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JUSTICE ET DROITS DE L'HOMME à MADAGASCAR

19 février 2019

ARTICLES REMARQUES - FEVRIER 2019

<> 19 02 19 - Collectif Tany - Une alimentation adéquate pour la population malgache d'abord
Un colloque International de 3 jours intitulé « La redynamisation des organisations paysannes pour un développement rural durable » aura lieu à Antananarivo à partir du 20 février à l’Ecole supérieure des sciences agronomiques pour son 55e anniversaire. L’annonce de cet évènement donne l’occasion au Collectif Tany de partager la suite de ses réflexions sur le concept « Madagascar, grenier de l’océan Indien » qui avait fait l’objet de deux communiqués en 2013. Le premier demandait aux concepteurs et décideurs d'éviter d'accaparer les terres malgaches et de ne pas léser la sécurité alimentaire de la population, sollicitait des études approfondies et une totale transparence sur le projet et ses impacts négatifs et positifs pour les petits exploitants malgaches en termes de cartographie des zones identifiées, mode de production agricole prévu, et revenus attendus des taxes à l'exportation. Le titre du deuxième communiqué était : « Que les paysans ne deviennent ni les oubliés ni les victimes ». Les mêmes inquiétudes et questions sont soulevées aujourd'hui face aux nouvelles appellations et au nouveau contexte.

- 19 02 19 - TV5 Monde - Madagascar - Les femmes prennent l'avenir en main
Madagascar détient le triste record de l'un des pays les plus pauvres du monde. Les choses pourraient-elles bouger avec l'arrivée au pouvoir de Andry Rajoelina, le nouveau président élu le 19 janvier dernier ? Des femmes malgaches n’ont pas attendu la réponse. Déjà à pied-d ’œuvre, elles veulent transformer leur pays en un pôle attractif et rayonnant.

- 14 02 19 - Le Monde Afrique - Le nouveau président arrête des proches de l'ancien président
En moins d’une semaine, le régime d’Andry Rajoelina a neutralisé d’importantes figures faisant partie de l’entourage du chef de l’Etat sortant Hery Rajaonarimampianina.
« Le régime actuel semble vouloir faire un excès de zèle en organisant des expéditions lourdement armées pour montrer qu’il travaille, mais justement contre les seuls barons de l’ancien régime, déplore Ketakandriana Rafitoson, directrice exécutive de Transparency International. Le jour où il s’attaquera à ses propres moutons noirs, et ils sont nombreux, là nous pourrons vraiment apprécier l’objectivité de sa démarche et de ses intentions. Il faut rechercher une application uniforme de la loi. » Le Monde écrit : « Ces arrestations semblent en tout cas indiquer que le nouveau président Andry Rajoelina a décidé de frapper fort dès le début de son mandat pour donner des gages de sa volonté de lutter contre la corruption. »

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- 05 02 19 - Diploweb - Thomas Marrier d'Unienville - L'océan Indien, nouveau centre du monde ?
Pourquoi l’océan Indien est-il crucial dans la géopolitique mondiale ? Si régner sur l’océan Indien est l’objectif de beaucoup, la Chine est le pays qui s’en approche le plus. La montée en puissance de l’Inde révèle que la domination par une seule entité semble cependant peu probable. Illustré d’une carte inédite réalisée par Florent Amat.

<> 03 02 19 - Amnesty International a lancé une pétition pour demander aux autorités de respecter les droits humains des personnes en détention provisoire. Les personnes qui n’ont été reconnues coupables d’aucun crime meurent dans les prisons en raison de conditions épouvantables. Les personnes accusées de délits mineurs, même des enfants, sont obligées de rester dans des prisons surpeuplées et dépourvues d’hygiène. Dans la plupart des prisons, il y a plus de personnes en attente de procès que de condamnées et le système de justice défaillant peut retarder les procès pendant plusieurs années. La détention préventive prolongée porte atteinte à une série de droits fondamentaux, notamment le droit à la liberté, à la présomption d'innocence, le droit d'être traité avec humanité et avec respect de la dignité de la personne humaine. Les personnes en détention provisoire sont victimes de peines cruelles et de traitements inhumains ou dégradants. Même dans les cas où des personnes sont libérées après quelques mois de détention provisoire, leur incarcération peut avoir des conséquences à long terme. Elles ont probablement perdu leur emploi et ont plongé davantage dans la pauvreté. Beaucoup risquent également de sortir de prison dans un état physique et mental affaibli. Les autorités doivent prendre des mesures immédiates pour que la détention provisoire soit une exception et non la règle. Ils doivent également veiller à ce que tous les détenus soient traités humainement et que leurs autres droits fondamentaux soient respectés et protégés.
https://www.amnesty.org/en/get-involved/take-action/madagascar-pre-trial-detention/?fbclid=IwAR3KbbLHrKKmPUUsjK4XTT8aqVpdwje8kO33Kv42nF8qyQTsGMjrnh_nOmc

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01 02 19 - Amnesty International - Il faut enquêter sur l'assassinat de voleurs de bétail présumés
Les autorités malgaches doivent mener une enquête minutieuse sur l’assassinat sordide de huit hommes soupçonnés d’être des voleurs de bétail, a déclaré Amnesty international le 1er février après la publication de photographies de leurs cadavres criblés de balles. Ces huit hommes ont été abattus par la police après qu’ils auraient tenté de voler dans un magasin. Trois policiers ont également été blessés lors de la confrontation. Amnesty International a effectué des vérifications indépendantes des images prises après que ces hommes ont été abattus lors d’une confrontation avec la police le 25 janvier à Betroka, dans le sud de Madagascar. « Ces homicides violents illustrent une nouvelle fois le fait que les forces de sécurité de Madagascar recourent à une force excessive et meurtrière en toute impunité, a déclaré le directeur adjoint pour l'Afrique australe à Amnesty International. Les autorités malgaches doivent mener sans délai une enquête efficace et indépendante sur ces événements, notamment sur ces homicides. Si l’usage excessif ou inutile de la force est démontré, elles devront traduire les responsables présumés en justice dans le cadre de procès équitables. »

Voir la video de TVM : https://www.facebook.com/tvmalagasyofficiel/videos/335700317275093/

 

 

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 <> Articles particulièrement signalés - <>doc  Documents à valeur permanente

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31 janvier 2019

REVUE DE PRESSE - JANVIER 2019

Les résultats provisoires du second tour de la présidentielle, publiés par la CENI, ont placé Andry Rajoelina en tête avec 55,6 % des suffrages exprimés contre 44,3% pour Marc Ravalomanana. Andry Rajoelina est en tête dans 82 des 119 districts. Marc Ravalomanana mène dans 37 districts, dont 22 dans la province d’Antananarivo. Dans la plupart des districts où il est en tête, Andry Rajoelina mène avec une avance confortable de plus de 60 % des voix. La cartographie de l’élection montre une forte opposition entre les régions côtières et les Hautes Terres. Andry Rajoelina a remporté l’adhésion des citadins partout à Madagascar à l’exception d’Antsirabe. Le nouveau président a fait jeu égal avec ce dernier dans la capitale. A l’inverse, Marc Ravalomanana a fait le plein de voix sur les Hautes Terres dont il est originaire. Ces élections ont par ailleurs été marquées par un fort taux d’abstention. Celui-ci a augmenté entre les deux tours, passant de 46,7 % à 52 %.

La HCC a recueilli 305 requêtes en contestation des résultats. Le camp Ravalomanana a lui seul en a déposé 214. Les partisans de Marc Ravalomanana ont organisé plusieurs rassemblements au centre-ville de la capitale. Les consignes données aux forces de l’ordre ont été fluctuantes d’un jour à l’autre. Les responsables étatiques ont semblé rencontrer des difficultés à harmoniser leur position par rapport au mouvement. Le premier ministre - considéré comme pro-Rajoelina - et le préfet de police ayant fait montre de plus de fermeté que le ministre de la défense. La 5e journée de manifestation a donné lieu à de sévères affrontements avec les forces de l’ordre. Le gouvernement a déposé une plainte pour atteinte à la sureté intérieure de l’Etat à l’encontre de plusieurs leaders du mouvement. La CNIDH a lancé un appel à l’apaisement.

Dans une déclaration commune sur l’observation du second tour, le KMF/CNOE, la Commission épiscopale Justice et Paix et l’association Liberty 32 ont fustigé le comportement des deux finalistes à qui il est reproché « des campagnes de provocation et de dénigrement mutuel à travers les médias et les réseaux sociaux. » Lors des deux face-à-face sur les médias publics les deux candidats « ne se sont pas comportés dignement conformément à leur statut » et l’ossature de leur programme respectif est demeurée « floue ». Pour des observateurs nationaux, le second tour a révélé « l’absence de culture politique de la Grande île ». Mensonges, diffamations, dénonciations haineuses à l’endroit de l’adversaire ont rythmé les journées précédant le scrutin. Les deux candidats ont même menacé les institutions en cas de résultat « contraire à la vérité ». Pour le SeFaFi, 2018 aura été une année électorale gâchée. « Une référence insurpassable d’incompétence et de corruption, de démagogie et de tricheries ». Pour l’ambassadeur de l’UE, en revanche, la présidentielle a fait honneur à Madagascar : elle a été un succès, malgré quelques défaillances.

Le rapport de la Commission de contrôle du financement de la vie politique est attendu de pied ferme par la société civile. Elle dispose de trois mois pour analyser les comptes de campagne des candidats. Transparency International Initiative Madagascar avait tenté, en vain, d’obtenir des candidats favoris des informations sur l’origine de leurs financements. Les organisations de la société civile ont notamment affiché leurs craintes par rapport aux contreparties accordées pour ces supposés financements extérieurs susceptibles d’altérer la souveraineté nationale. La société civile et le comité paritaire en charge du suivi de la Charte de bonne conduite des candidats déclarent en outre qu’ils vont suivre à la loupe l’exécution des promesses électorales d’Andry Rajoelina que certains considèrent irréalistes.

La HCC a confirmé la victoire d’Andry Rajoelina, confirmant le score énoncé précédemment par la CENI. Les 305 requêtes déposées par les deux candidats ou leurs partisans ont pour la plupart été rejetées, souvent pour manque de preuves. Le calme a immédiatement régné à l’issue de la proclamation officielle des résultats, contrastant avec l’agitation et les menaces qui avaient précédé. Le nouvel élu a pu prendre un bain de foule dans les rues de la capitale sans aucun incident ni manifestation d’hostilité. Marc Ravalomanana a concédé sa défaite et appelé à la « réconciliation » au nom du développement du pays. Le président sortant, Hery Rajaonarimampianina, a félicité Andry Rajoelina.

La cérémonie d’investiture s’est déroulée dans le calme et sans incident, dans une ambiance consensuelle, en présence des trois anciens présidents. Six chef d’Etat étaient présents au stade de Mahamasina, 35 pays représentés. La presse a fait très largement écho à la rencontre entre Andry Rajoelina et Nicolas Sarkozy, placé aux premières loges. L’ancien président français, un des rares chefs d’Etat ayant reçu Andry Rajoelina durant la Transition, s’est rendu à Madagascar avec un groupe de conseillers. Le nouvel élu est apparu à la cérémonie à bord d’une luxueuse Cadillac Escalade dont le prix de base en France est de 101 000 euros (hors blindage). Un véhicule identique à celui du président des Etats-Unis, ont noté les médias et les réseaux sociaux. Dans son premier discours Andry Rajoelina a prôné le changement pour parvenir à un développement rapide, à l’autosuffisance alimentaire et au renforcement de la production industrielle. Il a fait défilé devant la tribune un échantillon des matériels destinés à lutter contre les dahalo. L’utilisation des puces électroniques sur les bovidés sera l’une des mesures phare qu’il mettra en œuvre. Il a également évoqué la mise en place de gouverneurs dans chaque région. Une décision qui pourrait nécessiter la révision de la Constitution. Il a également été évoquée la suppression du Sénat, dans un souci d’économie. Dans un premier temps, le nouveau chef de l’Etat espère pouvoir obtenir de la HCC la possibilité de remplacer les sénateurs désignés par son prédécesseur (1/3 de l’effectif).

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A la demande du président de la HCC, la cérémonie d’investiture s’est déroulée sans culte, ni prière, ni serment sur la bible. Jean-Eric Rakotoarisoa a expliqué dans les médias que la cérémonie se devait de revêtir un caractère républicain respectueux du principe de laïcité de l’Etat. Un annonce largement commentée et parfois critiquée.

51 conseillers et chargés de mission, membres du cabinet de Hery Rajaonarimampianina ont été limogés. L’Express a évoqué un « cyclone libérateur ».

Christian Ntsay a été reconduit dans ses fonctions de premier ministre. Une décision qui était attendue puisque sa nomination à la primature en juin 2018 avait déjà été le choix d’Andry Rajoelina.

Andry Rajoelina a présenté un gouvernement resserré. La nouvelle équipe est composée de cinq femmes et de dix-sept hommes, des techniciens et des personnalités qui ont soutenu Andry Rajoelina durant la campagne électorale sans oublier ses fidèles du Mapar. Les partis d’opposition ont été complètement exclus. L’engagement d’une parité homme/femme n’a pas été tenu et pour La Gazette l’équilibre ethnique n’a pas été respecté. Il y a trop de ministres originaires des Hautes terres et pas suffisamment issus des zones côtières. « Le chef de l’Etat a su puiser dans un vivier de compétences sans forcément céder aux appels de ceux qui demandaient à être récompensés pour leur soutien. C’est une bonne surprise », a déclaré au Monde un politologue malgache.

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Les ministres ont été appelés à signer un code de bonne conduite. L’engagement souscrit porte sur les valeurs « d’intégrité, de loyauté, l’impartialité, de solidarité, de confidentialité, de respect de la hiérarchie, de redevabilité et de respectabilité », selon le communiqué de presse du gouvernement. Une matérialisation de « l’exemplarité » exigée par Andry Rajoelina et reprise à son compte par le premier ministre. Andry Rajoelina a exigé de l’équipe des « résultats rapides ». « D'ici six mois, une évaluation sera effectuée. Et dans un an, nous constaterons qui aura réussi à relever les défis et qui aura échoué », a-t-il assuré. Le président entend rester fidèle à sa réputation d’homme pressé - d’où son surnom de TGV – en lançant sans délais son ambitieux programme « Velirano ».

Une session extraordinaire du Parlement a été convoquée à quelques jours du terme de l’actuelle législature. Députés et sénateurs devront se prononcer sur un projet de loi déléguant le pouvoir de légiférer au président de la République durant la période de vacance du pouvoir législatif, le scrutin législatif ne pouvant se tenir au mieux avant le mois de mai. L’autorisation donnée au chef de l’Etat de légiférer par ordonnance devra être acquise à la majorité absolue de chacune des assemblées. Des observateurs expriment des réticences et Midi redoute que cette décision ne soit pas du goût des bailleurs de fonds traditionnels tels que l’UE ou la Banque mondiale. Une concentration de pouvoirs que Ndranto Razakamanarina, l'un des leaders de la société civile, juge « légale, mais inquiétante ».

Parmi les premières décisions annoncées par l’exécutif, la reconstruction du Palais de la Reine, incendié le 6 novembre 1995. « Les travaux seront terminés l’année prochaine, lors de la célébration des 60 ans de l’indépendance », a lancé Andry Rajoelina, qui avait précédemment annoncé la réhabilitation du palais présidentiel d’Iavoloha. L’annonce a été faite lors du culte œcuménique de bénédiction divine pour les gros chantiers à entamer dans le cadre du redressement de Madagascar qui s’est tenu au temple du Rova, dans l’enceinte du Palais de la Reine. Le coût des travaux restants est d’un montant comparable au budget alloué au ministère dans le budget 2019.

L’élection d’un nouveau président offre l’opportunité de procéder à des changements positifs dans la conduite du pays. Dans un important communiqué, le SeFaFi indique quelques-unes des conditions préalables à un changement réel et durable.

Dans un communiqué Amnesty International a demandé au nouveau président de « s’attaquer aux violations des droits humains commises de longue date. ». L’ONG cite notamment le recours excessif à la détention provisoire et les détentions arbitraires de défenseurs des droits humains. Elle demande également que soit dépénalisé l’avortement. Le gouvernement s’est engagé en 2017 à en faire une infraction mineure qui ne serait plus passible de peines d’emprisonnement.

En 2018 la gendarmerie a enregistré 2 221 attaques de dahalo. Plus de 7 000 zébus ont été volés. 786 dahalo ont été tués, 1 711 ont été capturés. 64 gendarmes sont morts en service. 31 kidnappings ont été enregistrés. 400 civils dont 136 malfaiteurs ont été tués dans des centaines d’attaques à main armée parfois doublées d’incendie. 420 personnes ont été blessées dans ces attaques, certaines ont subi de mauvais traitements. 38 personnes ont été tuées dans des vindictes populaires, 58 personnes ont été placées en détention préventive pour participation à ces actions.

Une centaine de bandits munis d’armes de guerre ont lancé de nuit un assaut sur la ville d’Ambatofinandrahana. Quatre dahalo ont été tués dans une importante opération militaire dans la région Amoron’i Mania. La bande aux prises avec les forces de l’ordre avait écumé la région et s’était emparée de 600 zébus. A Betroka, un affrontement entre un groupe de dix braqueurs armés de kalachnikovs et des gendarmes a fait huit morts parmi les assaillants. Pour Tribune, ces attaques à main armée à Betroka témoignent de l’ampleur qu’a prise l’insécurité dans la région Anosy et dans d’autres « zones rouges ». Pour tenter d’y mettre un terme, la gendarmerie nationale mène dans ces secteurs une opération dénommée « Mandio ».

Vindictes populaires - A Antsirabe, l’arrestation d’un présumé tueur en série a débouché sur le pillage et l’incendie de la villa de ses parents.Trois heures d’affrontements ont conduit à plusieurs arrestations. Les troubles se sont poursuivis les jours suivants. A Mandritsara, une soixantaine de villageois ont tenté d’attaquer l’hôpital du district pour y arracher un individu qui avait torturé à mort son épouse et qui avait ensuite tenté de se suicider.

Le Collectif des Français d'origine indienne a dénoncé le kidnapping à Antsiranana du consul honoraire d’Australie. Il a été libéré après quatre jours de détention. La gendarmerie affirme avoir réussi à contrecarrer le versement d’une rançon. Une vingtaine de dahalo armés ont enlevé le chef d’un Centre de santé de base dudistrict de Tsaratanàna. Le syndicat des paramédicaux a décrété une grève d'avertissement pour interpeller les autorités sur les actes de violence dont sont victimes les personnels de santé. L’ensemble du personnel de santé de cette localité a pris la décision de quitter le village. L’hélicoptère de l’armée de l’air appelé en renfort pour participer aux recherches s’est écrasé.

7 magistrats et 3 greffiers sont passés en conseil de discipline et ont été sanctionnés pour manquement à l’éthique et à la déontologie. Le dossier de 23 agents pénitenciers est encore à l’étude. Le concours d’entrée à l’Ecole nationale de la magistrature et des greffes sera réformé pour réduire les risques de corruption. La ministre sortante a déclaré prioritaires la lutte contre la corruption et le rétablissement de l’Etat de droit. La sortie d’un « guide carcéral » est annoncée. Des dispositions seront arrêtées pour limiter la proportion de prévenus incarcérés.

