de l’ouverture. Faisant fi des difficultés financières de l’Assemblée, des élus contraignent l’institution à vivre au-dessus de ses moyens, déplore L’Express. La loi de finances 2018 a été adoptée à l’unanimité par la Chambre basse, sans amendement et quasiment sans débat par un hémicycle frappé depuis le début de la session par un fort absentéisme. Le Collectif des citoyens et des organisations citoyennes (CCOC) avait dénoncé la rétention d’information du gouvernement sur ce projet de loi de finances.

Des dossiers relatifs au massacre du 7 février 2009 ont été dérobés au tribunal de la capitale. Un avocat et le fils d’un homme politique ont été placés en garde à vue. Ce vol a provoqué le report d’une audience qui devait statuer sur la levée du blocage des comptes bancaires frappant trois des 19 inculpés dans cette affaire - dont Marc Ravalomanana - qui avaient été condamnés à verser 639 millions Ar à l’association des victimes AV7.

Selon des rumeurs circulant sur les réseaux sociaux, le retour d’exil de Marc Ravalomanana en octobre 2014 aurait fait l’objet d’un accord avec Hery Rajaonarimampianina par l’entremise du négociateur en chef de la Sadc, Joachim Chissano. Le pacte, qui aurait été conclu prévoyait la réouverture de Tiko, l’amnistie des anciens dirigeants, le soutien du TIM à la nouvelle majorité présidentielle et la reconnaissance du nouveau chef de l’Etat.

Le ministre de la santé a annoncé en fin de mois que la déclaration officielle de fin d’épidémie de peste était imminente de la part de l’OMS maisla vigilance reste de mise jusqu’en avril et la stratégie nationale de lutte fera l’objet d’une mise à jour pour prévenir plus efficacement de nouvelles épidémies. Le tourisme a été fortement affecté et les autres îles de l’océan Indien ont profité de la situation pour attirer les visiteurs. Pour le Père Pedro, la peste est une honte pour le pays. Une rumeur affirmant que des agents de santé, accompagnés des forces de l'ordre, se rendaient dans les écoles pour contraindre les élèves à se faire vacciner, s'est propagée dans toute la capitale allant jusqu’à provoquer une véritable psychose et des mouvements de panique. Une enquête a été ouverte pour retrouver les auteurs de cette désinformation. Un facebooker a été placé sous mandat de dépôt. Au 22 novembre, 2348 cas avaient été recensés, dont 202 mortels.

la gazette 24 11Rivo Rakotovao, nouveau président du Sénat et président du HVM, affirme que l’élection présidentielle ne sera pas reportée, elle aura bien lieu fin 2018. Un budget de 40 milliards Ar est prévu dans la loi de finances. Les 12 millions de dollars annoncés par les partenaires internationaux viendront en complément, dans le cadre du « basket found ». L’hypothèse de l’organisation d’un référendum constitutionnel préalable au scrutin présidentiel ne serait pas abandonnée mais parait de moins en moins crédible compte tenu de la vive opposition que ce projet a rencontrée. Rivo Rakotovao est considéré comme l’un des hommes-clés du dispositif qui va se mettre en place pour assurer la réélection du président sortant sans qu’il soit nécessaire de retoucher la Constitution. Le SeFaFi estime quant à lui qu’une modification du statut des fokontany pour en faire des Collectivités territoriales décentralisées (CTD) ne nécessite pas non plus une réforme constitutionnelle. La CENI renouvelle son souhait de voir fixées les dates des élections prévues en 2018, en vue de pouvoir bâtir son rétroplanning et réaliser dans de bonnes conditions les travaux préparatoires qui lui incombent. L’enjeu de cette transparence sur le calendrier électoral est de mettre les candidats sur un pied d’égalité et d’éviter un éventuel prolongement de mandat présidentiel. Le président de la CENI a plaidé en faveur de l’indépendance de la Commission à l’occasion de la signature d’un partenariat avec le Pnud et l’ambassade de France pour le financement du « basket found ». L’émissaire de l’UA, le diplomate algérien Ramtane Lamamra, en visite à Madagascar, a prôné une élection présidentielle inclusive et transparente. Dans son communiqué de fin de mission, il a fait mention d’un déficit de confiance et de dialogue entre parties prenantes. Marc Ravalomanana a fait valoir au diplomate que le « Ni…Ni » qui a prévalu à la sortie de la Transition est une formule politique qui ne saurait être remise au goût du jour.

