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JUSTICE ET DROITS DE L'HOMME à MADAGASCAR

27 avril 2020

ARTICLES REMARQUES - AVRIL 2020

27 04 20 - Tribune - Edito - Chroniques de Ragidro - RaObelix sy RasoArtemisia
"Alors que les infrastructures de santé des pays les plus développés ont été mises en échec et submergées par le développement de la pandémie mondiale de Covid-19, l’Afrique, avec son apparente fragilité, semble jusqu’à présent moins touchée. Il y a là sujet à interrogation. Il y a dix jours de cela, en réunion de CA avec mes amis africains, évoquant ce que j’appelais une anomalie, je me suis vu voué aux gémonies. Dix jours après, ils devaient eux-mêmes reconnaître leur perplexité prudente"

- 24 04 20 - The conversation - Organisations internationales - Le spectre d'une hégémonie chinoise se concrétise
La Chine semble en position de force pour imposer ses vues au sein des principales organisations internationales. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) – deux instances dont l’absence de neutralité a accéléré la plus gigantesque pandémie du XXIe siècle – se trouvent déjà sous son influence. L’OACI, et trois autres agences de l’ONU sur quinze au total – l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), et l’Union internationale des télécommunications (UIT) – ont à leur tête des ressortissants chinois, soit trois de plus que n’importe quel autre pays, et sept Chinois y occupent des postes de directeurs généraux adjoints, un chiffre également record. Enfin, début avril, la RPC a intégré un important groupe consultatif du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU constitué de seulement cinq pays. La Chine – dont il convient de rappeler qu’elle se trouve également à l’initiative de nombreuses organisations multilatérales géographiques ou sectorielles où elle pèse de tout son poids pour dupliquer le système international – se montre particulièrement offensive à l’ONU, se concentrant en priorité sur les domaines qui possèdent à ses yeux une importance stratégique.

- 22 04 20 - Le Monde - Le lancement d'un "remède" à l'artemisia contre le Covid-19 suscite la polémique
La nouvelle a fait le tour du monde. Dimanche 20 avril au soir, le président malgache Andry Rajoelina a annoncé que Madagascar était en possession d’un remède « vita malagasy » (made in Madagascar) aux vertus préventives et curatives contre le coronavirus. Le Covid-Organics, nom donné à ce traitement, est une tisane à base de feuilles séchées d’artemisia, produit par l’Institut malgache de recherche appliquée (IMRA).
Andry Rajoelina a par ailleurs décrété un déconfinement partiel de la Grande Ile, effectif depuis mercredi et le prolongement de la situation d’état d’urgence sanitaire alors que le pays compte à ce jour 124 cas de contamination et aucun décès. Dans ce contexte d’assouplissement très contrôlé, les enfants du primaire au secondaire auraient l’obligation de consommer cette tisane, a encore précisé le chef de l’Etat.

Voir aussi :
http://www.rfi.fr/fr/afrique/20200421-madagascar-tisan-sirop-contre-covid-coronavirus
http://www.rfi.fr/fr/science/20200421-personne-na-d%C3%A9l%C3%A9ments-prouvant-lefficacit%C3%A9-lartemisia-contre-le-covid-19-0

- 22 04 20 - Craad-OI et Collectif Tany - Enième entorse à la suspension des activités de communication de Base Toliara
Le Craad-OI et le Collectif Tany s’insurgent contre une nouvelle entorse à la suspension des activités de communication de « Base Toliara »
décidée par le conseil des ministres le 6 novembre 2019. Une grande campagne de communication autour de l’octroi de dons divers d’une valeur importante par le projet « Base Toliara » à l’endroit du Centre de commandement opérationnel (CCO) Covid-19 de Toliara a fait le tour des réseaux sociaux et des médias malgré cette interdiction. Les deux organisations appellent les parties prenantes à la vigilance et à la plus grande prudence pour s’assurer que ces contributions largement médiatisées n’occultent des tentatives d’influence et que la crise sanitaire ne serve pas de prétexte pour contourner les décisions étatiques.

- 15 04 20 - Blog Médiapart - Aux dirigeants du continent africain : Face au Covid-19, il est temps d'agir__
Un large collectif d'intellectuels de différents pays d'Afrique et du monde entier interpellent les dirigeants du continent africain face à la pandémie
, déplorant « les logiques de profit et de monopolisation du pouvoir ». Ils appellent à « repenser la santé comme un bien public essentiel », à « saisir ce moment de crise comme une opportunité afin de revoir les politiques publiques » pour la protection des populations. Par ailleurs, ils appellent à ne pas singer les pratiques des pays du Nord notamment celle du confinement qui ne peut être respecté que par une minorité aisée, et qui est une mesure brutale pour la majorité et impossible à mettre en œuvre. Des solutions endogènes doivent être prises au regard de la gestion de crises sanitaires survenues sur le continent. Il faut agir en fonction des besoins des populations africaines et selon les priorités africaines.

 

- 15 04 20 - Centre d'études stratégiques de l'Afrique - Cartographie des facteurs de risque de propagation du Covid-19 en Afrique
Au regard de neuf facteurs de risque de propagation du Covid-19 en Afrique
(contacts internationaux ; système de santé publique ; densité des zones urbaines ; population totale dans les zones urbaines ; âge de la population ; transparence du gouvernement ; liberté de la presse ; ampleur des conflits ; déplacement de populations), Madagascar se situe dans la tranche médiane en matière de vulnérabilité avec un score de 23 sur 45. Des efforts devraient être particulièrement fournis en matière de transparence du gouvernement afin de susciter et renforcer la confiance, la solidarité dans les actions entreprises par le gouvernement. Six autres facteurs risques ne sont pas en reste : système de santé publique (capacité en matière de dépistage ; protection du personnel soignant) ; densité des zones urbaines ; population totale dans les zones urbaines ; âge de la population ; liberté de la presse (une presse libre est le meilleur système d'alerte précoce, médias indépendants jouant un rôle important dans l'information du public).

<> 14 04 20 - Amnesty International - Rétrospective 2019 Madagascar
Amnesty International a publié son rapport annuel sur la situation des droits humains à Madagascar.  L'organisation rappelle en introduction qu’au mois de novembre le bilan de la Grande île a été examiné pour la troisième fois dans le cadre de l’Examen périodique universel de l’ONU. Le pays a reçu 203 recommandations, sur les questions notamment de la torture et des conditions dégradantes en détention, de la dépénalisation de l’avortement et de la protection des défenseur·e·s des droits humains. Il en a accepté 163, a décidé d’en soumettre 29 à une étude plus approfondie et en a rejeté 11. Le rapport traite successivement des droits économiques, sociaux et culturels, de la détention, de la police et de forces de sécurité, de la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique et des droits sexuels et reproductifs.

<>  09 04 20 - Amnesty International - Une journaliste se retrouve en détention préventive alors que les autorités continuent d'intimider la profession
Les autorités doivent libérer immédiatement et sans condition une journaliste incarcérée après avoir été accusée d'avoir critiqué le président pour sa gestion de la riposte au Covid-19. Arphine Helisoa, directrice de publication du journal "Ny Valosoa" a été envoyée en détention préventive à la prison d'Antanimora, le 4 avril. Elle est accusée de diffusion de fausses nouvelles et d'incitation à la haine envers le président Andry Rajoelina, après une publication sur la version en ligne de "Ny Valosoa", un journal proche de l'opposition. La publication en cause qui a été partagée le 2 avril critiquait la réponse du gouvernement malgache à la pandémie mondiale de Covid-19. Ainsi, le gouvernement aurait mal géré la crise – l’article fait référence notamment à la décision d'autoriser l'ouverture des marchés sans pour autant mettre en œuvre des mesures de protection tout en ayant recours à un usage excessif de la force pour disperser les personnes encore présentes dans la rue. Elle qualifie également le président « d’assassin » car il n’aurait pas mis en en œuvre des mesures pertinentes et adaptées au contexte malgache, ce qui pourrait selon elle entraîner la mort de nombreux Malgaches.

La version imprimée du journal, à l’instar de tous les autres journaux du pays a été publiée pour la dernière fois le 21 mars au début du confinement. Toutefois, la version en ligne et une page Facebook sont toujours disponibles. Selon son avocat, cette arrestation est une manœuvre politique qui la vise personnellement car elle est la directrice de publication d'un journal d'opposition.

Depuis 2016, le code de la cybercriminalité ne prévoit plus de peines de prison pour la diffamation et les insultes en ligne. Par conséquent, les journalistes ne peuvent plus être condamnés à des peines d’emprisonnement pour des infractions liées à la diffamation ou aux insultes. Bien que Gérard Rakotonirina, président de l'Association des journalistes de Madagascar confirme qu'Arphine Helisoa est une journaliste professionnelle accréditée, les autorités refusent de la reconnaître comme telle, ce qui leur permet de la détenir en s’appuyant sur des lois abusives qui prévoient des peines de prison pour les non-journalistes accusés d'incitation à la haine contre le gouvernement. Gérard Rakotonirina a qualifié la situation de sa cliente de détention arbitraire qui viole la liberté de la presse et constitue une entrave au travail des journalistes.

En raison de la pandémie de Covid-19, Arphine Helisoa ne sait pas quand son procès aura lieu, ce qui signifie qu'elle pourrait passer de longs mois dans des conditions mettant sa vie en danger.

- 04 04 20 - Covid-19 - Déclaration de la PFNOSCM / VOIFIRAISANA
La Plateforme de la société civile Pfnoscm / Voifiraisana pointe du doigt la réaction tardive des autorités
. - « Il est clair et prouvé par les causes des différentes contaminations identifiées jusqu’ici que le retard dans la prise de décision politique sur la fermeture des aéroports et des points d’accès à Madagascar ainsi que la non-systématisation des mises en quarantaine en permettant à certains passagers de rester chez soi, une mesure incontrôlable et qui expose les voisinages à des risques réels, sont les principales causes de la crise sanitaire que Madagascar connaît actuellement

- 03 04 20 - Le Monde - En Afrique le coronavirus met en danger les élites dirigeantes
Le Covid-19 n’épargne pas la classe dirigeante africaine, globalisée et voyageuse, clientèle dépensière dans les prestigieux hôpitaux d’Europe, d’Asie, de Suisse, d’Arabie saoudite ou d’Israël. Ils sont même les premiers touchés. Bloqués chez eux par les suspensions des vols suivies des fermetures de frontières et des mesures de confinement, les voilà soudain confrontés aux conséquences concrètes de leurs politiques sur un continent qui se contente de seulement 1 % des dépenses mondiales de santé, et se débat avec deux docteurs pour 10 000 habitants.Les hôpitaux publics d’Afrique ne disposent en moyenne que de 1,8 lit pour 1 000 personnes. Les conditions de prise en charge dans ces établissements sont régulièrement dénoncées. Des régimes autoritaires pourraient se révéler « incapables de démontrer un minimum de prise face aux chocs sanitaires et économiques [et] pourraient être fortement contestés », écrivent des diplomates du Centre d’analyse, de prévision et de stratégie (CAPS) du ministère français des affaires étrangères. « Plusieurs Etats fragiles vont se trouver encore davantage contestés, et incapables d’assumer leurs responsabilités régaliennes et westphaliennes », se risquent à prédire ces analystes français. Dans une autre étude consacrée à l’Afrique, le CAPS évoque un « virus politique » et n’exclut pas que « cette crise pourrait être le dernier étage du procès populaire contre l’Etat. » Plus que le patient zéro, c’est le « mort zéro » présidentiel et une propagation massive du Covid-19 déclencheur d’incertaines révoltes qui créent la panique dans certains cénacles de pouvoir.

<>  03 04 20 - Amnesty International - Les autorités doivent réduire la population carcérale pour lutter contre le Covid-19
Dans le contexte de la pandémie de Covid-19 et vu la forte surpopulation carcérale, Amnesty exhorte le gouvernement à envisager d'urgence des mesures visant à désengorger ses prisons en libérant certains groupes de détenu-e-s – en particulier les détenu-e-s en attente de jugement et ceux qui pourraient présenter un risque accru de contracter le virus, notamment les prisonniers âgés et ceux qui présentent des problèmes de santé sous-jacents.
Les mesures que les autorités ont annoncées pour empêcher la propagation du Covid-19 dans les prisons, notamment leur désinfection et la vérification régulière de la température des détenu-e-s et du personnel pénitentiaire ne suffiront pas à protéger les détenu-e-s contre la pandémie en raison de la forte surpopulation. En effet, comme indiqué dans notre rapport 2018, les prisons de Madagascar sont déjà fortement surpeuplées, certaines pouvant accueillir jusqu'à dix fois leur capacité. En juin 2019, la population carcérale avait atteint 28 000 personnes, quasiment trois fois plus que la capacité des prisons du pays.  Les détenu-e-s en attente de jugement et les condamné-e-s sont entassé-e-s dans de grandes cellules insalubres et n’ont souvent pas assez de place pour dormir correctement. Ces conditions de détention suscitent de sérieuses préoccupations pour la santé des détenu-e-s dans l’éventualité où le virus Covid-19 ferait son entrée dans les cours des prisons car les détenu-e-s ne pourraient pas s’en protéger. En outre, de nombreux détenu-e-s sont déjà en mauvaise santé. Ils courent donc un risque accru de tomber malades en raison du manque d'accès à une nourriture et à des soins de santé de qualité pendant leur détention
Le gouvernement doit immédiatement envisager des mesures pour désengorger les prisons du pays tout en veillant à ce que les détenu-e-s non libéré-e-s aient accès à des soins de santé appropriés, puissent maintenir le contact avec leurs familles et le monde extérieur et puissent vivre dans des conditions d'hygiène adéquates. En particulier, les autorités malgaches doivent mettre en œuvre les mesures recommandées par le Sous-comité des Nations unies pour la prévention de la torture (SPT) sur la manière de protéger les détenu-e-s contre le Covid-19. Il s’agit entre autres de programmes de libération anticipée, provisoire ou temporaire des délinquants qui présentent peu de risques, des détenu-e-s en attente de jugement ou qui ont presque fini de purger leur peine. Il convient de tenir pleinement compte des circonstances individuelles et des risques que courent les groupes de prisonniers vulnérables tels que les prisonniers âgés ou ceux qui souffrent de graves problèmes médicaux, y compris ceux dont le système immunitaire est affaibli.


<> 01 04 20 - Amnesty International - Opinion - Victime des lois discriminatoires, Domoina craint pour sa vie en prison
Le 10 mars, Domoina, une jeune femme de 33 ans, a été placée en détention provisoire sur des accusations de « corruption de mineurs » à la prison d’Antanimora. Elle a été arrêtée parce que soupçonnée d’avoir eu des relations sexuelles avec sa petite amie Fyh, âgée de 19 ans. L’arrestation s’est produite après que la mère de Fyh l’a dénoncée à la police. En effet, le Code pénal malgache sanctionne sévèrement « quiconque aura commis un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe mineur de moins de 21 ans ». Elle doit être libérée de prison immédiatement et sans condition. Son accusation repose sur une législation qui est discriminatoire. Pour les activistes LGBT et leurs alliés, c'est la loi qu'il faut modifier. Johnatan Randrianary, responsable LGBT au sein de l'association Droits Humains Madagascar, précise que pour les personnes hétérosexuels la loi stipule que la majorité sexuelle est à 14 ans. Le procès de Ken était prévu le 10 avril mais il est reporté pour une durée indéterminée en raison du confinement mis en place pour lutter contre le Covid-19. Domoina craint de devenir une statistique de plus dans la pandémie. Et c’est compréhensible. Si le gouvernement ne protège pas ses détenus, les prisons de Madagascar pourraient facilement devenir le point chaud de la transmission du virus. Domoina est privée de tout contact avec son avocat et ses proches et elle subit de terribles conditions de détention.

<>  01 04 20 - SeFaFi - Le Covid-19 révalateur de l'injustice sociale
Une semaine après la confirmation officielle de la présence du coronavirus (Covid-19) à Madagascar le 20 mars, les pouvoirs publics s’efforcent d’en bloquer la propagation. Le Président de la République a décrété l’état d’urgence à partir du 23 mars, ainsi que le confinement total à Antananarivo et à Toamasina. Le 24 mars, il a annoncé un plan d’urgence sociale comportant le paiement d’une allocation de 100.000 Ariary aux personnes affectées par le confinement, le tout pour un montant de 10 milliards d’Ariary, en accord avec les bailleurs de fonds. Pourtant, la réaction d’une partie de la population, notamment dans les centres urbains et leurs périphéries, donne à réfléchir. Car au-delà de la crise sanitaire, dont l’ampleur reste inconnue, se profile une crise sociale et économique majeure qui risque d’affecter gravement le pays pour les prochaines années.

Le système de santé est en première ligne. Chacun en connaît les fragilités, qui risquent de handicaper la lutte contre le Covid-19. Une étude récente de Transparency International–Initiative Madagascar (TI-MG) révèle la persistance de diverses formes de corruption dans le monde médical et hospitalier. Le budget alloué annuellement au secteur de la santé est notoirement insuffisant, et n’arrive qu’à grand peine à soutenir un secteur vacillant et perfusé, qui survit grâce à l’aide des bailleurs de fonds. Le citoyen s’interroge sur la réelle capacité d’accueil des hôpitaux. La population a le droit de savoir ce qui l’attend, ce qui implique une communication régulière et professionnellement mieux informée.

Depuis qu’ont été décrétées les mesures de confinement et l’arrêt des transports en commun, les petites gens s’inquiètent. Travaillant dans l’informel, sur les marchés ou dans les zones franches, ils savent que toute interruption de leurs activités serait suicidaire. Le plan d’urgence sociale annoncé veut répondre à ce problème, mais sa mise en œuvre tient de la quadrature du cercle. La colère des exclus est à craindre. Et si la crise perdure, combien de temps l’État pourra-t-il poursuivre cette politique d’assistanat ?

La crise du coronavirus est devenue un révélateur puissant de la précarité dans laquelle vit la majorité de nos concitoyens. Les couches sociales les plus défavorisées concluent que le virus a été « importé » par les privilégiés. La transparence s’impose donc à tous les niveaux, pour la moindre dépense, et l’origine de l’argent public utilisé pour gérer la crise devra être portée à la connaissance de tous. Les pouvoirs exceptionnels conférés par l’état d’urgence se doivent d’être contrebalancés par la capacité des tenants du pouvoir à fédérer les leaders d’opinions, y compris ceux de l’opposition.

Cette crise donne l’occasion à Madagascar comme à l’humanité entière de reconsidérer ses priorités, en se rappelant que la justice sociale est exigée partout et que les droits sont les mêmes pour tous.

 


 <> Articles particulièrement signalés - <>doc  Documents à valeur permanente
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31 mars 2020

REVUE DE PRESSE - MARS 2020

L'arrivée de cas de Coronavirus importés a relégué au second plan toute l'actualité à compter du 20  mars. L'épidémie n'en est encore à qu'à la phase 1, avec 46 cas confirmés, dont 6 avec des difficultés respiratoires. Les cas sévères se multiplient. La maladie commence à se répandre dans les provinces et les régions. La plupart des cas importés trouvent leur origine dans les derniers vils en provenance de l'Europe avant la fermeture des frontières le 19  mars au soir. Quelques cas "contact" commencent à apparaître. Les mesures de confinement sont particulièrement difficiles à faire appliquer, des catégories se rebellent. Dans un important communiqué, Transparency international initiative Madagascar prône le respect scrupuleux des mesures édictées par les responsables pour lutter contre la pandédie du Coronavirus mais l'organisation met en garde : cette situation ne doit pas faire abstraction des règles de bonne gouvernance, ni faire fi de la transparence, de la redevabilité et de l’intégrité. Elle écrit notamment que "la protection de l’espace civique, du droit à la participation et de la liberté des médias est essentielle en temps de crise. La lutte contre la désinformation doit être une priorité pour tous, mais elle ne doit pas se faire à tort et à travers. Il est primordial que les médias soient en mesure de rendre compte librement de la crise, de présenter au public des faits – même si ceux-ci mettent parfois les détenteurs du pouvoir mal à l’aise."