Le Conseil du fampihavanana Malagasy (CFM) aura à se prononcer en 2019 sur 36 demandes d’amnistie relatives aux événements politiques survenus de 2002 à la fin de la Transition. Un ancien premier ministre et de nombreux officiers seraient du nombre. Par ailleurs, 1 300 demandes d’indemnisation et de réparation ont été déposées par des victimes des événements politiques de 2009 mais aucun budget n’est disponible actuellement pour les satisfaire.

Le « Dina » Besaboha mis en place il y a un an dans cinq districts de la région Sofia est source d’abus. Non homologué par le ministère de la justice, il a pour but de lutter contre l’insécurité et les actes criminels. Le commandant de gendarmerie de la région accuse certains membres du « Dina » d’exactions à l’encontre des villageois. De nombreuses plaintes ont été déposées. L’application de ce « Dina » a été à l’origine de vindictes populaires.

La dépense journalière par détenu est de 1 600 Ar. Le régime alimentaire se compose en général de manioc sec procurant 2 kcal par jour. S’ajoute à cela la dotation journalière de 750 g de bois pour la cuisson et de 20 l d’eau ; 350 g de savon sont accordés par semaine. Le budget annuel est ainsi de 11,5 millions Ar pour l’ensemble des 21 000 détenus. Si l’on se réfère aux normes internationales, cette somme devrait être au moins quadruplées. L’objectif du ministère est de faire entrer les établissements pénitentiaires dans un système productif permettant d’alléger la charge de l’Etat et de faciliter la réinsertion sociale des détenus.

Audition de Falimampionona Rasolonjatovo, candidat au 1er tour de la présidentielle, au siège du Pôle anti-corruption. Quatre autres individus sont recherchés dans cette affaire d’escroquerie. Le candidat est soupçonné d’avoir usé de manœuvres frauduleuses et de tromperie pour trouver un financement à sa campagne électorale.

Routes de la drogue : la Grande île serait située sur l’un des itinéraires des narcotrafiquants. Les abords de Nosy-Be constituent une zone rouge de transit de drogue dure, ainsi que les environs d’Ambilobe, Ambanja et Sainte-Marie. Ces drogues dures, en provenance de l’extérieur, sont ensuite acheminées vers Les Seychelles, Maurice ou La Réunion. Dans la plupart des cas des étrangers sont les commanditaires, notamment des Africains. Face à la recrudescence du phénomène, la direction des douanes tire la sonnette d’alarme.

L’obtention d’une commande publique passe par des « dessous de table », selon uneenquête réalisée par Transparency International en novembre 2014. 69 % des dirigeants d’entreprises soumissionnant à des marchés publics considèrent inéquitable le processus de passation des marchés dans leur secteur d’activité. S’assurer de l’obtention d’une commande publique exigerait le paiement d’un montant moyen correspondant à 25 % de la valeur du marché.

Au cours de l’année 2018, 181 Déclarations d’opérations suspectes ont été reçues par le Samifin. En 2017, 151 DOS avaient été transmises,dont 129 relatives à des soupçons de blanchiment de capitaux. L’adoption de la loi sur le recouvrement des avoirs illicites a été de nouveau ajournée et Madagascar se trouve dans un processus de suivi renforcé depuis le mois de juin 2018. Faute de structure et de cadre légal répondant aux exigences internationales, le pays risque de basculer dans la liste grise des pays sous surveillance. La prolifération des casinos et maisons des jeux actuellement constatée augmente le risque de blanchiment d’argent.

Transparency International a publié son classement mondial de la corruption (IPC). La Grande Île obtient un score de 25/100 et se classe au 152e rang sur 180 pays. Un point de mieux que l’an dernier et trois places de gagnées au classement mondial. Pourtant, « la tendance est mauvaise, les défis sont énormes », commente Frédéric Lesné, le représentant de Transparency International - IM.

Attribution de certificats fonciers : vers une augmentation de la délivrance aux femmes. Le droit à la terre est culturellement une exclusivité pour les hommes à Madagascar. Les femmes et les filles malgaches peuvent rarement disposer de terres. D’une durée de trois ans et ciblant cinq régions d’intervention, le volet foncier d’un projet dénommé CASEF devrait permettre d’attribuer 100 000 certificats fonciers d’ici 2021. Au travers de ce programme, l’attribution de certificats fonciers à des bénéficiaires femmes.

Projet de rapatriement des travailleuses victimes de la traite en Chine, au Koweït, en Arabie Saoudite et au Liban. Le ministère des affaires étrangères a adressé un courrier aux représentations diplomatiques malgaches dans ces pays pour les informer de ce projet. Les opérations de rapatriement, si elles sont confirmées, devront être précédées d’une analyse précise des situations individuelles.

80 cas de peste, dont 13 décès, ont été confirmés par le ministère de la santé. En 2017/2018, l’épidémie s’était propagée dans les grandes zones urbaines et aurait fait plus de 200 morts.

L’épidémie de rougeole a connu une croissance préoccupante. Près de 20 000 cas ont été recensés par le ministère de la santé. 80 à 90 décès sont à déplorer, principalement parmi des enfants en bas âge. Des agents de santé refusent de rester en brousse ou de s’y rendre en raison de l’insécurité. Nombreux sont les parents qui refusent de faire vacciner leurs enfants. La population a lancé un appel de détresse en raison de l’insuffisance de la prise en charge, du manque de médicaments et du coût du traitement.

107 districts touchés par la bilharziose sur 114. Cette maladie qui peut être mortelle reste endémique dans le pays. Le taux de prévalence peut atteindre 50 % de la population dans certaines régions. Une convention de partenariat a été signée avec le Japon. Une campagne de traitement de masse des personnes atteintes sera lancée dans 64 districts.

Selon Médecins du monde, 37 % des jeunes filles de 15 à 19 ans sont enceintes ou ont au moins un enfant. Une situation jugée « inquiétante » qui a pour conséquence un taux de mortalité maternelle et infantile très élevé. Beaucoup de ces adolescentes sont contraintes d’abandonner leur scolarité et ont des difficultés à accéder au marché du travail. Les mariages précoces constituent également un sujet de préoccupation. Médecins du monde a lancé une campagne de sensibilisation auprès des jeunes.

La société civile a interpelé le nouveau chef de l’Etat sur la priorité à accorder à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène. Ce secteur ne représente que 2 % du budget. Sur un besoin annuel de 200 millions de dollars, seuls 20 millions sont accordés. Le droit fondamental d’accès à l’eau n’est pas respecté et la santé publique s’en trouve sérieusement menacée.

La Plateforme des fédérations des personnes handicapées a réaffirmé son engagement à promouvoir au niveau national la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées. Des actions ont été menées par la Plateforme pour la mise en conformité de la législation nationale.

Système de santé publique : grogne des usagers face à la mauvaise qualité des services et à la corruption. Midi constate que les hôpitaux et centres de santé sont sévèrement jugés par les patients et leurs familles.

Education préscolaire : l’objectif est d’atteindre un taux 52,8 % en 2030 pour les enfants de 3 à 5 ans. Ce taux était de 30,4 % pour l’année 2016-2017. 40 % des EPP sont équipées d’une structure dédiée mais beaucoup manquent de moyens et le personnel éducatif présente des besoins accrus en termes de renforcements de capacités et de soutien.

Châtiments corporels et violence psychologique par le personnel scolaire : une entrave à l’épanouissement de l’enfant et à la réussite des apprentissages. Selon le premier rapport national sur les violences subies par les enfants publiés par l’UNICEF en juin 2018, 49 % des personnels enseignants les considèrent comme des « méthodes de discipline » par défaut, régulièrement utilisées. Les châtiments corporels sont interdits par la loi à Madagascar depuis un arrêté de 1996.

Les correspondants de la presse internationale ont dénoncé l'attaque dont a été victime la correspondante de RFI lors d’un meeting de contestation du processus électoral. Les manifestants pro-Ravalomanana ont diffusé son visage sur un écran géant en l’accusant de mensonges devant la foule. « Ces accusations publiques infondées auraient pu la mettre en danger physiquement et constituent une sérieuse entrave à l’exercice de son métier », ont-ils déclaré. La mission d'observation électorale de l’UE a apporté son soutien à la journaliste, de même que RSF Africa.

Le ministère de la communication a émis un rappel à l’ordre face aux propos incitant à la haine et à la rébellion diffusés sur des radios et TV privées de la capitale dans le cadre de la campagne du 2e tour de la présidentielle.

Au plus fort des journées de contestation du processus électoral, les locaux du groupe de médias RLM Communication de Mbola Rajaonah, ancien conseiller du chef de l’Etat sortant, rallié à Marc Ravalomanana, ont été ravagés par un incendie. La police a ouvert une enquête. Des vols d'ordinateurs portables ont été signalés dans les bureaux du groupe. Le président de l’Ordre des journalistes laisse entendre que cet acte pourrait relever d’un règlement de compte politique.

La nouvelle ministre de la communication, Lalatiana Rakotondrazafy, priorise le changement du code de la communication mis en place par le régime précédent. Un code qui a suscité beaucoup de débats et de critiques. La couverture nationale des chaînes privées sera autorisée, les chaînes qui émettent sas autorisation seront invitées à régulariser leur situation. La lutte contre la cybercriminalité sera intensifiée pour lutter contre l’usage abusif des réseaux sociaux et l’Autorité nationale de régulation de la communication médiatisée (ANRCM) sera mise en place.

17 ressortissants chinois, membres de l'équipage du navire Flying qui a rôdé plusieurs semaines au large de la côte Est et a été arraisonné le 19 décembre seront traduits en justice. Le navire est suspecté d’exportation illégale de bois de rose.

L’inventaire des stocks de bois de rose saisi ou détenus n’est réalisé qu’au 1/6e. Cette opération est un passage obligé avant de pouvoir obtenir de la CITES l’autorisation de procéder à leur exportation. La déclaration spontanée des stocks détenus par les opérateurs et les particuliers soulève d’importantes difficultés. Nombre de déclarations ne sont pas fiables ou sont mensongères. L’Alliance Voahary Gasy (AVG) préconise la commercialisation des bois en stock sur le marché intérieur pour transformation plutôt que leur exportation.

Les défenseurs de la nature et les représentants de la société civile se sont déclarés préoccupés par la victoire d’Andry Rajoelina, a écrit le site Mongabay. Selon de nombreux rapports, durant la période 2009 à 2014, lorsqu’il présidait la Transition, son administration a été en proie à la corruption, en particulier pour la gestion des ressources naturelles. Plusieurs défenseurs de l’environnement et observateurs internationaux ont confié à Mongabay qu’ils espéraient que le prochain mandat de Rajoelina serait différent du premier.

L’AVG a adressé une lettre ouverte au nouveau président de la République pour lui demander de veiller à la bonne gouvernance des ressources naturelles. Les autorités à tous niveaux et la population sont invitées à faire preuve de vigilance et à faire part à la société civile de toutes les situations locales mettant en péril la bonne gouvernance de ces ressources.

Normes EITI : la candidature de Madagascar est suspendue. 15 recommandations avaient été émises en juillet dernier par le CA de l’EITI, parmi lesquelles le renforcement de l’engagement de l’Etat. Cet engagement n’a pas été honoré. De ce fait, Madagascar n’est pas en mesure de réaliser son rapport annuel d’avancement et de progrès. La conformité de Madagascar aux normes EITI ne pourra donc pas être confirmée en décembre prochain au terme de la seconde évaluation des progrès accomplis.

Les défenseurs de l’environnement ont tiré une nouvelle fois la sonnette d’alarme et interpelé le nouveau chef de l'Etat. Depuis son indépendance, la Grande Île a perdu presque la moitié de ses forêts. Et les choses ont empiré à partir des années 2010. Dans son Initiative pour l’émergence de Madagascar (IEM), Le nouveau président affirme vouloir s’atteler à ce problème environnemental, en concertation avec la société civile. Un point jugé positif par l’AVG mais la vigilance s’impose vis-à-vis de certains points du projet IEM. La question du financement de ces projets demeure la grande inconnue.

Le Collectif Tany a fait part de son intention de suivre attentivement les décisions qui seront prises par le nouveau gouvernement dans le cadre du projet présidentiel IEM en matière d’accès à la terre, de promotion de l’agro-industrie, de création de Zones économiques spéciales (ZES). Certains aspects de ce projet risquent de porter atteinte, selon lui, aux droits des paysans, des femmes, des jeunes et des collectivités décentralisées. Le programme populiste d’Andry Rajoelina risquerait en outre d’aller à l’encontre du développement.

L’accord de pêche entre l’UE et Madagascar est arrivé à échéance le 31 décembre. Il attend d’être renouvelé par le nouveau pouvoir en place. La Gazette rappelle qu’un inquiétant accord sur la pêche dans les eaux territoriales malgaches, engageant 2,7 milliards de dollars, a été signé à Pékin le 5 septembre par un consortium chinois et l’Agence Malagasy de Développement et de Promotion de l’Entreprise (AMDPE). Cet accord de principe n’a pas encore été ratifié et signé par le gouvernement malgache.

Le taux d’infestation des chenilles légionnaires est de 57 %. Il atteint 94 % dans le Sud-Ouest. La perte de rendement pour le maïs est estimée au niveau national à 47 %. La Banque mondiale et la FAO apportent leur concours financier au ministère de l’agriculture afin de renforcer ses moyens de lutte.

Dans une lettre adressée à Andry Rajoelina Emmanuel Macron a confirmé la continuité de la coopération entre Madagascar et la France. Le chef de l’Etat est invité à se rendre à Paris en vue de « renforcer et donner un nouveau départ » au partenariat entre les deux nations. Tribune estime que la place qu’occupent les opérateurs économiques français restera prépondérante. La position de l’UE serait plus prudente mais la coopération en cours se poursuivra, notamment au travers du FED. La Chine, qui avait les faveurs du prédécesseur d’Andry Rajoelina, pourrait pâtir de la volonté du nouveau pouvoir de privilégier son indépendance financière, estime le site. L’envoyé spécial du président XI Jinping a réaffirmé le soutien de son pays et confirmé que Madagascar est inclus dans le projet des « Nouvelles routes de la soie ». Les pays arabes et les nouveaux riches de Dubaï pourraient être appelés à occuper une place plus importante dans les projets d’investissement. Quant à la relation de Madagascar avec la Banque mondiale et le FMI, elle risquerait, selon certains observateurs, de se dégrader en raison de la politique populiste qu’Andry Rajoelina entend mener en faveur des couches les plus vulnérables, au risque de compromettre la gestion rigoureuse des finances publiques qu’exigent ces institutions.

Les employés de la société Kraomita poursuivent leur grève pour obtenir la transparence sur les accords que la société a passé avec des investisseurs russes. Ils n'acceptent pas non plus la nomination récente d’un ancien conseiller spécial de Hery Rajaonarimampianina au poste de directeur général adjoint. Estimant que la société russe est impliquée dans des affaires de corruption, les employés ont saisi le Pôle anti-corruption et le Bianco. Le partenariat avec les Russes a été suspendu.

Les investisseurs japonais sont intéressés par la richesse du sous-sol malgache mais l’instabilité du cadre juridique les rend réticents. Ces appréhensions, rapportées par l’ambassadeur du Japon, ramènent au débat portant sur l’attractivité de Madagascar dans le domaine minier, cristallisé par le montant de la redevance minière, jugée insuffisante par Andry Rajoelina. La refonte du code minier a été à plusieurs reprises reportée, faute de consensus.

Madagascar accuse un retard par rapport aux autres pays du continent et de l’océan Indien en matière d’inclusion financière. Une situation qui constitue un handicap pour le développement économique. Une stratégie nationale doit être mise en œuvre d’ici 2022 pour combler ce retard.

Climat des affaires : Madagascar se place au 22e rang en Afrique, selon le classement du magazine Forbes. Maurice se place au 1er rang africain. A l’échelle mondiale, la Grande île se positionne au 125e rang sur 161 pays.

Les délestages tournants ont repris dans toute la Grande île après les fêtes de fin d’année. En cause : le manque de carburant pour faire fonctionner les centrales au fuel en raison de factures impayées par la Jirama, la défaillance des centrales thermiques et le niveau des eaux de plus en plus bas dans les barrages.

Le gouvernement d’Andry Rajoelina se fixe comme objectif de doubler la production électrique d’ici à 2024.

Divorce coûteux entre Air Madagascar et Air France. Cette dernière réclame à la compagnie nationale 101 millions de dollars en raison de divergences sur les clauses du contrat de leasing de deux Airbus A340 conclu durant la Transition. Un contentieux qui fait de l’ombre au plan de redressement de la compagnie.

500 employés gréviste d’une entreprise franche textile ont été licenciés. L’employeur a décidé de rompre leur contrat pour cause de « grève illicite ». Le personnel revendique des salaires décents, le respect du droit du travail et de promesses d’augmentation ainsi que le licenciement du DRH, accusé de maltraitance.

Plus de 200 opérateurs anglophones du « call center » Telesourcia manifestent depuis le début de l’année pour réclamer le versement de leur traitement, suspendu depuis septembre. Début janvier, les forces de l’ordre ont bloqué les accès à la société.

Les entreprises malgaches fragilisées par des importations massives de produits vendus à des prix défiant toute concurrence. En accord avec l’OMC, de fortes taxes seront appliquées sur ces produits provenant d’Egypte, de Turquie, de Maurice, de Malaisie et de Chine. Ces mesures de sauvegarde contre une concurrence qualifiée de déloyale seront appliquées à titre temporaire.

La production agricole du Grand Sud a diminué de 50 % à 80 % depuis 5 ans. 30 % des habitants de l’Andry doivent payer l’eau trois fois plus chère qu’ailleurs. L'amélioration de cette situation sera l’une des priorités du nouveau pouvoir, affirme Andry Rajoelina. La construction d’un nouveau système d’adduction d’eau de 225 km pour alimenter la population d’Androy débutera d’ici le mois d’avril. Le chef de l’Etat a également annoncé le projet de création d’un parc solaire dans le Sud et la réhabilitation prochaine de deux routes nationales. La lutte contre l’insécurité sera renforcée.

Un projet de 200 forages en partenariat avec le gouvernement chinois devrait être inauguré au mois d’octobre dans les régions Menabe et Atsimo Andrefana. Le projet, qui a vu le jour en 2016, donnera accès à l’eau potable à 200 000 personnes dans les deux régions.

Production rizicole - L’objectif d’autosuffisance est maintenu pour 2020, selon le nouveau ministre de l’agriculture. En 2017 Madagascar a importé un volume record de 570 000 tonnes de riz, Les besoins nationaux annuels sont estimés à 2,6 millions de tonnes. Les problèmes fonciers et le faible taux de mécanisation seraient à l’origine de cette situation. La réactivation du programme « vary mora » annoncé par Andry Rajoelina au profit des classes défavorisées est considéré par les spécialistes comme une mesure populiste contre-productive.