Les organisations de la société civile regroupées dans le mouvement Rohy ont déclaré vouloir soutenir « les candidats intègres » lors des prochaines élections. « Nous inciterons les votants à procéder au vote responsable pour que seuls les citoyens intègres accèdent au pouvoir et non ceux qui distribuent des tee-shirts et des petits présents », déclare un cadre du mouvement.

nm 30 11Les partis politiques d’opposition toutes tendances confondues et la société civile ont accentué la pression sur le pouvoir pour que la refonte en cours du code électoral respecte les recommandations émises dans le cadre des consultations préparatoires auxquelles ils ont été associés. Réunis sous l’appellation « Groupe du Colbert », ils ont lancé un appel à la communauté internationale. Un « Comité de vigilance démocratique pour les élections » (CVDE) a été mis en place afin de s’assurer que les futures lois électorales garantiront l’égalité de chances des candidats, la transparence, la crédibilité et la fiabilité des résultats. Selon eux, « le pouvoir prend des mesures unilatérales » concernant l'élaboration des nouveaux textes. 35 partis politiques membres du CVDE ont signé entre eux un pacte par lequel ils s’engagent à prévenir la survenue d’une nouvelle crise politique. Pour Midi, le parti présidentiel HVM a désormais devant lui un front uni qui risque, s’il n’obtient pas satisfaction, de décréter le boycott des prochaines consultations électorales.

Le conseil des ministres a adopté les trois lois organiques régissant l’organisation des différents scrutins, se refusant à toute prise en considération des demandes du CVDE qui revendiquent un droit de regard sur les avant-projets.

900 000 citoyens en âge de voter ne peuvent être inscrits sur la liste électorale faute de carte d’identité. Un chiffre conséquent étant donné l’objectif de la CENI de porter la liste électorale de 8 millions d’inscrits à 10 millions après la révision de la liste qui doit s’achever en avril 2018. Une opération de délivrance de cartes d’identité et d’actes de naissance va être lancée dans le cadre d’une opération « guichet unique ».

Le Conseil du Fampihavanana Malagasy (CFM) en quête de légitimité. Sous le feu des critiques, ses membres ont entamé des démarches pour obtenir la reconnaissance de l’opinion, note Les Nouvelles. Les évêques catholiques ont rencontré les membres de son bureau. Les échanges ont porté notamment sur les résolutions adoptées en 2015 à Ivato, lors des Assises de la réconciliation qui ont réuni le FFKM et les anciens chefs de l’Etat et qui sont restées lettre morte.

La France a réaffirmé sa présence en matière de coopération militaire à l’occasion d’une cérémonie de don de matériels et de signature de nouveaux accords de défense, alors que les Etats-Unis, la Chine et d’autres pays manifestent leur intention d’accroître leur présence dans la Grande île et dans cette zone stratégique qu’est le sud-ouest de l’océan Indien.

Le gouvernement a décidé d’enclancher le processus d’inclusion des îles Eparses dans la Zone Economique Exclusive (ZEE) de Madagascar. Une possibilité offerte pour « les zones non sujettes à des conflits interétatiques », les Nations unies ayant donné raison à Madagascar sur ce sujet dès 1979, en dépit de l’opposition de la France.

Le rapprochement entre la Grande Bretagne et Madagascar se confirme. L’offensive de la diplomatie britannique, s’inscrirait dans le contexte du Brexit. La coopération porterait sur la lutte contre la criminalité et la corruption, dans la perspective d’une relance des IDE et des relations commerciales entre les deux pays.

Dans un projet de résolution très documenté, le Parlement européen a dressé un tableau particulièrement sombre de la situation socio-politique et économique de Madagascar. Pour L’Express, les recommandations adoptées « flirtent avec les limites de l’ingérence ». Le quotidien s’interroge sur l’incidence que pourrait avoir ce sévère réquisitoire sur les relations diplomatiques entre Madagascar et l’UE à l’approche d’un nouveau « dialogue politique » annoncé pour décembre. Ce rendez-vous périodique a fait l’objet d’une rencontre préparatoire avec l’ambassadeur de l’UE au cours de laquelle un tour d’horizon a été fait sur les questions électorales, l’insécurité, les enlèvements de Karana et les suites judiciaires de « l’affaire Antsakabary ». La question du référendum constitutionnel envisagée par le pouvoir aurait été exclue de l’ordre du jour.

La population ignore ses droits fondamentaux. Telle est la conclusion qui s’est imposée à l’issue du séminaire annuel de la société civile. Selon son porte-parole, malgré les efforts accomplis par le pays pour ratifier les traités et instruments internationaux et mettre en conformité les lois nationales avec ces normes, « on note l’inefficacité et la difficulté de leur application ». L’Express déplore que la société civile ne joue pas un rôle plus actif en matière de sensibilisation, se limitant souvent à recueillir les doléances de la population.

Madagascar aurait adhéré à une résolution du Conseil des droits de l’homme présentée lors de l’AG des Nations unies portant sur la protection des défenseurs des droits humains. Une adoption jugée surprenante par La Gazette compte tenu du sort que la Grande île a réservé récemment à plusieurs écologistes et défenseurs des droits environnementaux.