SOMMAIRE

POLITIQUE

  • Le Covid-19 atteint Madagascar
  •  Affaires nationales
  •  Diplomatie

DROITS HUMAINS - GOUVERNANCE

  • Insécurité, dahalo, justice populaire
  • Justice, prisons
  • Gouvernance
  • Politique migratoire, traite
  • Droits de l'enfant
  • Droits des femmes, LGBT
  • Université, éducation
  • Santé
  • Religion
  • Médias, communication

ÉCONOMIE - SOCIAL

  • Ressources naturelles
  • Environnement, aménagement, litiges fonciers
  • Coopération, bailleurs de fonds
  • Economie

>> Télécharger la revue de presse complète  pdf, 25 pages

>> Absence de synthèse ce mois-ci

>> Voir aussi Facebook : https://www.facebook.com/jumami.madagascar1



28 mars 2020

ARTICLES REMARQUES - MARS 2020

<>  28 03 20 - Actu Orange - TI MG met en garde par rapport aux prises de décisions de l'Etat
Transparency International - Initiative Madagascar (TI-MG) prône le respect scrupuleux des mesures édictées par les responsables pour lutter contre la pandémie du Coronavirus mais cette situation ne doit pas faire abstraction des règles de bonne gouvernance, ni faire fi de la transparence, de la redevabilité et de l’intégrité
. L’organisation écrit notamment : « En ces temps d’incertitude sans précédent, le risque de capture des décisions publiques par des intérêts privés motivés par leur propre profit est omniprésent. Ces risques vont du détournement de financements destinés à la santé, à la conception de plans de sauvetage qui favorisent les industries et les entreprises proches du pouvoir. C’est pourquoi, aujourd’hui et dans les prochains mois, la prise de décision politique doit être aussi ouverte, informée et transparente que possible. (…) Les détenteurs de pouvoir doivent se rappeler que des comptes leur seront demandés une fois la crise passée. (…) La protection de l’espace civique, du droit à la participation et de la liberté des médias est essentielle en temps de crise. La lutte contre la désinformation doit être une priorité pour tous, mais elle ne doit pas se faire à tort et à travers. Il est primordial que les médias soient en mesure de rendre compte librement de la crise, de présenter au public des faits – même si ceux-ci mettent parfois les détenteurs du pouvoir mal à l’aise. »

- 14 03 20 - Le Monde - L'emprisonnement d'une lesbienne rappelle la dure situation des minorités sexuelles
Vague de soutien après l’emprisonnement d’une homosexuelle
. #FreeKen, c'est le hashtag qui fait le tour sur Facebook pour demander la libération d'une jeune femme homosexuelle placée en détention provisoire. Domoina [surnommée Ken], 33 ans, est accusée de « détournement de mineur » et d’acte « impudique ou contre nature avec un individu de son sexe, de moins de 21 ans ». Elle est en couple avec une jeune femme de 19 ans, Fyh. A l’origine de la plainte, la mère de sa compagne. Le code pénal punit d'une peine de deux à cinq ans d'emprisonnement, les relations homosexuelles avec une personne de moins de 21 ans, rappelle RFI. Sur Facebook des centaines de photos de Malgaches font un L avec leurs doigts pour demander la libération de Ken. Les commentaires homophobes sont aussi largement présents. Pour les activistes LGBT et leurs alliés, c'est la loi qu'il faut modifier. Johnatan Randrianary, responsable LGBT au sein de l'association Droits Humains Madagascar, précise que pour les personnes hétérosexuels la loi stipule que la majorité sexuelle est à 14 ans. Johnatan Randrianary constate qu’il y a une prise de conscience collective, même si l'opinion publique est très divisée et que les ONG de défense des droits humains fassent preuve d’une grande prudence sur la question. Le procès de Ken est prévu le 10 avril.

Voir aussi :
https://information.tv5monde.com/video/madagascar-ken-33-ans-est-en-prison-parce-qu-homosexuelle

- 06/03 - Craad-OI & Collectif Tany - Lettre ouverte au Président de la République en faveur de l'audit environnemental de QMM
La nécessité de cet audit des impacts environnementaux et sociaux a été renforcée par des faits nouveaux. De nouveaux témoignages ont été recueillies auprès des villageois qui décrivent comment leurs sources de revenus et leur sécurité alimentaire se sont dégradées à cause des actions de la compagnie minière et de l’inadéquation des solutions aux problèmes qu’elle propose. Un rapport d’investigation de Mongabay a par ailleurs mis en évidence des impacts négatifs de l’interdiction de l’accès aux ressources naturelles essentielles à la vie des communautés locales.  Les ONG rappellent que diverses études ont déjà attesté de la radioactivité et de la pollution des eaux par un taux élevé d’uranium et par les contaminants du plomb dans les lacs et rivières qui sont la principale source d’eau potable et de nourriture des communautés locales. Diverses maladies ont déjà été constatées dans plusieurs localités riveraines.

 


 <> Articles particulièrement signalés - <>doc  Documents à valeur permanente
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29 février 2020

REVUE DE PRESSE - FEVRIER 2020

SYNTHESE FEVRIER 2020

Plus de 200 requêtes en cassation ont été reçues par le Conseil d’Etat suite aux élections municipales du 27 novembre. Les candidats ont jusqu’au 9 avril pour déposer leur dossier. Deux requêtes retiennent l’attention : celle déposée par le candidat du TIM dans la capitale et celle déposée par Roland Ratsiraka à Toamasina.

La période de révision annuelle de la liste électorale s’est achevée sur un bilan très décevant. Le taux de nouvelles inscriptions historiquement faible. Pour le vice-président de la CENI, cette situation est due au manque de sensibilisation et d’implication des citoyens. L’observatoire Safidy a soutenu qu’un taux d’inscription aussi faible était prévisible car aucun changement n’a été apporté aux méthodes de travail et aux moyens mis en œuvre par la CENI pour mener à bien cette opération. Plus d’un million d’électeurs, inscrits dans la liste électorale, sont dotés d’un numéro de carte d’identité nationale identique. La CENI a révélé cette situation lors de la présentation des résultats complets de l’opération de révision de la liste électorale. Elle révèle par ailleurs l’existence de 110 600 doublons. Les corrections vont devoir être effectuées avant clôture officielle de la révision annuelle de la liste, le 15 mai.

Le directeur du Samifin s’est déclaré favorable à une loi sur le financement des partis politiques. A ses yeux, le financement des partis politiques et des élections est devenu le terrain privilégié du blanchiment de capitaux. Des candidats à la présidentielle ont bénéficié de financements de donateurs étrangers et de « bailleurs » dont l’identité reste floue. Certains candidats n’ont pas soumis leur rapport de gestion financière à la commission et n’ont pas été inquiétés.

Les élections sénatoriales seraient reportées à début 2021. Le pouvoir attendra donc la fin du mandat de cinq ans des actuels sénateurs avant de procéder au renouvellement de la Chambre haute dont l’effectif va être, par souci d’économie, réduit à 18 (contre 63 actuellement). 12 sénateurs seront élus par les grands électeurs à raison de deux par province, les 6 autres nommés par le président de la République.

L’élection des chefs fokontany n’a pas encore été décidée et reste incertaine. Selon les textes en vigueur, elles devraient avoir lieu dans les trois mois suivant la prise de fonction des maires, soit d’ici le mois de mai. Aucune élection de chef fokontany n’a eu lieu depuis les communales de 2015.

Neuf gouverneurs de région restent encore à nommer. Les observateurs s’interrogent sur les motifs de cet important retard. La nomination d’une dizaine d’ambassadeurs se fait également attendre. Suite à son appel à candidatures de profils de haut niveau, le pouvoir dispose d’un vivier très conséquent auquel il pourrait être fait appel pour pourvoir ces postes et remplacer nombre de cadres supérieurs de la haute administration.

La réforme et l’informatisation de l’état civil a été décidée en conseil des ministres. L’objectif est de recenser tous les Malgaches et de doter chaque enfant malgache d’un acte de naissance, et tout individu majeur d’une carte d’identité nationale. Un identifiant unique sera attribué à chaque enfant à la naissance et sera utilisé pour tous les actes administratifs au cours de sa vie. La liste électorale sera ainsi sécurisée et les recensements facilités.

La légalité des ordonnances présidentielles prises durant la période précédant l’installation de la nouvelle Assemblée nationale a été contestée par le président du Sénat, chef de file de l’ancien parti présidentiel HVM. La HCC a accordé un sursis de quelques mois au gouvernement pour régulariser la situation en déposant les projets de loi de ratification au cours de la prochaine session du Parlement.

pov 24 02Le ministre des affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, s’est rendu à Madagascar. Le représentant du gouvernement français était très attendu après la récente déclaration d’Emmanuel Macron confirmant son intention de créer une réserve naturelle sur les îles Glorieuses, relevant des îles Eparses, une déclaration restée sans réponse de la part des autorités malgaches. Le ministre s’est limité à déclarer qu’il va y avoir une deuxième réunion de la commission mixte sur le devenir de ces îles et que « le travail va se poursuivre. » Aucune date n’a été annoncée pour cette nouvelle rencontre. Deux conventions ont été signés à l’occasion de cette visite : l’une portant sur une subvention de 14,3 millions d’euros pour un appui au Plan sectoriel de l’éducation, l’autre sur un accord-cadre de partenariat sur l’éducation. La France a également annoncé sa contribution au « Plan émergence Madagascar » Jean-Yves Le Drian a annoncé 240 millions d’euros sur quatre ans, moitié prêt moitié don, pour la mise en œuvre des projets prioritaires de ce plan. Pour Le Monde, il est possible d’imaginer que l’augmentation de l’aide française annoncée serait une contrepartie à une fin de non-recevoir de Paris sur le dossier des îles Eparses. Dans un communiqué le ministre des affaires étrangères a tenu à souligner que « ce soutien n’entrave nullement et n’influe pas le processus de discussion en cours avec la France au sujet des Iles malgaches de l’océan Indien » Madagascar a sollicité le soutien de l’UA sur ce dossier. La France a annoncé qu’elle cesse les forages au large des îles Eparses revendiquées par Madagascar.

Lors du 33è sommet de l’UA à Addis-Abeba, Andry Rajoelina s’est vu attribuer le titre de « champion pour le combat contre la malnutrition » pour les actions entreprises dans le sud de Madagascar contre ce fléau, en matière notamment d’accès à l’eau potable et de fabrication de compléments alimentaires. Au même moment, la presse annonçait que la famine menace de nouveau dans trois districts du Grand Sud. Le chef de l’Etat, qui s’est rendu par la suite dans cette région, a dénoncé le détournement des aides internationales et promis des poursuites à l’encontre de leurs auteurs.

Dans un important communiqué, La Plateforme des organisations de la société civile revendique « une politique sécuritaire efficace respectant les droits de l’homme. » Malgré la volonté du pouvoir de combattre l’insécurité urbaine et rurale, le fléau hante les esprits et les enfants et les adolescents sont particulièrement touchés. Un sentiment d’insécurité accentué par le comportement des forces de l’ordre, l’insubordination hiérarchique qui règne en leur sein, favorisée par le népotisme et la corruption. La justice est profanée et devient source de frustration et de contestation de l’ordre établi. Pour la Plateforme, le problème de sécurité ne peut être résolu par la violence, même si celle-ci prend une forme légale. Il sera difficile d’éradiquer l’insécurité sans une approche intégrant la sécurité humaine.

Pour faire face l’insécurité dans la capitale, l’Organe mixte de conception (OMC) a décidé de collaborer avec les civils à travers la mise en place des comités de vigilance. 3 000 volontaires armés d’armes blanches et de protections seront répartis dans tous les fokontany.

En visite à Amboasary Sud, le premier ministre a dénoncé le tribalisme, en référence à des menaces d’affrontement entre Bara et Antandroy au mois d’octobre. Les associations régionales de natifs sont devenues de puissants lobbies qui entretiennent des rapports clientélistes avec les populations et imposent des quotas dans les nominations aux hauts emplois de l’Etat.

Plusieurs cas de vindicte populaire ont encore été signalés. Plus de 500 personnes s'en sont prises au commissariat d'Ambilobe pour exiger que la police leur livre un homme soupçonné d'avoir tué une femme enceintedont le corps a été retrouvé démembré et éventré. Dans cette dernière affaire, la CNIDH s’est félicitée de l’attitude du secrétariat d’Etat à la gendarmerie, qui aurait fait la démonstration qu’il est possible de gérer des velléités de vindicte populaire autrement que par la simple répression. Pour le vice-président du Haut conseil pour la défense de la démocratie et de l’Etat de droit (HCDDED), « la population a besoin de connaître la loi pour éviter les vindictes populaires. »  Il annonce que le Haut-commissariat des Nations unies pour les droits de l’homme apportera son concours pour des campagnes de sensibilisation de la population sur le respect de l’Etat de droit, de la démocratie et de la bonne gouvernance. Le HCDDED souhaite développer une collaboration avec des partenaires internationaux impliqués dans la défense des droits humains.

Magistrats et justiciables vont pouvoir bénéficier d’une plateforme e-learning ont annoncé les responsables de l’ENMG de retour d’une mission à l’Ecole nationale la magistrature de Bordeaux. L’AFD apporte son appui au projet.

Le bâtonnier du barreau de Madagascar révèle que pour survivre les avocats n'ont d'autres choix que de pratiquer la corruption en s'associant avec des magistrats.

pov 12 02 20La HCC a entériné la démission d’office des deux députés en détention préventive, Hasimpirenena Rasolomampionona et Ludovic Adrien Raveloson. Dans son constat de vacance du siège, la HCC précise que « les infractions commises avant l’élection du député ne peuvent en aucun cas bénéficier de l’inviolabilité. ». En dépit des pressions exercées par les parlementaires, la procédure légale a donc été finalement respectée. Ludovic Adrien Raveloson avait bénéficié d’une liberté provisoire accordée par procureur général près la cour d’appel de Toliara. Celui-ci et le substitut général ont été suspendus. Un mandat d’arrêt a été lancé à l’encontre de l’ex-député en fuite. La société civile a exigé qu’une interdiction de sortie du territoire soit prononcée à son encontre mais il se pourrait qu’il ait déjà quitté le pays. Le sursis à exécution de la suspension du substitut général a été rejeté par le Conseil d’Etat. Le ministre de la justicea affirmé qu’il n’y aura plus de réquisition de mise en liberté provisoire sans motif clair et écrit. Selon ses dires, une réforme se met en place pour « regagner la confiance de la population envers la justice. Cela ne peut se faire, sans combattre la corruption et le népotisme » dans les tribunaux et les centres de détention.

Appelée à siéger à la place de son conjoint Ludovic Adrien Raveloson, la nouvelle députée Yvonne Razafindrazalia a été interrogée puis placée en garde à vue avant d’être mise en liberté provisoire. Elle serait compromise dans la fuite de son conjoint. La présidente de la Chambre basse a regretté de ne pas avoir été informée de la décision de poursuite à l’encontre de celle-ci.

Un défenseur des droits humains, Thomas Razafindremaka, serait victime de représailles. Militant des droits de l’homme, défenseur des petits paysans victimes des abus d’autorité de certains responsables administratifs et des forces de l’ordre de la région d’Ihorombe, il a été incarcéré à Ihosy. La charge retenue à son encontre serait « extorsion de fonds et escroquerie », des actes remontant à 2018. Le Haut-commissariat aux droits de l’homme va mettre en place un pool d’avocats pour le défendre et la CNIDH s’est saisie du dossier. L’association qu’il préside est membre de la PFNOSCM. La société civile a demandé le dessaisissement du tribunal d’Ihosy. L'association Front Line Defenders s’est dite très préoccupée par la détention et les accusations portées contre Thomas Razafindremaka et a demandé sa libération immédiate. Elle demande aux autorités de garantir en toutes circonstances que tous les défenseurs des droits humains puissent mener leurs activités de défense des droits humains sans crainte de représailles et sans aucune restriction, y compris le harcèlement judiciaire. La première audience de Thomas Razafindremaka est prévue le 17 mars. La société civile a obtenu le dessaisissement du tribunal d’Ihosy et sa mise en liberté provisoire du prévenu. Elle estime que cette arrestation est une tentative visant à réduire au silence tout autre activiste voulant s’aventurer dans la défense des droits humains et environnementaux.

Tenue de l’audience inaugurale de la HCJ. Depuis juin 2018 la juridiction a reçu 25 dossiers concernant de hautes personnalités, dont 13 ont été transmis à l’Assemblée. Les 12 autres sont soit irrecevables, soit classés sans suite, soit transmis au Pôle anti-corruption ou au tribunal de première instance. Les noms des personnalités mises en cause restent confidentiels. Les yeux sont désormais braqués sur l’Assemblée nationale qui doit statuer sur les 13 dossiers transmis et décider de l’éventuelle mise en accusation des prévenus.

Les pôles anti-corruption (PAC) tardent à voir le jour. Le Pac d’Antananarivo est fonctionnel depuis près de deux ans mais ceux des autres provinces sont encore en projet. Selon le Bianco la phase de recrutement des magistrats a pris du retard.

La branche territoriale du Bianco d’Antananarivo a révélé qu’en 2019 361 personnes ont été arrêtées à la suite des doléances reçues. 72 d’entre elles ont été placées sous mandat de dépôt. Grâce aux nombreuses mesures mises en place pour lutter contre la corruption, le nombre des doléances reçues a presque quadruplé en un an. L’implantation d’une antenne régionale à Morondava aurait également permis d’accroitre fortement le nombre de dénonciations. D’autres antennes régionales pourraient être installées si le budget le permet. En 2019, trois anciens membres de gouvernement et 81 parlementaires ont fait l’objet d’arrestation. À part un parlementaire mis en détention provisoire, tous les autres ont bénéficié d’une mise en liberté provisoire. L’identité des membres de gouvernement mis en cause n’a pas été révélée dans le rapport d’activité.

Le directeur général de la douane annonce que les opérations d’assainissement vont s’intensifier au port de Toamasina. Les agents de la chaîne logistique du Grand port ont fait perdre 270 millions Ar à l’État en 2019. Les travaux d’extension du port, financés par les Japonais, sont placés sous la surveillance du Bianco.

Ny Rado Rafalimanana, important opérateur économique, ancien candidat à la présidentielle en 2018, a été convoqué par le service de surveillance du territoire. Refus d’obtempérer, destruction de biens publics et agression de gendarmes. Ce sont, entre autres, les accusations portées à son encontre. L’intéressé est en outre frappé d’une interdiction de sortie de territoire pour abus de confiance, escroquerie faux et usage de faux. Lors de sa comparution pour une première affaire il a bénéficié d’une liberté provisoire. Son avocat affirme qu’il est prêt à braver l’interdiction de sortie du territoire. Dans une interview à Midi, il se défend d’être« un concurrent du régime. » En tant que PDG du groupe qui porte son nom, il revendique sa qualité d’opérateur économique d’envergure internationale tenant à jouer un rôle important dans le développement économique du pays.

Raoul Arizaka Rabekoto, président de la FFF et ancien DG de la Cnaps, frappé d’une interdiction de sortie du territoire, serait parvenu à rejoindre la Suisse. La décision prise à son encontre ferait suite à une enquête menée au sein de la Caisse à l’époque où il se trouvait à sa tête. Les détournements pourraient atteindre 20 milliards Ar. Le dossier est entre les mains du Bianco qui a lancé un avis de recherche. L’intéressé rechercherait la protection de la FIFA. Il se dit victime d’un règlement de compte politique pour avoir battu le candidat du pouvoir lors de son élection à la présidence de la FMF. L’ancien DG de la Cnaps aurait bénéficié d’une aide pour quitter le pays en dépit de l’interdiction de sortie du territoire. Une arrestation aurait été opérée Des complices seraient recherchés.

Une importante saisie a été effectuée au complexe hôtelier A&C de la femme d’affaires Claudine Razaimamonjy, propriétaire de cet enseigne et ancienne conseillère occulte de l’ancien président Hery Rajaonarimampianina, actuellement en prison pour des détournements de biens publics.

L’installation des marchands des rues dans des marchés formels est l’un des grands défis que doit relever la nouvelle municipalité d’Antananarivo. Leur nombre est estimé à plus de 10 000. Avant même la prise de fonction du maire, la police nationale avait pris l’initiative de dégager les marchands illicites qui paralysent la circulation mais la nouvelle équipe municipale semble avoir cédé aux pressions. L’anarchie et le désordre ont repris possession de la ville.

Pauvreté et insécurité - Le premier ministre charge les fonctionnaires des régions Androy et Anosy. Christian Ntsay a déclaré que l’incompétence des autorités locales est source de laisser-aller et de mauvaise gestion. Une situation qui serait à l’origine de la pauvreté grandissante du pays. Des fonctionnaires seraient de connivence avec les malfaiteurs d’où la recrudescence de l’insécurité.

Transparency International Initiative Madagascar (TI-IM) dénonce une corruption généralisée dans le secteur de la santé. Les résultats d’une enquête impliquant 3 302 individus répartis dans les six chefs-lieux de province démontrent « que bien que 84 % des personnes interrogées reconnaissent l’existence de corruption et ses effets dévastateurs dans le domaine de la santé, rares sont ceux qui osent porter plainte par peur de représailles et par crainte de ne pas être pris en charge par les médecins dans le futur. » L’Ordre national des médecins a réagi au constat dressé par Transparency International et aux attaques dont les personnels de santé sont l’objet sur les réseaux sociaux.

Gaspillage des deniers publics : l’Assemblée nationale rappelée à l’ordre par la HCC. La Haute cour a émis des réserves par rapport à une récente décision portant sur les missions des services de l’Assemblée.

Les migrations de travail seront bientôt régies par le code du travail malgache. Avec l’appui de l’OIT, les acteurs entendent aligner les textes nationaux sur les conventions internationales, notamment en ce qui concerne la protection des travailleurs migrants et des travailleurs domestiques.