 

SOMMAIRE

POLITIQUE

  • Le second tour de la présidentielle - Victoire d'Andry Rajoelina
  • La prise de fonction d'Andry Rajoelina
  • La formation du nouveau gouvernement Nsaye

DROITS HUMAINS - GOUVERNANCE

  • Insécurité, dahalo, vindicte populaire, enlèvements
  • Justice, condition carcérale, gouvernance
  • Droits des femmes, traite
  • Santé, hygiène, droits des personnes handicapées
  • Education
  • Médias

ÉCONOMIE - SOCIAL

  • Trafics de bois de rose et de ressources naturelles, foncier, environnement
  • Coopération, bailleurs de fonds
  • Economie

 

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31 janvier 2019

ARTICLES REMARQUES - JANVIER 2019

<> 31 01 19 - SeFaFi - Communiqué - Les conditions d'un véritable changement
L’élection d’un nouveau président offre l’opportunité de procéder à des changements positifs dans la conduite du pays. Le SeFaFi indique quelques-unes des conditions préalables à un changement réel et durable
. En bref, les principaux thèmes abordés dans le communiqué : la culture de l’impunité s’est généralisée, du haut en bas de l’échelle sociale. Les délits ne sont plus sanctionnés, et quand ils le sont, les sanctions ne sont pas appliquées. Cette situation génère la corruption, décrédibilise le système judicaire, éclabousse les forces de l’ordre et suscite les vindictes populaires. Un régime incapable de sanctionner et d’appliquer les sanctions est condamné à l’inefficacité et à l’hostilité des citoyens. Les militaires ne font pas partie de la société politique. Ils n’ont pas à prendre des responsabilités politiques ou administratives. Il n’est pas normal que le président de la République soit en même temps président du Conseil supérieur de la magistrature : cette situation contrevient au principe fondamental de la séparation des pouvoirs. Le processus législatif doit être mené à son terme. De nombreuses lois votées par le Parlement depuis des années restent inapplicables, faute de décrets d’application ou de mesures règlementaires. L’action de l’exécutif est freinée ou arrêtée à chaque changement de ministre ou de responsable du ministère. Il est urgent que les responsables ministériels sachent faire la différence entre les politiques et les techniciens. Les lois liberticides devront être remaniées d’urgence. Au premier rang d’entre elles, le code de la communication et loi sur la cybercriminalité. Le projet de création de deux régions pour remplacer la région de Vatovavy-Fitovinany n’est pas conforme à la loi. Le changement d’appellation des chefs de région en « gouverneurs », ainsi que leur nomination par le chef de l’État, ne sont pas conformes à la Constitution. L’élection des chefs Fokontany, demandée par la population et autorisée par le décret, est à programmer. Le code électoral constitue l’un des plus importants chantiers à finaliser au plus vite. L’élection présidentielle a mis à nu les contradictions et les lacunes des lois électorales adoptées en 2018. La réforme devra prévoir la déclaration de l’origine des fonds électoraux, le plafonnement des dépenses et obligation de rendre publique la comptabilité électorale de chaque candidat. L’établissement d’une liste électorale fiable s’impose avant l’organisation de tout autre scrutin. Il serait bon d’instaurer une élection à deux tours pour les législatives, comme pour la présidentielle. Il serait opportun de faire voter le même jour pour les élections locales (fokontany, communes, régions) et un autre jour pour toutes les élections nationales. Et tout le processus électoral devrait se dérouler en saison sèche, comme le veut la loi. Pour éviter que ne se reproduise la dérive des « retournements de veste » des députés, l’application stricte du mandat impératif s’impose. Par ailleurs, les futurs députés devront avoir une idée plus juste de leur fonction. Leur rôle n’est pas de construire des routes ou des écoles, ni de créer des entreprises. Ces tâches demandent de l’assiduité, mais les bancs de l’Assemblée sont le plus souvent désertés. Il faudra enfin s’interroger sur le devenir des quelques 200 partis politiques officiellement déclarés. Réalité grotesque qui montre à quel point l’idéal du bien commun est détourné par nos politiciens au profit de leurs intérêts particuliers.

- 29 01 19 - Collectif Tany - Les terres malgaches et le projet IEM d'Andry Rajoelina
Le Collectif Tany fait part de son intention de suivre attentivement les décisions qui seront prises par le nouveau gouvernement dans le cadre du projet présidentiel IEM
en matière d’accès à la terre, de promotion de l’agro-industrie, de création de Zones économiques spéciales (ZES). Les grands travaux ainsi envisagés risquent de provoquer des expulsions et des expropriations massives dans toutes les régions, sous couvert de « déclaration d’utilité publique ». Le Collectif demande l’attribution de terrains de l’Etat aux paysans, en particulier aux métayers, aux femmes et aux jeunes qui s’engagent à les cultiver, aux collectivités décentralisées pour le développement de leur agriculture familiale locale. L’action sociale prioritaire de l’IEM concerne la vente aux familles vulnérables de « vary mora » (riz à bas coût) importé d’Asie. Tany souligne que cette assistance sociale ne peut pas être adoptée comme solution permanente et va à l’encontre du développement de la population. En effet si l’Etat malgache subventionne ce riz, il subventionne en fait les paysans des pays exportateurs. Et ce système déjà pratiqué sous le régime de Transition, rapporte surtout des bénéfices pour les sociétés d’importation.

- 25 01 18 - TV5 Monde - Andry Rajoelina peut-il tenir ses promesses ?
Le nouveau président malgache élu a formé un premier gouvernement composé essentiellement de technocrates. Fidèle à sa réputation, Andry Rajoelina veut aller vite et attend des résultats dès cette année 2019.

- 25 01 19 - Andry Rajoelina présente un gouvernement resserré.
La nouvelle équipe du premier ministre Christian Ntsay est composée de cinq femmes et de dix-sept hommes, des techniciens et des personnalités qui ont soutenu Andry Rajoelina durant la campagne électorale sans oublier ses fidèles du Mapar. Les partis d’opposition ont été complètement exclus. Deux membres du dernier gouvernement ont été reconduits : le ministre de l'intérieur, Tiana Razafimahefa qui a été mis en cause pour son impartialité durant la campagne présidentielle, et la ministre de la population, Irmah Naharimamy. Milliardaire et à la tête d'un groupe de médias, Naina Andriantsitohaina a été nommé aux affaires étrangères. Le ministère de la justice est attribué à Jacques Randrianasolo, ancien procureur général de la Cour d’appel d’Antananarivo, qui s’est particulièrement illustré par son intransigeance dans l’affaire de l’évacuation sanitaire de Claudine Razaimamonjy. Alexandre Georget du parti Vert de Madagascar est nommé au ministère de l’environnement. Le ministère de la communication et de la culture est confié à la journaliste Lalatiana Rakotondrazafy, DG du quotidien Free News. Parmi les ministres figurent ceux qui ont contribué à la rédaction de l’IEM. Peu nombreux sont ceux qui ont exercé des responsabilités ministérielles durant la Transition. Exception notable : le général Richard Ravalomanana nommé secrétaire d’Etat auprès du ministère de la défense nationale chargé de la gendarmerie.

« Le chef de l’Etat a su puiser dans un vivier de compétences sans forcément céder aux appels de ceux qui demandaient à être récompensés pour leur soutien. C’est une bonne surprise », déclare au Monde un politologue malgache. Parmi eux, note le quotidien, « Vonjy Andriamanga, nommé à l’énergie, est ingénieur et il a réalisé une grande partie de sa carrière chez EDF et chez Engie. Julio Rakotonirina, à la santé, est un épidémiologiste issu de l’Institut national de la santé d’Antananarivo. Le directeur général de l’agriculture, Lucien Ranarivelo, devient ministre de l’agriculture. L’arrivée de l’homme d’affaires et ancien président du Groupement des entreprises de Madagascar (GEM), Naina Andriantsitohaina, au poste des affaires étrangères est également perçue comme un signe fort à l’égard des opérateurs économiques en indiquant que la diplomatie malgache devrait avoir pour priorité la défense des intérêts économiques de la Grande île. Sur le front des relations avec les bailleurs étrangers, dont Madagascar – sous programme avec le FMI – dépend notamment pour le financement de ses programmes sociaux, Andry Rajoelina a choisi de nommer un homme qu’ils connaissent déjà. Héritant d’un portefeuille qui regroupera l’économie, les finances et le budget, Richard Randriamandranto était chargé dans le précédent gouvernement de la relation avec les partenaires techniques et financiers. Il est aussi l’un des hommes les plus impliqués dans la plateforme IEM. »

Au sujet de cette réduction des membres du gouvernement, passé de 30 à 22, le président a précisé que « cette disposition a été prise dans un objectif d'austérité et de réduction des dépenses publiques. Les dirigeants doivent montrer l'exemple au peuple malagasy. » Il a également exigé des « résultats rapides » à l'équipe. « D'ici six mois, une évaluation sera effectuée. Et dans un an, nous constaterons qui aura réussi à relever les défis et qui aura échoué », a-t-il assuré. Contrairement aux hypothèses faites à la veille de la constitution de ce nouveau gouvernement, les membres ne représentent pas forcément les 23 nouvelles régions. L’engagement d’une parité homme/femme n’a pas été tenu.
Composition du gouvernement : http://www.madagate.org/madagascar-informations-politiques/flash-infos/7051-madagascar-les-22-membres-du-2e-gouvernement-du-pm-ntsay-christian.html

<> 19 01 19 - Mongabay - Madagascar's next president to take office bears suspect eco record
Les défenseurs de la nature et les représentants de la société civile se sont déclarés préoccupés par la victoire d’Andry Rajoelina à la présidentielle. Selon de nombreux rapports, durant la période 2009 à 2014, lorsqu’il présidait la Transition, son administration a été en proie à la corruption, en particulier en ce qui concerne la gestion des ressources naturelles. De hauts responsables, y compris Andry Rajoelina, auraient été impliqués dans le commerce illégal de bois de rose, causant de graves dommages aux forêts sensibles et riches en biodiversité de Madagascar. Plusieurs défenseurs de l’environnement et observateurs internationaux ont confié à Mongabay qu’ils espéraient que le prochain mandat de Rajoelina serait différent du premier. Maintenant âgé de 44 ans et élu démocratiquement, il a la possibilité de prendre un nouveau départ. Pendant ses discours de campagne, il a reconnu avoir commis des erreurs et s’est déclaré impatient de les corriger. Mais le risque subsiste que les droits fonciers des populations locales soit encore mis à mal par l'expansion prévue des industries extractives et la privatisation de la terre et des biens communs.

19 01 19 - Andry Rajoelina : le revenant qui suscite espoirs et inquiètudes
Après avoir été le plus jeune chef de l’Etat africain, « TGV » a été investi ce samedi à la tête du pays, après un retour minutieusement préparé. Argent et communication : la méthode a en tout cas payé. Quatre ans après avoir quitté le pouvoir, Andry Rajoelina est de retour. Il a été élu avec 55,6 % des voix, face à son vieux rival Marc Ravalomanana. Son retour ne doit rien au hasard : Andry Rajoelina a, dans l’ombre, patiemment attendu son heure et minutieusement préparé son retour. Mais le chef de l’Etat a beau ripoliner un peu le passé, la débauche de moyens qui a accompagné sa campagne électorale continue de questionner. L’entourage d’Andry Rajoelina intrigue également. Autre sujet d’inquiétude entourant l’élection du président malgache : l’environnement
Voir aussi : Jeune Afrique - Andry Rajoelina a prêté serment

<> 18 01 19 - Amnesty International - Le nouveau président doit s'attaquer aux violations des droits humains commises de longue date
Le nouveau président, Andry Rajoelina, doit s’attaquer aux violations des droits humains bien ancrées, notamment au recours excessif à la détention provisoire et aux détentions arbitraires de défenseurs des droits humains, a déclaré Amnesty International à la veille de son investiture le 19 janvier 2019. La situation des droits humains à Madagascar s'est détériorée ces dernières années. Des militants écologistes sont incarcérés et harcelés pour avoir dénoncé le trafic illicite présumé de bois de rose et la dégradation de l’environnement imputable à des multinationales. L’avortement demeure une infraction en toutes circonstances en vertu d’un article du Code pénal hérité de la période coloniale, ce qui met la vie de milliers de femmes et de jeunes filles en danger. Pourtant, le gouvernement s’est engagé en 2017 à en faire une infraction mineure qui ne serait plus passible d’une peine d’emprisonnement.

<> doc  14 01 19 - Le Monde - Laurence Caramel - Andry Rajoelina doit sa victoire aux citadins
La cartographie de l’élection montre une forte opposition entre les régions côtières et les hauts plateaux. Au second tour de la présidentielle, Andry Rajoelina a remporté l’adhésion des citadins partout à Madagascar à l’exception d’Antsirabe, qui s’est tournée vers son adversaire Marc Ravalomanana. Le nouveau président a fait jeu égal avec ce dernier dans la capitale en gagnant trois des six arrondissements. A l’inverse, Marc Ravalomanana a fait le plein de voix dans les hauts plateaux, dont il est originaire et où se concentrent les populations rurales. Ces élections ont par ailleurs été marquées par un fort taux d’abstention. Celui-ci a augmenté entre le premier et le second tour, passant de 46,7 % à 52 %. Il a dépassé 75 % dans la région d’Ihorombe. A côté de cette faible mobilisation traduisant le discrédit de la classe politique, les résultats montrent le poids écrasant des candidats à gros budgets de campagne.

<> doc
- 14 01 19 - Malagasy Sambatra Masa Ofisialy - Biographie du nouveau président Andry Rajoelina

<> 09 01 19  - La Haute Cour constitutionnelle (HCC) malgache a validé mardi 8 janvier la victoire de l’ancien chef de l’Etat Andry Rajoelina à l’élection présidentielle du mois dernier en rejetant toutes les requêtes en annulation pour fraude de son rival Marc Ravalomanana. « Est déclaré élu président de la République Andry Rajoelina », a déclaré le président de la HCC, Jean-Eric Rakotoarisoa, sous les acclamations de centaines de partisans de M. Rajoelina réunis devant le siège de l’institution à Antananaivo.Le 27 décembre, la Commission électorale (Ceni) avait annoncé la nette victoire d’Andry Rajoelina, 44 ans, en lui attribuant 55,66% des suffrages lors du second tour disputé le 19 décembre, contre 44,34% à son prédécesseur à la tête du pays. M. Ravalomanana, 69 ans, avait immédiatement saisi la HCC en arguant de « fraudes massives ». Andry Rajoelina, pourrait être investi le 19 janvier prochain. Les textes indiquent que la cérémonie d’investiture doit se faire au plus tard, le 25 janvier 2019.
La presse note que le perdant a fait preuve de fair-play en venant féliciter Andry Rajoelina à la sortie de la HCC. Andry Rajoelina a remercié son rival qui, selon lui, a fait preuve de combativité tout au long de la campagne électorale.
La confirmation de cette victoire a certainement causé des frustrations du côté des partisans de Marc Ravalomanana mais le calme a malgré tout régné à l’issue de la proclamation officielle des résultats. Le nouvel élu a pu prendre un bain de foule dans les rues de la capitale sans aucun incident ni manifestation d’hostilité. Serge Zafimahova, coordonnateur génal de la campagne du candidat Ravalomanana a déclaré : « Les membres de la CENI et de la HCC sont des hontes de la République mais si on ne respecte pas un minimum de cadre institutionnel, le pays ira vers le chaos. Tout patriote pétri de bon sens partagera cette opinion en tenant compte de la décision de la HCC. » L’homme d’affaires, Mbola Rajaonah que l’équipe du Mapar d’Andry Rajoelina, a particulièrement accusé d’avoir manipulé les voix en faveur du candidat Marc Ravalomanana lors du premier tour du scrutin, a également tenu à féliciter l’ancien président de la Transition.

Pour des observateurs nationaux, le second tour a révélé « l’absence de culture politique sur la Grande île ». Mensonges, diffamations, dénonciations haineuses à l’endroit de l’adversaire ont rythmé les journées précédant le scrutin. Les deux candidats ont même chacun menacé les institutions en cas de résultat « contraire à la vérité ». Autre enseignement à tirer de ce scrutin : il n’a pas motivé les foules. A ce second tour, seuls 48 % des Malgaches inscrits se sont exprimés dans l’isoloir. Le signe d’un fatalisme et d’un manque de confiance total envers les hommes politiques.

Après le verdict de la HCC, les états-majors politiques seront désormais préoccupés par la préparation des élections législatives dont le calendrier reste encore à arrêter malgré la proposition de la CENI qui a recommandé au gouvernement la date de 20 mars.

<> 08 01 19 - SeFaFi - 2018 - Une année électorale gachée
L’année 2018 restera dans les annales de l’histoire nationale comme une référence insurpassable d’incompétence et de corruption, de démagogie et de tricheries. Les acteurs en ont été les membres de la société politique, et leur terrain de jeu, l’élection présidentielle. Une tragi-comédie en cinq actes…

- 03 01 19 - Les décrypteurs - La carte des résultats provisoires du second tour de la présidentielle du 19 décembre 2018
Selon les résultats provisoires du second tour de la présidentielle du 19 décembre publiés par la CENI, Andry Rajoelina, est en tête avec 55,66 % des suffrages exprimés contre 44,34% pour son adversaire, Marc Ravalomanana. Sur les 119 districts du pays, Andry Rajoelina est en tête dans 82 d’entre eux. Marc Ravalomanana mène dans 37 districts, dont 22 se trouvent dans la province d’Antananarivo. Dans la plupart des districts où il est en tête, Andry Rajoelina mène avec une avance confortable de plus de 60 % des voix. Il fait carton plein dans la province d’Antsiranana où la couleur orange est foncée avec plus de 80 % des voix. L’avance enregistrée par Marc Ravalomanana dans les districts les plus peuplés du pays n’a pas suffi à combler son retard dans les autres districts. Cette avance est d’ailleurs amoindrie par le fait que dans une quinzaine de localités où il est en tête, les résultats provisoires montrent que l’ancien président de la République a perdu un total de plus de 50 000 voix par rapport au premier tour. Dénonçant des « fraudes massives », le Comité de soutien de Marc Ravalomanana semble surtout axer ses contestations sur les régions où l’ancien président de la Transition obtient plus de 80 % et où les taux de participation sont plus élevés que la moyenne nationale. Dans certains districts du Sud, le taux de participation est de plus de 60 % contre 48 % à l’échelle nationale. Dans ces districts, certains bureaux de vote enregistrent entre 90 à 100 % de taux de participation.
Les résultats définitifs seront proclamés par la HCC le 8  janvier.