Le Bianco demande plus de protection pour les témoins et les dénonciateurs de cas de corruption. Ce manque de protection des lanceurs d'alerte a des conséquences directes sur la capacité du Bianco de mener à bien ses enquêtes. La loi sur la lutte contre la corruption adoptée il y a un an indique que c'est le directeur du bureau anti-corruption qui est responsable de la protection des témoins, dénonciateurs ou lanceurs d'alerte. Mais sur le terrain cette mission est impossible à mener, explique-t-il. Le Bianco a soumis ses doléances aux ministères concernés.

Les députés ont vivement interpelé le gouvernement sur l’insécurité qui frappe leur circonscription. La situation actuelle est « une véritable rébellion qui touche l’ensemble de Madagascar », a lancé un élu. D’août à fin octobre, la gendarmerie a traité 88 grands dossiers, dont 75 concernent des actes de banditisme et des vols de bœufs. 107 personnes ont été arrêtées et 65 bandits ont été abattus. 17 otages ont été libérés. Cinq attaques sur les axes routiers ont été recensées. L’insécurité qui règne sur la RN 2 Toamasina-Antananarivo a conduit à mettre en cause l’indépendance de la justice et a ravivé la tension entre les forces e l’ordre et le parquet.

Plusieurs affrontements meurtriers se sont produits entre communautés villageoises suite à des vols d’animaux. Des touristes étrangers ont été attaqués par des bandes de dahalo. Des actes de vindicte populaire et des kidnappings ont encore défrayé la chronique. L’application d’un Dina non homologué s’est soldée par des exécutions sommaires.

Affaire Antsakabary - Les cinq prévenus pour le meurtre de deux policiers ont été libérés, le délai légal de détention étant épuisé. La CNIDH dénonce une justice à deux vitesses. Les villageois impliqués dans la vindicte populaire à l’origine de la mort de deux policiers sont passés devant la justice alors que neuf mois après les faits les 42 policiers impliqués dans l’expédition punitive qui s’en est suivie n’ont pas été poursuivis. La ministre de la justice affirme que l’affaire suit son cours mais le premier ministre prétend que l’enquête se heurte au manque de témoins à charge, ce que conteste la CNIDH. Le Cercle de réflexion pour l’avenir de Madagascar (Cram) déplore qu’en raison des carences du pouvoir ce dossier ait pris une dimension internationale. Il dénonce la lenteur de l’enquête et la publication d’informations non véridiques. Les dissentions au sein des forces de l’ordre ne peuvent que favoriser la multiplication des vindictes populaires, affirme-t-il.

Les magistrats ont élu leurs 14 représentants au CSM. Ce renouvellement intervient dans un contexte tendu entre le pouvoir et le monde judiciaire. La justice est fortement décrédibilisée aux yeux du public. Cette défiance généralisée favorise le développement des justices privées et des vindictes populaires. A cela s’ajoutent les résistances de l’administration qui refuse d’appliquer certaines décisions judiciaires. Les contacts en cours entre magistrats et l’exécutif n’ont pas encore abouti et le SMM est fragilisé par des démissions au sein de ses instances dirigeantes.

Deux greffiers du tribunal de la capitale ont été placés sous mandat de dépôt pour corruption. Ils auraient monnayé une décision de mise en liberté dans une affaire pénale en cours de traitement.

Les faux diplômes du baccalauréat se vendent à prix bradé sur les réseaux sociaux. Plusieurs centaines de faux diplômes ont été découverts par le ministère de la fonction publique. Les maîtres Fram nouvellement recrutés en sont les principaux détenteurs.

Les contrôles effectués par la Jirama se poursuivent et portent leurs fruits. Des mesures ont été prises pour éradiquer toutes les pratiques frauduleuses et les vols d’électricité. 26 % des 21 000 clients contrôlés présentent une anomalie dans leur raccordement. Les pertes financières de la Jirama sont évaluées à 33 % de son chiffre d’affaires.

Les 34 agents des douanes chargés de la lutte contre les fraudes ont signé un contrat de performance. L’outil est présenté comme devant renforcer l’efficacité du service. La Banque mondiale apporte son appui aux réformes engagées. La douane affiche un bilan positif. Ses recettes sont en forte progression, ainsi que les amendes perçues.

La police a reçu plusieurs plaintes pour torture de jeunes femmes expatriées en Chine, à qui un emploi avait été promis et qui ont été mariées de force à des hommes handicapés. Une commission rogatoire internationale sera lancée pour mettre ce réseau mafieux hors d’état de nuire, annoncent les autorités.

Les femmes sont lourdement touchées par les séquelles des attaques de dahalo dans le Sud, selon une enquête menée par l’UNFPA. Cette violence basée sur le genre toucherait 45 % des femmes enquêtées. Les violences sexuelles qu’elle auraient subies restent un tabou mais leur existence ne ferait guère de doute.