L’ONG Ecpat France-Madagascar a organisé des formations à l’intention des journalistes pour les sensibiliser à la thématique de l’exploitation sexuelle des enfants. Elle a formé 153 journalistes malgaches de 2018 à 2019. L’organisation prend également en charge des enfants victimes d’exploitation sexuelle.

Les enfants et les jeunes victimes de la violence en ligne. Selon une étude effectuée par l’ONG Youth First en juin 2019, 84 % des jeunes dans plusieurs écoles des régions Analamanga et Atsinanana en sont victimes. L’ONG, en collaboration avec l’Unicef, aide les jeunes à se protéger contre ces violences et leur propose différents outils.

Le Parlement européen a adopté une résolution sur le travail des enfants dans les mines à Madagascar.

Après sa rencontre avec la nouvelle ministre de l'enseignement supérieur, le Seces a décidé la reprise des cours. Un délai d'un mois est donné à la ministre pour satisfaire les revendications des universitaires.

Après les graves intempéries de janvier, le débat sur la pertinence du calendrier scolaire revient sur le devant de la scène. Le précédent gouvernement avait mis en place des réformes qui n'ont pas été appliquées. Pour la société civile, il y a urgence, d’autant plus que les performances de Madagascar en termes d’éducation sont catastrophiques. Plus des deux tiers des enfants ne parviennent pas à finir les cinq années de primaire. Pour le ministère, la réforme n’a pas pu être appliquée faute de consensus. Une partie de l’opinion souhaite maintenir les vacances durant la saison sèche, moment où se pratiquent les circoncisions et les famadihana. [Retournements des morts.]

97 % des enfants de moins de dix ans ne savent ni lire ni écrire. La Banque mondiale préconise d’axer les réflexions sur le contenu du Plan sectoriel de l’éducation mais également sur les compétences des enseignants. La situation est jugée alarmante.

La fin de l’exonération fiscale des écoles privées catholiques préoccupe les directeurs des 3 668 établissements religieux de la Grande île. La situation est inquiétante pour l’avenir de l’éducation à Madagascar, a réagi la direction nationale des écoles catholiques.

Le ministère de la santé incite la population à adhérer à une assurance santé. « L’objectif est d’inculquer aux gens l’habitude de cotiser dans ces systèmes d’assurance-santé privés pour qu’ils puissent obtenir des services de santé gratuits de la part de ces systèmes actuels, en échange de leurs cotisations », explique le ministère. En 2015, les autorités ont pris la décision d’élaborer une Stratégie nationale sur la couverture santé universelle. 8 % de la population est actuellement affiliée à une assurance santé privée ou publique.

Les autorités ont pris des dispositions strictes pour limiter les risques d’importation du coronavirus mais le ministère des transports a fait part de ses craintes : des lacunes au niveau de la police aux frontières de l’aéroport d’Ivato pourraient favoriser l’entrée de passagers munis de faux papiers. Des ressortissants malgaches et des chinois expatriés auraient cherché à revenir au pays sans autorisation. 85 passagers en provenance de Chine avant la fermeture des frontières aux vols provenant de ce pays ont été placés en observation à leur domicile. 52 étudiants malgaches auraient été confinés dans la ville de Wuhan, épicentre de l’épidémie. Ils ont demandé à être rapatriés. Leurs parents ont formulé cette requête auprès du chef de l’Etat. Une douzaine d’étudiants qui résident dans des villes non mises en quarantaine ont déposé des demandes de dérogation spéciale pour pouvoir rentrer à Madagascar. Deux bateaux de croisière ont été interdits d’escale à Madagascar, l’un à Nosy Be, l’autre à Tolagnaro. Toute personne en provenance d’Italie, d’Iran et de Corée du Sud est interdite d’entrer à Madagascar.

Recrudescence du paludisme suite aux intempéries qui ont durement frappé sept districts en janvier. Le taux de prévalence du paludisme s’est élevé par rapport à la moyenne des cinq dernières années dans 107 districts, avec près de 30 000 cas confirmés.

Vingt-six personnes sont décédées de la peste depuis le début de la saison. 81 cas ont été confirmés. 40 districts sont considérés comme foyers pesteux.

La famine ou « Kere » frappe de nouveau gravement le Sud. Andry Rajoelina a donné quatre mois aux cinq ministères concernés pour apporter une assistance humanitaire de grande envergure aux six districts les plus touchés et décider de solutions pérennes. Durant trois mois les districts touchés vont bénéficier gratuitement d’un centre d’épuration d’eau et d’un approvisionnement par camions-citernes. Le chef de l’Etat doit se rendre dans le Sud, accompagné des partenaires techniques et financiers.

L’ONG Ecpat France note des évolutions encourageantes dans la manière dont les médias abordent les questions relatives aux violences basées sur le genre. Les stéréotypes négatifs du genre sont moins présents. Des progrès sont également enregistrés en matière de respect du droit à l’image et à la vie privée. Au travers des formations qu’elle organise, et avec l’appui de son observatoire des médias, elle sensibilise les professionnels à ces thématiques.

La publicité des contrats d’exploitation des ressources extractives sera bientôt obligatoire, dans un souci de transparence. La norme 2019 de l’ITIE oblige en effet les pays membres à divulguer tous les contrats et licences octroyés, conclus ou modifiés, à partir du 1er janvier 2021.

Une société minière chinoise se serait implantée à Brieville sans que la population ait été informée et consultée. Les habitantssuspectent une complicité de l’entreprise avec les autorités.

La révision du code minier est toujours en chantier. Un sujet sensible et stratégique qui ne parvient pas à faire consensus. 80 entités de la société civile se sont concertées durant deux jours pour tenter de définir une position commune. Face aux contestations nées de la publication d’un avant-projet, les autorités ont décidé de mettre en place un comité de pilotage avec tous les acteurs du secteur.

La PFNOSCM a demandé aux pouvoirs publics d’arrêter sans plus attendre une politique et une stratégie de lutte efficace contre le changement climatique. A défaut, les futures générations seront victimes d’une grave crise environnementale et alimentaire. Madagascar perdra 4,2 % de son PIB d’ici à 2050 si la nature continue de se dégrader au rythme actuel, selon un rapport du WWF qui appelle à des engagements clairs et durables de tous afin d’atteindre les objectifs de développement durable que Madagascar s’est assignés.

Conflit foncier de Soavinandriana (région Itasy) - Les 9 habitants placés en détention provisoire durant les fêtes de Noël ont été libérés. 11 personnes ont été condamnées à des peines de prison avec sursis pour coups et blessures. Les paysans vont interjeter appel de la condamnation à verser des dommages et intérêts.

Le mémorandum conclu avec la société émiratie Elite Agro LLC visant à mettre à disposition 60.000 ha de terres dans le Bas Mangoky soulève de nombreuses interrogations. La société civile a publié un communiqué pour s’opposer à ce projet dont le contenu reste en grande partie confidentiel. Le président de la commission agriculture et développement rural de l’Assemblée nationale et un certain nombre d’élus se sont déclarés en faveur de ce projet qui, selon eux, permettra au pays d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. Les ONG exigent que toute la lumière soit faite sur le contenu de cet accord.

Le projet de ville nouvelle « Tana-Masoandro » cristallise l’opposition des habitants d’Ambohitrimanjaka et des autres communes concernées. La récente création d’un nouveau ministère chargé des villes nouvelles et de l’habitat n’est pas selon eux de bon augure. Les habitants appellent Andry Rajoelina à implanter ailleurs ce projet et à sauvegarder la plaine du Betsimitatatra au moment où le pays recherche les moyens de garantir son autosuffisance en riz. Les habitants attendent qu’il tienne son engagement de venir à la rencontre des opposants. Les négociations se poursuivent avec les propriétaires. Le processus a été confié au bureau de liaison implanté sur les lieux. Depuis l’ouverture du dialogue sur l’expropriation des terrains, en octobre, 700 familles sont venues se renseigner.

Suite aux graves intempéries qui ont dévasté plusieurs régions dans le nord-ouest et fait 35 morts et plus de 126 000 sinistrés, les autorités ont mobilisé 15 millions de dollars de l’IDA et 3 millions d’euros de l’AFD prélevés sur les crédits alloués à la gestion du risque de catastrophes naturelles. L’accord conclu en décembre avec les partenaires accorde à Madagascar un droit de tirage d’un montant de 61,7 millions de dollars pour faire face à ce type de situation. La France a en outre apporté un soutien financier au plan d’actions d’urgence du gouvernement.

La BAD a débloqué 38,4 millions de dollars pour la 1ere phase du Projet de renforcement et d’interconnexion des réseaux de transport d’énergie électrique. D’un montant de près de 200 millions de dollars, ce projet permettra de donner accès à de l’énergie électrique fiable à une zone à fort potentiel agro-industriel, minier et d’activités portuaires. À terme, il contribuera, entre autres, à porter le taux d’accès à l’électricité à 30 %. Un taux qui n’est actuellement que de 15 % (5,2 % en milieu rural).

Signature d’un accord de financement de 20 millions de dollars avec le Fonds saoudien de développement destiné à boucler le financement du pont Mangoky sur la RN9, qui sera le pont le plus long de Madagascar avec une longueur de 880 mètres. Le projet bénéficiait déjà du soutien de trois bailleurs arabes. Le ministre de l’économie et des finances a exprimé le souhait du gouvernement de solliciter de nouveaux financements du Fonds saoudien.

Sécurité aux frontières : appui du Japon contre les trafics illicites. Le projet REAcT (Réponse aux activités criminelles émergentes et autres menaces maritimes à Madagascar) sera doté d’une enveloppe de 96 000 dollars.

Un centre mondial de production de logiciels de gestion sera créé à Fianarantsoa, en collaboration avec un opérateur français et les deux écoles supérieures d’informatique implantées dans la localité. Ce projet devrait permettre de créer 200 emplois d’ici cinq ans, dont 150 emplois de développeurs.

pov 17 02Croissance économique : des signaux positifs et encourageants, selon la Banque mondiale qui vient de publier son « Mémorandum économique de Madagascar » « Même si Madagascar est encore confronté à des défis considérables, les signaux sont positifs et encourageants », souligne le rapport. La Banque met l’accent sur la nécessité de promouvoir une croissance inclusive et propose à cet effet plusieurs axes de réformes prioritaires.

La Banque mondiale dénonce le détournement de l'aide dans les pays en développement. Dans les 22 pays les plus dépendants, « l’aide financière est accaparée par les élites ». Pour les 22 pays les plus dépendants de l’aide de la Banque, les versements de ces aides coïncident avec « des hausses significatives des dépôts dans les paradis fiscaux ». 19 de ces 22 pays sont situés en Afrique. Et les dépôts annuels dans les paradis fiscaux représentent de coquettes sommes dans certains Etats. Le montant est de 193 millions de dollars pour Madagascar. Dans le Sud, le président de la République a constaté l’arrêt de certains projets d’adduction d’eau pouvant provenir de détournement de fonds d’aide au développement. Il a annoncé des poursuites contre les auteurs présumés.

La Coface, chargée d'assurer les entreprises françaises qui investissent à l'étranger, promeut Madagascar de la catégorie D à la catégorie C. Une amélioration de la note du risque-pays qui devrait rassurer les investisseurs.

Le Groupement des entreprises franches et partenaires poursuite l’assainissement du secteur. En février 2018, les entreprises membres employaient plus de 133 000 salariés, dont plus de 120.000 dans le secteur textile.

Le partenariat stratégique conclus en 2017 entre Air Madagascar et Air Austral a échoué. La compagnie réunionnaise, qui rencontre des difficultés, va réduire sa participation au capital de la compagnie nationale. La Caisse nationale de prévoyance sociale (CNaPS) qui avait apporté son concours financier à l’opération, risque de faire les frais de la situation. Le représentant du FMI a mis en garde les autorités sur les risques qu’elle encourt. « Il faut faire attention avec l’argent des retraités », a-t-il déclaré. Les autorités malgaches sont à la recherche de nouveaux partenariats.

Les difficultés de gestion rencontrées par la Jirama ont conduit Andry Rajoelina à ordonner l’ouverture d’une enquête, confiée à l’Inspection générale de l’Etat. Des cas de malversation ont été transmis au Bianco, sans résultat pour l’instant.

Le ministre des mines a reconnu que le partenariat entre la société d’Etat Kraoma et les Russes, qui détiennent 70 % du capital, est un échec. La société ne produit plus de chrome depuis juillet. La compagnie minière a décidé de mettre fin unilatéralement à sa participation. Les dettes de la société s’élèveraient à 101 milliards Ar. Le ministère va prendre en charge les salaires impayés des 507 employés.

Filière vanille : risque de chute vertigineuse des cours. Les opérateurs de ce secteur stratégique tirent la sonnette d’alarme. Les autorités sont appelées à remettre de l’ordre dans la filière, victime des activités illégales d’opérateurs étrangers et du blanchiment d’argent d’opérateurs de bois de rose, de l’immobilier et des transports. Le gouvernement annonce une série de décrets et circulaires censés pérenniser le secteur, l’épurer de ses spéculateurs et ramener la qualité au centre des préoccupations.

La suspension des vols entre la Chine et Madagascar se répercute sur les activités des marchands locaux. Cette interruption pourrait favoriser la production locale et permettre aux autorités de contrôler la légalité des pratiques de cette filière opaque et accessoirement de faciliter la reprise en main des autorités municipales sur le commerce de rue qui paralyse la capitale.

La société Comdata, leader du secteur de l’externalisation des activités à Madagascar, annonce le recrutement de plus de mille nouveaux collaborateurs. Une offre qui s’adresse notamment aux jeunes, y compris aux étudiants qui souhaitent travailler à temps partiel ou pour une durée déterminée.

 

SOMMAIRE

POLITIQUE

  •  Affaires nationales
  •  Diplomatie

DROITS HUMAINS - GOUVERNANCE

  • Insécurité, dahalo, justice populaire
  • Justice
  • Gouvernance
  • Politique migratoire, traite
  • Droits de l'enfant
  • Université, éducation
  • Santé, insécurité alimentaire
  • Médias, communication

ÉCONOMIE - SOCIAL

  • Ressources naturelles
  • Environnement, aménagement, litiges fonciers
  • Coopération, bailleurs de fonds
  • Economie

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18 février 2020

ARTICLES REMARQUES - FEVRIER 2020

 

<>  18 02 20 - Craad-OI & Collectif Tany - Renforcement du refus du projet émirati dans le Bas Mangoky
Un mois après l’annonce par le ministre de l’agriculture du mémorandum of understanding (entente préalable) avec la société Emiratie Elite Agro LLC sur 60.000 ha dans le Bas-Mangoky, quelques informations additionnelles ont été publiées dans la presse. Le communiqué fait le point sur ce dossier et mentionne les questionnements suscités par d’autres décisions et informations en lien direct ou non avec ce projet, dans le but d’alimenter la réflexion et les débats sur le développement et l’avenir du pays. Bien que les responsables répètent que le mémorandum ne prévoit pas de vente de terres, les informations disponibles sur les actions de ce groupe dans d’autres pays sont particulièrement inquiétantes. Une inquiétude renforcée par la décision du conseil des ministres de mettre en place un comité interministériel qui étudiera l’organisation et la régulation de chacune des « zones d’émergence » dont la création a été annoncées par le gouvernement, laissant entendre que la règlementation qui régira ces zones pourrait être définie « au cas par cas ». Il se pourrait en outre que le code des investissements soit révisé dans l’objectif de favoriser la conclusion de partenariats entre l’Etat et des entreprises étrangères désireuses de s’implanter dans les grandes aires d’investissements annoncées. Les ONG exigent que toute la lmière soit faite sur cet accord.

<> 03 02 20 - Communiqué de la Plate forme nationale des orgnaisations d ela société civile (PFNOSC)
Dans un communiqué, la Plate-forme fait part de ses réflexions sur les réalités mondiales et nationales qui, dans l’ensemble, ne vont pas dans le sens des intérêts des populations, notamment les plus vulnérables. Elle formule des analyses et des recommandations sur des sujets majeurs qui relèvent des domaines d’intervention de la PFNOSCM et de ses Plates-formes régionales

<> 03 02 20 - Craad-OI & Collectif Tany - Non à la mise à disposition de 60 000 ha à la société émiratie Elite Agro LLC
Le 16 janvier, un communiqué du ministre de l’agriculture annonçait qu’un « accord-cadre » venait d’être signé avec cette grande société dans le Bas-Mangoky. Dans leur communiqué les deux associations s’inquiètent de la manière dont les responsables de l’Etat dévoilent les informations au compte-gouttes avec des contradictions et des hésitations. Les décideurs donnent l’impression qu’ils ne veulent pas divulguer le contenu de cet accord. Cette forme de partenariat soulève de nombreuses interrogations. Les signataires de disent opposés à toute mise à disposition de terres à des entités étrangères - qu’il s’agisse d’individus, d’entreprises ou d’Etats, que la transaction soit une vente, une location, un prêt ou un don, et quelle que soit la durée envisagée pour la mise à disposition. Selon eux, ce projet constitue un danger en donnant accès à des étrangers à des superficies considérables du territoire pendant des décennies, pour l’environnement dans la mesure où nous ne savons rien des méthodes de production qui seront utilisés, pour la sécurité alimentaire de l’ensemble de la population, pour le développement de la paysannerie malgache et l'entreprenariat local.

 


 <> Articles particulièrement signalés - <>doc  Documents à valeur permanente
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31 janvier 2020

REVUE DE PRESSE - JANVIER 2020

SYNTHESE JANVIER 2020

Lors de ses vœux de fin d’année Andry Rajoelina a annoncé une hausse de 13 % du traitement des fonctionnaires. Une hausse conséquente qui est une grande première depuis plusieurs années « La hausse de salaire des fonctionnaires doit se traduire par une amélioration de la productivité des agents », a lancé l’économiste David Rakoto. L’augmentation pour le secteur privé n’est pas encore décidée. Une tendance à la hausse des denrées alimentaires se manifeste déjà, faisant craindre une relance de l’inflation.

Hery Rajaonarimampianina a adressé ses vœux aux Malgaches depuis sa résidence à l’étranger via les réseaux sociaux. « Je vous donnerai rendez-vous dans le courant de cette année 2020 pour apporter les solutions que le peuple malgache et la nation attendent », a-t-il notamment déclaré, annonçant la tenue prochaine d’une consultation nationale « pour réfléchir sur les solutions auxquelles la population et la nation aspirent ».

Déclaration de patrimoine : une soixantaine de députés ne sont pas en règle. Le délai légal pour accomplir cette procédure est dépassé de trois mois. Les députés qui n’ont pas encore déclaré leur patrimoine à la HCC devraient faire l’objet d’une lettre de mise en demeure. Une procédure qui ne peut être enclenchée qu’après concertation avec le bureau de l’Assemblée.

Projets présidentiels - Confiés à une entreprise chinoise sans appel d’offre, les travaux de rénovation du stade de Mahamasina ont débuté. Le stade « aux normes internationales » devrait être rénové avant le 26 juin pour accueillir le défilé militaire célébrant le 60e anniversaire de l’indépendance. Montant total des travaux : 77 millions de dollars. « Du pain et des jeux. Panem et circenses, commente un lecteur de Tribune, C’est peut-être ça l’Émergence… »

Les syndicats de travailleurs ont protesté contre l’annonce du président de la République de vouloir ponctionner la caisse de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNaPS) pour réaliser ses projets présidentiels.

Appel à candidatures pour des postes à responsabilités destinés à la mise en œuvre du Plan émergence Madagascar. Un recrutement massif qui s’adresse aux diplômés malgaches résidant au pays ou à l’étranger. Des experts sont recherchés dans de nombreux domaines Un cabinet de recrutement canadien a été chargé de la sélection. L’échéance fixée pour l’envoi des dossiers de candidature coïncide avec la date d’expiration de la première période d’un an pour l’évaluation de la performance des membres du gouvernement. A cette date, 7 855 dossiers avaient été réceptionnés.

Remaniement du gouvernement - 6 ministres ont été limogés, officiellement pour n’avoir pas atteint les objectifs fixés. 14 autres ont été reconduits à leur poste. La nouvelle formation compte 24 membres avec l’ajout d’un nouveau ministère de l’eau et de l’assainissement et d’un vice-ministère en charge des nouvelles villes et de l’habitat. Le nombre de femmes passe de quatre à huit.

Non reconduit sans ses fonctions, le ministre de la justice Jacques Randrianasolo a dénoncé dont il aurait fait l’objet de la part du pouvoir. Les observateurs estiment que c’est à cause de son intransigeance en matière d’indépendance de la justice qu’il aurait été limogé. Le nouveau ministre Johnny Andriamahefarivo promet de faire mieux que son prédécesseur en termes de changements. Il a annoncé son intention de poursuivre la réforme de l’appareil judiciaire à travers une lutte acharnée contre toutes formes de corruption et de corporatisme qui ont donné une mauvaise image de la justice malgache. « Halte à la corruption et à l’arrogance, et cessez de mépriser les justiciables », a-t-il lancé.