- 01 01 18 - Réseau Malina - Kraoma Mining : une joint venture au centre de toutes les attentions
Les employés de la société Kraomita poursuivent leur grève pour réclamer la transparence totale par rapport aux accords que la société a passé avec des investisseurs russes
. Ils n'acceptent pas non plus la nomination récente de Jaobarison Randrianarivony, ancien conseiller spécial du président Hery Rajaonarimampianina au poste de directeur général adjoint. Longtemps fierté nationale, Kraoma S.A., seule société minière industrielle dont l’Etat est actionnaire majoritaire, a accumulé les dettes. La mauvaise gestion et la tendance des dirigeants successifs du pays à considérer la trésorerie de l’entreprise comme leur portefeuille l’aura rendue exsangue. La situation financière de l’entreprise, s’est encore détériorée sous la présidence Rajaonarimampianina. Les dirigeants de la société se sont alors vers la société russe Ferrum Mining afin qu’elle lui vienne en aide. Un partenariat stratégique est signé le 8 août 2018 entre les deux sociétés. Ce partenariat stratégique prévoit la constitution d’une co-entreprise nommée Kraoma Mining S.A. Le partenariat prévoit que 80 % des actions de la joint-venture reviennent à Ferrum Mining, les 20% restants allant à Kraoma S.A. Considérée par beaucoup comme trop favorable à la société russe, cette répartition de l’actionnariat est largement contestée. Un soutien technique est apporté par Ferrum Mining par l’intermédiaire de neuf ressortissants russes. Depuis fin novembre 2018, les employés sont en grève. Les représentants syndicaux se plaignent du non-paiement régulier des salaires et de conditions de travail difficiles avec les consultants de Ferrum Mining, dont ils exigent le départ. Les revendications des grévistes ne sont pas seulement sociales. C’est plus globalement le partenariat avec la société Ferrum Mining qui est ciblé. Le choix du partenaire effectué sans appel d’offres et dans la plus grande opacité, n’est pas sans éveiller des soupçons de corruption au bénéfice de l’ancien président Rajaonarimampianina.

 

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 <> Articles particulièrement signalés - <>doc  Documents à valeur permanente

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31 décembre 2018

REVUE DE PRESSE - DECEMBRE 2018

Andry Rajoelina est arrivé en tête du 1er tour de la présidentielle, avec 35 % des suffrages, devançant largement Marc Ravalomanana (39 %). Le président sortant, Hery Rajaonarimampianina, relégué en 3e position avec moins de 9 % des voix, a annoncé qu’il ne soutiendrait aucun des deux finalistes, démentant les rumeurs d’un ralliement à Marc Ravalomanana. Le pasteur Mailhol, arrivé très loin derrière, en 4e position, n’a pas donné non plus de consigne de vote.

La CENI a décidé de continuer à utiliser son logiciel de traitement des résultats du 1e tour, dont la fiabilité avait été mise en doute par Andry Rajoelina. Les contrôles ont néanmoins été renforcés et des experts désignés par les candidats ont pu procéder à son audit. Les analyses conduites par des spécialistes reconnus n’ont révélé aucune anomalie.

Six débats télévisés ont été organisés par la CENI sur les médias publics, dont deux ont opposé les deux finalistes. Des débats qui ont pris l’allure d’un règlement de compte entre les protagonistes de la crise de 2009 qu’oppose un lourd passif personnel. Un exercice ponctué de révélations et de critiques acerbes qui a lassé et déçu l’auditoire. Pour la majorité des commentateurs, Andry Rajoelina a malgré tout réussi à donner une image moins « passéiste » que son adversaire, multipliant des promesses mirobolantes auxquelles ont été sensibles les couches défavorisées, la jeunesse et les populations côtières.

Les deux candidats ont commencé leur campagne dans le centre du pays par une cérémonie religieuse, l'un comme l'autre s’affirmant détenteur d’une mission divine et certain de l’emporter. Andry Rajoelina a déclaré « être prêt à sauver Madagascar. C'est le peuple malgache qui m'envoie et Jésus Christ », a-t-il lancé durant une messe célébrée à Ampefy, après un pèlerinage à l’îlot de la Vierge. Selon Marc Ravalomanana, le second tour oppose « le bien contre le mal ». Transparency international Initiative Madagascar a interpellé de nouveau les candidats pour exiger d’eux la transparence de leur compte de campagne. Ils sont accusés, l’un comme l’autre, d'avoir consacré un budget faramineux, voire indécent, à leur campagne, sans avoir révélé leurs sources de financement et les contreparties éventuellement négociées. Au 1er tour, seuls six « petits » candidats ont accepté de jouer la transparence sur l’origine et la gestion de leurs financements. Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina n’ont pas non plus signé la « Charte de bonne conduite » des candidats proposée par le CFM.

Les deux candidats ont été interpellés par le FFKM « afin qu’ils montrent l’exemple et fassent preuve de vérité, de sainteté et de foi ». Les quatre chefs d’Eglise ont souligné que le Conseil œcuménique ne soutient aucun candidat, en dépit de rumeurs persistantes. Les évêques ont demandé au futur président de tout mettre en œuvre pour « réconcilier le pays ».

Le camp Ravalomanana s’est mobilisé pour dénoncer des « manœuvres frauduleuses » selon lesquelles des cartes d’électeurs et des cartes d’identité auraient été distribuées pour obtenir des électeurs fantômes, et ce avec l’appui du ministre de l’intérieur et des chefs de district. Des affirmations qui ont fait craindre à certains que le candidat ait préparé l’opinion à un rejet des résultats en cas de défaite. « Nous assistons au choc de deux egos qui ne se voient pas perdre », a commenté Sahondra Rabenarivo, membre du SeFaFi. La campagne s’est déroulée dans un climat tendu, émaillé de violences verbales et physiques.

Les deux finalistes se sont déclarés convaincus de remporter la victoire, quelques heures seulement après la clôture du scrutin. Marc Ravalomanana a renouvelé ses menaces de non-reconnaissance des résultats si les malversations dénoncées étaient avérées. Inquiet de la tournure du débat, le premier ministre a lancé un message à l’endroit des deux candidats pour leur signifier que « la déstabilisation ne procurera de bien à qui que ce soit ».

Dès la publication des premiers résultats provisoires, il est apparu qu’Andry Rajoelina disposait d’une avance notable sur son concurrent, avec un taux de participation en forte baisse, inférieure à 50 %. Une situation qui n’a fait que se confirmer au fil du dépouillement.

Le scrutin s’est déroulé d’une manière générale dans le calme et aucun dysfonctionnement majeur dans le déroulement des opérations n’a été constaté par les observateurs internationaux. Selon Cristian Preda, chef mission de l’UE, il y a eu quelques irrégularités mais qui n’ont pas été de nature à compromettre la sincérité de la consultation. L’Observatoire Safidy, présents dans sept régions au second tour, a néanmoins dénoncé de nombreuses irrégularités, commises en majorité par des supporters d’Andry Rajoelina.

Sentant la victoire s'éloigner, Marc Ravalomanana a appelé les électeurs et ses partisans à « se lever pour défendre leur choix », estimant que les résultats annoncés seraient « non crédibles » Les membres du Groupe international de soutien à Madagascar ont appelé les candidats et leurs partisans à « faire preuve d’esprit de responsabilité et d’engagement envers l’intérêt général ». Le secrétaire général de la plate-forme Mapar d’Andry Rajoelina a appelé les autorités à prendre leurs responsabilités afin que son adversaire ne sème pas de troubles dans le pays.

Selon les résultats provisoires annoncés par la CENI, Andry Rajoelina a remporté le scrutin avec 55,66 % des suffrages exprimés. Marc Ravalomanana a obtenu 44,34 % des voix. Le taux de participation n’a été que de 48,09 %. Les résultats provisoires restent à confirmer par la HCC, qui dispose d‘un délai maximum de 9 jours pour procéder à la proclamation officielle des résultats définitifs, soit au plus tard le 5 janvier. Le candidat Andry Rajoelina était présent à la cérémonie de proclamation, contrairement au candidat Marc Ravalomanana, confirmant son rejet du verdict de la CENI. Ses partisans ont été appelé à un rassemblement. Pour Tribune, l’appel à manifester lancé par Marc Ravalomanana pour protester contre les fraudes électorales qu’il qualifie de massives, place Madagascar au bord d’une nouvelle crise post-électorale.

Un peu plus de 1 000 partisans de Marc Ravalomanana se sont rassemblés dans le calme sur la place du 13-Mai, dans le centre de la capitale. Après négociation, les forces de l’ordre, présentes en nombre, ont laissé les manifestants occuper les lieux. Un nouveau rendez-vous a été fixé aux partisans du candidat le 2 janvier.

La plateforme Rohy, qui regroupe plus de 120 organisations de la société civile, a dressé un bilan sévère du processus électoral Un gouvernement « dépourvu de neutralité », une campagne électorale « exécrable » où candidats rivaux se sont mutuellement dénigrés, des citoyens peu sensibilisés à l'élection, des fraudes... La liste des anomalies relevées par la société civile qui a déployé 7 000 observateurs dans les 22 régions est longue. La plateforme demande à la HCC de contrôler tous les résultats des bureaux de vote qui posent problème et de ne pas se contenter de vérifier les procès-verbaux. Plus de 90 requêtes relatives au second tour ont été déposées auprès de la HCC. La députés Hanitra Razafimanantsoa a annoncé que 1 500 requêtes seront déposées à la HCC par le comité de soutien à Marc Ravalomanana avant la date limite du 31 décembre au soir. Le directeur de campagne précise que l’une d’entre elles réclame l’annulation pure et simple du scrutin.

Rapport annuel de la CNIDH sur les droits de l’homme : les abus de pouvoir et la corruption minent la Grande île. Une centaine de doléances concernant des cas d’abus de pouvoir portant atteinte aux droits de l’homme sont entre les mains de la Commission, révèle sa présidente. L’absence d’effectivité de l’Etat de droit est à l’origine du manque de confiance des administrés envers les institutions étatiques, la justice et les forces de l’ordre. Une situation qui favorise les vindictes populaires.

Célébration du 70e anniversaire de la DUDH - « D’immenses travaux ont été accomplis mais une bonne partie du chemin reste à parcourir. De nombreux défis subsistent et des mesures urgentes s’imposent pour certains aspects des droits fondamentaux », souligne Patrice Talla, intérimaire de la coordinatrice résidente des Nations unies. La Grande île a signé la plupart des conventions internationales, elle a créé la CNIDH et le Haut conseil de la défense de l’Etat de droit (HCDDED) mais les mauvaises pratiques persistent et l’administration est pointée du doigt.

Clovis Razafimalala, militant écologiste soutenu notamment par Amnesty International, a reçu la médaille d’or du Prix des droits de l’homme 2018 décerné par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme et un jury composé de membres du HCDDED, de la CNIDH, du ministère de la justice, du CRN, et de l’ONG Ilontsera. Le CRAAD-OI a reçu le 2ème prix.

Le CCI d’Ivato a abrité le forum Sécurité de l’IEM, l’Initiative pour l’Emergence de Madagascar, fondée et présidée par Andry Rajoelina. Plusieurs experts nationaux et internationaux ont apporté leurs connaissances, expériences et savoir-faire. Au cours des travaux le général Yariv, ancien haut cadre de l’agence de renseignement israélienne, a partagé son expérience dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité, provoquant de vives protestations des proches du candidat Marc Ravalomanana et une condamnation gouvernementale. Pierre Holder, membre du Mapar d’Andry Rajoelina, a claqué la porte du conseil des ministres.

Trois miliaires ont été impliqués dans un trafic de munitions. Au total sept personnes ont été arrêtées.

De nombreuses attaques de dahalo ont encore été signalées, faisant des victimes tant parmi la population que parmi les forces de l’ordre. Des actions accompagnées parfois deprises d’otages.

21 suspects ont été arrêtés dans l’affaire du meurtre de trois policiers le 24 octobre à Ambodiazinina, parmi lesquels le chef des deux fokontany. 18 personnes ont été placées en détention préventive.

19 enlèvements ont été répertoriés en 2018, 22 victimes ont été kidnappées et libérées contre rançon, soit trois fois plus qu’en 2017. Une seule victime a pu être libérée avant remise de la rançon. Le phénomène tend à se généraliser et à ne plus être limité à la communauté indo-pakistanaise. L’ancienne cellule mixte censée lutter contre ce fléau a été mise en cause pour complicité de certains de ses membres avec des ravisseurs. L’action menée par les forces de l’ordre est parfois entravée par la crainte de révéler des compromissions avec des personnes haut placées et par les réticences des proches des victimes à collaborer.

Torture et traitements inhumains - Vers la poursuite des auteurs membres des forces de l'ordre. De nombreux acteurs, entre autres l'ACAT Madagascar, la CNIDH, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme et le ministère de la justice, ont proposé la révision de la loi de 2008 afin que ces crimes deviennent imprescriptibles. La CNIDH se verrait confiée les actions de prévention et de contrôle, par exemple en organisant des visites inopinées dans les prisons ou en assistant aux procès.

Un avocat s’est fait agresser par les gardes du corps du fils d'un général, directeur de la sécurité à la primature. L’Ordre des avocats a organisé un sit-in devant le tribunal de la capitale, à Anosy, pour prendre la défense de leur collègue. Les agresseurs ont été placés sous mandat de dépôt et le directeur de la sécurité de la primature a été limogé.

10 magistrats seront traduits devant le conseil de discipline pour manquement à l'éthique et à la déontologie, a fait savoir la ministre de la justice. Fanirisoa Ernaivo, ancienne présidente du SMM et candidate à la présidentielle, suspendue de ses fonctions, fait partie des magistrats appelés à comparaitre.

Les députés, par le biais d’une commission d’enquête ont entamé l’examen des dossiers relevant de la HCJ récemment installée. Ces dossiers concerneraient Marc Ravalomanana, Hery Rajaonarimampianina, Andry Rajoelina et l’ancien ministre de l’intérieur et de la décentralisation Mahafaly Olivier Solonandrasana. Pour que les dossiers soient transmis à la HCJ un vote à la majorité absolue est requis. Les observateurs ne sont aucune illusion quant à l’aboutissement de ces travaux : le mandat des députés arrive à son terme le 5 février et la procédure est particulièrement lourde et dissuasive.

La loi de 2017 renforçant les droits de la défense n’est pas appliquée. La ministre de la justice s’est entretenue de cette question avec une délégation de l’Ordre des avocats. Une séance de travail avec les responsables de la gendarmerie et de la police est prévue pour débattre de l’application et du respect de ces nouvelles dispositions.

Le Comité des droits de l’homme des Nations unies s’est dit préoccupé par les délais de garde à vue qui peuvent être prolongés jusqu’à douze jours, et ce sur la base de critères insuffisamment définis. Il s’alarme des allégations selon lesquelles les personnes en détention rencontrent des difficultés pour disposer des services d’un avocat. Il exprime également son inquiétude quant aux informations selon lesquelles les plaignants ont la possibilité de contribuer aux frais de fonctionnement des officiers de police judiciaire afin d’accélérer la procédure d’enquête.

Le CFM a achevé l’examen de 26 demandes d’amnistie. Les dossiers sont transmis à la Cour suprême pour avis juridique. Selon la loi sur la réconciliation nationale, les auteurs, co-auteurs et complices des infractions liées aux évènements politiques de 2002 à la fin de la Transition en 2009, dont la motivation politique a été établie et après divulgation complète et publique des données détaillées les concernant, sont susceptibles de bénéficier d’une amnistie. Sont exclus les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre, le génocide, les violations flagrantes des droits de l’homme et les atteintes aux libertés fondamentales. En outre, 1 300 demandes de réparation et d’indemnisation ont été reçues et sont à l’étude.

L’adoption de la loi sur le recouvrement des avoirs illicites a de nouveau été ajournée. Les mises en garde de la ministre de la justice et du DG du Bianco ne sont pas parvenues à convaincre les élus de l’urgente nécessité d’adopter ce texte. Le projet de loi portant sur le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme a en revanche été adopté par la douzaine de députés présents en séance.

L’avortement doit-il être dépénalisé ? La question a été abordée lors d’un débat national initié par le ministère de la population, de la protection sociale et de la promotion de la femme. Un document de plaidoyer sera présenté au gouvernement afin que celui-ci puisse décider si Madagascar doit ratifier le protocole de Maputo qui autorise l’avortement médicalisé sous certaines conditions. La Grande île est l’un des 14 pays du continent à ne pas l’avoir encore adopté. Les avortements clandestins seraient la cause de 63 % des décès maternels.

Les femmes et les enfants, premières victimes des dahalo. Pour la première fois, une étude commandée par l’UNFPA montre l’étendue des violences commises sur les femmes et les fillettes par les voleurs de bétail. La prise en charge des femmes victimes de ces violences est inexistante. Des viols sont commis lors de prises d’otages mais l’omerta existante sur le sujet rend difficile l’appréhension du phénomène.

Journée mondiale de lutte contre le Sida : le taux de prévalence reste faible (0,3 %) mais on estime que moins de 10 % des personnes atteintes connaissent leur séropositivité. Le nombre de personnes contaminées est estimé à 35 000 et moins de 3 000 suivent un traitement. Le taux de dépistage de la population n’est que de 8 %.

Plus de 10 200 cas de rougeole ont été recensés, touchant 44 districts. Le taux de couverture vaccinale est faible et beaucoup de familles refusent de faire vacciner leurs enfants.

Plus de 65 cas de peste ont été recensés, 19 décès ont été enregistrés depuis le 1er août. Treize districts sont concernés.

Sécheresse dans le Sud : Le « Kere » menace de nouveau Beloha et Ampanihy Le gouvernement et ses partenaires humanitaires ont lancé un « Flash Appeal » multisectoriel d’un montant de 32,4 millions de dollars. L’appel cible 460.000 personnes en phase d’urgence.

« La campagne électorale polluée par des médias parfois partiaux », a titré RFI, notant que les journaux affichent des Unes tapageuses et des titres agressifs, voire injurieux. « La majorité des propriétaires des médias ont fait alliance avec l’un ou l’autre candidat. Difficile donc d’avoir accès à une information neutre dans le paysage médiatique actuel », observe la station. Rumeurs et partialité ont atteint des sommets jamais égalés. Le paysage médiatique est composé de plus de 70 titres de presse, stations de radio ou de TV. Près de 80 % auraient pris parti en faveur d’Andry Rajoelina, y compris le quotidien de référence, L’Express. Plusieurs grands quotidiens ont inséré dans leurs pages le journal de campagne d’Andry Rajoelina. L’association Liberty 32 a fait part de sa préoccupation quant au rôle joué par Facebook dans la campagne et le climat de haine qui l’a entourée.

Transparency International Madagascar (TI-IM) a lancé un réseau de journalistes d’investigation dénommé « Malina ». TI-IM propose aux journalistes malgaches des moyens matériels, un appui logistique et juridique, des formations et un accompagnement leur permettant de réaliser articles et reportages de qualité. Les articles réalisés sont mis en ligne.

Andry Rajoelina a déposé une plainte contre les directeurs de publication des journaux La Ligne de Mire, Le Citoyen, La Dépêche de Madagascar et Triatraqui sont accusés d’avoir colporté des informations qualifiées d’erronées une supposée convocation par le parquet financier français au sujet des biens mal acquis par l’homme d’affaires Mamy Ravatomanga, l’un de ses plus proches soutiens.

A la faveur de la campagne électorale qui a accaparé l’attention des autorités, l’AVG a noté une recrudescence des trafics illégaux de ressources naturelles et d’opérations d’accaparement de terres, générant rancunes et mécontentement au niveau des communautés locales.