Douze pakistanais en situation irrégulière ont été arrêtés. Entrés à Madagascar avec des visas de tourisme, ils s’étaient lancés dans le commerce à la sauvette de faux téléphones portables un fois leur visa expiré. Trois Iraniens arrivés de Turquie sur un vol de Turkish Airlines ont été appréhendés à leur arrivée. Ils étaient détenteurs de faux passeports. Les médias se sont emparés de ces deux affaires, après la polémique récente portant sur l’accord qui aurait été donnée en catimini par le pouvoir en faveur de l’accueil de réfugiés. La presse s’inquiète de l’apparition dans les quartiers de la capitale de ressortissants arabes « en tenue traditionnelle » dont on ignore le statut. Midi est convaincu que l’exécutif a donné secrètement son accord pour l’accueil de demandeurs d’asile. Le sujet a enflammé les réseaux sociaux. Certains médias français se sont fait l’écho de cette inquiétude, considérant que Madagascar pourrait être menacé par l’implantation d’un islam radical jusqu’ici méconnu et de cellules jihadises dormantes.

Éducation inclusive - Trois millions d’enfants vulnérables, ont été insérés ou réinsérés à l’école depuis 2015. La majorité sont en situation de handicap. C’est le fruit de la redynamisation de la « Plateforme nationale de l’éducation inclusive » opérée en juin 2015. 7 à 8 % des malgaches seraient en situation de handicap, sans réelle reconnaissance de leurs droits.

La mise à jour de la Stratégie nationale d’alphabétisation, élaborée avec le concours de l’Unesco, vise à réduire à 25 % le taux d’analphabétisme des adultes à l’horizon 2030. Lancé en 2008, la Stratégie escomptait ramener ce taux à 27,5 % en 2015, dans le cadre des OMD.

Seuls trois établissements supérieurs privés sur les quelques 800 qui ont été autorisés à ouvrir auraient obtenu leur accréditation. Selon le ministère de tutelle, les diplômes délivrés par les établissements non accrédités ne seront bientôt plus reconnus par l’État.

Une convention a été signée entre le ministère du tourisme et l’association ECPAT France en vue de renforcer la lutte contre l’exploitation sexuelle des mineurs.

Madagascar affiche un taux de prévalence de mariages d’enfants de 41,2 %. Un problème majeur qui frappe principalement les régions côtières du Sud et du Sud-Ouest. Plus de 63 % des filles sont en union avant l’âge de 18 ans dans la région Melaky. Une stratégie nationale de lutte a été adoptée pour la période 2017-2024, sous l’égide de l’Unicef, avec la participation des partenaires techniques et financiers. Objectif : ramener ce taux à 21,2 % en 2024, en cohérence avec les ODD.

Travail des enfants : les dénonciations se font attendre. L’administrateur du projet Gouvernance du BIT déplore que depuis 5 ans que la procédure est opérationnelle, personne n’ait encore dénoncé l’existence d’employeurs d’enfants. Selon la BIT, en 2012, 28 % des enfants malgaches de 5 à 17 ans étaient en situation de travail, dont une proportion notable dans les pires formes de travail. La situation socio-économique actuelle renforce le phénomène. Madagascar se lance comme défi d’éliminer ce fléau d’ici 2030. 

L’émission parodique de la chaîne du président de la République, produite par le Mouvement pour la liberté d’expression (MLE) a retrouvé son animateur vedette qui aurait été contraint de prendre la fuite suite à des menaces.

Les vice-présidents de l’Ordre des journalistes (OJM) dénoncent « l’interférence du gouvernement sur la délivrance des cartes professionnelles ». Ils condamnent la création d’une commission de délivrance par le ministre de la communication, sans concertation et en violation de la loi de 2016 portant code de la communication médiatisée. Le ministre évoque l’existence de « faux journalistes » qui porteraient atteinte à la crédibilité de la profession et seraient des fauteurs de troubles. Il promet de les traquer.

Le président de l’OJM appelle de ses vœux la création d’une convention collective des journalistes mais selon lui ce projet n’est pas envisageable dans le contexte professionnel actuel, marqué par de fortes rivalités internes.

Un couple d’infographistes a été mis aux arrêts qui avaient diffusé via Facebook des propos calomnieux sur le chef de l’Etat, accompagnés de clichés retouchés. Ils feraient également l’objet de nombreuses plaintes pour « dénigrement en ligne ».

EITI : une mission d’évaluation de la performance de Madagascar. Le secrétariat international de l’EITI a effectué une mission d’évaluation de la performance du pays en matière de bonne gouvernance et de transparence des ressources pétrolières, gazières et minières. La Grande île se prépare à se soumettre au processus de validation de sa conformité aux normes EITI. Le rapport d’évaluation sera remis à un cabinet international indépendant qui se chargera de sa validation. Le CA de l’EITI se prononcera au 1er trimestre 2018.