Les 11 gouverneurs de région déjà nommés seront évalués en juin. Au lendemain de leur nomination, en septembre, ils ont reçu chacun une subvention d’un milliard Ar. Pour 2020 ce budget a été porté à 5 milliards. L’objectif de cette évaluation est « d’asseoir une égalité des chances de développement auprès de tous les districts de Madagascar », a déclaré Andry Rajoelina.

Un atelier a été organisé à l’intention aux acteurs du processus électoral de ces deux dernières années pour en dresser le bilan. Il devrait en ressortir des « recommandations pertinentes » pouvant aider les acteurs des élections à mener à bien les prochains scrutins. En marge de cette rencontre, le président de la HCC s’est prononcé en faveur de l’élection des gouverneurs de région, conformément à la Constitution.

Le président du Sénat a demandé à la HCC de déclarer la caducité pour non-respect de la procédure des ordonnances prises par le président de la République en 2019. L’une de ces ordonnances réduit le nombre des sénateurs de 63 à 18. Une menace réelle l’ensemble des sénateurs dont la majorité fait partie de l’ancien parti présidentiel HVM.

Révision de la liste électorale : indifférence de la société civile et des partis politiques.« Ils sont pourtant les premiers à critiquer en cas d’anomalies », déplore Les Nouvelles. La révision annuelle de la liste, en cours pour une durée d’un mois, reste largement ignorée.

Elections municipales - Le tribunal administratif d’Antananarivo a rejeté l’ensemble des requêtes en contentieux déposées par le TIM. Elles ont été jugées « infondées. »

pov 20 01 20Naina Andriantsitohaina a été officiellement élu maire d’Antananarivo. Il pourra s’appuyer sur les 25 conseillers issus de la plateforme pro-Rajoelina mais devra composer avec 25 conseilleurs issus du TIM. L’Express qualifie de « titanesque » la tâche qui attend le nouveau maire. L’urgence sociale est décrétée. Les mesures d’assainissement décidées par la nouvelle municipalité ont déclenché une vive hostilité des marchands de rue qui ont affronté les forces de l’ordre à Anosibe et Anosizato. Le nouvel élu a donné 10 jours aux employés fantômes de la commune pour prendre leur service ou démissionner.

À l’exception de la commune d’Antsiranana, emportée par un candidat indépendant, les cinq autres sièges des chefs-lieux de province ont été gagnés par la coalition pro-régime IRK qui a également emporté les sièges d’Antsirabe, Nosy Be, Taolagnaro et Sainte-Marie.

Un collectif de magistrats de l’ordre administratif impliqué dans le traitement des contentieux électoraux dénonce les violations de la loi et des procédures dont ses membres ont été victimes et les manipulations de la justice à des fins politiques. La Vérité a condamné le soutien apporté à ce « mystérieux collectif d’hommes et femmes en toge » par Transparency International-Initiative Madagascar. L’observatoire de la société civile Safidy a protesté contre le refus qui lui a été opposé de dénoncer en justice les irrégularités constatées durant la campagne et pendant le scrutin des municipales, évoquant une « tentative de muselage » et une « atteinte à l’État de droit. » ». Safidy va se pourvoir en cassation pour réclamer son droit et celui des organisations de la société civile au recours en matière de contentieux électoral en tant qu’observatoire nationale agréé par la CENI. Safidy reproche aux magistrats d’avoir publié leur communiqué de façon anonyme. Une position partagée par Clément Jaona, président du SMM.

Iles Éparses - André Rasolo, ancien ministre et professeur de sociologie politique propose une sortie honorable à Andry Rajoelina et Emmanuel Macron. Les négociations sont en stand-by. Le calendrier de la prochaine réunion de la commission mixte franco-malgache qui doit se tenir à Paris n’est pas encore fixé. L’universitaire propose une formule de de rétrocession appuyée sur un accord attribuant à la France le rôle de partenaire stratégique.

Développement humain en Afrique : Madagascar à la 29e place sur 54 pays en 2018. La Grande île fait partie de la catégorie à IDH faible qui regroupe 31 pays.

Des bandes armées ont sévi à Morafenobe, Mandritsara et Miandrivazo. Des affrontements avec les forces de l’ordre ont fait une douzaine de morts, parmi lesquels un sergent-chef tué dans une embuscade.

A Soavinandriana, deux gendarmes ont tiré sur des membres du fokonolona, faisant trois morts et cinq blessés. Un abus de pouvoir assorti d’une extorsion de fonds. Les affaires mettant en cause les éléments de la gendarmerie se multiplient depuis le début de l’année, constate Les Nouvelles. Cinq gendarmes ont été jetés en prison pour des meurtres ou des mauvais traitements.

Des cas de vindicte populaire ont été dénoncés à Vangaindrano, Ambohijanahary, Maintirano, Farafangana et Arivonimamo.

Députés de Fandriana et de Mahabo : « Leur libération relèverait d’une illégalité, déclare le ministre de la justice en réponse aux pressions des membres de la Chambre basse. Un placement en détention préventive est une décision de justice. Pareille démarche de l’Assemblée nationale ne peut pas effacer un acte juridictionnel. » Les collègues des deux prévenus avaient dénoncé « un complot politique. » La société civile s’est déclarée satisfaite du rappel à la loi effectué par le ministre. Les deux mis en cause ont été placés sous mandat de dépôt avant d’être élus. Ils ne peuvent donc bénéficier d’une quelconque immunité parlementaire.

Tous les employés qui travaillent au palais de justice à Anosy, magistrats, greffiers, avocats et notaires seront équipés d’un badge donnant accès à des espaces dédiés. Le ministère entend également renforcer la lutte contre les rabatteurs qui gangrènent le monde de la justice.78 caméras de surveillance ont été installées.

Andry Rajoelina a annoncé des grâces et des réductions de peines pour différentes catégories de prisonniers. 1 114 détenus devraient en bénéficier. 500 d’entre eux devaient être libérés rapidement. L’administration pénitentiaire annonce le recrutement de 500 agents. La ratio agent/détenus est encore très éloigné de la norme internationale.

Dans le rapport de Transparency International sur l'Indice de perception de corruption, la Grande île passe du 152è rang en 2018 au 158è en 2109. Son plus mauvais score depuis 2012. La secrétaire exécutive de Transparency International-Initiative Madagascar explique cette contre-performance par le manque d’intégrité politique qui prévaut dans le pays et formule un certain nombre de recommandations. Madagascar connaitrait en revanche une situation beaucoup plus favorable pour « l’Indice de démocratie » de l’Economist intelligence unit (EIU) en raison de la façon dont se sont déroulées les différentes élections de 2019 (présidentielle, législatives et communales).

De vives polémiques ont perturbé la distribution d’une prime de fin d’année accordée aux fonctionnaires par Andry Rajoelina. Des agents n’ont pas perçu cette prime ou n’ont perçu qu’une somme inférieure au montant annoncé, ouvrant la voie à une suspicion de détournements. L’inspection générale de l’Etat (IGE) a diligenté une enquête. Le ministère de l’éducation a été particulièrement touché par la contestation. Un mouvement de grève a été lancé dans les établissements publics de la capitale. Le chef de l’Etat a accusé plusieurs ministres de ne pas avoir respecté les dispositions arrêtées en conseil des ministres. Une mise au point qui coïncide avec l’évaluation des membres du gouvernement un an après leur prise de fonction. Certains risquent de faire les frais de la polémique.

La chasse aux fonctionnaires fantômes se poursuit et sera intensifiée. Leur nombre, comptabilisé grâce au nouveau logiciel Augure, serait de plus de 23 000. Des investigations sont en cours. Les agents identifiés comme fantômes seront rayés de la fonction publique et poursuivis en justice, annonce la ministre du travail.

Une douzaine de dossier impliquant d’anciens ministres ont été transmis par la HCJ à l’Assemblée nationale qui aura à statuer sur la mise en accusation des personnalités mises en cause. L’identité des personnalités ni la nature des affaires n’ont été révélées. Deux dossiers de détournements et de marchés fictifs impliquant Maharante Jean de Dieu, ancien ministre des postes et télécommunications, seront traités par la HCJ.

L’ancien DG de la société d’État Kraomita Malagasy a été placé sous mandat de dépôt. Il est soupçonné d’être impliqué dans des dossiers de corruption de haut niveau. L’audit du bilan 2018 aurait révélé de graves anomalies. Arsène Rakotoarisoa aurait reconnu une complicité avec des proches de la présidence Rajaonarimampianina, dont il était conseiller spécial. La société connait encore de graves difficultés, malgré le partenariat conclu en 2018 avec une société russe, accord jugé opaque par les salariés. Un cadre évoque des détournements de minerai.

Réforme de l’état civil : le principe d’identifiant unique se précise. La digitalisation et l’e-gouvernance en seraient les clés de voûte. Le dispositif pourrait être utilisé pour la confection et la mise à jour des listes électorales.

Une dizaine de Malgaches employés à Maurice ont saisi l’ambassade pour dénoncer le non-respect de leurs conditions d’embauche, les mauvaises conditions de travail et la maltraitance dont ils se disent victimes. Près de 4 500 malgaches travaillent dans le secteur manufacturier mauricien qui compte actuellement 45 000 travailleurs étrangers.

Six Chinois ont été arrêtés pour suspicion de trafics d’êtres humains. Une vingtaine de jeunes femmes ont répondu à leur invitation. Les Chinois comptaient épouser des femmes malgaches dans le but de faciliter leur expatriation. D’après la police, il s’agissait d’un subterfuge visant à livrer ces femmes à d’autres formes d’exploitation. Trois proxénètes, dont deux Chinois, ont été placés sous mandat de dépôt pour trafic de jeunes femmes vers le Sri Lanka.

Trois passeurs malgaches ont été jetés en prison. Ils sont impliqués dans une affaire d'immigration clandestine d'une dizaine d'Africains vers Mayotte, via Nosy be.

La HCC a déclaré conforme à la Constitution et aux accords internationaux la loi relative aux violences basées sur le genre. « Une grande victoire pour les droits des femmes et des enfants victimes et une avancée vers la fin de l’impunité et davantage de justice sociale », déclare Mialy Rajoelina, ambassadrice du FNUAP. Le directeur des droits des femmes au ministère de la population note que plusieurs dispositions législatives sont encore en retrait par rapport au Protocole de Maputo de 2004, charte relative aux droits des femmes africaines.

L’Office national de l’enseignement privé a enregistré 15 plaintes des parents d’élèves victimes de maltraitance au sein de leur établissement durant les 10 derniers mois. Ces plaintes concernent des coups, des blessures et des tortures morales infligés par des instituteurs d’écoles privées d’Antananarivo.

La prostitution infantile s’amplifie dans le district de Morombe en lien avec divers projets en cours. De jeunes adolescentes se prostituent, souvent à l’initiative des parents, pressés par la pauvreté. Nombreuses sont celles qui tombent enceintes, abandonnent leurs études et s’exposent à diverses maladies sexuellement transmissibles.

La société civile dresse un constat alarmant sur l’éducation, l’enseignement primaire en particulier. Le droit à une « école primaire gratuite, obligatoire et de qualité » est loin d’être respecté sur la Grande Île où 1,4 millions d’enfants de 6 à 10 ans ne sont pas scolarisés. Le budget alloué à l’éducation ne cesse de diminuer et ne représente que 2,8 % du PIB. La gratuité de l’école est loin d’être effective : les ménages financent l’éducation à hauteur de 40 % du budget. La qualité elle aussi fait défaut puisque 65 % des enseignants seraient sans diplôme.

Sur les 120 Instituts supérieurs de paramédicaux recensés, 30 sont en situation irrégulière. Le ministère procède actuellement à des contrôles.

Les cours sont suspendus à l’université d’Antananarivo depuis 4 mois. Les enseignants-chercheurs du Seces réclament une nouvelle fois la démission de la ministre de l’enseignement supérieur. Des étudiants ont manifesté pour protester contre cette situation qui se prolonge, des heurts se sont produits. La présidence de l’université d’Antananarivo a annoncé son intention d’identifier les étudiants « perturbateurs » et de les sanctionner.

« Les statuts régissant les universités ainsi que leur autonomie sont en périls », alertent des universitaires qui craignent que des dispositions législatives portent atteinte à cette liberté garantie par la Constitution.

Implantation d’une usine de production de compléments alimentaires dans le Grand Sud, en partenariat avec la Fondation Mérieux. Ce projet, qui fait partie des promesses présidentielles, est soutenu par l’épouse du chef de l’Etat, présidente de l’association Fitia qui lutte contre la malnutrition.

Des donneurs de sang clandestins vendent des poches de sang. Une situation favorisée par l’impossibilité pour les centres de transfusion sanguine de satisfaire tous les besoins, explique La Vérité. Madagascar ne parvient pas à disposer du ratio de donneurs réguliers préconisé par l’OMS.

La douane a saisi une importante quantité de produits importés de Chine pouvant porter gravement atteinte à la santé publique. Montant de la saisie : plus de 1,7 milliards Ar. Les produits étaient principalement destinés à être commercialisés sur les réseaux sociaux.

Après une longue parenthèse, l’Ordre des journalistes va élire un nouveau bureau qui devrait être doté de pouvoirs accrus du fait de l’adoption du nouveau code de la communication, reprenant à son compte la plupart des missions assurées auparavant par le ministère de la communication.

Le domicile d’un journaliste de la TV IBC, l’un des hommes clés de la communication de l’ancien président Rajaonarimampianina et opposant au pouvoir, a été perquisitionné pour suspicion de détention d’armes. L’intéressé accuse le pouvoir de harcèlement. L’Ordre des journalistes a émis une protestation.

Offense au chef de l’Etat sur Facebook. Le jeune internaute coutumier de propos injurieux à l’encontre d’Andry Rajoelina a été localisé à Toliara et transféré dans la capitale pour enquête par la division cybercriminalité.

La société chinoise Star Times a lancé une offre commerciale destinée aux abonnés de la TNT. De nouvelles chaînes et programmes seront ajoutés à ses bouquets. StarTimes compte 30 millions d’utilisateurs dans 37 pays. Une croissance qui fait d’elle l’opérateur de TV le plus dynamique d’Afrique.

Des milliers de rondins de bois de rose saisis et stockés dans des zones peu sécurisées ont disparu. Des trafics illicites sont évoqués. L’AVG a alerté les autorités et demandé des investigations. Quelques jours auparavant, le ministre de l’environnement estimait que les coupes et les exportations clandestines de bois précieux avaient cessé. Une « task force » a pour mission d’inventorier les stocks en vue de la présentation d’un rapport à la Cites.

En 2019, les exportations d’or gérées par l’Anor ont chuté. Les bons résultats des deux années précédentes ne sont pas confirmés : les activités informelles auraient repris le dessus. L’or exporté en 2018 a représenté 97 millions de dollars, avec pour principales destinations Dubaï, Singapour et Hong Kong. La banque centrale se fixe pour objectif de détenir 20 % de ses réserves en or afin de pouvoir garantir la stabilité de la monnaie nationale.

Un comité « inclusif et représentatif » destiné à préparer la réforme du code minier a été mis en place suite aux dissentions apparues lors du forum organisé en décembre par le ministère de mines. Les partenaires techniques et financiers, la société civile, les opérateurs et la gendarmerie seront associés aux travaux. « Le but est d’élaborer un projet de loi portant réforme du code minier qui sera validé par toutes les parties prenantes », a précisé le ministre. La Chambre des mines s’est montrée très critique vis-à-vis de l’avant-projet de loi, qualifié d’antiéconomique et de discriminatoire. Ambatovy ne devrait pas être concerné par cette réforme mais QMM, dont la convention prend fin en 2023, pourrait devoir s’y conformer.

QMM - Appel de la société civile au chef de l’Etat. Le Craad-OI et le Collectif Tany rappellent que des organisations de la société civile ont alerté à plusieurs reprises les autorités sur les préjudices subis par les habitants des villages riverains. Un examen sérieux des impacts environnementaux et sociaux de son activité est urgent. Les ONG exigent que soient prises des mesures préventives urgentes face à la radioactivité décelée aux abords du site.

La pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) constitue un fléau qui menace les moyens de subsistance de la population vivant notamment sur le littoral, exacerbe la pauvreté et sape l’insécurité alimentaire. Madagascar fait partie des 64 pays signataires de d’un accord visant à lutter contre la pêche INN. Un atelier s’est tenu sur la mise en œuvre de cet accord, en partenariat avec la FAO.

Le litige foncier de Soavinandriana Itasy, portant sur 569 ha, a fait ce mois encore l’objet de l’attention des médias. La vente consentie à un ancien ministre proche du pouvoir n’aurait pas été conforme aux textes en vigueur. Les 9 exploitants placés sous mandat de dépôt peu avant Noël devraient comparaître le 22 janvier. Le SIF et le Collectif Tany ont exigé leur libération immédiate.

La création de « tribunaux terriers » au sein des juridictions a été décidée afin d’accélérer le règlement des litiges fonciers. Leur création s’accompagnera d’une opération de numérisation des titres « papier »

Une ambitieuse campagne de reboisement a été lancée. Objectif : planter 60 millions d’arbres pour les 60 ans de l’indépendance. 40 000 ha de terrains ont été préparés à cet effet. L’opération a débuté par la plantation de 1,2 million d’arbres dans le district d’Ankazobe. Des voix se sont élevées pour contester la viabilité de ce reboisement. L’entreprise malgache Bôndy, à l’initiative de cette 1ere opération très médiatisée, a déclaré forfait. Son intention était de faire participer Madagascar au Guinness des records pour la plantation d’un million d’arbres en une seule journée.

Des maires du TIM ont été élus dans trois des quatre communes qui composent la zone concernée par le projet « Tana-Masoandro. » Le démarrage du projet a été suspendu après l’ouverture de négociations. Les habitants ont accepté de rencontrer Andry Rajoelina mais ont réaffirmé leur hostilité au projet de remblayage de leurs rizières. Ils se disent prêts à tenir tête aux forces de l’ordre. De son côté l’État affirme que beaucoup de propriétaires ont déjà accepté de céder leurs terrains. Il estime que nombre d’opposants ne sont pas originaires de ces quatre communes.

pov 22 01 20Un important groupe d’Abu Dhabi prévoit d’exploiter 60 000 ha dans le Bas Mangoky. Un mémorandum d’entente a été signé avec le groupe « Elite Agro LLC ». Les terrains, qui, dit-on, sont inoccupés et inexploités, serait mis à disposition en prêt par l’Etat pour une durée de 30 ans. Les productions seraient achetées par l’État à moindre coût pour approvisionner le marché local. Selon d’autres déclarations officielles, elles pourraient néanmoins être destinées pour partie à l’exportation. L’annonce de ce partenariat a été au cœur d’un débat politique et social. Ce projet devrait contribuer à réduire l’exode rural en provenance du Sud, a fait valoir le ministre Lucien Ranarivelo, qui se déclare favorable à la mobilisation d’acteurs privés pour financer l’agriculture et atteindre l’autosuffisance alimentaire. Pour la juriste Arlette Ramaroson l’accord aurait été conclu sans consultation préalable de la population. Des internautes s’interrogent : Quels retours sur investissement la société escompte-t-elle si elle ne peut ni louer les terres ni exporter sa production ? Pour La Gazette il est indispensable que le mémorandum soit divulgué sans délai, avec la carte des zones concernées.

La promesse présidentielle de mettre à disposition des paysans 10 000 ha de terres arables tarde à se concrétiser, constate Midi. Cet engagement se fixait comme objectif d’affranchir des millions de Malgaches de l’insuffisance alimentaire et de limiter les importations massives de riz et autres denrées alimentaires.

pov 7 01 20La Grande île été frappée par de graves intempéries, en particulier dans les régions Nord-Ouest et Centre-Est. Un bilan provisoire fait état de 35 morts, 10 disparus et plus de 126 000 sinistrés. Le pays a été déclaré en état de « sinistre national ». Le gouvernement a fait appel à tous les acteurs nationaux et aux partenaires internationaux. L’Express écrit : « Les bailleurs de fonds et la communauté internationale vont accourir au chevet des sinistrés pour montrer qu’ils restent indispensables. Pourtant, ils sont là depuis 40 ans ou plus, mais ils n’ont pas aidé le pays à pouvoir affronter les cataclysmes dans les meilleures conditions. On est réduit ainsi à dépendre de la charité et de l’assistanat. Il est vrai que les cataclysmes ont toujours été générateurs de revenus… »
L’interdiction par le ministère de l’intérieur de « l’organisation de téléthons ou toute autre forme de levées de fonds initiées par des particuliers ou associations » pour prévenir toutes malversations a provoqué polémiques et colère chez certains. 5 550 ha de rizières ont été dévastées à Marovoay, 17 000 à 20 000 tonnes de riz pourraient être irrécupérables. 30 930 ha de rizières ont été inondées dans la région Boeny. Des dégâts similaires ont également été signalés pour la région Alaotra Mangoro.

Selon une étude de l’ONG Care, Madagascar arrive en tête du classement des pays oubliés, victimes du changement climatique.