Le navire « Flying », soupçonné d’être lié au trafic de bois de rose depuis 2015, a été observé dans les eaux malgaches au large de Maroantsetra durant la campagne du premier tour. Il s’est réfugié dans les eaux internationales suite aux opérations menées par la marine. D’après certaines sources, il attendrait le chargement de 100 tonnes de bois de rose à destination de Singapour. Le bâtiment a finalement pu être intercepté au large d’Antalaha puis remorqué sur le port de Toamasina. L’équipage n’aurait accepté de se rendre qu’à la demande de l’ambassade chinoise.

Economie bleue - La Banque mondiale a manifesté son inquiétude au sujet de l’accord signé entre l’association malgache AMDP et le Consortium chinois Taihe Century Investments en marge du 7e Forum sur la coopération sino-africaine. Le ministre des ressources halieutiques et de la pêche a affiché son opposition au projet. En pleine campagne présidentielle la controverse a pris une tournure politique. La proximité de l'AMDP avec l'ancien chef de l'Etat - cette association est dirigée par son conseiller spécial Hugues Ratsiferana - et la date de la signature, à la veille de la démission du chef de l’Etat, ont suscité nombre d’interrogations.

Signature d’un protocole d’accord entre EITI Madagascar et la Cour des comptes : l’une des quinze recommandations de l’EITI Madagascar pour que le pays puisse atteindre un niveau de progrès satisfaisant a été signée. Objectif : renforcer la fiabilité des données envoyées par les entités déclarantes ainsi que celle du rapport publié par l’EITI. De nombreux efforts restent cependant à accomplir afin d’atteindre le niveau de progrès permettant à la Grande île d’obtenir le statut de « pays conforme » aux normes EITI d’ici fin 2019.

La région Boeny produit chaque année 200.000 tonnes de charbon de bois. Une exploitation effrénée qui a décimé 300.000 ha de forêts dans la région, classée zone rouge en matière de déforestation. Des initiatives se multiplient pour réduire la pression croissante qui pèse sur les ressources forestières de la région.

Le projet de loi portant ratification de l’accord de financement sur la construction de centrales électriques hybrides photovoltaïques entre Madagascar et le gouvernement belge a été adopté. Le projet concerne 10 centrales pour un coût de près de 10 millions d’euros. Il resterait encore 45 centrales au fuel de la Jirama, coûteuses et polluantes, à transformer en hybride photovoltaïque.

Changement climatique - Lancement d’un nouveau programme de développement des filières agricoles inclusives, financé à hauteur de 250 millions de dollars. Il devrait toucher 1 600 000 bénéficiaires directs. Le programme, placé sous tutelle du ministère de l’agriculture et de l’élevage, est co-financé par le FIFA, l’Etat, la BAD, l’OPEP et le Fonds vert pour le climat.

Le Fonds koweitien pour le développement arabe a signé un accord de financement de 10 millions de dollars pour la construction d’un pont de 880 m sur le fleuve Mangoky. L’infrastructure, la plus longue du pays, permettra de relier la région du Sud-Ouest au Menabe. 1,5 million d’habitant bénéficieront de cette réalisation.

La BAD et ses partenaires (UE et divers fonds arabes) ont signé avec le gouvernement un accord de projet d’un montant de 156,8 millions de dollars portant sur l’aménagement d’axes routiers destinés à désenclaver les régions du Sud, notamment Toliara et Tolagnaro.

L’Allemagne finance trois conventions pour un montant total de 20,6 millions d’euros portant sur des projets touchant aux énergies renouvelables, la conservation et la gestion durable des parcs, réserves et aires protégées.

La COI estime que Madagascar pourrait devenir le grenier de la région Sud-Ouest de l’océan Indien. Dans cette optique, la Grande île a inauguré son Unité régionale pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle, une structure du Programme régional de sécurité alimentaire et nutritionnelle (PRESAN), fruit de la collaboration entre la COI et la FAO. En 2016, la Commission avait révélé que la valeur des importations de produits alimentaires par la région s’élevait à 2 milliards de dollars par an.

Madagascar est en 1ère position dans le Top 5 des pays de l’Afrique Sub-saharienne exportateurs de vêtements vers l’UE. La valeur de ses exportations se chiffrait à environ 350 millions de dollars en 2017.

1 170 entreprises ont été créées en 2018, principalement dans le secteur tertiaire. A défaut de politique d’investissement, les entrepreneurs se lancent dans le commerce et les services. Les activités relevant du e-commerce ont connu un boom sur les réseaux sociaux, renforçant encore un secteur informel hypertrophié qui échappe au contrôle de l’Etat.

Grève du personnel de Kraoma : non à l’alliance avec la société russe Ferrum Mining conclue au mois d’octobre. Depuis la signature du contrat les droits élémentaires des salariés ne seraient plus respectés et il serait question de licenciements massifs. La société civile demande aux autorités de faire preuve de transparence sur les conditions de ce partenariat.

Blanchiment de bovidés : de hauts responsables impliqués. Le chef d’Etat-Major de la gendarmerie nationale a expliqué que la demande de viande est forte tant au national qu’international. L’offre ne parvient pas à satisfaire la demande, d’où des vols à grande échelle, accompagnés d’un important trafic de fiches d’identification des animaux volés, permettant leur commercialisation.

La Jirama peine à trouver un équilibre opérationnel. La société d’Etat a accumulé 281 millions de dollars de dettes. Ses créanciers lui appliquent des taux d’intérêt exorbitants Un plan de restructuration de cette dette, en préparation, lui impose d’avancer un plan draconien de redressement financier. La situation de la Jirama continue de peser lourdement sur le budget de l’Etat. Un retard dans le déblocage de ces subventions a été à l’origine de la réapparition de délestages tournants.

 

SOMMAIRE

POLITIQUE

  • La campagne du 2e tour de la présidentielle
  • Le déroulement du 2e tour et l'élection d'Andry Rajoelina

DROITS HUMAINS - GOUVERNANCE

  • Insécurité, dahalo, vindicte populaire, enlèvements
  • Justice, condtions carcérales, gouvernance
  • Droits des enfants, droits des femmes, traite
  • Santé, insécurité alimentaire
  • Médias

ÉCONOMIE - SOCIAL

  • Trafics de bois de rose, économie bleue, exploitations minières, environnement
  • Coopération, bailleurs de fonds
  • Economie

 

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30 décembre 2018

ARTICLES REMARQUES - DECEMBRE 2018

- Un peu plus de 1 000 partisans de Marc Ravalomanana se sont rassemblés dans le calme sur la place du 13-Mai, dans le centre de la capitale. 300 membres de forces de l’ordre étaient sur les lieux en début de journée et barraient l’accès à une partie de la place. Un barrage a finalement été levé une heure plus tard suite à une négociation, laissant les manifestants occuper les lieux. Marc Ravalomanana lui-même n’était pas présent mais ses proches, notamment des députés de son parti ou encore d’anciens candidats à la présidentielle qui l’ont soutenu pour le second tour étaient là. « Je suis responsable de ce que je dis. Il y a eu fraude massive dans tout Madagascar. Et vous, la CENI, vous êtes responsable de ce que vous avez fait. Vous avez menti au peuple malgache parce que c'est vous qui êtes les responsables de ces bulletins de vote irréguliers. Vous êtes des traitres et des voleurs ! On ne dit pas qu’il faut que notre candidat soit le vainqueur mais on dit simplement : donnez-nous la vérité », a lancé la députée Hanitra Razafimanantsoa. « Nous allons à nouveau nous rassembler jusqu'à ce que la vérité soit révélée. » Un nouveau rendez-vous a été fixé aux partisans du candidat le 2 janvier.

- 29 12 18 - Madagascar au bord d'une nouvelle crise post-électorale
Madagascar se retrouve à un nouveau tournant de son histoire, pour ne pas dire que le pays est au bord d’une nouvelle crise politique. Neuf ans après la terrible crise de 2009, ayant causé la chute du président Marc Ravalomanana, ce dernier entend revenir à la charge ce samedi. Certes, le contexte est différent, car il s’agit cette fois-ci d’une contestation des fraudes électorales massives lors du second tour de l’élection présidentielle du 19 décembre dernier. Néanmoins, il reste connexe à ladite crise, car le mouvement prévu ce jour oppose notamment cet ancien président de la République à son tombeur de l’époque, Andry Rajoelina qui mène également la course à la magistrature suprême.

<> 29 12 18 Seconde interpellation du mouvement ROHY sur le contexte politico-électoral
La plateforme Rohy, qui regroupe plus de 120 organisations de la société civile, dresse un premier bilan sévère du processus électoral.
Un gouvernement « dépourvu de neutralité », une campagne électorale « exécrable » où candidats rivaux se sont mutuellement dénigrés, des citoyens peu sensibilisés à l'élection, des fraudes... La liste des anomalies relevés par la société civile qui a déployé 7 000 observateurs dans les 22 régions est longue. La plateforme demande à la HCC de contrôler tous les résultats des bureaux de vote qui posent problème et de ne pas se contenter de vérifier les procès-verbaux, mais aussi des bulletins de vote. Elle appelle la Cour à saisir la justice pour poursuivre les auteurs d’infractions. L’organisation a constaté des fraudes et en a dressé la liste. Des observateurs ont notamment été témoins d’achats de vote avec de l’argent ou des biens matériels. Si Marc Ravalomanana a dénoncé des fraudes massives, elles ont été le fait des deux camps, tient à préciser Faraniaina Ramarosaona, l’une des responsables de l’organisation. Dans ce climat de contestation des résultats par Marc Ravalomanana, la société civile déclare : « Le candidat perdant doit accepter les résultats une fois que toutes les irrégularités, s'il y en a, auront été traitées de manière juste. »

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27 12 18 - Le Monde - L'ancien président Andry Rajoelina déclaré vainqueur
Selon les résultats provisoires de la CENI Andry Rajoelina remporte l‘élection présidentielle avec 55,66 % des suffrages exprimés.
Marc Ravalomanana a récolté 44,34 % des voix. Le taux de participation au second tour a baissé comparé au premier tour. Il est de 48,09 %. Les résultats provisoires restent à confirmer par la Haute Cour Constitutionnelle. Après cette confirmation s‘effectuera la passation entre le président de la République par intérim, Rivo Rakotovao, et le nouveau président. Selon la loi électorale la HCC dispose d‘un délai maximum de 9 jours pour procéder à la proclamation officielle des résultats définitifs, soit au plus tard le 5 janvier.
Le candidat Andry Rajoelina était présent à la cérémonie de proclamation à la CENI, contrairement au candidat Marc Ravalomanana. Quelques membres du gouvernement ont également répondu à l’invitation. En s'adressant aux deux candidats, Hery Rakotoarimanana a indiqué : « Vous êtes des leaders de ce pays. Les taux que vous avez obtenu sont tous respectables. Si vous aimez vraiment Madagascar, vous avez l'obligation de trouver un consensus pour les 24 millions de malgaches. Faites taire vos égos respectifs pour l'amour de nos compatriotes. Faites un geste pour que tout le monde puisse constater votre bonne foi. Il ne faut pas attendre que le pays tombe dans le chaos avant de réagir. Mais surtout, il n'est plus question de revivre une crise qui serait catastrophique pour le peuple malgache. »
Les partisans de Marc Ravalomanana prévoient de se rassembler sur le parvis de l'hôtel de ville le 29 décembre pour « manifester contre les résultats provisoires du second tour du scrutin présidentiel ».

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21/12 – Premiers échos du second tour de la présidentielle.
Les deux finalistes se sont déclarés devant leurs partisans convaincus de remporter la victoire, quelques heures à peine après la clôture du scrutin
. « Le changement arrive demain et, dès aujourd'hui, vous pouvez dire que 'Dada' est élu, a lancé Marc Ravalomanana à son quartier général. Quoi qu'il arrive, une seule chose compte, on va remporter la victoire ! » Son rival lui a emboîté le pas peu de temps après. « C'est le numéro 13 qui mène dans tout Madagascar, a asséné Andry Rajoelina. Je suis persuadé de remporter une victoire mais on va attendre les résultats officiels. » « Je suis un démocrate, j’accepterai quel que soit le verdict des urnes », a-t-il déclaré pour la première fois, après voir laissé planer le doute sur ses intentions. Marc Ravalomanana a souligné qu’il rejettera ces résultats s’il s’avère que, d’une part, les fausses cartes d’identité nationales qu’il déclare « avoir été imprimées massivement au sein de l’Imprimerie national » ont été utilisées et, d’autre part, que le ministère de l’intérieur a véritablement fait preuve de favoritisme envers son adversaire. Pour Midi, « cette déclaration de Marc Ravalomanana s’apparente à une préparation de l’opinion publique à un mouvement de contestation populaire ». Le risque d’une nouvelle crise nouvelle postélectorale ne serait pas à écarter. Le premier ministre, Christian Ntsay, a lancé un message à l’endroit des deux candidats pour leur signifier que « la déstabilisation ne procurera de bien à qui que ce soit ». Il déclare qu’il compte sur la dignité de Marc Ravalomanana et d’Andry Rajoelina et les sollicite à maîtriser leurs partisans.

Selon les résultats provisoires publiés par la CENI le 20 au soir, portant sur 20 % des bureaux de vote, Andry Rajoelina arrive largement en tête, avec plus de 54 % des voix. La participation serait de l'ordre de 47 % en forte baisse par rapport à celle du premier tour (54 %). Le vote blanc (7 % au 1er tour) pourrait progresser. « L’appel au vote blanc exprime le refus de choisir entre des hommes dont on connaît le passé et une lassitude générale à l’égard de politiques qui ne changent pas le quotidien », analyse Juvence Ramasy, maître de conférences à l’université de Toamasina. Les résultats provisoires de la CENI seront connus au plus tard le 29 décembre. Le nouveau Président de la République de devrait être connu officiellement le 9 janvier.

Le scrutin s’est déroulé d’une manière générale dans le calme et aucun dysfonctionnement majeur n’aurait été constaté dans le déroulement des opérations. Reste à fournir des éclaircissements sur l’usage qui aurait été fait de fausses cartes d’électeurs et de fausses cartes d’identité, rumeur répandue dans les jours précédant le scrutin. Un expert international recommande de procéder à une expertise scientifique des documents utilisés avant publication officielle des résultats.

Les membres du Groupe international de Soutien à Madagascar (GIS-M) ont appelé les deux candidats et leurs partisans à faire preuve d’esprit de responsabilité et d’engagement envers l’intérêt général de Madagascar et de son peuple, ainsi qu’à respecter en toutes circonstances les lois et règlements en vigueur et à s’abstenir de tout acte qui soit de nature à perturber le processus en cours ou à engendrer des troubles. Ils soulignent la responsabilité particulière des deux candidats et de leur entourage respectif par rapport aux réactions éventuelles des segments de la population qui soutiennent chacun d’entre eux et les mettent en garde contre toute incitation, par commission ou omission, a des actes susceptibles de porter atteinte à la sécurité des personnes et des biens. Ils ont exhorté les deux candidats à respecter scrupuleusement les prérogatives de la CENI et de la HCC en matière de proclamation des résultats de l’élection et à s’en tenir exclusivement aux voies légales pour le règlement de tout contentieux ou toute contestation et ont appelé lesdits candidats à sensibiliser leurs partisans dans ce sens.

- 20 12 18 – France Culture - Présidentielle à Madagascar : une île prisonnière du jeu des élites ?
Même si les deux finalistes se disent certains de leur victoire, aucun ne conteste le scrutin : déjà un point acquis pour Madagascar, traversée par des crises post-électorales régulières depuis 1991. Ce duel entre anciens présidents fortunés peut-il aussi sortir le pays du sous-développement ? Intervenante : Christiane Rafidinarivo, professeure en science politique, université de la Réunion - chercheuse au CEVIPOF de Sciences Po - Présidente du Conseil scientifique de l’Institut d’Etudes Politiques de Madagascar.
https://www.franceculture.fr/emissions/les-enjeux-internationaux/madagascar-election-presidentielle

-18 12 18 - Le Monde - Laurence Caramel - Second tour sous tension à Madagascar
L'ombre de la crise de 2009 n'a jamais cessé de planer sur la campagne qui s'achève. Le scrutin, qui se déroulera le 19 décembre, s'annonce serré. Les protagonistes ont été prévenus par les partenaires internationaux que toute infraction à la légalité sera sanctionnée.

<> 17 12 18 Le Monde -Laurence Caramel - Les nouveaux justiciers de Madagascar
Alors que les Malgaches s’apprêtent à voter pour départager Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina lors du second tour de l’élection présidentielle, l’insécurité s’est imposée comme un des principaux thèmes de la campagne. Le premier s’est engagé à l’« éradiquer dans les cent jours » qui suivront son accession au pouvoir. Le second promet des miracles grâce au déploiement de hautes technologies adaptées à la traque des criminels. En attendant, face aux carences de l’Etat, bien des Malgaches semblent avoir décidé de se faire justice eux-mêmes. Les vindictes populaires se multiplient. Dans les villes comme dans les campagnes les plus reculées, la colère des victimes de vols ou d’agressions tourne au désir de vengeance : suspects exécutés par la foule, brûlés vifs et parfois même extraits des tribunaux ou des centres détention avant d’être battus à mort, en dépit de la présence des forces de l’ordre, policiers, eux-mêmes pris à partie pour leur complicité, avérée ou supposée, avec les délinquants…Selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, la justice populaire « représente un risque élevé pour la paix. Elle anéantit les individus, la société et l’Etat lui-même ». Mais dans certaines régions, la justice populaire offre un autre visage, celle des Dina, convention villageoise qui constitue la plus ancienne forme de contrat dans la société malgache et repose sur un pacte clair entre les membres de la communauté.

<> 15 12 18 - Amnesty International - Six femmes et leur combat pour la justice à Madagascar
À Madagascar, des gens languissent en détention pendant des mois dans l’attente de leur procès, sans en connaître la date. Quand Tamara Léger, spécialiste de Madagascar à Amnesty International, a croisé six femmes incarcérées pour un crime qu’elles n’avaient pas commis, elle a compris qu’elle devait agir. La situation de ces femmes vient de connaître un dénouement heureux.

13 12 18 - L'Expansion-L'Express - Les Chinois sèment la zizanie chez les pêcheurs de Madagascar
L'annonce en septembre de la conclusion d'un accord de pêche signé en marge d'un forum à Pékin entre des investisseurs chinois et une association privée malgache a mis le feu aux poudres. En pleine campagne pour la présidentielle des 7 novembre et 19 décembre, la controverse a pris une tournure très politique. Le texte de l'accord n'a pas été publié mais selon des indiscrétions, il s'agit d'un partenariat d'un montant global de 2,7 milliards de dollars qui prévoit notamment la livraison à des pêcheurs malgaches de 330 bateaux modernes et réfrigérés de 14 mètres. Ces bateaux doivent "remplacer les pirogues traditionnelles", assure l'Agence malgache de développement et de promotion des entreprises (AMDP), l'association de droit privé qui a négocié et conclu cet accord avec le consortium chinois Taihe. Ces bateaux, qui seront fournis gratuitement par les Chinois, sont censés permettre aux pêcheurs malgaches "d'augmenter leur capacité de production", explique un responsable de l'AMDP. Une partie des poissons pêchés sera vendue sur le marché local. Le "surplus" restera aux Chinois, poursuit-il. Les 330 bateaux doivent générer à terme 130.000 tonnes de poissons pêchés par an, selon l'AMDP. Un chiffre qui s'approche du niveau de production de pêche de Madagascar en 2017 (163.492 tonnes). L'AMDP reconnaît que "l'impact sur l'environnement reste à évaluer". Mais, tempère-t-elle immédiatement, l'accord prévoit "un projet d'aquaculture pour repeupler la faune maritime sur le littoral". Pas de quoi rassurer les ONG, "pas convaincues" que l'accord "présente de réelles opportunités économiques pour les pêcheurs" malgaches. La proximité de l'AMDP avec l'ancien chef de l'Etat - cette association est dirigée par son conseiller spécial Hugues Ratsiferana - et la date de la signature suscitent de nombreuses interrogations.