Le ministère de l’environnement procède au comptage des 270 000 rondins de bois de rose déclarés par les exploitants dans la région Sava avant 2011. Cette opération constitue l’une des exigences de la Cites pour permettre à Madagascar de commercialiser ses bois précieux. Une autre exigence a trait à la poursuite judiciaire des auteurs d’infractions. Le feu vert de la Cites une fois accordé, la vente devra être effectuée via un appel d’offres international.

Douze bandits ont pris d’assaut une exploitation aurifère chinoise à Mananjary. S’insurgeant contre un pillage de leurs ressources, les villageois ont laissé faire. Le fleuve local est contaminé et les orpailleurs locaux sont privés de leur gagne-pain. Parmi les assaillants, on note la présence de deux militaires et d’un policier. Ils ont été arrêtés, ainsi que trois autres individus.

Après le démantèlement de trois réseaux en 2016, le trafic de tortues protégées a repris, selon la gendarmerie, qui enquête sur la découverte d’une centaine de bébés tortues Radiata découvertes mortes.

524 guichets fonciers sont opérationnels dans 20 des 22 régions. L’objectif est d’en implanter un dans chacune des 1 600 communes d’ici 2030. Depuis 2015, 124 000 certificats fonciers ont été délivrés. L’État, à travers ses services fonciers, va procéder à l’inventaire de tous les domaines fonciers du pays, publics et privés, afin de préciser le statut de chaque terrain préalablement au lancement de grands projets d’aménagement comme les ZES. Le pouvoir se voit reproché de manière récurrente de céder de manière illicite des terrains à des étrangers. 55 dossiers seraient en cours d’instruction par le Bianco.

« Moramanga - Un Français expulse 3 600 Malagasy de leurs terres », titre La Vérité. Il est accusé d’avoir accaparé de force des parcelles d’une superficie de 500 ha sur la commune d’Anosibe Ifody, au détriment de quelques 3 600 habitants, expulsés sans préavis.

Une déclaration de la Conférence Afrique Francophone sur l'accaparement des terres. Chefs religieux de toutes confessions, chefs coutumiers et acteurs de la société civile ont organisé une conférence régionale Afrique francophone à Abidjan sur le thème « Accaparement des terres en Afrique francophone : identifier et promouvoir les solutions endogènes pour s’en sortir ». Pour les participants, l’accaparement des terres est un phénomène grave qui interpelle toute conscience. La Conférence se déclare solidaire des communautés touchées par cette menace, ainsi que des militants des droits fonciers persécutés.

La loi sur les Zones économiques spéciales (ZES) adoptée par l’Assemblée nationale. Trois ZES sont déjà lancées Le ministre des projets présidentiels a fait valoir les avantages que la Grande île pourrait retirer de ces créations susceptibles d’attirer les investisseurs étrangers, comme l’attestent plusieurs réalisations réussies en Afrique. Le ministre précise que la création de ZES n’implique pas la vente de terrains à des étrangers. Le Collectif Tany a adressé une mise en garde aux sénateurs qui n’en ont pas tenu compte : le texte a été adopté par 42 des 44 présents, sans amendement.

Les feux ont détruit 270 000 hectares depuis le début de l’année, selon le ministère de l’environnement. Le phénomène s’est intensifié depuis début octobre. Les causes sont multiples et variables selon les régions : « tavy », feux de pâturages, exploitations minières sauvages, défrichement par des migrants. Les élus ont interpelé la ministre de l’environnement et des forêts.

La Banque mondiale a accordé une subvention de 45 millions de dollars pour renforcer la stabilité des finances publiques, améliorer le climat des affaires et favoriser le développement des investissements, notamment dans les services sociaux et la lutte contre la pauvreté. Cette subvention budgétaire est la 4e depuis le retour à l’ordre constitutionnel.

Dans sa dernière note de conjoncture économique, la Banque mondiale présente un bilan favorable de la situation et des perspectives encourageantes pour la Grande île. La Gazette écrit : « depuis la Transition, c’est la première fois qu’un rapport de la Banque mondiale se montre positif à l’endroit de Madagascar ». Le quotidien juge cependant que ce rapport vole au secours d’un régime impopulaire. Il serait en profond décalage avec le vécu des populations qui ne cessent de s’appauvrir et passerait sous silence des sujets majeurs de préoccupation, comme l’insécurité.

« Madagascar est le seul pays qui s’appauvrit depuis soixante ans sans avoir connu la guerre », titre Le Monde Afrique. Des chercheurs de l’IRD mettent en avant le rôle prédateur des élites, la faiblesse de la société civile et le tabou de la violence pour expliquer la trajectoire singulière de la Grande île. Les élections de 2013, qui ont porté Hery Rajaonarimampianina au pouvoir, n’ont rien changé à « la donne structurelle de l’équation malgache. Le déclenchement d’une nouvelle crise peut intervenir à tout moment », écrivent-ils.

Plus de 1 200 communautés de base issues de 13 régions s’engagent en faveur d’une gestion durable des ressources naturelles avec l’appui du ministère de l’environnement et du WWF. Elles ont conclu des contrats de gestion communautaire de leurs ressources avec l’administration, à travers des processus de transfert de gestion.