Lancement d’une enquête sur le taux de pauvreté. Financée par la Banque mondiale, elle sera basée sur l’étude de la consommation de 17 000 ménages. Les résultats seront compatibles avec les indicateurs en vigueur au niveau international. Les derniers chiffres disponibles sur le taux de pauvreté à Madagascar datent de 2012. Il s’élevait alors à 71 %. Les données publiées par la Banque en 2019 plaçaient Madagascar dans le top 5 des plus pauvres au monde.

Transparence fiscale - La Grande île appelée à se conformer aux normes internationales. Le « Forum mondial sur la transparence et l’échange de renseignements à des fins fiscales » et la Banque mondiale s’efforcent de convaincre les autorités de l’importance de mettre en œuvre rapidement les normes de transparence fiscale que le pays s’est engagé à appliquer. Une évaluation de la transparence financière et fiscale de Madagascar sera menée au cours du 3e trimestre 2022. En cas d’évaluation négative le pays risque de figurer sur une liste noire des pays non coopératifs.

Pénurie d’eau dans la capitale : l’UE débloque 65 millions d’euros. Cet accord de financement entre dans le cadre du projet « Tana Water III » dont le montant s’élève à 74 millions d’euros. La production devrait augmenter progressivement pour atteindre 100 000m3 par jour. On enregistre actuellement une insuffisance de 30 %des volumes produits par rapport aux besoins journaliers.

Lancés en mai 2018, les travaux de construction de la rocade nord-est et est d’Antananarivo, d’une longueur de 8,2 km, sont achevés à 50 %. Le coût total de ce projet s’élève à 68 millions d’euros. La BEI en finance 45 %, l’AFD 38 %, l’UE 8 %. Depuis 2014, la BEI s'est engagée à financer la réhabilitation du réseau routier de Madagascar à hauteur de 173 millions d'euros, complétés par des dons de la Commission européenne de 120 millions d'euros.

Le C.A. du FMI a achevé la 6e et dernière revue de l’accord « Facilité élargie de crédit » (FEC) en faveur de Madagascar. L’achèvement de cette revue permet le déblocage de 43,3 millions de dollars, portant la totalité des décaissements au titre de l’accord à 348,0 millions de dollars.

Industrie textile - Offensive de charme des Britanniques à la recherche de nouveaux partenariats. Des aides financières sont proposées aux pays ACP afin qu’ils puissent développer ce secteur et tirer profit d’un accès préférentiel au marché européen et britannique. Des APE spécifiques au Royaume-Uni sont annoncés dans le cadre du Brexit qui prend effet fin janvier.

Les professionnels du secteur de la responsabilité sociétale d’entreprise (RSE) ont été informés d’une retouche du décret MECIE (mise en compatibilité des investissements avec l’environnement) à l’initiative de l’Office national de l’environnement. Le volet social devrait être renforcé. L’impact social des projets d’investissement n’est pas suffisamment pris en compte, raison pour laquelle plusieurs projets en cours se heurteraient à l’opposition de la population.

Projet Fihariana : bientôt des bureaux dans les 23 chambres de commerce et d’industrie. Le programme national qui a pour objectif de fournir un appui technique et financier aux Malgaches désireux d’entreprendre, initié au printemps 2019, entre dans sa phase de démarrage et met l’accent sur la décentralisation. Des zones d’émergence industrielle destinées aux petites industries et de zones industrielles pour les projets de plus grande envergure seront créées. Une zone textile doit également être mise en place à Moramanga dès cette année, en partenariat avec Maurice.

Le bouclage du Plan émergence Madagascar a pris plusieurs mois de retard. Annoncé pour juin 2019, il devrait être bouclé en mars. La loi de finances 2020 n’a pas pu intégrer les objectifs de ce plan et les partenaires ont manifesté leur impatience. Une version préliminaire leur avait néanmoins été présentée en octobre.

Le secteur tourisme accaparé par les investisseurs étrangers. Les opérateurs locaux redoutent d’être marginalisés et de ne pas pouvoir profiter de l’afflux de touristes annoncé pour les 5 ans à venir. Ils sont de plus en plus cantonnés dans des activités de guidage touristique. L’écotourisme est devenu la seule activité à la portée des Malgaches.

Le déficit de la Jirama s’aggrave. De l’ordre de 200 millions de dollars en 2017, il atteint près de 400 millions de dollars en 2019. L’intersyndical a manifesté son inquiétude et dénoncé la mauvaise gestion de ses dirigeants ainsi que le népotisme dans les recrutements.

 

SOMMAIRE

POLITIQUE

  • Les élections municipales du 27 novembre
  • Restitution des îles Eparses, diplomatie

DROITS HUMAINS - GOUVERNANCE

  • Insécurité, dahalo, justice populaire, enlèvements
  • Justice
  • Conditions carcérales
  • Gouvernance
  • Politique migratoire, traite
  • Droits des femmes, VBG
  • Droits de l'enfant
  • Université, éducation
  • Médias, communication, réseaux sociaux

ÉCONOMIE - SOCIAL

  • Ressources naturelles,bois précieux
  • Environnement, aménagement, litiges fonciers
  • Intempéries - Etat de « sinistre national » décrété
  • Coopération, bailleurs de fonds
  • Economie

 

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30 janvier 2020

ARTICLES REMARQUES - JANVIER 2020

- 30 01 20 - Remaniement du gouvernement - 6 ministres limogés officiellement pour n’avoir pas atteint les objectifs fixés. 14 autres ont été reconduits à leur poste. La nouvelle formation compte 24 membres avec l’ajout d’un nouveau ministère de l’eau et de l’assainissement et d’un vice-ministère en charge des nouvelles villes et de l’habitat qui aura notamment en charge la concrétisation du très contesté projet « Tana-Masoandro ». On remarque également la hausse du nombre de femmes, qui passe de quatre à huit, une avancée dans la promotion de l’égalité du genre dans les affaires publiques.

Le nouveau ministre des affaires étrangères, Djacoba Tehindrazanarivelo, vient combler un poste laissé vacant depuis quatre mois suite au départ de Naina Andriantsitohaina pour briguer la mairie de la capitale. L’enseignant-chercheur, qui a longtemps exercé en Suisse, est spécialiste du droit international et de résolution des conflits. Il aura la charge de mener la délégation malgache dans les discussions avec la France au sujet de l’épineuse question des îles Éparses. Les ministres de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur ont été remerciées. Elles ont payé le prix des grèves illimitées des enseignants, des fraudes au bac et des détournements d’argent sur les primes de fin d’année.

Les entrants sont pour la plupart de jeunes technocrates, venus de l’étranger où ils ont occupé des postes de responsabilité dans leur domaine respectif. Mais il y a aussi les anciens collaborateurs du président de la République au sein de la présidence. Certains des nouveaux ministres sont le fruit de la campagne de « recrutement de cerveaux » initiée par l’Etat pour mettre en place un vivier d’experts dans tous les domaines d’activités. Les ministres issus des provinces côtières sont bien représentés dans la nouvelle équipe. Le nouveau ministre de la justice, Johnny Richard Andriamahefarivo, est un ancien proche collaborateur de Marc Ravalomanana et du TIM. Il était parmi les juges qui ont dirigé la cérémonie d’investiture de l’ancien président durant la crise de 2002. Avant cette nomination il a été consul général à Marseille entre 2003 et 2009 puis procureur général près la Cour de Cassation. Chaque membre de la nouvelle équipe fera l’objet « d’évaluations périodiques ».

Composition du nouveau gouvernement :

Ministre de la Défense nationale :  Général de corps d’armée Léon Richard RAKOTONIRINA

Ministre des Affaires étrangères :  Dr DJacoba TEHINDRAZANARIVELO

Garde des sceaux, Ministre de la Justice : Johny Richard ANDRIAMAHEFARIVO

Ministre de l’Economie et des Finances : Richard RANDRIAMANDRATO

Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation : Tianarivelo RAZAFIMAHEFA

Ministre de la Sécurité publique : Contrôleur général de police Fanomezantsoa Rodellys RANDRIANARISON

Ministre de l’Aménagement du territoire et des Travaux publics : Hajo ANDRIANAINARIVELO

Ministre de l’Education Nationale et de l’Enseignement Technique et Professionnel : Rijasoa Josoa ANDRIAMANANA

Ministre de la Santé publique : Pr Ahmad AHMAD

Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche : Fanomezantsoa Lucien RANARIVELO

Ministre de l’Energie et des Hydrocarbures : Christian RAMAROLAHY

Ministère de l’Eau, Hygiène et de l’assainissement : Voahary RAKOTOVELOMANTSOA

Ministre des Mines et des ressources stratégiques : Fidiniavo RAVOKATRA

Ministre des Transports, de la Météorologie et du Tourisme : Joel RANDRIAMANDRANTO

Ministre du Travail, de l’Emploi, de la Fonction Publique et des Lois Sociales : Gisèle RAMAMPY

Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique : Elia Béatrice ASSOUMACOU

Ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’artisanat : Lantosoa RAKOTOMALALA

Ministre de l’Environnement et du développement durable :  Vahinala Baomiavotse RAHARINIRINA

Ministre des Postes et des télécommunications et du développement numérique : Andriamanohisoa RAMAHERIJAONA

Ministre de la Population, de la Protection sociale et de la promotion féminine : Lucien Irmah NAHARIMAMY

Ministre de la Jeunesse et Sports : Tinoka Roberto RAHAROARILALA

Ministre de la communication et de la culture : Lalatiana RAKOTONDRAZAFY

Vice-ministre chargé des nouvelles villes et de l’habitat auprès du ministère de l’Aménagement du territoire et des Travaux publics : Angelot ZASY

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25 01 20 - Craad OI & Collectif Tany - Appel pour un audit environnemental et social de QMM et pour des mesures urgentes face à la radioactivité
Au moment où les autorités de l’Etat soulèvent de manière publique et officielle des questionnements sur les impacts réels de l’extraction d’ilménite Rio Tinto/QMM à Taolagnaro et annoncent la nécessité d’un audit financier, il est indispensable de souligner que des organisations de la société civile ont tiré la sonnette d’alarme à diverses reprises et continuent à alerter les autorités compétentes sur les préjudices subis par les habitants des villages directement affectés par l’installation de cette compagnie minière. Un examen sérieux des impacts environnementaux et sociaux des opérations minières s’avère également urgent.

- 24 01 20 - Un important groupe des Emirats arabes unis prévoit d’exploiter 60 000 ha dans le Bas Mangoky.
Un mémorandum d’entente a été signé avec le groupe « Elite Agro LLC » dont le siège est à Abu Dhabi. La société, fondée en 2010, est présentée comme la principale entreprise agricole des Emirats. La production annuelle attendue par le ministère de l’agriculture est de 350 000 T de riz, 200 000 T de maïs, 150 000 T de blé, 300 000 T de soja, 20 000 T de pois de cap et 30 000T d’arachide. La contribution de l’État consiste à mettre le terrain à disposition sous forme de « prêt ». Le groupe prendra en charge l’aménagement des terrains, qui seraient actuellement inexploités. La culture proprement dite créerait des milliers d’emplois. « Les productions seront achetées par l’État à moindre coût pour approvisionner le marché local et pour l’exportation. (…) Le projet sera dans un premier temps en essai pendant une année, avant de signer un contrat définitif » pour une durée de 30 ans, indique le communiqué ministériel. La plaine du Bas Mangoky, présenterait quelques 100 000 ha de surfaces aménageables. 11 000 ha ont été aménagés durant la Ière République. La Vérité insiste sur le fait que ce projet a été conçu dans la plus grande transparence et qu’il ne comporte aucune expropriation, à la différence du projet Daewoo de 2008, sous la présidence Ravalomanana, qui portait sur 1,3 million d’ha et dont la production était réservée à l’exportation. Pour le projet actuel, l'Etat sera le seul à décider de la destination des produits.

Ce partenariat est un moyen pour réduire l’exode rural dans la région du Menabe, a argumenté le ministre Lucien Ranarivelo. Le ministre précise que l’Etat prendra en charge la délimitation du périmètre d’intervention du projet. Des études techniques et sociales sont en cours afin d’anticiper les impacts du projet sur les communautés concernées. « Nous sommes conscients de l’existence des patrimoines, des lieux sacrés comme les sépultures auxquelles nous montrons beaucoup de respect, ainsi que de l’extension des aires de pâturages. » La société émiratie a pour obligation d’apporter son savoir-faire, des innovations technologiques conformes aux normes et le capital. « A noter que cette société émiratie a fait ses preuves dans d’autres pays comme le Rwanda, l’Ethiopie ou le Mozambique dont les progrès économiques ne sont plus à prouver, notamment dans le secteur agricole », a-t-il enchaîné. « A part les 60 000 ha, un terrain de 5 000 ha sera aménagé pour les jeunes et les exploitants nationaux du Bas-Mangoky, sans parler des zones d’émergence agricole à instaurer. Aucune propriété foncière appartenant aux nationaux ne sera touchée par ce projet », toujours d’après ses explications. La RN 9 sera réhabilitée. Un pont sera construit pour permettre la traversée du fleuve, a-t-il encore annoncé. Le projet va démarrer cette année avec l’aménagement de 5000 ha. Des projets de loi et le cadre légal sont en cours d’élaboration.

L’annonce de ce partenariat est au cœur d’un débat politique et social, écrit Tribune. Lors de sa rencontre avec les journalistes, le président de la République avait précisé que les productions (riz, maïs, tomates…) ne seront pas exportées mais seront destinées au marché local. Une affirmation en contradiction avec le communiqué du ministère de l’agriculture qui indique qu’une partie de celles-ci sera destinée à l’exportation. La juriste Arlette Ramaroson s’étonne que l’accord ait été conclu sans consultation préalable de la population locale. Le Collectif Tany analyse la situation.

<> 23 01 20 - Indice de Perception de la Corruption 2019 - Reculer pour mieux sauter ?
Madagascar réalise un score de 24/100, soit un recul d’un point par rapport au score réalisé en 2018 (25/100), 8 points de moins qu’en 2012 cela s’explique par le manque d’intégrité politique qui prévaut dans le pays. Les problèmes récurrents auxquels le pays fait face mettent en lumière le manque de transparence et de redevabilité politique. Peuvent être cités de façon non-exhaustive :
- L’opacité des sources de financement politique qui constitue un frein à la construction d’une relation de confiance entre politiciens et citoyens et constituent une porte ouverte aux financements illicites ;
- Le non-plafonnement des fonds de campagne qui accentue les inégalités des chances entre compétiteurs politiques et favorise l’augmentation exponentielle des risques de corruption électorale et d’achats de vote ; perte d’un moyen de vérification de la probité des élus ;
- L’omniprésence et l’influence de certains opérateurs privés sur le régime qui fragilisent l’Etat et favorisent sa phagocytose par le privé, tout en accélérant la cartellisation de l’économie ;
- La persistance de la protection politique et du corporatisme qui l’accompagne constituent des sources d’impunité et entretient de plus l’immuabilité de ces pratiques malsaines au fil des régimes.

<> 16 01 20 - Le Monde Afrique - Tribune - C. Bouquet - A Madagascar comme partout sur le continent les élites accaparent les terres fertiles
C’était deux jours avant Noël. A Madagascar, neuf paysans de la région d’Itasy ont été placés sous mandat de dépôt, accusés de cultiver des terres qui ne leur appartiendraient pas. Une affaire dont l’origine remonte à la colonisation. L’Itasy est un petit territoire dont la richesse des sols avait attiré des colons dès les années 1920. A l’indépendance, les colons ont progressivement abandonné ces plantations et l’arrivée au pouvoir de Didier Ratsiraka a accéléré le changement de statut de ces terres. Après le départ des colons, les petits cultivateurs ont continué à occuper des plantations. Mais, sans se préoccuper de leur situation, un ministre de Ratsiraka a profité de sa position pour se faire attribuer 569 ha, faire borner sa « propriété » et menacer les paysans de les chasser par la force. Le dignitaire, appelé à des fonctions diplomatiques lointaines, s’est contenté de n’occuper que les 4 ha mais au début des années 2010 il a relancé les procédures d’expulsion… Les procès qui se succèdent tournent généralement à l’avantage du notable dont le fils a été promu à de hautes fonctions auprès du premier ministre. Pourtant, durant sa campagne de 2018, Andry Rajoelina avait promis de « rendre la terre à ceux qui la cultivent »…

- 15 01 20 - Le Monde - A Madagascar, semaine décisive pour le nouveau code minier

L’avant-projet de loi de réforme du secteur des mines, voté en conseil de gouvernement le 20 novembre 2019, suscite l’inquiétude des opérateurs et de la société civile. Dans un premier temps, le texte a fait son chemin en silence. Au point que les principaux intéressés ont découvert dans les médias qu’un nouveau code minier était en passe d’être adopté. Puis, très vite, le ton est monté et c’est devenu un véritable scandale. Au point que ce texte, qui aurait dû être présenté en conseil des ministres, puis adopté par l’Assemblée nationale, a été stoppé après son vote en conseil du gouvernement. La levée de boucliers de la société civile et du secteur privé a suspendu le processus législatif et a obligé à l’ouverture d’une discussion. Et cette semaine aura lieu une réunion « avec toutes les parties prenantes » pour la mise en place d’un comité chargé de discuter de ce projet de loi, a indiqué le ministère des mines et des ressources stratégiques.

<>doc  08 01 20 -  The Conversation - C. Bouquet - A Madagascar, l'accaprement des terres peut prendre des formes diverses
En Afrique subsaharienne et à Madagascar, le phénomène d’accaparement des terres est apparu tardivement, car le droit foncier coutumier – qui reposait sur une appropriation collective de la terre – ne permettait pas les transactions privées, avant que la Banque mondiale n’impose, à partir des années 1990, des réformes foncières introduisant la propriété privée individuelle dans un monde paysan qui ignorait largement ce nouveau concept. C’est sans doute à Madagascar que ce basculement a été le plus spectaculaire, puisque le groupe sud-coréen Daewoo avait entrepris en 2008 de s’y faire attribuer 1 300 000 hectares de terres cultivables. La colère paysanne avait alors abouti au renversement en mars 2009 du président de la République de l’époque, Marc Ravalomanana, et au retrait de Daewoo. Au cours des dix années qui se sont écoulées depuis, les transactions portant sur les terres agricoles malgaches n’ont jamais atteint de telles superficies, mais elles ont continué à prospérer.

 


 <> Articles particulièrement signalés - <>doc  Documents à valeur permanente
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31 décembre 2019

REVUE DE PRESSE - DECEMBRE 2019

pov 07 12 19Les résultats provisoires des élections municipales confirment la victoire de la plateforme pro-Rajoelina dans la capitale et la plupart des grandes villes. Le TIM de Marc Ravalomanana et le MMM se disputent la seconde place. Le déclin du TIM, amorcé lors de la crise de 2009, se confirme. Le taux de participation, déjà faible lors des législatives, est en chute libre (33 %). Le nouveau maire d’Antananarivo, Naina Andriantsitohaina, ancien ministre des affaires étrangères et hommes d’affaires, compte sur sa proximité avec le pouvoir pour redresser la situation de la capitale qui s’est fortement dégradée durant le mandat de Lalao Ravalomanana, épouse de l’ex-chef de l’Etat.

Une fois encore, la composition de la liste électorale a été contestée, tant par le TIM que par l’ancien parti au pouvoir, le HVM. La CENI, accusée d’avoir procédé à des modifications de la liste, a fait l’objet de virulentes attaques, notamment de la part du candidat malheureux du TIM à la mairie de la capitale. Des appels à mobilisation ont été lancés par l’opposition, sans succès. Une surprenante rencontre a eu lieu à Paris entre Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina, qui s’est conclue par un communiqué dénonçant « les fraudes électorales ». Dans un important communiqué, le SeFaFi a dressé son bilan du cycle électoral 2018-2019 (quatre scrutins sur la période), assorti de plusieurs suggestions. Pour l’Observatoire, avec de tels taux d’abstention, la légitimité des élus pose question. Une désaffection croissante des électeurs qui doit être prise au sérieux.

Le candidat malheureux du TIM aux municipales à Antananarivo a tenté de mobiliser ses partisans et les habitants d’Ambohitrimanjaka opposés au projet « Tana-Masoandro ». La manifestation qu’il projetait d’organiser a été interdite. L’opposition entendait dénoncer les fraudes électorales qui auraient entaché les résultats des municipales dans la capitale. Un rassemblement s’est tenu devant le tribunal administratif pour le dépôt de requêtes en annulation. Rina Randriamasinoro, candidat-maire du TIM n’a été autorisé qu’à déléguer huit personnes pour pénétrer dans l’enceinte du tribunal. Les juges administratifs ont jusqu’au 14 janvier pour statuer et proclamer les résultats officiels du scrutin du 27 novembre. Son verdict pourra encore faire l’objet d’un recours devant le Conseil d’Etat. Une différence de seulement 5 926 voix sépare le candidat de la coalition au pouvoir à celui du TIM.