- 05 12 18 - Réforme - Reportage à Madagascar - Protestants de Madagascar, la tentation politique
« Présence protestante » diffuse le 16 décembre sur France 2 un reportage sur Madagascar, quelques jours avant le second tour de l’élection présidentielle. Le reportage de Jérémy Frey, « Protestants de Madagascar, la tentation politique », aborde un sujet sensible : quel est le poids des Églises et institutions protestantes dans le scrutin qui se déroulera le 19 décembre ? Il apporte des éclairages essentiels sur cette question dans le cadre de la visite que la délégation française protestante a rendue aux fédérations, la FJKM, luthéro-réformée, et la MRE, évangélique, au mois d’octobre. François Clavairoly, président, et Georges Michel, secrétaire général de la FPF, livrent leur analyse. Les représentants ecclésiaux locaux dépeignent ce qui se passe dans le pays, et parfois même dans leurs Églises. L’appartenance confessionnelle affichée des candidats, les consignes de vote données dans des assemblées, ou encore l’islam en expansion, accusé d’acheter des conversions de jeunes gens, sont ouvertement évoqués. Apparaît aussi le jeu trouble de candidats chrétiens, se présentant sous la bannière d’une Église, financés par les pétrodollars de la péninsule arabique ou de connivence avec le monde musulman.

<> 03 12 18 - GEC Europe - Madagascar, une démocratie contrefaite
Le premier tour de l’élection présidentielle la plus ouverte que Madagascar ait connu depuis ces dernières années vient d’avoir lieu. La phase préélectorale a été semée de coups de force dont des menaces contre le président en exercice et l’imposition d’un gouvernement d’union nationale reflétant la mainmise du candidat Rajoelina sur le Parlement et sur une bonne partie de la classe politique. Ce sont les faits les plus saillants de ce processus caractérisé par des manœuvres complexes dont des tentatives de report des dates arrêtées. Il faut rappeler de nouveau le substrat du processus électoral caractérisé par l’insertion de nouvelles factions criminelles dans la politique et dans les configurations partisanes héritières mal en point d’une IIIe République déchirée par des guerres civiles de faible intensité. Ce serait aussi sous-estimer le poids de l’armée et l’intrusion des puissances extérieures dans une épreuve qui marginalise les éventuelles alternatives aux rentiers du pillage des ressources naturelles de l’île. Tandis que l’élection présidentielle donnent à l’État une apparence démocratique, l’intervention des puissances étrangères joue un rôle prépondérant.

 

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 <> Articles particulièrement signalés - <>doc  Documents à valeur permanente

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30 novembre 2018

REVUE DE PRESSE - NOVEMBRE 2018

 La CENI a été la cible de nombreuses attaques de la part des candidats tout au long du processus électoral, elle s’est efforcée de jouer la carte de la transparence sans y parvenir véritablement. Avant le 1er tour, les mises en cause se sont focalisées sur l’élaboration de la liste électorale, l’existence de prétendus bulletins uniques pré-cochés et de bureaux de vote « fantômes ». Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana ont déposé plainte auprès de la CENI pour les violences subies durant leur campagne.

Seuls six candidats ont répondu au questionnaire de Transparency International-Initiative Madagascar (TI-IM) sur leur budget de campagne. Les trois favoris n’ayant pas répondu, TI-IM a procédé à une estimation de leur budget. Pour Andry Rajoelina, il s’élèverait à plus de 2 millions d’euros, sans tenir compte des frais engagés en France et à Madagascar pour présenter son projet IEM. TI-IM s’est interrogé sur le coût de location de ses sept hélicoptères et des véhicules de retransmission TV, le coût des « goodies », le montant des distributions d’argents. Le candidat a promis de jouer la transparence à la fin de la campagne. Pour Hery Rajaonarimampianina, TI-IM estime à plus de 1,3 million d’euros le coût total de sa campagne. Le coût des meetings organisés par Marc Ravalomanana est estimé à 1,43 million d’euros. La question reste entière de savoir qui sont les sponsors des candidats favoris et les contreparties négociées…

« Le candidat Rajoelina vend du rêve », a titré TV5 Monde dans un reportage. Feux d'artifice, écran géant, stars de la chanson, orchestre live, profusion de promesses : Andry Rajoelina, grand favori du scrutin, a fait rêver ses partisans et a joué habilement la carte du populisme. « Un scrutin pris en otage par le pouvoir de l’argent », a titré pour sa part France Info/Géopolis Afrique.

Deux associations internationales ont manifesté l’intention de réaliser pour la première fois à Madagascar un sondage « sortie des urnes ». La CENI a soutenu n'avoir délivré aucune autorisation pour la réalisation de tels sondages et a sommé les organisateurs d’y renoncer.

nm 09 11 18Dès le début des opérations de dépouillement, les premiers résultats centralisés par la CENI plaçaient très largement en tête Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana. Les deux protagonistes de la crise de 2009 étaient au coude à coude, avec un léger avantage au premier. Les opérations se sont déroulées dans le calme. Il n’a pas été relevé d’incident majeur. Quelques heures après les premiers dépouillements, Viva affirmait qu’Andry Rajoelina avait obtenu plus de 40 % des suffrages, évoquant même une victoire dès le 1er tour. Sur MBS, Marc Ravalomanana se créditait lui aussi de plus de 50 % des voix. Des déclarations qui ont pu faire craindre à une auto-proclamation de victoire dès le 1er tour par l’un ou/et l’autre des favoris. La HCC et la CENI ont été contraints de rappeler que la publication et la proclamation des résultats de l’élection sont régies par une loi organique. Les candidats ont été sommés de ne pas publier leurs proposer résultats provisoires. Hery Rajaonarimampianina, dont le score a été extraordinairement décevant, a dénoncé le premier de « nombreuses irrégularités » et prévenu qu'il ne « laisserait pas la population se faire dérober son vote ». Les équipes de campagne des deux favoris ont pris peu après le relai pour mettre en cause les travaux de dépouillement de la CENI. Accusée de malversations et de corruption, la Commission a exigé des preuves de la part de ses accusateurs.

L’association HFI a demandé l’annulation du scrutin, réaffirmant que cette élection n’est pas une solution pour le pays. Se basant sur les constats des observateurs nationaux et internationaux, elle a mis en garde le gouvernement et les citoyens sur les risques qu’engendrerait cette élection si elle n’était pas annulée.

Les Nations unies et la communauté internationale, importants bailleurs de fonds du processus, ont invité les candidats à faire preuve de retenue et de responsabilité.

pov 14 11 18« Les irrégularités sont très marginales. Il n'y a pas eu d'impact de ce que nous avons constaté sur le résultat des élections », a déclaré le chef de la mission des observateurs de l'UE. Des achats de vote ont néanmoins été mentionnées dans leur rapport préliminaire. Ils auraient été principalement le fait de Hery Rajaonarimampianina et d’Andry Rajoelina. La mission d’observation a répertorié avec précision les dates et lieux de ces opérations. Les proches d’Andry Rajoelina ont récusé cette information par voie de presse et le candidat a demandé à l'ambassadeur de l’UE la publication d'un démenti. Les membres de la Commission de contrôle du financement de la vie publique ont annoncé leur intention de se rendre dans les quartiers généraux des candidats pour rencontrer les trésoriers de campagne. Pour mémoire, seuls cinq candidats avaient ouvert leur compte unique de campagne au 31 octobre comme la loi le leur impose.

 La lenteur dans la collecte des résultats a amplifié les suspicions des uns et les appréhensions des autres. Les représentants d’Andry Rajoelina ont annoncé leur décision de se retirer du processus d'observation du traitement des résultats, estimant que « les conditions d'observation du comptage des voix ne sont pas réunies ». Les partisans de Marc Ravalomanana ont mis également la pression sur la Commission, sans être aussi vindicatifs. L’équipe juridique du candidat s’est rendue au siège de la CENI, suspectant les commissaires de manipulation de voix. La CENI a notamment été accusée d’utiliser un logiciel permettant de falsifier le décompte des voix obtenues par Andry Rajoelina pour sauver la mise du président sortant et redistribuer des suffrages au profit de « petits candidats ».

Le conseiller spécial de l’ancien président Hery Rajaonarimampianina, PDG de la société de transit Tafaray et du groupe de presse RLM Communication, Mbola Rajaonah, récemment rallié à la cause de Marc Ravalomanana et supposé être l’un de ses financeurs, a été frappé d’une interdiction de sortie du territoire, rapidement suspendue. Il a été convoqué à plusieurs reprises par le Bianco pour suspicion de complicité dans des affaires de trafic de bois de rose, détournements et fausses déclarations au niveau du service des douanes, voire trafic d’armes. L’alliance Mbola Rajaonah-Marc Ravalomanana nuirait aux visées d’Andry Rajoelina, soutenu par l’homme d’affaires Mamy Ravatomanga, mis en cause en France pour une affaire de biens mal acquis, analysent plusieurs médias. L’avocat de Mbola Rajaonah a qualifié les poursuites engagées à l’encontre de son client d’« acharnement politique ». Un avis partagé par le coordonnateur de la campagne de Marc Ravalomanana. Il s’agit d’une « enquête indépendante et sans connotation politique », a répliqué le Bianco, qui précise que l’instruction du dossier à débuté il y a plus d’un an.

La phase très controversée de dépouillement des résultats provisoires par la CENI s’est achevée par la désignation des deux ex-présidents appelés à s’affronter dans un second tour : Andry Rajoelina arrivé en tête avec 39,19 %, suivi de Marc Ravalomanana (35,29 %). Les régions dîtes côtières ont largement voté pour Andry Rajoelina, tandis que les Hautes Terres ont plébiscité Marc Ravalomanana. Le 2e tour est prévu le 19 décembre. Hery Rajaonarimampianina, en 3e position, a obtenu le score de 8,84 % Le pasteur Mailhol, fondateur de la secte Apokalipsy, est arrivé en 4e position avec 1,27 % des suffrages. Seuls 5 candidats atteignent la barre de 1 %. Le taux de participation s’élève à 54,2 %, un chiffre bien inférieur au premier tour la présidentielle de 2013.

nm 20 11 18

En attendant la proclamation des résultats définitifs par la HCC, le jeu d’alliances s’est ouvert avec une grande inconnue : une très hypothétique alliance entre le président sortant et Marc Ravalomanana. Celui-ci a affirmé avoir eu des contacts avec personnalités HVM ainsi qu’avec l’ancien conseiller technique controversé de Hery Rajaonarimampianina, Mbola Rajaonah. « C’est un soutien inconditionnel », a-t-il déclaré. Le secrétaire général du parti a fait savoir que le HVM n’a pas encore officialisé sa position. Le soutien au candidat Ravalomanana ne ferait pas l’unanimité au sein des instances dirigeantes.

En attendant le verdict de la HCC, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina ont manifesté leur présence dans les quartiers populaires de la capitale, mettant en cause les autorités responsables de l’insalubrité et multipliant les promesses de réalisations.

 

Express 20 11 18Les requêtes en annulation de résultats du 1er tour ont afflué à la HCC qui disposait de 7 jours pour statuer. L’équipe de Marc Ravalomanana a fait parvenir à elle seule 208 requêtes sur un total de 212. Andry Rajoelina a réclamé notamment un audit du logiciel utilisé par la CENI et la confrontation des PV. Quant au président sortant, Hery Rajaonarimampianina, il a demandé l'annulation pure et simple de l'élection. La coalition des 25 candidats qui, dès avant le premier tour, avaient désavoué le travail de la CENI et le processus électoral, a également déposé une requête en annulation du scrutin. Contre toute attente, le comité de soutien de Marc Ravalomanana a décidé de retirer toutes ses requêtes et plaintes déposées à la HCC. Cette volte-face a été interprétée comme une démarche politique mais également comme une attaque indirecte visant Andry Rajoelina, à qui il est reproché un comportement fougueux, irréfléchi et excessif. Pour le quotidien pro-Rajoelina La Vérité, le renoncement de Marc Ravalomanana s’expliquerait par le fait qu’il possède la preuve qu’Andry Rajoelina aurait dû être déclaré vainqueur dès le 1er tour. Il se satisferait ainsi des résultats contestés publiés par la CENI, en espérant qu’ils seront confirmés par la HCC et qu’il pourra dès lors accéder à un second tour qui aurait dû lui échapper…

 Les évêques sont sortis de leur silence à quelques jours de la proclamation des résultats définitifs du premier tour pour critiquer sévèrement l'attitude des hommes politiques dans le contexte de l'élection. « La vue des moyens faramineux déployés pendant la campagne électorale intrigue et amène les plus démunis à s'interroger », mentionne notamment leur communiqué. « Les politiciens ont détruit l'état d'esprit des citoyens. La politique du dénigrement et de la division domine », fustigent-ils.

Le FFKM de son côté a appelé la HCC « à publier des résultats justes et vrais ». S’adressant aux candidats, elle les exhorte à « rasséréner leurs partisans en cessant les invectives de tous bords ». Face à la recrudescence des vindictes populaires ou des lynchages, un appel a été lancé aux autorités pour qu’elles défendent la justice et protègent les populations. Le FFKM exhorte chacun à protéger les ressources naturelles du pays et à refuser les remblais de terrains qui sont souvent synonymes de « ventes aux enchères des terrains aux étrangers ».

La proclamation des résultats officiels du 1er tour par la HCC a confirmé les chiffres provisoires de la CENI. Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana disputeront le 2e tour le 19 décembre, en obtenant respectivement 39,23 % et 35,35 % des suffrages. D’une manière générale, la HCC a rejeté toutes les requêtes qui lui sont parvenues.

Tribune écrit que malgré toutes les polémiques qui ont émaillé la vie nationale depuis plusieurs mois, le pays se trouve dans un contexte qui pourrait être assez positif. « Nous avons potentiellement une chance de vivre la première véritable alternance démocratique depuis 1960, avec l’arrivée au pouvoir d’un opposant qui a vaincu par les urnes un président sortant. A condition qu’aucun des protagonistes du second tour ne pousse pour une nouvelle crise post-électorale dans quelques semaines. »

Amnesty International a publié un nouveau communiqué dans lequel l’organisation exhorte le prochain gouvernement à mettre fin à la répression brutale des droits humains, protège les défenseurs des droits environnementaux, mette un terme au recours excessif à la détention provisoire et s’engage à assouplir le droit à l’avortement qui demeure une infraction en toutes circonstances.

Plusieurs attaques de dahalo ont encore défrayé la chronique, de plus en plus fréquemment accompagnées de prise d’otage. Des actes de vindicte populaire ont également été signalés. Les enlèvements de ressortissants indo-pakistanais se sont de nouveau produits dans la capitale et à Toamasina. Une intervention musclée de la gendarmerie a permis la libération d’un otage sans versement de la rançon exigée. Un gendarme de la cellule anti-kidnapping a été arrêté avec deux collègues inculpés pour corruption dans une affaire de rapt. Neuf individus, soupçonnés d'être impliqués dans des affaires de kidnapping ont été arrêtés.

Suite aux violents propos tenus par la candidate Fanirisoa Ernaivo, ancienne présidente du SMM, à l’égard des forces de l’ordre, le ministère de la justice l’a suspendu de ses fonctions pour grave manquement à l’éthique et à la déontologie. Le ministère de la sécurité publique a déposé plainte. La CNIDH a qualifié d’« injures, invectives et malédictions proférées par une candidate à Mahamasina, à l’endroit de la police nationale ». Pour L’Express, la candidate a eu le tort de dire de manière crue et déplacée ce que la population ressent au quotidien. On aimerait, écrit-il, « voir la même célérité s’appliquer dans les affaires mettant en cause le comportement des forces de l’ordre, de la police en particulier : des affaires de meurtre, d’exécutions sommaires et de torture classées sans suite, des membres de forces de l’ordre qui refusent de comparaître sans que leur propre ministre n’intervienne pour que justice soit rendue ». La Solidarité syndicale de Madagascar a entamé une procédure de demande d’annulation de la décision. La requête de la candidate suite à la décision du ministère de la justice a été rejetée par le Conseil d’Etat.

Houcine Arfa, ancien conseiller de la présidence, a saisi la justice sur plusieurs affaires mettant en cause Hery Rajaonarimampianina. Un dépôt de plainte contre le président sortant a été déposé par son avocat. Le franco-algérien l’accuse d’association de malfaiteurs, complicité de coups et blessures, torture, tentative d’assassinat, complicité de kidnapping, non-révélation de crimes, corruption active et passive, blanchiment de capitaux et enrichissement illicite.

Huit dossiers ont été déposés à la HCJ. Les plaintes concerneraient la corruption, l’exportation illicite de bois de rose et le détournement de deniers publics. L’identité des personnes mises en cause n’a toujours pas été révélée mais deux anciens présidents de la République sont concernés par ces plaintes. Leur dossier a été transmis pour examen au bureau permanent de l’Assemblée. Deux commissions parlementaires vont examiner ses requêtes intéressant les hauts responsables étatiques et procéder à des enquêtes. Le projet de budget 2019 prévoir des crédits de fonctionnement conséquent pour la HCJ.

Les concours d’entrée à l’ENMG ont été reportés sine die, a annoncé la ministre de la justice. L’audit du dernier concours confirme l’existence de dysfonctionnements qui mettent gravement en doute la régularité des opérations.

Dix agents du ministère de l’agriculture et de l’élevage ont été placés sous mandat de dépôt pour faux diplômes. Ces individus ont été majoritairement recrutés durant la période de Transition. Au total, 24 agents ont été incriminés.

pov 25 11 18Projet de loi de finances 2019 : le CCOC et le mouvement Rohy ont exhorté les députés à jouer leur rôle de contre-pouvoir, à respecter leur mission de représentants des citoyens et à prendre le temps d'étudier le projet de loi, écouter les analyses des autres parties prenantes, dont la société civile, engager des débats publics avec les citoyens et les responsables gouvernementaux et procéder à un vote réfléchi et responsable. Ils encouragent le gouvernement à renforcer la transparence et la redevabilité à l’égard des citoyens.

 Dans le cadre du budget 2019, l’État prévoit la mise en place effective des pôles anti-corruption (PAC) dans quatre provinces. Les organismes de l’Etat concernés par la lutte contre la corruption seront renforcés.

 Le CICR quittera Madagascar en 2019. La charge de l’amélioration de la condition de vie des détenus reposera dès lors principalement sur l’Etat. La ministre de la justice se montre malgré tout confiante : le budget de son département connaitra une augmentation significative en 2019 mais le retard à combler est considérable.