L’Allemagne entend contribuer aux efforts de Madagascar pour lutter contre les effets du changement climatique. Des accords bilatéraux de coopération technique ont été signés pour un montant de 65 millions d’euros.

Madagascar a gravi cinq échelons au classement « Doing business », en 162e position sur 190 pays. « Le travail est bien amorcé mais nécessite plus d’efforts pour mener efficacement des réformes importantes », juge le représentant la Société financière internationale (SFI).

Le projet de loi de finances 2018 consacre une forte diminution des subventions accordées aux entreprises publiques, suivant en cela les conditionnalités posées par le FMI. La Jirama et Air Madagascar devront pouvoir se passer progressivement de transferts du budget de l’Etat.

La monnaie nationale poursuit sa forte dépréciation. Le mouvement, amorcé en août, s’amplifie, faisant peser la menace d’une forte inflation. Les causes avancées par le pouvoir sont contestées par des économistes.

L’insécurité alimentaire menace à nouveau le Grand Sud. Les populations deviennent de plus en plus vulnérables à chaque choc. La situation pourrait encore s’aggraver d’ici mars 2018 en raison des mauvaises récoltes, de la sécheresse et de la prolongation de la période de soudure.

Le prix des PPN connaît une forte hausse. Les cours du riz malgache flambent sur tout le territoire. Les consommateurs se tournent vers le riz d’importation, dont les prix sont plus abordables. Madagascar aura importé au moins 400 000 tonnes de riz cette année, contre 250 000 pour une année normale. Avec ses 40 millions d’hectares de terres arables et sa population à 80 % paysanne, Madagascar devrait être un géant mondial de l’agriculture mais ne peut malheureusement prétendre à ce titre, du fait d’une sous-valorisation de ses ressources. « L’agriculture malgache n’a cessé de régresser ces quatre dernières années », a déclaré récemment le chef de l’Etat.

Recensement de la population : les opérations de cartographie ayant pris du retard, le dénombrement est reporté à 2018. Un retard imputable aux difficultés d’accès à certaines zones, aux conditions météo et à l’insécurité.

Madagascar régresse de deux places dans le classement de l’Union internationale des télécommunications qui mesure le développement des TIC dans 176 pays. La Grande île passe de la 167e à la 169e place.

Une société textile de zone franche licencie 108 personnes sans préavis. L’employeur met en avant la chute de la demande. D’autres sources évoquent l’incidence d’un programme de robotisation de la société.

Près de 72 % des constructions dans les villes à Madagascar, surtout dans la capitale, sont des bidonvilles », selon un rapport des Nations unies de 2016. Un phénomène qui peut représenter un grand danger, alerte le directeur général de l’aménagement du territoire. « Madagascar est engagé dans la phase de transition urbaine. (…) La population résidant en ville doublera d’ici à 10 à 15 ans. On comptera plus de 7 millions d’habitants à Antananarivo et ses périphéries en 2032 »

« La plupart des importations sont des importations frauduleuses qui, au bout du compte, devancent largement les produits malgaches en termes de compétitivité », avance le représentant de la Friedrich-Ebert-Stiftung (FES). Les produits locaux n’ont plus leur place sur les marchés. La FES pointe du doigt la corruption qui permet à certaines entreprises d’inonder le marché en toute impunité, voire avec la protection de hauts responsables de l’administration.

Le scandale Paradise Papers concerne aussi Madagascar. Douze noms dont cinq Malgaches sont cités sur le site de l’International consortium of investigative journalists (ICIJ).

 

SOMMAIRE

POLITIQUE

  • Conjoncture politique
  • L'épidémie de peste urbaine et sa gestion par le pouvoir
  • Projet de révision de la Constitution, questions électorales
  • Mise en œuvre de la réconciliation nationale
  • Diplomatie

DROITS HUMAINS - GOUVERNANCE

  • Insécurité, dahalo, vindicte populaire, enlèvements
  • Justice, gouvernance
  • Droits des femmes, traite
  • Migrations
  • Education, droits des enfants
  • Liberté d'expression, médias

ÉCONOMIE - SOCIAL

  • Bois de rose, exploitations minières, trafics, foncier, environnement
  • Coopération, Banque mondiale
  • Divers