L’examen du projet de loi de finances 2020 par le Parlement a subi d’importants retards. Le texte a été adopté par l’Assemblée en un temps record, sans véritable débat. Il a été transmis tardivement au Sénat au point que la navette entre les deux chambres n’a pas pu se tenir dans les délais impartis. La loi de finances devra être validée par voie d’ordonnance. Le Sénat, majoritairement pro-HVM, a exprimé de fortes réticences vis-à-vis de ce texte auquel il reproche un manque de transparence. Les prévisions budgétaires prévoient une réduction conséquente des crédits destinés à la Chambre haute, menacée de suppression par la réforme constitutionnelle qui devrait faire l’objet d’un référendum courant 2020. En amont de ce référendum, le gouvernement prévoit des élections sénatoriales anticipées qui réduiraient fortement le nombre de sénateurs. Le projet a été adopté par le Sénat après le vote de plusieurs amendements, parmi lesquels le retour de la subvention de l’Etat à la Jirama, la suppression du budget destiné à la tenue de sénatoriales et le rétablissement du budget de la Chambre haute. La société civile a dénoncé pour sa part sur les nombreuses zones d’ombre du texte, notamment l’inscription à un niveau très élevé de « provisions sur investissement », sans allocation précise et qui représentent plus de 8 % du budget total. « Une porte ouverte à la corruption ou aux détournements », selon le CCOC.

Quelques centaines de fonctionnaires et de nombreux chefs d’entreprise attendent réparation et indemnisation pour les préjudices subis durant la crise politique de 2002 à 2009, prolongée jusqu’en 2013. Depuis la mise en place du CFM, 37 demandes ont été reçues mais seuls quatre proches de Didier Ratsiraka ont bénéficié d’une amnistie. Nombre de demandes seraient en souffrance à la Cour suprême. Le sujet de l’indemnisation et des réparations est lui aussi en stand-by, en raison de l’absence de financements. Les bailleurs de fonds, sollicités, n’ont pas donné suite aux demandes qui leur ont été adressées. 1 272 dossiers de réparations et d’indemnisation ont été reçus par l’institution à ce jour.

Le projet de loi sur le statut de l’opposition, validé par l’Assemblée nationale, n’a pas été inscrit à l’ordre du jour du Sénat. Ses membres ont affirmé que les consultations doivent encore se poursuivre. Le projet ne reconnait qu’une opposition parlementaire, qui exclut d’office Marc Ravalomanana de la fonction reconnue par la Constitution.

Les 11 gouverneurs de région nommés - 12 autres restent à désigner - ont suivi une formation en Chine durant 15 jours dans le but de les préparer à leur nouvelle mission, la Chine étant présentée comme un modèle à suivre en matière de développement.

NM 13 12 19Une concertation nationale sur les îles Eparses a été organisée. Objectifs annoncés : favoriser l’appropriation nationale et mobiliser l’opinion publique autour de l’enjeu de souveraineté sur ces îles. Près de 1 200 personnes ont participé aux travaux. Plusieurs résolutions ont été adoptées et remises à Andry Rajoelina présent à la cérémonie de clôture, accompagné d’un invité d’honneur, Didier Ratsiraka, l’un des pionniers des démarches engagées pour la restitution de ces îles. Au même moment, le président français a dévoilé son intention d’installer sur ces îles une station de recherche sur les océans et le climat. La déclaration a été très mal perçue par la partie malgache. Andry Rajoelina a répliqué qu’il n’y aura plus de discussion possible sur d’autres sujets avec la France sans que soit abordé la question de la souveraineté malgache sur ces territoires.

Les chrétiens malgaches résidant aux Comores se sont vus interdire de célébrer Noël par le ministère des affaires islamiques. Un communiqué désavoué le 25 décembre par le ministre de l’intérieur et le porte-parole du gouvernement. Le président Azali Assoumani aurait souvent annoncé que les religions autres que l’islam sunnite n’ont pas leur place aux Comores. Des médias malgaches se sont dits inquiets de la progression d’un islam rigoureux dans ces îles voisines et de son influence possible sur l’islam malgache.

Lancée depuis plieurs années, la Réforme du secteur de la sécurité (RSS) a été passée à la loupe avec des représentants de la communauté internationale. Le gouvernement constate que malgré le lancement de la RSS, le niveau sécuritaire du pays reste faible. Une situation qui risque d’engendrer une nouvelle crise politique et sociale.

L’enlèvement d’un opérateur économique d’Anjozorobe par une bande d’une vingtaine de malfaiteurs, contre une forte rançon, a débouché sur la torture à mort de quatre villageois lancés à leur recherche. En représailles, la bande a tendu un guet-apens à un groupe de gendarmes en patrouille. L’un d’eux a été tué, deux autres blessés. Le premier ministre a fustigé la passivité, voire la complicité des autorités locales et de représentants de l’administration.

Une trentaine de bandits ont attaqué deux autocars, un 4×4 et un minibus à Betroka la nuit de Noël, faisant deux blessés. Un passager a expliqué que la caravane avait essayé des coups de feu et que les bandits avaient bloqué la route avec des troncs d’arbre.

Un commerçant karana de la capitale a été enlevé pour la seconde fois en 2 ans. La Communauté des Français d’origine indienne a offert une importante prime pour ceux qui pourraient aider à sa libération. Le kidnapping s’est produit en même temps que le procès d’une dizaine de personnes poursuivi pour le même crime au Pôle anti-corruption. Au terme de six jours de captivité, Navaz Veldjee a été libéré contre rançon. L’Express a noté qu’il s’agissait du 126e rapt depuis 1991. Comme à l’accoutumé, les enquêteurs ont déploré la réticence de la famille à collaborer avec eux.

Condamné à une peine de 5 ans d’emprisonnement, le député Raveloson Ludovic a pu bénéficier d’un régime de main-d’œuvre pénale. Il a ensuite occupé un emploi à la Chambre de commerce de Morondava. Une faveur dénoncée par nombre d’observateurs qui suspectent un acte de corruption. Le scandale a conduit la gendarmerie à procéder à son arrestation et à la reconduire en prison. La société civile a dénoncé les « manœuvres corporatistes » des députés qui ont mis en place une commission spéciale chargée de l'examen des demandes de suspension de la détention, des mesures privatives ou restrictives de liberté ou de la poursuite des parlementaires. Une lettre ouverte a été adressée au président de la République, au président de la HCC et au ministre de la justice pour dénoncer les tentatives de libération du député Raveloson.

Le Pôle anti-corruption (PAC) a reçu la lettre de la commission spéciale en charge de la levée des immunités parlementaires demandant la suspension des poursuites à l’encontre du député Hasimpirenena Rasolomampionona. La chambre d’accusation a rejeté la demande, l’infraction ayant eu lieu antérieurement à son élection, alors qu’il était DG du service des domaines. Le député nouvellement élu ne peut donc bénéficier de l’immunité parlementaire, fait valoir le PAC.

Les deux représentants de l’Assemblée nationale au sein de la HCJ ont été élus. Ses membres sont désormais tous connus. Ils vont enfin pouvoir siéger et traiter des dossiers instruits par le Bianco et concernant les plus hauts personnages de l’Etat, pénalement responsables des actes accomplis dans l’exercice de leurs fonctions. La procédure reste cependant excessivement complexe et peu susceptible d’aboutir. Les mises en accusation ne peuvent réellement débuter sans l’aval des députés.

La libération de détenus sans l’avis préalable des juges lors de la visite d’Andry Rajoelina à la maison centrale d’Antanimora aurait, pour partie, décidé le syndicat des greffiers à lancer un mot d’ordre de grève. Il est reproché au pouvoir de s’être immiscé dans plusieurs affaires relevant de la justice.

Claudine Razaimamonjy, ex-conseillère de la présidence sous Hery Rajaonarimampianina, a été condamnée à dix ans de travaux forcés pour détournement de deniers publics. Quatre autres personnes ont écopé de lourdes condamnations. Parmi les personnalités éclaboussées dans cette affaire, Olivier Mahafaly, ancien premier ministre, a été cité comme témoin, son cas étant du ressort de HCJ. Une procédure déclaré « irrecevable », par l’Assemblée en décembre 2018. Il s’agit de la seconde condamnation prononcée à l’encontre de Claudine Razaimamonjy. D’autres affaires la concernant sont en cours d’instruction.

Actes de tortures perpétrés par les forces de l’ordre durant une garde à vue : 54 ordres de poursuite sont en instance, selon un rapport de la CNIDH. L’affaire d’Antsakabary, qui remonte à 2017, est dans tous les esprits. Les ministres de la sécurité publique qui se sont succédés depuis n’ont jamais engagé un ordre de poursuite à l’encontre des policiers, présumés coupables alors que les habitants ont subi des représailles de leur part. Sur une centaine de plainte que la CNIDH a reçue cette année, plus d’une vingtaine font référence à des actes de torture perpétrés par les forces de l’ordre, y compris l’armée.

Le placement de personnes en détention préventive n’est plus systématique. Des peines alternatives sont prononcées et des mesures ont été prises pour accélérer le traitement des dossiers. À deux semaines de la date butoir fixée par Andry Rajoelina, la surpopulation carcérale avait légèrement diminué. A la maison centrale d’Antanimora, 200 détenus ont été libérés depuis la visite d’Andry Rajoelina. La procureure de la République déplore cependant qu’une grande partie des personnes soumises au contrôle judiciaire ne respectent pas les procédures.

Le SIF et le Collectif Tany ont dénoncé le placement en détention préventive de neuf habitants de Soavinandriana dans le cadre d’un litige foncier opposant300 familles à un ancien ministre. Une utilisation abusive de de ce procédé auquel le pouvoir s’était engagé à mettre fin.

Le Comité national de l’Initiative pour la transparence des industries extractives (EITI) a procédé à la remise officielle des rapports 2017 et 2018, en dépit de la démission de sa secrétaire exécutive, très critique vis-à-vis de l’Etat, qu’elle juge peu motivé pour les questions de gouvernance minière. La non-publication du rapport 2017 en raison de difficultés de financement, avait causé la suspension temporaire de Madagascar en 2018. En 2019, seuls une partie des fonds nécessaire a été débloquée. Après la réintégration de Madagascar dans l’EITI en juin, une nouvelle validation était prévue à la fin du mois.

Dans le cadre d'un projet « Renforcement des institutions de lutte contre la corruption à Madagascar », co-financé par les gouvernements norvégien et allemand, une cellule spécialisée sera mise en place dans chaque ministère avec l’appui du Bianco. Six personnes ont été placées en détention préventive dans le cadre de l’affaire de corruption au concours d’admission à l’Ecole de la magistrature qui avait conduit à l’annulation des épreuves. Le conseil des ministres a limogé le directeur général du trésor, Herivelo Andriamanga, suite à la diffusion sur les réseaux sociaux de la photo d’un véhicule Audi avec plaque officielle, appartenant à la DG du trésor, utilisée comme tête de cortège d’un mariage. La disparition d’une somme colossale de 800 millions Ar au niveau de la paierie générale aurait précipité la décision de limogeage.

Plus de 60 dossiers de blanchiment d’argent ont été déférés au parquet du PAC durant cette année, pour un montant estimé à 400 milliards Ar, soit un quadruplement par rapport à l’année 2018, score attribué à la mise en œuvre de la loi de février 2019 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.

Deux Chinois et deux Malgaches ont été condamnés dans l’affaire de mariages forcés qui se sont tenus en mars à Moramanga, avec la complicité d’agents de la commune. Les Chinois avaient été mis en contact avec des jeunes filles malgaches par un réseau de traite expéditeur de travailleuses vers l’extérieur, notamment vers la Chine.

Un homme soupçonné de recrutement et d’envoi de travailleuses malgaches vers les pays arabes a été intercepté par le service central des enquêtes spécialisées dans un quartier de la capitale. Un individu originaire d’Andapa, haut lieu de la traite, a été condamné par le Pôle anti-corruption à 8 ans de prison ferme.

Une dizaine d’opposants Comoriens demandent l’asile à Madagascar. Ils ont rencontré les représentants de l’OIM et attendent de connaître la décision du ministère de l’intérieur.

L’Assemblée nationale et le Sénat ont adopté le projet de loi contre les violences basées sur le genre après qu’une vive polémique ait vu le jour sur le fait que ce texte pourrait ouvrir la voie à la reconnaissance du « mariage pour tous ». Les autorités ont démenti fermement ces allégations. Le rapporteur du texte à l’Assemblée a déclaré : « l’adoption d’une loi favorisant le mariage entre personnes de même sexe à Madagascar est inenvisageable. Il est inconcevable qu’une telle loi soit adoptée en terre malgache. » Le député Fidèle Razara Pierre a été rappelé à l’ordre par le bureau permanent de l’Assemblée pour « désinformation et déstabilisation » après avoir affirmé que la loi sur les VBG tend à favoriser le mariage entre personnes de même sexe. La FJKM a dénoncé les dérives homosexuelles et le « mariage pour tous ». La coordonnatrice résidente du Système des Nations unies a déclaré qu’elle ne voyait « aucune relation entre la loi sur les VBG et le mariage homosexuel ». L’Express a noté que sur les réseaux sociaux des personnes n’hésitent plus à stigmatiser l’homosexualité et à laisser entendre qu’insulter ou agresser les homosexuels sont des actes légitimes. L’adoption de ce projet de loi a été saluée par la société civile et par la première dame, présidente de l’association Fitia et ambassadrice du FNUAP.

Des étudiantes victimes de corruption sexuelle portent plainte. Transparency International-Initiative Madagascar (TI-IM) encourage les victimes à briser le tabou. TI-IM lancera en 2020 des investigations sur ce thème qui sera approfondi lors la prochaine Journée mondiale des droits des femmes.

Plus de 10.000 enfants travaillent dans des mines artisanales de mica dans le Sud, révèle un reportage réalisé en collaboration avec l’association Terre des Hommes. De grandes marques sont pointées du doigt pour manque de suivi de la traçabilité de leurs achats en Chine. 46 000 tonnes de mica ont été exportées par la Grande île en 2018, dont 91 % envoyés en Chine. Un volume qui a permis à Madagascar de concurrencer progressivement l’Inde, pays dans lequel également 22.000 enfants travaillaient pour le mica en 2016.

Lutte contre l’apatridie - 2 700 de certificats de nationalité ont été délivrés depuis la loi du 25 janvier 2017 qui stipule qu’est reconnu comme malgache l’enfant né d’un père et/ou d’une mère malgache. Désormais, les femmes malgaches épousant des étrangers peuvent offrir à leurs enfants leur nationalité. Malgré cette avancée significative, la lutte continue pour des milliers d’autres apatrides qui n’ont pas pu fournir les documents administratifs exigés, notamment leur acte de naissance. De plus, bon nombre d’apatrides s’isolent et n’osent pas consulter les services administratifs. Un plan national d’action pour l’éradication de l’apatridie est en cours d’élaboration.

Le fonctionnement des universités connait depuis plusieurs semaines des perturbations suite à un mouvement de grève des enseignants. Les étudiants exigent la reprise des activités pédagogiques. L’agitation estudiantine trouve également son origine dans les arriérés de versement des bourses et la volonté du ministère de déloger les occupants illicites des cités universitaires. Des affrontements ont eu lieu avec les forces de l’ordre, des arrestations opérées. Etudiants et universitaires ont réclamé la démission de la ministre de l’enseignement supérieur.

Le Plan stratégique national de lutte contre le VIH/Sida connait un gap de financement de 97 millions de dollars sur les 130 millions jugés nécessaires pour mettre en œuvre le plan jusqu’en 2022. Le ministère de la santé, le comité national de lutte contre le Sida et ses partenaires ont annoncé la tenue d’une campagne de dépistage auprès de
100 000 personnes.

Le 14e rapport de l’indice de la faim dans le monde, publié par « Global hunger index » (GHI), qualifie la situation de Madagascar d’alarmante. La Grande île occupe la 114e place sur 117 pays étudiés. Le GHI indique que le changement climatique a des impacts directs sur l’alimentation et le développement durable de la population.

Le projet de loi sur la communication médiatisée a été examiné à l’Assemblée. Les députés ont proposé quelques amendements avant d’adopter le texte à l’unanimité. Pour Midi, la disposition relative à l’interdiction pour les médias de publier des informations issues des réunions à huis clos, porte atteinte au métier de journaliste d’investigation.

Un « salon des médias » a eu lieu comme chaque année à l’ambassade de Chine, rapporte Midi. Le quotidien mentionne la présence d’une trentaine de représentants de la presse. Dans son allocution, l’ambassadrice de Chine s’est étendue sur l’efficacité du système socialiste à la chinoise, expliquant qu’il a permis à son pays d’atteindre le progrès économique qui est le sien actuellement. [On apprenait le même jour de l’ONG « Comité pour la protection des journalistes » que près d’une cinquantaine de reporters sont emprisonnés en Chine.]

Les négociations sur le nouvel accord de pêche entre l’UE et Madagascar pourraient enfin aboutir après un an de négociations. Selon le ministère de la pêche, « les ressources halieutiques ne doivent pas être vendues à des prix bradés et la gestion doit être renforcée et s’effectuer dans un cadre aussi transparent que possible. » 6,1 millions d’euros de redevances ont été versés à l’État malgache durant l’exercice 2015-2018.

L’opérateur économique Eddy Maminirina a été condamné à 5 ans de prison ferme et à une amende de deux milliards Ar par le tribunal spécial pour le bois de rose. L’affaire remonte à 2014 et 2015. Pour L’Express, les condamnations prononcées semblent douces au regard de la sévérité des peines prévues par la loi instituant cette juridiction.

A l’approche des fêtes de fin d’année, l’Alliance Voahary Gasy (AVG) a lancé un appel à la vigilance à propos du risque de la reprise des trafics de bois de rose.

La révision du code minier de 2005 en chantier depuis de longs mois, a fait l’objet d’un forum organisé au Mining Business Center à Ivato. L’avis est unanimement partagé sur la nécessité de le refondre ou de le modifier dans le sens d’une amélioration des retombées positives pour l’Etat, les collectivités locales et les populations. Le pouvoir est impatient de clore la phase de concertation débutée en janvier mais la société civile juge que le projet présenté manque de transparence quant à la gestion des revenus fiscaux. Les aspects environnementaux, fonciers et sociaux ont, selon elle, été sacrifiés au profit d’une approche trop exclusivement financière. Les représentants de la Plateforme de l’organisation de la société civile sur les Industries extractives regroupant 13 entités ont quitté le forum avant son terme. Dans un communiqué, le Craad-OI et le Collectif Tany avaient réclamé la poursuite des consultations pour une meilleure prise en compte des droits économiques, sociaux, environnementaux et sanitaires de la population. La Plateforme rappelle que le ministère prévoit d’octroyer 50 nouveaux permis miniers, 500 permis d’exploitation artisanale et 500 permis de recherche alors même que le nouveau code est encore en discussion. « Nous craignons fort des risques de corruption via un système d’octroi de gré à gré », alerte-t-elle.

Le premier ministre a fait savoir que suite aux contestations persistantes des riverains, le projet « Base Toliara » fait l’objet d’un réexamen. Un audit financier et organisationnel du projet QMM est par ailleurs attendu, suite à la demande de la compagnie de faire participer l’Etat à une 3e augmentation de capital.

L'eau en aval de la mine de QMM/Rio Tinto de Taolagnaro contient de fortes concentrations d'uranium et de plomb pouvant mettre en danger les populations qui dépendent d'un lac et d'une rivière pour l'eau potable, selon une ONG britannique. Le processus d'extraction d'ilménite peut selon elle concentrer les radionucléides. Rio Tinto a mandaté une société de conseil indépendante pour mener une étude après la publication de ce rapport.

A la veille de la COP25, une conférence des jeunes de l’océan Indien s’est tenue dans la Grande Ile, classée zone à risque en tant que 7e pays le plus affecté par le changement climatique. Cette réunion a permis de trouver des ambassadeurs pour toutes les îles du sud-ouest de l’océan Indien, prêts à aller plaider la cause de la sous-région à Madrid mais les accréditations promises n’ont pu être obtenues des autorités. « Lors des grosses négociations internationales, c’est souvent la jeunesse issue des pays développés qui est représentée, parce qu’ils peuvent se payer le voyage », a déploré une participante. La jeune activiste Marie Christina Kolo qui représentait la jeunesse à Madrid a reproché au ministre de l’environnement d’avoir tenté de faire entrave à sa participation aux débats.

Madagascar accueillera la première conférence ministérielle sur le changement climatique en avril 2020. La décision a été prise par la coalition des ministres des finances sur le changement climatique qui regroupe 51 pays, dont la Grande île. Madagascar faisant partie des pays qui pourraient être les plus touchés par le changement climatique, le gouvernement escompte une aide internationale de 150 millions de dollars pour faire face à ce défi.

Liège Airport s'engage à planter 600 000 arbres d'ici cinq ans à Madagascar pour un montant de 30 000 euros en s'associant à l'ONG belge Graine de vie, un des acteurs principaux de la protection et de la restauration forestière à Madagascar.