Les sénateurs ont rédigé une proposition de loi visant à renforcer les attributions de la CNIDH, notamment en lui permettant des visites inopinées de tout lieu de détention.

Dans le cadre des manifestations organisées pour la Journée mondiale des droits de l’enfant, l’ONG ECPAT France a pointé du doigt les médias malgaches pour le non-respect de ces droits.

Journée internationale contre les violences faites aux femmes - 30 % des femmes sont victimes de violences psychologiques et/ou physiques. 60 % des femmes victimes n’ont jamais tenté de rechercher aide ou assistance. 45 % des femmes considèrent ces violences comme « normales ». Seules 10% des victimes sont prises en charge et parmi celles-ci seuls 5 % ont accès à la justice.

La traite des êtres humains est une infraction qui relève de la compétence du Pôle anti-corruption, a fait valoir l’OIM dans le cadre d’une formation organisée à l’intention des personnels concernés. L’OIM renforcera l’information sur les actions de prévention et la prise en charge des victimes.

Trafic de jeunes femmes vers la Chine : cinq chinois et un maire malgache ont été écroués. Ils sont impliqués dans une affaire de mariages forcés d’adolescentes.

La Grande île connait une exceptionnelle épidémie de rougeole. Des décès ont été rapportés. Les personnels de santé rencontrent une forte opposition des familles à la vaccination. Les structures hospitalières sont débordées et les vaccins commencent à manquer.

L’insalubrité de la capitale atteinte un summum, titre L’Express. Tous les quartiers croulent sous les immondices. La crainte est vive que cette situation favorise la réapparition de l’épidémie de peste qui a sévi l’an passé. Pour l’heure, celle-ci aurait frappé une centaine de personnes, faisant 14 décès. Une délégation médicale allemande va apporter sa contribution à la lutte contre l’épidémie.

Insécurité alimentaire - Une augmentation du nombre de personnes nécessitant une action urgente est attendue pour la période de novembre à mars, avec au moins 1 300 000 personnes à secourir, principalement dans le Sud. Dans certains districts, l’insécurité alimentaire touche près de 30 % de la population.

La presse étrangère, notamment Le Monde, s’est intéressée à l’inégalité d’accès des candidats aux TV et radios privées, dont les émissions sont payantes et dont les prix se sont envolés. « Le candidat qui a le plus d’argent peut s’offrir une visibilité » dans les médias », a titré le quotidienqui rappelle que pas moins de quatre candidats sont propriétaires de stations de radio ou de TV. Tous les médias sont détenus par de riches hommes d’affaires souvent liés au pouvoir, des familles ou des hommes politiques. En février, une première mouture de la loi électorale souhaitait soumettre les acteurs privés du secteur au même principe d’équité que les médias publics mais la HCC s’y est opposée au nom de la liberté d’entreprendre. A l’approche de l’élection, un trublion s’est invité dans ce jeu pipé : Facebook, premier réseau social sur la Grande île. La lutte sur le réseau s’est jouée plus sur la visibilité des concurrents que de leurs idées, exacerbant au passage la tension politique en propageant des « fakes news ».

Sept journalistes et collaborateurs du groupe plurimédias African Daily Voice (ADV) venus pour couvrir la présidentielle se sont vu notifiée une interdiction de séjour à leur débarquement.

Le PNUD a rappelé à l’ordre les médias qui avaient décidé de diffuser des résultats non validés transmis par des candidats. Il leur a été rappelé qu’ils« doivent porter haut le flambeau de valeurs telles que la transparence et l’intégrité, et faire de la vérification des sources d’information une priorité. La presse doit ainsi aider à la promotion d’un climat électoral apaisé, pour l’acceptation des résultats par toutes les parties prenantes au processus. »

L’Observatoire des médias Ilontsera a formulé des recommandations pour la campagne du 2e tour. Il est notamment demandé aux médias et aux journalistes d’éviter de se faire l’écho des discours de mépris, de haine et de violence et de s’interdire de véhiculer et de relayer des rumeurs. Ilontsera invite aussi les usagers des réseaux sociaux à faire montre de plus de responsabilité, contrepartie indispensable à la liberté offerte par ces outils de communication.

Six bateaux suspectés de trafic de bois de rose ont été repérés par la société civile sur la côte Est. L’un d’eux aurait jeté l’ancre au large pour collecter des bois acheminés par de petites embarcations. Les forces de l’ordre ont été alertées mais sont intervenues trop tardivement. L’Allemagne a dénoncé la reprise de ces trafics, rappelant qu’elle est le premier bailleur de Madagascar dans le domaine de l’environnement, de la protection des ressources naturelles et de la biodiversité.

Des ressortissants chinois prospectent sans autorisation au nord de Farafangana pour acquérir des carreaux miniers afin d’exploiter de l’ilménite. Ils tentent de négocier de gré à gré avec les propriétaires de terrains. Une association de natifs du Sud-Ouest a alerté les autorités.

Les opérateurs travaillant comme intermédiaires dans la filière or dénoncent le retour des trafics. Les trafiquants profiteraient du contexte sociopolitique actuel. La période électorale provoquerait un flottement dans le fonctionnement de l’administration dont ils tireraient profit. L’Alliance Voahary Gasy (AVG) a noté une accélération de la dégradation de l’environnement à la faveur de la période électorale.

« Economie bleue » - L’Agence malgache pour le développent économique et de promotion d’entreprise (AMDP) a été contrainte de s’expliquer sur le contrat signé avec le consortium chinois Taihe Century mais s’est refusée à en divulguer le contenu, « par respect du secret des affaires ». L’accord, jugé opaque par la société civile, continue de provoquer de vives inquiétudes mais le gouvernement considère qu’il s’agit d’un projet privé sur lequel il n’a aucun pouvoir.

Un appel d’offre a été lancé pour 44 blocs pétroliers et gaziers situés au large de Morondava. Les investisseurs attendaient cette décision depuis plusieurs années. Pour le Craad-OI, le Collectif Tany, le Kmf/Cnoe et Transparency International, l’appel d’offres de l’OMNIS pour l’attribution de 44 blocs pétroliers et gaziers compromet la gestion durable et démocratique des ressources naturelles.

Plus de 7 300 tortues radiées ont été saisies au nord de Toliara. Trois personnes ont été arrêtées. Depuis avril,
19 000 tortues ont été saisies avec le concours d’un réseau d’acteurs luttant contre le trafic illicite des ressources naturelles dans l’Atsimo Andrefana. Les personnes à l’origine des signalements se plaignent d’être victimes d’actes d’intimidations. Des réseaux de trafiquants se structurent dans le Grand Sud pour échapper aux contrôles.

Madagascar dispose de 8 mois pour établir un contrat de vente de crédits carbone. Durant cette période, la Grande île devra faire la démonstration que la gestion de ces crédits sera fiable, leur partage équitable et transparent. Le programme permettrait de bénéficier d’un revenu de 70 millions de dollars sur 5 ans.

Affaire Daewoo Logistics : 10 ans déjà mais un sujet toujours sensible. Le 18 novembre 2008, le Financial Times révélait qu’un énorme accord était en cours de négociation entre Daewoo Logistics et le gouvernement malgache. La révélation de cette affaire a contribué à la chute de Marc Ravalomanana. Le Collectif Tany et l’ONG Grain appelle à la vigilance. Daewoo Logistics est toujours présent dans la Grande île, dissimulé sous un autre nom. Son offre foncière ratée est revenue hanter le processus électoral en cours qui met face à face des personnalités impliquées à l’époque dans cette affaire.

La Fondation pour les aires protégées et la biodiversité de Madagascar (FAPBM) a besoin de 21 millions de dollars par an pour assurer la conservation pérenne des aires protégées. Elle lance un appel à la contribution du public et du secteur privé. Madagascar est le pays dont le taux de la déforestation est le plus élevé au monde avec
510 000 ha de forêts brûlées en 2017. A l’heure actuelle, la FAPBM ne peut contribuer qu’à hauteur de 3 millions de dollars. Son objectif est d’atteindre le tiers du financement nécessaire en 2021, soit 7 millions de dollars.

12 hectares de forêt primaire ont été défrichés dans le parc national Mikea. 10 personnes ont été prises en flagrant délit et traduites devant la justice à Toliara. En août 2018, les parties prenantes locales s’étaient mises d’accord pour prendre toutes les dispositions nécessaires dans l’objectif de stopper la dégradation massive du parc. L’UE a officialisé sa seconde contribution au projet SACEM pour l’organisation d’élections « crédibles, transparentes, pacifiques et inclusives ». Ce nouvel apport s’élève à 1,28 million de dollars. Au total, elle aura appuyé le projet mis en œuvre par le PNUD pour plus de 3 millions de dollars.

La Norvège a renouvelé son appui à l’éducation dans trois régions du Grand Sud. Ce programme, d’un montant de plus de 6 millions de dollars, sera mis en œuvre à compter de 2019 par l’UNICEF, le BIT et le PAM.

Comment tracer l’origine des fonds utilisés par les candidats à la présidentielle ? Telle est la question posée par des journalistes au Comité monétaire auprès de la Banque centrale de Madagascar. Des flux financiers qui bien souvent ne passent pas par le système bancaire et qui peuvent favoriser le blanchiment d’argent. Pour le Comité monétaire, ces surliquidités monétaires résultant des dépenses faramineuses engagées par certains candidats sont susceptibles de relancer l’inflation.

Doing Business 2019 : légère progression de Madagascar. La Grande île est classée au 161e rang sur 190 pays et au 35e en Afrique, avançant d’un rang au classement par rapport à l’année précédente.

Les opérateurs économiques redoutent la survenue une nouvelle crise postélectorale, alors que l’économie commence à relever la tête avec une prévision de croissance de 5 %. La dépréciation de l’Ariary depuis le début de l’année est jugée préoccupante.

Les autorités espèrent pouvoir accueillir 250 000 touristes chinois en 2019. La Chine est prête à apporter son soutien en aidant au renforcement des capacités d’accueil dans les sites touristiques les plus renommés. Les touristes chinois sont réputés pour disposer d’un fort pouvoir d’achat.

Le recensement général de la population effectué entre juin et août n’a pas encore livré ses premiers résultats. Lors du dernier recensement, en 1993, la Grande île comptait 12,3 millions d’habitants. Celui de cette année devrait annoncer une population dépassant les 27 millions d’habitants, soit 3 millions de plus que les estimations utilisées aujourd’hui par les bailleurs internationaux pour planifier leurs programmes de développement.

Air Madagascar pourrait avoir un deuxième partenaire stratégique, la compagnie Ethiopian Airlines. Le président du conseil d’administration de la compagnie nationale a précisé que pour l’instant aucun contrat n’avait encore été validé ni signé et rappelé que le contrat signé par Air Madagascar avec Air Austral il y a un an comportait une clause de non concurrence sur une période de trois ans.

Plus de 400 sociétés ont été fermées cette année, rapporte le ministre de l’industrie. Les fermetures touchent en grande partie les entreprises se déclarant « franches », mais qui n’en respectent pas les critères. L’assainissement doit se poursuivre et même être renforcé, annonce le ministre.

Les importations de riz en forte croissance. Le volume importé sur les 10 mois premiers mois de 2018 est de à 473 150 tonnes. L’autosuffisance alimentaire de la Grande île, future « grenier à riz de l’océan Indien » selon le projet de la COI, reste une lointaine perspective….

 

SOMMAIRE

POLITIQUE

  • Préparation de la présidentielle – Campagne électorale
  • Le déroulement du scrutin, résultats partiels et réactions
  • Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana qualifiés pour le 2e tour – Des résultats contestés

DROITS HUMAINS - GOUVERNANCE

  • Insécurité, dahalo, vindicte populaire, enlèvements
  • Justice, gouvernance
  • Condtion carcérale
  • Droits des enfants, droits des femmes, traite
  • Santé, insécurité alimentaire
  • Médias

ÉCONOMIE - SOCIAL

  • Ressources naturelles, trafics, environnement, questions foncières
  • Coopération, bailleurs de fonds
  • Economie

 

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28 novembre 2018

ARTICLES REMARQUES - NOVEMBRE 2018

 

<> 28 11 18 - Proclamation des résultats officiels du 1er tour par la HCC - Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana disputeront le 2e tour le 19 décembre, en obtenant respectivement 39,23 % et 35,35 % des 4 980 604 suffrages exprimés. Le taux de participation est de 53,95 %, soit 5 367 550 votants sur les 9 949 083 inscrits. Le nombre de votes blancs et nuls est de 386 946.
La campagne électorale du second tour s'ouvre le 3 décembre pour une durée de 15 jours.  Le scrutin est prévu le 19 décembre. Dans un message adressé aux deux candidats concernés, la HCC prône l'unité et l'apaisement.
Le candidat Andry Rajoelina et la député Hanitra Razafimanantsoa, représentante du candidat Marc Ravalomanana, ont accordé chacun un bref entretien à la presse à la sortie de la cérémonie de proclamation des résultats. Les deux camps se disent prêts pour le second tour et demandent à la CENI de renforcer la crédibilité des opérations en améliorant l'organisation du scrutin et le traitement des résultats.
Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana sont les seuls candidats parmi les 36 ayant participé au scrutin à pouvoir bénéficier du remboursement de leur caution de 50 millions Ar. D’une manière générale, la HCC a rejeté toutes les requêtes qui lui sont parvenues.
Les décisions de la HCC sur les requêtes en rapport avec le 1er tour de l'élection présidentielle sont à lire ici: http://www.hcc.gov.mg/non-classe/arret-n11-hcc-ar-du-28-novembre-2018-portant-proclamation-des-resultats-officiels-du-premier-tour-de-lelection-presidentielle-du-7-novembre-2018/

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  28 11 18 - Tribune - Un appel d'offres de l'OMNIS sur 44 blocs pétroliers et gaziers fait réagir la société civile
Pour le Craad-OI, le Collectif Tany, le KMF/CNOE et Transparency International, l’appel d’offres de l’OMNIS pour l’attribution de 44 blocs pétroliers et gaziers compromet la gestion durable et démocratique des ressources naturelles.
Les associations déplorent l’opacité qui a entouré la prise d’une décision à la portée aussi importante et ignorent si cette décision a été prise à la suite d’une évaluation environnementale stratégique conçue pour intégrer les enjeux environnementaux et sociaux. Or, l’exploration et la production offshore de pétrole et de gaz à une telle échelle va directement à l’encontre des objectifs de protection des ressources halieutiques, de la préservation et restauration des écosystèmes marins. Il existerait des risques élevés de superposition des blocs pétroliers et gaziers avec les aires marines protégées et sensibles. Par ailleurs, elles se demandent sur quelle base juridique sera faite cette attribution de licences, sachant que la refonte du code pétrolier de 1996 est toujours en cours et reste inachevée depuis 2008. En conclusion, elles exigent la suspension de la campagne de promotion pour l’attribution de licences et la mise en place d’une large consultation.

- 22 11 18 - RFI Afrique - La candidat Rajoelina a joué très habillement du populisme
Pourquoi l'ex-président de la transition Andry Rajoelina est-il arrivé en tête au premier tour de la présidentielle à Madagascar ? Pour l'essayiste Olivier Vallée, qui a publié chez Karthala « La société militaire à Madagascar », il a joué très habilement du populisme. Ecouter l'interviexw :
http://www.rfi.fr/emission/20181121-madagascar-candidat-rajoelina-joue-populisme-olivier-vallee

- 21 11 18 - Le Monde - Présidentielle à Madagascar : les manoeuvres de l'entre deux tours
Contestation des résultats, demandes d’annulation du scrutin, alliances entre partis, rôle de l’armée… Jusqu’au 19 décembre, la Grande Ile retient son souffle. Les résultats provisoires du premier tour de l’élection présidentielle sont contestés par l’ensemble des candidats, dont certains ont déposé une requête en annulation devant la Haute Cour constitutionnelle (HCC). Cette crise peut-elle dégénérer dans la rue, comme Madagascar en a fait à plusieurs reprises l’expérience par le passé ? L’armée a d’ores et déjà mis en garde contre une telle tentation. De leur côté, l’Union européenne et l’Union africaine, qui appuient le processus électoral et avaient déployé des observateurs le 7 novembre, ont demandé aux candidats de rester dans le cadre légal.

- 20 11 18 - PEV Madagascar - Revue de presse du 20 novembre
La déclaration du candidat Andry Rajoelina fait la Une des journaux. En outre, les contestations de l’opération électorale se multiplient au vu des dépôts de requêtes à la Haute Cour Constitutionnelle et du sit-in qui s’est tenu devant le bâtiment de cette institution. Les quotidiens se sont aussi intéressés à l’enquête menée par le Bureau Indépendant anti-corruption à l’encontre de l’opérateur économique Mbola Rajaonah.

- 18 11 18 - Un duel entre deux ex-présidents : c'est l'affiche du second tour de la présidentielle.
Andry Rajoelina (39,19 %) et Marc Ravalomanana (35,29 %) se sont qualifiés selon les résultats provisoires proclamés par la CENI. Le 2e tour est prévu le 19 décembre. Hery Rajaonarimampianina, en 3e position, obtient le faible score de 8,84 % Le pasteur Mailhol, fondateur de la secte Apokalipsy arrive en 4e position avec 1,27 % des suffrages. Les 32 autres candidats se partagent les miettes, comme Didier Ratsiraka avec un petit 0,45 %. Seuls 5 candidats atteignent la barre de 1 %. Le taux de participation s’élève à 54,2 %, un chiffre bien inférieur au premier tour la présidentielle de 2013 où le taux avait atteint 61 % . En annonçant les résultats du premier tour, la CENI s’est défendue de toute irrégularité. « Nous avons adopté trois règles de conduite : transparence, impartialité et indépendance », a déclaré son président, Hery Rakotomanana, devant les observateurs internationaux et nationaux, des journalistes et des représentants des candidats. Le président de la Commission de l’UA appelé tous les candidats « à continuer de faire preuve de responsabilité et à s’abstenir de tout acte de nature à compromettre la stabilité du pays dans l'attente de l'annonce officielle des résultats définitifs par la HCC. En cas de contestation, ils doivent faire exclusivement recours aux procédures et mécanismes prévus par la loi » indique-t-il. La HCC dispose d’un délai de 9 jours pour proclamer les résultats définitifs. Les deux candidats se sont exprimés sur les réseaux sociaux et se disent prêts à aller au second tour. « Je soutiens la vraie démocratie et regrette que le traitement des résultats par la CENI n’ait pas été transparent. Cela ne nous empêchera évidemment pas de gagner, avec vous tous, et rendre sa fierté au peuple malagasy » a déclaré Andry Rajoelina. « Malgré les anomalies constatées autour du premier tour du scrutin présidentiel, je remercie la population malgache par le calme et le comportement louable dont elle a fait preuve, notamment pour la défense de son choix. » a déclaré Marc Ravalomanana. Le comité juridique de Hery Rajaonarimampianina a déposé une plainte auprès de la HCC et du Parquet pour « "fraudes massives et non-respect de la loi autour de l'élection. »
Il y a près de dix ans, Andry Rajoelina succédait à Marc Ravalomanana sans élection, un événement qualifié de « coup d'Etat » par la communauté internationale. Tous les deux interdits de se présenter à la dernière présidentielle de 2013, c'est par les urnes que ces deux adversaires pourront prendre leur revanche
Résultats complets : https://www.facebook.com/wakeupmada/photos/a.119146388285287/1001441640055753/?type=3&theater

- 16 11 18 - Le Monde - A Madagascar, l'accord de pêche avec la Chine pris dans les filets de la présidentielle
Le très controversé projet d’accord de pêche signé avec un consortium chinois, en septembre, pour un investissement de 2,7 milliards de dollars (près de 2,4 milliards d’euros) coulera-t-il avec la déroute d’Hery Rajaonarimampianina à l’élection présidentielle ? Son instigateur, Hugues Ratsiferana, refuse pour le moment de l’envisager. Encore sonné par l’ampleur de la polémique provoquée par ce qui aurait dû être accueilli, selon lui, comme « une bonne nouvelle », le directeur général de l’Agence malagasy pour le développement et de promotion d’entreprises (AMDP) dit ne pas avoir renoncé à convaincre du bien-fondé de ce projet. Mais jusqu’à l’issue de l’élection, tout restera gelé. « Je n’ai pas peur. Le futur président, quel qu’il soit, pourra juger que ce projet est bénéfique pour le développement de Madagascar », confie-t-il. Ses détracteurs dénoncent un projet surdimensionné conduisant à un accaparement des ressources halieutiques, alors que le pays souffre d’un important déficit alimentaire. Ils s’interrogent également sur les conditions dans lesquelles a été conclu cet accord-cadre annoncé en marge du Forum sur la coopération sino-africaine, le 5 septembre à Pékin, soit deux jours avant la démission de M. Rajaonarimampianina pour mener campagne. Et sans que le ministre des ressources halieutiques et de la pêche n’ait été associé ni même informé.