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23 novembre 2017

ARTICLES REMARQUES - NOVEMBRE 2017

<>  24 11 17 - Déclaration de la Conférence Afrique Francophone sur l'accaparement des terres
Chefs religieux de toutes confessions, chefs coutumiers et acteurs de la société civile ont organisé une conférence régionale Afrique francophone à Abidjan sur le thème « Accaparement des terres en Afrique francophone : identifier et promouvoir les solutions endogènes pour s’en sortir ». Pour les participants, l’accaparement des terres est un phénomène grave qui interpelle toute conscience. Les crises alimentaire, énergétique et financière des années 2000 ont accéléré l'afflux massif des investissements de capitaux dans les biens fonciers, considéré comme actif financier et marchandise, provoquant une grande vague sans précédent d'accaparement des terres en Afrique. Cet accaparement est dissimulé sous le couvert des expressions de « croissance économique », « développement », « sécurité alimentaire ». En réalité c’est une voie ouverte aux compagnies ou institutions locales, nationales, internationales qui se servent des autorités coutumières, religieuses, militaires, politiques et les élites politico-administratives des nations africaines pour perpétuer les modèles économiques orientés vers l'accaparement des terres, des eaux et des ressources naturelles africaines. L’eau, les semences et notamment la terre ne sont pas et ne devraient pas être une marchandise. La notion de « mise en valeur de la terre » doit être fondamentalement revue pour intégrer les dimensions environnementales, traditionnelles, spirituelles et sociales. La Conférence se déclare solidaire des communautés touchées par cette menace, ainsi que les militants des droits fonciers qui sont constamment persécutés. Elle condamne la criminalisation, les arrestations, les emprisonnements, la persécution et les assassinats des victimes d’accaparement des terres, des militants et des défenseurs des droits fonciers.

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  17 11 17 - Madagascar - Proposition de résolution commune du Parlement européen en date du 15/11/17
Proposition relative à la situation à Madagascar émanant de plusieurs groupes parlementaires et destinée à être remise à la vice-présidente de la Commission/haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères, à la Commission et au Conseil de l’UE, au Conseil des ministres ACP-UE, au gouvernement malgache, au Secrétaire général des Nations unies, à la SADC et à la Commission de l'Union africaine.


17 11 17 - Libération - Madagascar - églises, mosquées... Dieu est partout
"Qu'est-ce qu'ils ont tous à vouloir être barbus ?" se demande le lieutenant-colonel de gendarmerie Armandin Ralaiko, dans un sourire moqueur. Le gradé malgache s'inquiète d'une petite secte naissante, les "Hébreux", dont les fidèles nichent sous les faubourgs du nord d'Antananarivo,.


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  17 11 17 - Le Monde Afrique - Madagascar est le seul pays qui s'appauvrit depuis 60 ans sans avoir connu la guerre
Des chercheurs de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) mettent en avant le rôle prédateur des élites, la faiblesse de la société civile et le tabou de la violence pour expliquer la trajectoire singulière de la grande île de l’océan Indien.  Mireille Razafindrakoto, François Roubaud et Jean-Michel Wachsberger, tous trois rattachés au centre de recherche Développement, institutions et mondialisation (DIAL), ont tenté de comprendre l’« énigme » malgache. Madagascar est en effet le pays n’ayant subi aucun conflit majeur à s’être appauvri depuis son indépendance, en 1960. Dans leur ouvrage L’Enigme et le paradoxe. Economie politique de Madagascar (IRD Editions, 280 p., 32 euros), les trois chercheurs livrent quelques pistes de compréhension. Une certitude ressort : les élections de 2013, qui ont porté Hery Rajaonarimampianina au pouvoir, n’ont rien changé à « la donne structurelle de l’équation malgache. Le déclenchement d’une nouvelle crise peut intervenir à tout moment »

- 15 11 17 - Collectif Tany - ZES : fixer des balises pour garantir l'intérêt de la nation et des communautés impactées
Mise en garde du collectif Tany à l’adresse des sénateurs
. « La mise en place de ces zones spéciales censées apporter le développement ne doit pas détruire la vie et les moyens d’existence actuels des communautés locales. (…) Les familles composant les communautés des zones où vont être installées les ZES ne doivent pas être prises au dépourvu ni expropriées/expulsées comme des « vauriens » et des sans-droits : leur consentement libre, informé, préalable, devrait être obtenu. (…) Le montant des prix d’achat ou des indemnisations devrait être suffisamment élevé pour qu’ils permettent aux propriétaires de disposer de biens et de sources de revenus équivalents à ceux qu’ils avaient avant l’achat ou avant l’expropriation. (…) La loi sur les ZES doit comporter des clauses et des indicateurs qui assurent que chaque ZES mise en place contribuera véritablement au développement. (…) Le Collectif soutient fermement la mise en place de procédures de suivi et d’évaluation permanentes et de sanction éventuelle des ZES »


09 11 17 - La société civile s'inquiète de la vulnérabilité des activistes
A Madagascar, les organisations de la société civile unissent leurs forces pour le respect des droits humains et organisent un séminaire de trois jours sur ce thème. Selon elles, le pays a encore des progrès à faire en la matière, notamment concernant l'accès à la terre, le droit à un travail décent, mais aussi la protection des militants écologistes.