Projet « Tana-Masoandro » - Les habitants d’Ambohitrimanjaka ont manifesté de nouveau leur opposition. Le pouvoir laisse entendre que de nombreux propriétaires ont déjà donné leur accord pour céder leurs terrains à l’Etat. Près de 4 600 propriétaires seraient concernés par le projet et non 972 comme le pouvoir l’indique, affirment les opposants. Des propriétaires se sont résignés à vendre face aux difficultés rencontrées pour justifier de leur situation. Les opposants ont tenu une conférence de presse pour protester contre la condamnation à deux ans de prison avec sursis de 12 des 13 manifestants arrêtés le 17 octobre.

La Chine va aider Madagascar à moderniser son réseau de télécommunications. Le projet consistera en la création de nouvelles infrastructures incluant 130 km de liaisons par fibre optique et la mise en place de centres de gestion de données. Le projet contient également un volet sécurité avec l’installation de caméras de surveillance intelligentes et haute définition dans la capitale, Toamasina et Nosy Be. Pour le premier ministre, ces outils contribueront à la sécurisation urbaine et rassureront les investisseurs.

La BAD offre une garantie de 100 millions de dollars pour le projet hydroélectrique Sahofika sur le fleuve Onive. Sa construction devrait débuter en 2020 pour une durée des travaux de cinq ans. Le projet permettra à Madagascar de réduire sa production d’énergie thermique jusqu’à 90 %.

Diaspora : le gouvernement confirme ses engagements. Il entend mettre en place des programmes participatifs destinés aux Malgaches qui vivent à l’extérieur. Une étude de 2013 révèle que la diaspora est estimée à environ 200.000 membres. Selon la Banque mondiale, elle a transféré en 2018 425 millions de dollars vers Madagascar.

Jirama - Après plusieurs mois d’attente, Vonjy Andriamanga, ancien ministre de l’énergie, de l’eau et des hydrocarbures, a été nommé DG en conseil des ministres. Une nomination qui a surpris dans la mesure où cet ancien membre du gouvernement a été limogé le 30 octobre pour ne pas avoir été capable de solutionner les problèmes de délestage et de coupure d’eau. Il ne figurait pas dans la liste des postulants qui ont passé des entretiens avec le cabinet de recrutement international mandaté par la Banque mondiale.

Air Madagascar dans la tourmente. 20 mois après la signature d’un partenariat stratégique avec Air Austral, la compagnie malgache compterait ouvrir son capital à d’autres investisseurs, notamment Ethiopian Airlines. La participation d’Air Austral serait ramenée à 10 %. Les deux compagnies se font le reproche de ne pas avoir tenu leurs engagements.

L’Agence nationale pour la promotion de l’emploi, le « Pôle emploi malgache », devrait voir le jour en 2020, annonce la ministre du travail et de l’emploi.

Seuls 6 % des Malgaches bénéficient d’un travail décent et d’une couverture sociale. 10 à 12 % des sociétés privées formelles affilient leur personnel à la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnaps).

 

SOMMAIRE

POLITIQUE

  • Les élections municipales du 27 novembre
  • Restitution des îles Eparses, diplomatie

DROITS HUMAINS - GOUVERNANCE

  • Insécurité, dahalo, enlèvements
  • Justice
  • Conditions carcérales
  • Gouvernance
  • Politique migratoire, traite
  • Droits des femmes, homosexualité
  • Droits de l'enfant
  • Université
  • Médias, communication

ÉCONOMIE - SOCIAL

  • Ressources naturelles,bois de rose
  • Environnement, aménagement
  • Coopération, bailleurs de fonds
  • Economie

 

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28 décembre 2019

ARTICLES REMARQUES - DECEMBRE 2019

- 28 12 19 - SIF & Tany - Pour une libération immédiate des neuf habitants de Soavinandriana en détention provisoire
Quelques mois après le scandale provoqué par l’utilisation abusive de la détention provisoire à Madagascar et les consignes du ministre de la justice Jacques Randrianasolo aux magistrats d’éviter le placement systématique en détention préventive, neuf personnes du village d’Ampalaha dans la commune de Soavinandriana (région Itasy) viennent d’être victimes de cette procédure dans des circonstances déplorables et inacceptables. Il s’agit des villageois membres des 300 familles dont les terres d’une superficie de 569 ha font l’objet de spoliation de la part d’un ancien ministre, Georges Ruphin et qui luttent au tribunal pour faire reconnaître leurs droits depuis plusieurs années face aux décisions de justice de les expulser. Cela fait quatre ans que durent les différends entre le fokonolona qui a valorisé les terrains et l’ancien ministre qui prétend être propriétaire du terrain.

- 17 12 19 - Le Monde - "C'est une porte ouverte à la corruption" - Les mystérieux 200 millions du budget 2020
Dans le projet de budget 2020, une ligne a attiré le regard de la société civile. 770 milliards Ar., soit 196 millions d’euros, ont été provisionnés sans qu’on sache pour quoi faire. « C’est quand même 8,4 % du budget qui n’a aucune destination de spécifiée. C’est aussi une porte ouverte à la corruption ou aux détournements », déplore Hony Radert, la secrétaire générale du Collectif des citoyens et des organisations citoyennes (CCOC), pour qui « il y a un manque de transparence ». Le prêt commercial de 211 milliards Ar. pour construire des hôpitaux fait aussi réagir. « En annexe de la loi de finances, on trouve une analyse de la viabilité de la dette : Madagascar a actuellement un taux modéré. Souscrire à un prêt commercial ne fera qu’aggraver ce taux. Il aurait mieux valu obtenir un prêt à conditions préférentielles. De plus, les hôpitaux ne provoquent pas de retombées économiques directes », précise-t-elle. Durant le mois de novembre, la société civile a plusieurs fois alerté sur l’opacité de ce texte.

- 17 12 19 - Craad-OI - Tany - La révision du code minier doit être réalisée mais en intégrant toutes les parties prenantes et tous les enjeux cruciaux
Le code minier de 2005 en vigueur actuellement est réputé mondialement pour sa forte tendance à favoriser les sociétés minières au détriment de l’Etat et de la population. Sa révision ou sa refonte dans le sens d’une amélioration des conséquences positives pour les Malgaches s’avère donc indispensable, même si cela ne plaira pas aux sociétés minières et aux organismes protecteurs du secteur privé au niveau national et international. Des échanges et décisions pour la prise en compte et le traitement de ces thèmes dans le projet de loi en cours d’élaboration s’avèrent incontournables afin que le code révisé ou refondu ne continue pas à porter atteinte aux intérêts et droits économiques, sociaux, environnementaux et sanitaires de la population et que les impacts des opérations minières ne détériorent pas le niveau de vie et la santé des communautés locales. Le forum du 20 décembre prévu pour expliquer le projet de loi du gouvernement ne suffira pas pour échanger sereinement et se convaincre mutuellement sur ces sujets vitaux. La hâte des décideurs de délivrer 50 nouveaux permis miniers ne peut pas justifier l’absence de considération de ces thèmes cruciaux.

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  17 12 19 - SeFaFi - Cycle électoral 2018 - 2019 - Observations et suggestions
Madagascar a vécu l’un des plus longs cycles électoraux de son histoire. Du 18 décembre 2018 aux municipales et communales du 27 novembre 2019, les électeurs ont été convoqués à quatre reprises. L’évolution du taux de participation est révélatrice de leurs sentiments. Pour les municipales, le taux serait tombé à 33 %. Avec un taux d’abstention pouvant aller jusqu’à 80 %, la légitimité des élus pose question. Cette désaffection croissante des électeurs doit être prise au sérieux. Les échéances électorales se suivent sans cohérence. Un calendrier électoral pérenne devrait éviter de prendre les jours ouvrés comme jours d’élections et il conviendrait de songer à rendre le vote obligatoire. Les élections parallèles du maire et du conseil municipal aboutissent souvent à des appartenances différentes, voire concurrentes. Le plus simple serait d’en revenir à un scrutin de liste. Il serait opportun aussi d’unifier la durée du mandat des uns et des autres et de placer les élections locales à mi-terme des nationales. L’organisation électorale reste déficiente. La composition et le fonctionnement de la CENI sont à revoir, surtout pour les modalités de mise à jour de la liste électorale. Il faudrait supprimer la carte d’électeur. La carte d’identité suffirait si sa délivrance systématique était décidée. Parler de pré-campagne électorale est une ineptie. Il revient à la loi de définir les activités spécifiquement autorisées pendant une campagne et interdites en dehors de cette période, avec sanctions à l’appui. Mais le plus important est le contrôle du financement des partis et des campagnes. En matière d’observation électorale, les étrangers ont pris toute la place, rendant leur immuable verdict diplomatique. Des centaines d’observateurs expriment des points de vue contradictoires et font des déclarations prématurées.

<> 14 12 19 - Le Monde - Les nouvelles Babylones, des villes idéales, surtout pour les riches et les investisseurs
Les dizaines de villes nouvelles qui apparaissent essentiellement dans les pays du Sud se veulent connectées, écologiques, récréatives. Mais elles promettent aussi un meilleur des mondes aux accents sécuritaires. Le projet « Tana Masoandro » ne risque-t-il pas d'allonger la liste de ces villes fantômes ?

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  11 12 19 - Plus de 10.000 enfants travaillent dans des mines artisanales de mica dans le Sud
, des enfants dont les plus petits ont entre 3 et 5 ans. Une maman avec son enfant de 4 ans sur le dos, est obligée de descendre sous terre, au fond de la mine, pour une misère, ce au péril de sa vie, rapporte NBC News, dans un reportage réalisé en collaboration avec l’association Terre des Hommes. De grandes marques sont pointées du doigt pour manque de suivi de la traçabilité de leurs achats en Chine. Un scandale repris par de nombreuses rédactions francophones ou anglophones dans le monde, démontrant la défaillance des contrôles, l’absence d’alternative dans cette zone minée par la pauvreté extrême et l’avidité des acheteurs chinois qui imposent leur loi, écrit 2424.mg. 46.000 tonnes de mica ont été exportées par la Grande île en 2018, dont 91 % envoyés en Chine. Un volume qui a permis à Madagascar de concurrencer progressivement l’Inde, pays dans lequel également 22.000 enfants travaillaient pour le mica en 2016. Une situation similaire dénoncée par l’association Terre des Hommes, obligeant les dirigeants de ce pays, et les acheteurs des produits transformés, à prendre des mesures. Cette mise sous les feux des projecteurs de l’Inde, entre autres, semble avoir déplacé en partie le problème à Madagascar… Pendant que le volume exporté de l’Inde pour le minerai commençait à baisser, avec un prix à la hausse qui a triplé, Madagascar commençait à exporter plus, en divisant ces prix par deux, en une dizaine d’années.

https://www.nbcnews.com/news/all/army-children-toil-african-mica-mines-n1082916

https://www.terredeshommes.nl/sites/tdh/files/visual_select_file/tdh_mica_madagascar_rapport.pdf

- 02 12 19 - Le Monde - A Madagascar, la jeunesse verte éternelle oubliée se rêve en Greta Thunberg des minorités
A la veille de la COP25, une conférence des jeunes de l’océan Indien s’est tenue dans la Grande Ile, très exposée au changement climatique et pourtant rendue invisible. Madagascar a en effet été classée zone à risque en tant que septième pays le plus affecté par le changement climatique par le Global Climate Risk Index. Une menace que la jeunesse malgache veut à tout prix contrer. Cette réunion a permis de trouver des ambassadeurs pour Madagascar, mais aussi les Comores, Maurice, La Réunion, prêts à aller plaider la cause de leurs pays à Madrid. Les ambassadeurs sont aussi censés promouvoir les solutions locales et les essaimer. Mais si la COP25 des jeunes a été un succès local, l’après est nettement moins simple. « En plus de devoir trouver par eux-mêmes des financements pour le voyage, affirme un militant écologiste, les participants qui devaient se rendre à Madrid pour porter la voix des jeunes n’ont pas obtenu les accréditations promises par le gouvernement. » Au risque de demeurer les éternels oubliés.  « On fait partie des pays les plus vulnérables et, pourtant, lors des grosses négociations internationales, c’est souvent la jeunesse issue des pays développés qui est représentée, parce qu’ils peuvent se payer le voyage », déplore une participante.

 


 <> Articles particulièrement signalés - <>doc  Documents à valeur permanente
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30 novembre 2019

REVUE DE PRESSE - NOVEMBRE 2019

SYNTHESE - NOVEMBRE 2019

Les élections municipales se sont tenues le 27 novembre. Deux scrutins distincts étaient organisés : l’un pour la désignation du maire, l’autre pour le choix du conseil municipal. A l’ouverture de la campagne, la CENI a mis l’accent sur « les 10 commandements d’une élection libre, juste, transparente et démocratique. » En dépit de ce rappel, la campagne a été « entachée d’irrégularités », selon son vice-président, Thierry Rakotonarivo. Les sondages d’opinion ont de nouveau été interdits. L’ONG Safidy avait délégué 4 100 observateurs, répartis dans 771 communes.

Pour bon nombre d’observateurs, les municipales d’Antananarivo s’apparentent à un nouveau duel électoral à distance entre Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana. Ce duel avait eu lieu pour la première fois en 2007 lorsqu’Andry Rajoelina s’est présenté à l’élection municipale d’Antananarivo, sous la présidence de Marc Ravalomanana.  Le candidat du pouvoir a disposé de moyens importants et a démarré sa campagne par un grand show médiatique. De nombreuses personnalités du TIM, connues comme proches de Marc Ravalomanana, ont décidé de soutenir le candidat du pouvoir, Naina Andriantsitohaina, riche homme d'affaires, ancien ministre des affaires étrangères. Il s’agit de la première crise importante traversée par le parti depuis sa création en 2001, observe Midi. Trois des cinq candidats maires aux municipales à Antananarivo ont signé la charte de bonne conduite initiée par le CFM, le CSI, la Ceni, le HCDDED, la CNIDH, le Samifin et les organisations de la société civile.

POV 07 11 19Un article de Politika a présenté les énormes défis qui attendent le prochain maire et les conseillers municipaux qui auront la lourde tâche de remettre à flot la capitale, asphyxiée, livrée à l’anarchie, aux incivilités, sans ressources et mal gérée.

Antananarivo est dirigée depuis plusieurs années par Lalao Ravalomanana, épouse de Marc Ravalomanana, son conseiller spécial et ancien président, renversé par Andry Rajoelina en 2009, qu'il a ensuite battu à la présidentielle de 2018.

Lalao Ravalomanana ne se représentant pas, le camp de l'ex-président a choisi contre toute attente de présenter un candidat inconnu du grand public, Tahiry Ny Rina Randriamasinoro.

Malgré quelques irrégularités, le scrutin s’est déroulé dans le calme. Plus de 67 % des électeurs se seraient abstenus. Un chiffre record. Face à cette situation de décrédibilisation des élections, L’Express s’interroge : « Faut-il continuer à organiser des élections pour servir de façade à la démocratie que la mondialisation impose aux pays pauvres ? » Le Haut conseil pour la défense de la démocratie et de l’Etat de droit (HCDDED) a déploré ce faible taux de participation qui risque de mettre à mal la légitimité des élus.

Dans la capitale les premières tendances donnaient un avantage à Naina Andriantsitohaina, candidat pro-Rajoelina mais le taux de participation ne dépasserait pas 23 %. Les candidats pro-pouvoir seraient en voie de l’emporter dans d’autres villes comme Antsirabe.

L’Assemblé nationale, entrée en session ordinaire le 15 octobre, a été frappée par un fort absentéisme lié à la campagne électorale pour les municipales. L’examen de la loi de finances 2020 ainsi que l’étude du cas de deux élus incarcérés, suite à la création d’une « commission permanente chargée de l’examen des demandes de suspension de la détention, des mesures privatives et restrictives de liberté ou de la poursuite d’un député. » ont dû être reportés au lendemain des élections. La société civile a déploré que le projet de loi de finances ne soit pas porté suffisamment tôt à la connaissance du public, elle s’est déclarée préoccupée par les conditions dans lesquelles le projet sera adopté, comme cela est trop souvent le cas.

Les propositions d’amendement portant sur le statut de l’opposition sont bloquées au niveau du Sénat. L’examen de la proposition de loi a été renvoyé sine die. Le texte du député pro-Rajoelina Brunelle Razafitsiandraofa apporte un certain nombre de restrictions à la loi de 2011 qui n’a jamais été appliquée. Il aurait pour effet d’exclure Marc Ravalomanana du titre de chef de l’opposition qu’il revendique.

Le pouvoir compte mettre un terme au mandat des actuels sénateurs à majorité HVM dans l’objectif de pouvoir faire adopter son projet de révision de la Constitution. La révision de la Constitution porterait notamment les modalités d’élection et de désignation des sénateurs. Leur nombre serait réduit de 63 à 18, dont douze élus et six désignés. Avec le nombre des maires et de conseillers municipaux qu’il possédera après les élections du 27 novembre et qui sont les grands électeurs des sénateurs, le pouvoir disposera d’une nette majorité à la chambre haute. Il lui sera donc facile de trouver la majorité de 3/4 nécessaire à l’approbation du projet de révision constitutionnel.

La vice-première ministre chinoise a effectué un séjour à Madagascar à la tête d’une forte délégation en vue de renforcer la coopération bilatérale. La Chine rappelle qu’elle ne s’immisce jamais dans les affaires intérieures des pays avec lesquels elle entretient des relations.

Le New York Times est revenu sur le rôle qu’aurait joué la Russie lors de la présidentielle malgache. Le quotidien explique comment Moscou aurait tenté d’influer sur le processus électoral, soutenant d’abord Hery Rajaonarimampianina avant de tenter un repositionnement en faveur d’Andry Rajoelina.

pov 01 11 19La 1e réunion de la commission mixte sur les îles Eparses s’est tenue au palais d’Andafiavaratra, lieu symboliqueoù a été signée la déclaration du retour à l’indépendance de Madagascar. Les deux délégations de haut niveau ont acté l’existence d’un différend sur la question de souveraineté de ces îles. Les parties ont convenu de trancher sur le sujet avant le 60e anniversaire de l’indépendance, le 26 juin 2020. La date de la prochaine session qui aura lieu à Paris n’est pas encore fixée.

Une consultation nationale sur les îles Eparses aura lieu du 9 au 11 décembre afin de « recueillir l’ensemble des avis des forces vives de la nation sur ce sujet fondamental », annonce un communiqué du ministère des affaires étrangères.

Madagascar a participé au premier forum international des droits de l’homme et au quatrième dialogue judiciaire africain qui se sont tenus à Kampala, sous l’égide de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, sur le thème du rôle du pouvoir judiciaire. Parmi les thèmes abordés : la question des déplacés internes et des réfugiés, le droit à la nationalité et le problème de l’apatridie, les contentieux électoraux et les droits de l’homme, le terrorisme et la protection des droits de l’homme, le développement et les droits des peuples autochtones.

Madagascar a été l’un des 14 Etats à avoir été examiné dans le cadre de l’Examen périodique universel (EPU) au cours de la session qui s’est tenue à Genève début novembre. Amnesty international ainsi que d’autres ONG de défense des droits humains ont participé aux travaux préparatoires et remis des contributions. Madagascar a accepté 163 recommandations, 11 ont été rejetées, 29 vont être plus amplement considérées d’ici la prochaine session du Conseil des droits de l’homme.

La 2e phase du programme de consolidation de la paix s’est tenue avec la participation de la coordinatrice de Nations et des partenaires techniques et financiers. Restaurer la paix et la sécurité publique dans de brefs délais, tel est l’un des défis à relever dans le cadre du plan Emergence de Madagascar, a mis en avant premier ministre. Le « Fonds de réconciliation et de paix » a déjà bénéficié d’un financement de 11 millions de dollars. La prochaine phase (période 2020-2022) disposera d’un financement de 7,5 millions.

Des actes de vindicte populaire ont de nouveau été signalés. Le commissariat de police de Sainte-Marie a été incendié par la foule à la recherche d’un présumé meurtrier et violeur d’une femme. A Antsohihy, un prévenu sur le point d’être incarcéré pour un meurtre a été lynché à mort par une vingtaine d’individus. Déféré pour l’exécution sommaire d’une jeune femme de 19 ans à Ikalalao, un gendarme a été placé en détention préventive. La CNIDH a comptabilisé 19 exécutions sommaires en 2017 et 2018.

Dans le district d’Ambohimahasoa, le comportement de militaires de passage inspire la crainte de la population. Des hommes ont quitté les lieux, craignant d’être arrêtés ou rackettés.

Attaque armée doublée de meurtre sur la RN°7 : trois sous-officiers, un ex-gendarme et quatre civils incarcérés. Un caporal et un autre civil sont en fuite. Les malfaiteurs ont abattu le chauffeur et empoisonné l’aide-chauffeur et le convoyeur puis ils ont jeté le corps du conducteur dans un canal. La gendarmerie affirme s’employer à éradiquer les attaques sur les axes routiers qui refont surface.

A Ambanja, un opérateur de vanille a été retrouvé mort au commissariat. La police évoque un suicide. La famille demande une enquête approfondie.

Des rapts contre rançon font rage dans certaines communes du district d’Amboasary-Sud.A Betroka, une jeune fille a été enlevée et relâchée après paiement d’une rançon des 2,3 millions Ar.

Les profanations de caveaux seraient en recrudescence dans le district de Miarinarivo. Un homme a été trouvé en possession de 30 kg d’ossements humains. Curieusement, l’objet de ces trafics n’a jamais été élucidé.

La Conférence des évêques s’est alarmée de la situation de l’environnement et de la détérioration du niveau et des conditions de vie de la population.

L’effectif de la HCJ étant incomplet, les dossiers transmis par le Bianco concernant des affaires de détournement de biens publics par des anciens membres du gouvernement sont en stand-by. Les deux représentants de l’Assemblée nationale n’ont pas encore été nommés. Parmi les dossiers en instance, ceux de trois anciens ministres impliqués dans des affaires de détournements de fonds. Selon le procureur général près de la Cour suprême qui tient le parquet de la HCJ, cinq autres dossiers concernant d’anciens membres du gouvernement ont été déposés au bureau permanent de l’Assemblée qui devra statuer sur la suite à donner.

Huit magistrats ont été traduits devant le conseil de discipline du CSM, cinq d’entre eux ont été sanctionnés. Ils ont été inculpés de fausse interprétation de textes, de consommation d’alcool dans une boite de nuit, d’escroquerie et de mauvais comportement. Plus d’un an après sa suspension l’ancienne présidente du SMM, Fanirisoa Ernaivo, candidate à la présidentielle, a été révoquée. Elle avait lancé de violentes invectives à l’encontre des forces de l’ordre venues encadrer un meeting organisé par un collectif de candidats à la présidentielle. Elle a affirmé que la décision est entachée d’irrégularités et compte faire appel.

En séance plénière de l’Assemblée nationale, les 45 députés présents ont proposé la suspension de la détention des députés de Fandriana et de Mahabo, conformément à la résolution adoptée par la commission chargée de « l’examen des demandes de suspension de la détention, des mesures privatives et restrictives de liberté ou de la poursuite d’un député. »de levée de l’immunité parlementaire nouvellement créée. Les mesures judiciaires prises à l’encontre de ces députés nouvellement élus avaient été prises avant le début de la campagne des législatives.

Le garde des sceaux s’est une nouvelle fois insurgé contre les ingérences dans les affaires judiciaires. Le ministre a récemment dénoncé des tentatives d’empêcher l’exécution de décisions de justice. Le garde des sceaux « a donné l’ordre d’engager des poursuites contre quiconque s’adonne à ces démarches illicites », peut-on lire sur sa page Facebook.

Andry Rajoelina a effectué une visite à la maison centrale d’Antanimora, accompagné par son épouse et le ministre de la justice. Constatant la surpopulation dramatique de l’établissement, il a ordonné l’accélération du traitement des dossiers de tous les détenus du pays d’ici le 15 décembre. Le ministère s’organise pour multiplier les audiences extraordinaires et les audiences foraines. Andry Rajoelina a confirmé qu’une mesure de réduction de peine, voire de grâce, est en préparation. La construction de nouvelles infrastructures carcérales a également été confirmée. Des formations professionnelles destinées à faciliter la réinsertion des détenus seront mises sur pied. Les agents pénitenciers qui se livrent à la corruption pour autoriser des visites ont été mis en garde. Dans une déclaration publique, Amnesty International s’est félicité de cette initiative présidentielle.

Le taux de prévenus est descendu à 44,6 % à la maison centrale d’Antanimora. Il était de 61 % lors de la visite du chef de l’Etat.

Les membres du CSM ont été convoqués par le chef de l’Etat. Les magistrats ont été priés d’œuvrer activement à l’amélioration du fonctionnement de la justice et au respect des droits de l’homme.

A la prison d’Antalaha, 80 détenus mineurs ont bénéficié d’une formation professionnelle dans le cadre d’un projet piloté par l’OIT.A leur libération, ils font l’objet d’un accompagnement. L’opération devrait être élargie à une centaine de mineurs qui ne sont pas directement concernés par des vols de vanille, y compris des mineurs en attente de jugement. Cet établissement est l’un des plus surpeuplé de la Grande île, avec 2 379 détenus pour 285 places. Une extension est en cours.

La CNIDH se dit préoccupée par la situation des femmes en détention préventive. Elle rappelle que « tous les détenus, condamnés et prévenus, ont droit au respect de la dignité inhérente à la personne humaine. »

A l’occasion des 10 ans du Mandela Day, l’association Blessing Covenant a mené une nouvelle action en faveur de 700 femmes détenues à la maison centrale d’Antanimora avec leurs enfants.

Après 30 ans d’intervention, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) quitte Madagascar. Il a notamment contribué à la promotion du respect des droits des détenus. La Croix-Rouge malagasy, récemment déstabilisée par la corruption de ses anciens dirigeants, reste seule sur le terrain.

Délinquance financière - Une plateforme numérique financée par le Pnud et la Comesa en chantier. Des experts du groupe anti-blanchiment de capitaux de l’Afrique orientale et australe apportent une assistance technique au profit de Madagascar. Les informations portant sur les individus impliqués dans des crimes et des infractions économiques seront centralisées dans cette base de données.

Cinq mois après la mise en place du système i-Toroka, plateforme de dénonciation en ligne, le Bianco est assailli de doléances. La confidentialité de l’identité du dénonciateur est sécurisée. Les investigateurs du Bianco ne pourront pas connaître la personne sans son consentement. Ils peuvent toutefois interagir avec eux. « Il y a des doléances de qualité avec de gros enjeux », affirme le DG du Bianco

Prévention des migrations illégales à destination des pays à risque : une opération d’autonomisation des jeunes femmes a été lancée dans la région Sava, particulièrement touchée par ce phénomène. La FAO est associée au programme visant à favoriser la création d’activités rémunératrices pour les femmes. L’envoi de travailleurs migrants dans les pays étrangers reste suspendu jusqu’à ce que toutes les conditions préalables à une reprise soient réunies. Des avancées ont été accomplies sur ce dossier, entre autres la ratification de trois conventions internationales qui régissent les migrations internationales. Des accords bilatéraux sont en cours de négociation.

Une passeuse a été condamnée à 5 ans d’emprisonnement par la cour criminelle du Pôle anti-corruption pour une affaire de trafics à destination de l’Arabie Saoudite. Vingt-huit jeunes en instance de départ pour Dubaï ont été interceptés dans la résidence de la responsable du réseau.

L’Unicef renforce ses actions en faveur de la protection des enfants et compte pour ce faire sur la contribution des médias. Des formations ont été organisées à leur intention.

28 ans après la ratification par Madagascar de la CIDE, les stratégies et politiques nationales qui ont été élaborées restent en attente d’application, selon la Plateforme de la société civile pour l’enfance. Des actions ont été menées par des membres de la société civile mais il reste beaucoup à faire. Neuf enfants sur dix souffrent de privations de droits. 21 % n’ont pas d’état civil. Pour le représentant de l’Unicef, « la qualité de l’éducation pose un réel souci. » Plus de 10 000 enfants travaillent dans des mines illégales de mica selon une enquête menée par NBC News. Les efforts menés depuis quelques années dans la région Sava commencent à porter leurs fruits : le travail des enfants dans les activités liées à la filière vanille seraient en nette régression, grâce à la mise en œuvre d’un projet conduit par l’OIT. Le réseau Malina a publié un important dossier sur les travailleuses domestiques dont le nombre est estimé à deux millions.

La santé et les droits sexuels et reproductifs font désormais partie intégrante des matières enseignées dans les lycées. Après une phase expérimentale,la mise en œuvre est en cours.Un réseau regroupant les intervenants doit être constitué.

Le VIH/Sida frappe de plus en plus les très jeunes. Sur sept cas confirmés, cinq sont entre la tranche d’âge de 15 à 24 ans, constate l’ONG Mad’aids. La maladie se propage à une vitesse extrêmement rapide dans cette population du fait de ses pratiques sexuelles, de la crainte des réactions des parents et de la méconnaissance de la maladie.

Le planning familial est devenu un droit mais reste méconnu. Faute de vulgarisation et en raison d’un manque de sensibilisation, la loi adoptée en janvier 2018 n’a pas été portée à la connaissance du public. 33 % seulement des femmes utilisent une contraception alors que l’objectif mondial vise un taux de prévalence contraceptive de 50 % en 2020. Le représentant résident de l’UNFPA estime cependant que les chiffres récents sont encourageants mais il met les pouvoirs publics en garde : « avec une telle fécondité, toutes les ambitions de développement resteront un défi perpétuel. Et le gouvernement et les ressources ne pourront suivre. »

Lutte contre la violence à l’égard des femmes : sept mois après sa nomination en tant qu’ambassadrice de l’UNFPA, l’épouse du chef de l’Etat a appelé la société à briser le silence. Le premier centre spécialisé dans la prise en charge des victimes de violences basées sur le genre a été inauguré dans la capitale.

Un avant-projet de loi sur la lutte contre les violences basées sur le genre a été examiné en conseil de gouvernement qui a également donné son accord pour l’élaboration d’une loi-cadre en faveur de l’égalité femmes-hommes.

Un nouveau mouvement de grève a été lancé par les enseignants membres du Seces de l’université d’Antananarivo, provoquant des manifestations d’étudiants qui redoutent le report de la nouvelle année universitaire, voire une année blanche. La mise en place du système LMD pourrait être compromise. Les étudiants protestent également contre les retards de versement de leurs bourses. Les membres du Seces de Toamasina ont décidé à leur tour d’interrompre les cours, ceux de Fianarantsoa et de Mahajanga menacent de rejoindre le mouvement.

Le paludisme connait une hausse préoccupante depuis le début de la saison de transmission épidémiologique, ce mois-ci. Plusieurs districts sont touchés. Le ministère de la santé a comptabilisé depuis début août 33 victimes de la peste bubonique.

« De plus en plus de malades font du crédit chez des dépositaires de médicaments pour se soigner »,écrit L’Express. Des personnes meurent car elles n’ont pas pu se payer les traitements prescrits. L’opérationnalisation de la Caisse nationale de solidarité en santé (CNSS) a pris un important retard.

Une convention a été signée entre les forces de l’ordre et les journalistes afin de garantir à ces derniers l’accès à l’information et d’assurer leur sécurité dans l’exercice de leurs fonctions. Cet accord, appuyé par les Nations unies, résulte d’un travail en commun mené depuis 2012.

Des responsables de cybercafés de la région Est se mobilisent pour lutter contre la cybercriminalité et améliorer la protection des enfants. L’initiative « Cyber ami des enfants », appuyée par l’Unicef, redéfinit les normes dans ces endroits très fréquentés par les mineurs.

La gendarmerie a mené une opération d’assainissement du secteur minier à Tanamarina Ikalamavony (Haute Matsiatra). Sept personnes ont été arrêtées, des blocs de béryllium et de tourmaline provenant d’une exploitation illicite ont été saisis. La prolifération des exploitations illicites nourrit le marché noir qui, subséquemment, favorise les actes de banditisme et les malversations en tous genres, expliquent les forces de l’ordre.

Le conseil des ministres suspend le projet « Base Toliara » pour une durée indéterminée. « Toute communication autour du projet est suspendue mais les échanges continuent. Les problématiques engendrées par les mésententes entre le projet et les communautés locales obligent à suspendre le projet », rapporte le communiqué qui souligne que les bénéfices et les avantages que pourrait en tirer le pays ne sont « pas clairs. » D’intenses négociations vont donc s’engager pour déterminer le sort de ce projet dans lequel des centaines de millions de dollars ont déjà été investis et des actions de formation engagées. Le Collectif Tany et le Craad-OI se réjouissent de cette décision mais restent vigilants. Base Toliara estime qu’elle n’aura pas d’impact sur la progression de l’étude de faisabilité définitive en cours.
Les media et les réseaux sociaux rapportent les tentatives du Conseil du Fampihavanana Malagasy (CFM) de renouer le dialogue entre les protagonistes du projet. Cette initiative, affirment les deux entités, ne peut se substituer à l’étude de faisabilité complète du projet que le gouvernement a promis de mener et qui a justifié la décision de suspension. Les signataires appellent les autorités à rester fidèles à l’engagement pris.

Transparency International Initiative Madagascar (TI-IM) constate que l’opacité règne dans l’attribution des contrats miniers. Depuis 2011 l’attribution de permis est théoriquement gelée mais ces deux dernières années plus d’une dizaine de permis ont été octroyés. 5 000 demandes sont en attente. « On a découvert que ce gel favorisait la négociation entre les promoteurs de projets et les décideurs politiques. Parce que l’octroi des permis passe désormais à travers des paiements de facilitation et des pots-de-vin. Il y a donc un risque élevé de corruption », explique l’auteur de l’étude. Le permis accordé au projet « Base Toliara » en 2012, sous la Transition, pourrait être concerné. Pour TI-IM, cette situation concerne l’ensemble des promoteurs miniers. Même si les communautés locales sont consultées, leur avis est rarement pris en compte, d’où le développement des contestations populaires. Les lacunes et incohérences de la législation minière font l’objet d’un consensus mais intérêts stratégiques et raison d’État conduisent à s’en accommoder.

Le gouvernement, actionnaire à 20 %, demande un audit la compagnie minière QMM. L’audit des comptes, des investissements et de la gestion est requis afin de déterminer les impacts réels de ce grand projet qui opère depuis 21 ans à Madagascar. L’impact environnemental des activités de la société fait l’objet de critiques récurrentes mais la raison principale de cette décision semble liée à la nouvelle augmentation de capital requise par QMM, la 3e depuis 2012. La convention qui lie l’Etat à la société expire en 2023. La recapitalisation de 2015 avait été décidée suite aux difficultés financières causées par la chute du cours des matières premières. L’Etat avait dû emprunter pour pouvoir participer aux deux premières augmentations de capital.

Les organisations de la société civile, regroupées au sein de la plateforme « Henika », ont signé un protocole d’accord avec l’Office national de l’environnement. L’objectif est de remédier aux problèmes sociaux liés aux investissements. Au-delà, les deux parties se proposent d’améliorer le cadre législatif ainsi que les contrôles et suivis environnementaux.

Les opérateurs de la filière crabe dénoncent la mainmise des Chinois sur cette activité et les privilèges qui leur seraient accordés.

Trafic de bois de rose - Affaire du bateau « Flying » - Un mandat d’arrêt international émis à l’encontre de deux Chinois. La cour d’appel a confirmé le jugement du tribunal correctionnel sur cette affaire impliquant 17 Chinois inculpés pour passage inoffensif sur le territoire maritime malgache, refus d’obtempérer et délit de fuite. 15 d’entre eux ont été condamnés à des peines d’emprisonnent et à de fortes amendes.

Feux de brousse : 14 millions d’ha de forêt ont été détruits depuis l’indépendance, s’est alarmé le ministre de l’environnement. « Il est grand temps que tout un chacun prenne ses responsabilités face à un tel fléau », a-t-il déclaré Le prêt par la France d’un appareil bombardier d’eau opérant à La Réunion est en discussion. Une acquisition serait envisagée. Le ministre fait valoir que la perte de la forêt malgache n’est pas sans incidence négative sur les îles voisines.

Le projet d’extension du port de Toamasina financé par le Japon fait toujours face aux critiques d’universitaires et d’associations. Une lettre ouverte a été adressée au chef de l’Etat pour lui demander de retirer le permis environnemental et de déporter le projet sur un site plus favorable.

L’état des lieux des mangroves est alarmant. Entre 1995 et 2018, une perte de l’ordre de 13 % de cet écosystème a été observée. Une situation due notamment à la production de charbon de bois, aux coupes illicites et à la conversion des mangroves en cultures.  L’Usaid vient en appui pour la promotion de la gestion durable de ce milieu menacé.

Un projet de riziculture sur une superficie de 5 000 ha en vue à Katsepy. Un projet confié à un groupe chinois qui entre dans le cadre de l’objectif présidentiel d’implanter à Madagascar une riziculture sur 100.000 ha. La création de 500 emplois est mise en avant, proposés en priorité aux populations locales. Une consultation des habitants et des acteurs concernés a débuté en avril. Le ministre de l’agriculture s’est rendu sur place pour rencontrer la population et évaluer les répercussions du projet.

La contestation du projet de ville nouvelle « Tana Masoandro ».  Les habitants touchés par le projet ont été appelés à consulter le guichet unique mis en place à proximité pour se renseigner et traiter les dossiers d’indemnisation. 337 familles sont concernées pour 700 parcelles. Une centaine de familles concernées directement par la première phase du projet auraient accepté de signer une promesse de vente. L’Etat a prévu 20 millions de dollars pour dédommager les familles expropriées. Les opposants reprochent au pouvoir d’avoir ouvert ce guichet unique alors que la décision avait été prise de suspendre les travaux. Ils réclament une rencontre avec Andry Rajoelina et souhaitent lui faire des propositions alternatives. L’entrepôt d’une entreprise chargée de l’installation d’un pont provisoire a été vandalisé et incendié. C’est la deuxième fois que pareil acte survient sur le site. Des manifestations sporadiques se sont encore produites. La grande majorité des terrains mis en vente aurait été acquise par des Karana.

L’ONUDI (Organisation des Nations unies pour le développement industriel) appuie un 1er programme pays de 35 millions de dollars en faveur de Madagascar. Le premier depuis 1986, année où la Grande île a intégré cette entité.

Plan Émergence Madagascar (PEM) - Le FMI est encore en attente de connaître les priorités de l’État. Une mission du FMI a évalué les impacts du déblocage de la 5e tranche de la Facilité élargie de crédit (FEC) et examiné une éventuelle prolongation du programme en fonction des nouvelles orientations du Plan national de développement (rebaptisé PEM). La mission a fait part de sa satisfaction concernant mesures décidées en vue du redressement de la Jirama, qui bénéfice encore de subsides budgétaires. Un audit de la société est annoncé. Les discussions ont également porté sur la vérité des prix à la pompe, dont la non-application pèse lourdement sur le budget de l’Etat.

La Chine offre 300 tonnes de semences de riz hybrides. Ce riz permet des rendements de 8 tonnes à l’hectare, soit plus du triple des variétés les plus répandues dans la Grande île. 100 tonnes sont disponibles dès la campagne 2019-2020.

Des projets de zones industrielles sont en discussion avec les Chinois. Pour le ministre de l’industrie et du commerce, « la coopération sino-malgache est une option qui s’ouvre vers la promotion des industries à Madagascar », avec la construction des zones spéciales économiques et la construction de parcs industriels.

La Banque mondiale finance les travaux de la RN44, 113 km entre Moramanga et Ambatondrazaka, objet de promesses présidentielles depuis une décennie. Jugée stratégique par les observateurs, la RN44 est le seul axe routier traversant le bassin rizicole de la région Alaotra Mangoro.

Alors que l’exécutif vise une forte hausse de l’investissement privé, le pays a légèrement régressé dans l’indice Doing Business de la Banque mondiale. Madagascar demeure placée à la 161e place sur 190 pays, comme en 2018. Mais le score sur la facilité à faire des affaires a quelque peu régressé.

Après le carburant, l’État prévoit d’importer directement d’autres PPN tels que le riz, l’huile ou la farine. L’objectif de cette initiative est de mettre un terme à la fluctuation des prix et à la spéculation de certains importateurs, indiquent les autorités. Cette initiative est vue d’un bon œil par les consommateurs mais suscite des interrogations chez certains experts.

La quête de l’autosuffisance alimentaire réaffirmée par le chef de l’Etat à l’ouverture de la campagne rizicole. Un challenge qu’il compte relever avant la fin de son mandat. Le pouvoir prévoit diverses mesures incitatives. Andry Rajoelina a affirmé que depuis le début de son mandat plus de 35.500 ha de terres cultivables ont été aménagés. 85 000 devraient l’être en 2020.

Aggravation des délestages et des coupures d’eau à Antananarivo, six directeurs de la Jirama ont été limogés. « Je vais prendre en main le cas de la Jirama », a lancé Andry Rajoelina. Les multiples limogeages et remplacements de hauts responsables de la compagnie n’ayant pas été de grands secours, il promet de trouver des solutions pour éliminer les délestages répétitifs et la pénurie d’eau dans la capitale.

 

SOMMAIRE

POLITIQUE

  • Les élections municipales du 27 novembre
  • Diplomatie

DROITS HUMAINS - GOUVERNANCE

  • Insécurité, dahalo, vindicte populaire, enlèvements
  • Justice
  • Conditions carcérales
  • Gouvernance
  • Politique migratoire, traite
  • Droits des femmes
  • Droits de l'enfant
  • Education, université
  • Médias, communication, réseaux sociaux

ÉCONOMIE - SOCIAL

  • Ressources naturelles,bois de rose
  • Foncier, environnement, aménagement
  • Contestation du projet de ville nouvelle Tana-Masoandro
  • Coopération, bailleurs de fonds
  • Economie

 

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JUSTICE ET DROITS DE L'HOMME à MADAGASCAR
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