09 11 17  - Le Monde Afrique - Comment les leçons tirées d'Ebola aident à lutter contre la peste à Madagascar

L'épidémie qui a touché le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée de 2014 à 2016 a permis de décrypter certains échecs des interventions d'urgence. A Madagascar, des anthropologues sont mobilisés pour combattre la transmission de la bactérie.
L’Etat malgache a confirmé le ralentissement de l’épidémie. La maladie a provoqué 131 décès, selon le dernier bilan. Les écoles ont enfin pu rouvrir, alors que l’épidémie flambait depuis le mois d’août. Alors que l’épidémie faiblit, et avant que la prochaine se présente, les anthropologues ont toujours un rôle à jouer. Ils doivent pouvoir étudier les savoirs des différents groupes sociaux sur la maladie, les représentations sociales, les déterminants structurels de l’exposition au risque, le rôle des institutions telles que l’école et la religion. Ces recherches permettent de préparer la réponse face à de nouvelles crises, alors que les changements globaux laissent présumer une diversification des agents infectieux entraînant l’augmentation de la fréquence des épidémies.
 

<>  08 11 17 - Midi - Paupérisation de la population - Mgr Odon Razanakolona dénonce la corruption au sommet de l'Etat
L’archevêque Odon Razanakolona fait porter l’échec du processus de développement aux élites, aux hommes politiques, aux bailleurs de fonds et à la société civile
. Il pointe la marginalisation de la population dans la lutte contre la pauvreté. « La société malgache est malade et l’argent est érigé en Dieu par un grand nombre du sommet de la pyramide à la base », déplore-t-il dans un discours prononcé à l’ouverture d’un colloque à l’université catholique de Madagascar. Le chef de l’Eglise catholique ne comprend pas que l’on assiste impuissants à un tel « délitement de la société » et à une telle « déliquescence économique et étatique », alors que le pays possède un énorme potentiel de ressources tant matérielles qu’intellectuelles. L’impunité des acteurs politiques est pointée du doigt, ainsi que leur manque de vision du développement. Les relations avec les bailleurs de fonds restent marquées par l’esprit de dépendance et l’assistanat. La société civile se voit reprochée une trop grande dépendance vis-à-vis des bailleurs de fonds, dont dépendent en général leur financement. Elle ne parvient pas à jouer son rôle de médiateur, de régulateur et d’interpellation, devenant trop souvent des alliés objectifs du pouvoir ou des bailleurs de fonds.

Voir aussi L'Express :

Conjoncture - L'archevêque Odon Razanakolona tire dans le tas

Cash. Sans équivoque hier, monseigneur Odon Raza­na­kolona, archevêque d'Anta­nanarivo, a placé dos à dos les élites, les politiciens, les bailleurs de fonds et même la société civile, dans l'échec...

- 08 11 17 - SeFaFi - Communiqué - Election des chefs de Forontany : Appliquer les textes
Le SeFaFi estime que la modification du statut des fokontany pour en faire des Collectivités territoriales décentralisées (CTD) ne nécessite par une réforme constitutionnelle comme l’a laissé entendre le pouvoir pour justifier son projet de référendum. « En dépit de toutes les allégations contraires, (…) il n’est nul besoin de modifier la Constitution. Il est tout à fait possible et conforme à la législation de faire élire les chefs de fokontany par les citoyens concernés », écrit l’Observatoire, qui juge que le projet de transformer les fokontany en CTD n’est pas fondé : « En réalité, et jusqu’à présent, les communes sont les seules CTD qui fonctionnent, tant bien que mal, et à différents degrés. Mais elles sont totalement démunies financièrement et leur mise en place effective ne cesse d’être sabotée par le pouvoir central (même lorsque les couleurs sous lesquelles les maires se sont fait élire sont celles de ce même pouvoir central). Il est donc inconcevable que les quelques 18.000 fokontany de la Grande Île puissent accéder au statut de CTD, alors même que les quelques 1.700 communes ne sont toujours que des CTD nominales. Outre ces impossibilités au niveau des capacités humaines, financières et institutionnelles, il faut surtout en appeler au bon sens et au réalisme : dans les grandes villes, et notamment dans la commune d’Antananarivo qui compte 192 fokontany, est-il seulement concevable que chaque fokontany soit érigé en CTD à part entière ? ». Selon le SeFaFi, il suffit de prévoir, dans le cadre des textes en vigueur, que les chefs fokontany soient élus. Une réforme qui devrait intervenir avant l’ouverture du cycle électoral de 2018.

 

 

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 <> Articles particulièrement signalés - <>doc  Documents à valeur permanente

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31 octobre 2017

REVUE DE PRESSE - OCTOBRE 2017

REVUE DE PRESSE - OCTOBRE 2017
Une épidémie de peste d’une exceptionnelle gravité a frappé près de la moitié des districts de la Grande île, touchant tout particulièrement la capitale et la ville de Toamasina. Dans la grande majorité des cas, il s’agit de peste pulmonaire, particulièrement...
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JUSTICE ET DROITS DE L'HOMME à MADAGASCAR
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