- 14 11 18 - Le Monde - Présidentielle à Madagascar : les favoris unanimes pour critiquer la commission électorale
Le calme dans lequel s’est déroulé le premier tour de l’élection présidentielle n’aura pas duré longtemps. Alors que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) continue de publier les résultats au compte-gouttes, les trois ex-présidents et favoris du scrutin contestent d’ores et déjà les chiffres et émettent des doutes sur l’intégrité de la commission. Le 14 novembre au matin, sur près de 70 % bureaux de vote traités, Andry Rajoelina arrivait en tête avec 39,47 % des voix, suivi de Marc Ravalomanana (36,73 %) et de Hery Rajaonarimampianina, le président sortant (7,49 %).

- 14 11 18 - Echos du dépouillement du 1er tour de l'élection présidentielle

La lenteur dans la collecte des résultats alimente les suspicions des uns et les appréhensions des autres. Tout particulièrement au niveau du duo de tête qui voit ses scores stagner, avec toujours un léger avantage à Andry Rajoelina, alors que ceux du président sortant et des « petits candidats » remontent lentement. Cinq jours après le scrutin, seuls 53 % des résultats des 24 852 bureaux de vote ont été centralisés et validés par la CENI. Le délai fixé pour l’acheminement des résultats à la Section de recensement des matériels des votes (SRMV) est atteint, ouvrant la voie à des PV de carence qui équivaudraient à une invalidation ou à une annulation des bulletins concernés. Au matin du 12 novembre, la CENI avait reçu les PV issus de 30 des 114 districts. D'après le vice-président de la CENI, Thierry Rakotonarivo, des moyens ont été déployés pour réduire au maximum les risques de PV de carence dressés pour dépassement des délais légaux. « Une annulation des voix obtenues dans des bureaux de vote à cause d’un retard d’acheminement des résultats dans les SRMV pourrait alors être à l’origine de mouvements de contestation de la part des candidats et de leurs partisans », note Tribune.

« Les trois anciens présidents, qui attendent toujours les résultats officiels du premier tour de la présidentielle, rivalisent d’arguments pour discréditer le scrutin », constate Jeune Afrique

Les représentants d’Andry Rajoelina ont annoncé se retirer du processus d'observation du traitement des résultats au niveau de la CENI. Ils estiment que « les conditions d'observation du comptage des voix ne sont pas réunies » et qu'ils ne peuvent par conséquent « pas approuver les résultats provisoires publiés actuellement ». Ils déplorent, entre autres, l’impossibilité d’accéder et de contrôler le traitement informatique. Me Fredon Rakotondrajao, représentant du candidat Rajoelina à la CENI, a laissé entendre que « soit il y a fraudes électroniques, soit une manipulation des résultats manuels, soit un piratage informatique au niveau de la CENI ». Sur la chaîne Viva TV le député du Mapar Roberto Tinoka a pointé du doigt les hauts commissaires de cette instance et mis en cause la responsabilité de la CENI dans le cas d’une crise post-électorale. Ce départ en trombe coïncide également avec la baisse du pourcentage des voix obtenues par Andry Rajoelina sur les résultats du scrutin consolidés jusqu’ici et la réduction de l’écart de voix entre les deux protagonistes. Les partisans de Marc Ravalomanana mettent également de pression sur la Commission mais ils ne sont pas aussi vindicatifs. L’équipe juridique du candidat s’est rendue au siège de la CENI, suspectant les commissaires de manipulation de voix. La remontée spectaculaire du président sortant suscite également des interrogations, de même que la non-publication intégrale des résultats des arrondissements de la capitale, supposés acquis à Marc Ravalomanana. L’équipe du candidat souhaite pouvoir procéder à des confrontations de PV, une requête qui serait impossible à satisfaire avant la publication des résultats provisoires.

Le 13 novembre au soir, les tendances provisoires après dépouillement de 63 % des bureaux de vote donnaient Andry Rajoelina en tête, suivi de Marc Ravalomanana, avec respectivement 39 % et 37 % des voix. Hery Rajaonarimampianina améliore petit à petit son score, avec plus de 7 % des voix.

L’Express constate la formation d’une alliance HVM, TIM et Mapar contre les résultats partiels produits par la CENI.

Interdiction de sortie du territoire (IST) prise à l’encontre de Mbola Rajaonah, nouveau supporter de Marc Ravalomanana. Affaire de bois de rose à Singapour, détournements et fausses déclarations au niveau du service des douanes. Ce seraient, entre autres, les dossiers de justice impliquant le conseiller spécial de l’ancien président Hery Rajaonarimampianina, PDG de la société de transit Tafaray et du groupe de presse RLM Communication. L’opérateur économique de renom qui serait dans le collimateur du Bianco pour des affaires de corruption depuis plusieurs mois aurait fait l’objet d’un mandat d’arrêt. Il aurait déjà ignoré plusieurs convocations du Bianco. Des observateurs font le rapprochement avec l’affaire Claudine Razaimamonjy, ex-conseillère spéciale du chef de l’Etat, poursuivie et placée sous mandat de dépôt pour des dossiers de détournement de subventions. Mais selon Les Nouvelles, cette mesure aurait été prise à l’initiative du chef de l’Etat sortant et du premier ministre, proche d’Andry Rajoelina, qui reprocheraient à l’opérateur d’avoir divulgué des informations confidentielles sur la présidence de la République et de financer par opportunisme la campagne de Marc Ravalomanana. « Le soutien de Mbola Rajaonah à Marc Ravalomanana dans la conquête de la présidence de la République devient de plus en plus un sérieux problème pour certains politiques », écrit La ligne de lire.info. L’alliance Mbola Rajaonah-Marc Ravalomanana nuirait aux visées d’Andry Rajoelina, soutenu par l’homme d’affaires Mamy Ravatomanga, analyse plusieurs médias.

- 13 11 18 - Jeune Afrique - Après dépouillement de la moitié des suffrages, la tension monte
Les équipes des trois candidats favoris s’opposent aux résultats encore partiels. Personne n’a fait mention d’une future descente dans la rue, mais la tension monte. Au matin du 13 novembre, six jours après la clôture du vote, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) n’avait dépouillé que 56% des 24 582 bureaux de vote. Selon ces résultats provisoires, Andry Rajoelina arrive en tête avec 39,06%. Marc Ravalomanana est deuxième avec 36,53%, loin devant Hery Rajaonarimampianina (8%). Le taux de participation s’élevait à 53,56%. Mais les propres chiffres des trois candidats diffèrent de ces tendances. Ce sont leurs délégués présents dans les bureaux de vote qui ont fait remonter des exemplaires de procès-verbaux. Leurs équipes dans la capitale consolident ensuite les données. Et ils sont plus avancés que la CENI.

- 10 11 18 - Union Européenne - Déclaration préliminaire des observateurs électoraux

- 10 11 18 - France Culture / Culture Monde – Interview de Laurence Caramel, envoyée spéciale du Monde à Madagascar
.
http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/11701-09.11.2018-ITEMA_21886903-0.mp3?track=false (18’ en début d’émission)

- 08 11 18 - Le Monde - A Madagascar les électeurs peuvent se rhabiller tous les cinq ans
Lors de la campagne de l’élection présidentielle, les candidats les plus fortunés ont distribué allègrement tee-shirts, casquettes et parfois petits billets. On dit qu’en Afrique la démocratie est balbutiante, voire immature, mais elle n’a pas que des inconvénients. Chaque campagne électorale est un grand événement, non pas parce qu’un homme providentiel peut surgir de nulle part et faire naître une espérance nouvelle – ça arrive rarement –, mais parce que les caravanes publicitaires et les meetings sont des lieux de distributions massives de produits dérivés (tee-shirts, casquettes et parfois petits billets). Les badauds y sont très sensibles et, dans un pays comme Madagascar où 76 % de la population vit avec moins de 1,9 dollar par jour, ces cadeaux sont appréciés, notamment pour affronter des hivers qui sont très frais sur les hauts plateaux centraux.

07 11 18 - Le Monde - Présidentielle à Madagascar - Les femmes sonnent le réveil citoyen

Corruption, élections, dépense publique… Des militantes se battent pour que le pays revienne aux normes de bonne gouvernance.

- 07 11 18 – Vatican News - À Madagascar, des élections présidentielles sans grand espoir
.
Près de dix millions de malgaches sont attendus dans les 25 000 bureaux de vote du pays ce 7 novembre, pour le premier tour des élections présidentielles. Le processus électoral sera surveillé de près, par plus de 6 000 observateurs indépendants, ainsi que des personnes déléguées par l’Union européenne et la Communauté de développement de l’Afrique australe. Mais ce déploiement ne doit pas donner d’illusion particulière. La stabilisation politique du pays semble encore lointaine. Sylvain Urfer, jésuite, connait bien le pays. Il y habite depuis 1974, ayant été pendant 25 ans curé d’Anosibe, paroisse d'un des quartiers les plus pauvres d’Antananarivo. Une ville où il a aussi fondé le Centre Foi et Justice (groupe de recherche sur Madagascar) et le SeFaFi (Observatoire de la vie publique). Selon lui, ces élections ne devraient pas ramener le pays à une plus grande stabilité après les émeutes de ces dernières années. Le déblocage politique n’aura pas lieu sans un changement de mentalités, dans ce pays où les ressources naturelles et humaines sont pourtant abondantes. La population se désintéresse de la politique tandis que les gouvernants ou les candidats ont en général une conception peu altruiste du bien commun. Le soir du premier tour sera donc certainement maussade sur l’île de l’Océan indien. À moins qu’il ne soit vraiment agité, comme le craint le père Urfer dans l’interview de Radio Vatican :
https://media.vaticannews.va/media/audio/s1/2018/11/2/12/134702626_F134702626.mp3

- 06 11 18 - Le Monde - A Madagascar, une présidentielle dominée par le sentiment d'abandon de la population
Les trois favoris, tous anciens chefs de l’Etat, se disputent un électorat dont la grande majorité continue de vivre dans une extrême pauvreté.

- 06 11 18 - Le Monde Afrique - Présidentielle à Madagascar - André Mailhol, le candidat de l'Apocalypse
Le fondateur de l’Eglise Apokalipsy, une secte qui compte près de 2 millions de fidèles, se présente au scrutin présidentiel.

- 06 11 18 - Le Monde Afrique - A Madagascar, Pierrot ira voter le ventre vide
Près de 1,2 million de personnes sont victimes de la sécheresse dans le sud de l’île et une partie souffre de malnutrition aiguë.

- 05 11 18 - Collectif Tany - Terres malgaches et élections présidentielles
Alors que l’attention des medias et de l’opinion publique se focalise sur les élections présidentielles, des citoyens dans plusieurs régions font l’objet de menaces imminentes de perte de leurs terres et risquent de partager le sort de ceux qui en ont déjà été victimes au cours des mois et années passés. Le Collectif TANY souligne que leur positionnement et leurs projets sur les terres malgaches, ou leur silence sur le sujet, revêtent une importance capitale pour le développement du pays et l’avenir de chaque famille, et appelle chacun à faire preuve de vigilance sur le sujet dans la préparation de la réalisation de son devoir de citoyen.

- 05 11 18 - Le Monde Afrique - Le candidat qui a le plus d'argent peut s'offrir une visibilié dans les médias malgaches
A Madagascar, la télé se paie. Pour 500 millions d’ariarys (un peu plus de 123 000 euros), les candidats à l’élection présidentielle ont pu s’offrir un « pack campagne premier tour » sur TV Plus. De quoi bénéficier, entre autres, de cinq émissions spéciales, quatre-vingt-dix spots radio ou encore cinquante-deux spots télé de trente secondes chacun. L’accès aux chaînes de télévision, aux stations de radio ou aux journaux privés de l’île est payant, et les tarifs ne sont pas plafonnés. « C’est complètement injuste, s’insurge Erick Rajaonary, l’un des trente-six candidats au scrutin du 7 novembre. On veut présenter notre programme mais on n’a pas les moyens de se payer les prime time. C’est vraiment la loi du plus fort : celui qui a le plus d’argent peut s’offrir une vraie visibilité. » L’homme, par ailleurs PDG de l’entreprise Guanomad, consacre la moitié de ses frais de campagne aux médias.

- 05 11 18 - France Info -Madagascar - Une campagne électorale avec des frais qui dépassent l'entendement
Madagascar s’apprête à aller aux urnes pour élire son président de la République, mercredi 7 novembre. Quelque 36 candidats sont en lice, dont quatre anciens présidents et trois ex-premiers ministres. Pays indépendant depuis 1960, la Grande Île n’en est pas à sa première élection. Cependant, cette campagne a quelque chose de différent des précédentes : une débauche ahurissante de moyens déployés par les trois candidats favoris. "Une indécence", aux yeux de certains, dans un pays où 9 personnes sur 10 vivent avec moins de trois dollars par jour.

<> 03 11 18 - Amnesty International - Il faut que le prochain gouvernement mette fin aux violations des droits humains
Il faut que le prochain gouvernement malgache mette fin à la répression brutale des droits humains dans le pays, a déclaré Amnesty International à l’approche de l’élection qui se tiendra le 7 novembre..

- 03 11 18 - Le Monde Afrique - A Madagascar Hery, un président isolé au bilan terni par la corruption
Madagascar, un nouveau départ ? Le chef de l’Etat sortant, candidat à sa succession, n’est pas favori face aux « revenants » Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana.

L’heure de la revanche a sonné. Interdits de candidature à l’élection présidentielle de 2013, Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana attendent depuis cinq ans de pouvoir  se mesurer l’un à l’autre tout en écartant du chemin celui qui n’aurait dû être qu’un concurrent de substitution, par définition dénué d’ambitions. Mais Hery Rajaonarimampianina n’entend pas retourner sur le banc de touche. Après avoir achevé son mandat en respectant la Constitution, ce qui est assez rare dans l’histoire politique mouvementée de Madagascar, l’expert-comptable discret, voire effacé, a choisi de solliciter à nouveau les suffrages. Le premier tour du scrutin présidentiel aura lieu le 7 novembre. Au lendemain de son soixantième anniversaire. Aux côtés de ces trois ex-présidents, trente-trois autres candidats, pour la plupart inconnus, seront en lice.

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01/11 - Institut d’Etudes politiques de Madagascar (IEP) - Comparateur des offres politiques des candidats à la présidentielle 2018

candidats

Historiquement, l’IEP Madagascar sous la direction de son président, Davida Rajaon, avec le Pr Christiane Rafidinarivo, a publié un canevas d’analyse des offres politiques. Cet outil a été utilisé pour formuler des questions à poser aux candidats à la présidentielle.

En 2017 et 2018 l’IEP a mené des enquêtes sur la socialisation politique et sur la perception de l’offre et de la demande politique dans les six provinces.

Fort de ces travaux, Davida Rajaon et ses étudiants ont poursuivi leurs recherches pour proposer un comparateur des offres politiques des candidats à la présidentielle dénommé « i-fampitah ». L’objectif principal du comparateur est d’informer et de mieux informer les citoyens. L’élection est une occasion importante pour une prise de conscience collective sur des sujets du vivre ensemble, de la gouvernance et du développement, trois grands thématiques du projet de société.

https://election-madagascar.net/2018/09/13/candidats/

 

 

 

 

 

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 <> Articles particulièrement signalés - <>doc  Documents à valeur permanente

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31 octobre 2018

REVUE DE PRESSE - OCTOBRE 2018

Plus que quelques jours de campagne avant le 1er tour du scrutin présidentiel, le 7 novembre. De nombreuses péripéties ont émaillé la période de campagne, faisant parfois douter que le scrutin puisse se dérouler à la date fixée et dans des conditions telles que la paix civile soit assurée et le résultat accepté par toutes les parties.

pov 19 10 18« Campagne ou caprice ? A quoi sert une campagne dans un pays extrêmement pauvre ? » A plus forte raison, à quoi sert une élection dont le budget est fourni par l’assistanat international, s’interrogeait L’Express à mi-parcours, affirmant « qu’une campagne d’une telle immoralité est complètement inutile. Les débats d’idées sont cruellement absents pour faire place à une avalanche de discours pompeux et des dépenses inconsidérées. Quant aux résultats, ils seront le fruit d’un tour de prestidigitation de la CENI et de la HCC », affirme le titre qui conclut : « Voilà pourquoi une campagne, une élection, ne sont que des artifices démocratiques dans un pays où le budget d’un candidat équivaut à six fois le montant de la Facilité de crédit du FMI sur trois ans. »

La Gazette a publié en début de campagne la photo des trois candidats dont le nom arriverait en tête d’un sondage commandé par la fondation FES et Politika, dont la publication a été interdite par le pouvoir.  On y voit cote à cote Hery Rajaonarimampianina, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina. Jeune Afrique affirme qu’Andry Rajoelina arriverait en tête suivi de Marc Ravalomanana. Les commanditaires ont déclaré qu’ils n’avaient communiqué les résultats du sondage à aucun organe de presse. Fuite ou « fake news » ? s’interrogent les observateurs.

Les évêques ont dénoncé la récupération politique par certains candidats de la Journée mondiale de la jeunesse (JMJ) qui s’est tenue à Mahajanga. Ils ont invité les jeunes à procéder à un vote responsable. L’archevêque d’Ihosy a exhorté les candidats présents à respecter la liberté de conscience des croyants et à « ne pas échanger leur voix contre des cadeaux éphémères. Ne vous fiez pas aux beaux discours et aux belles promesses. C’est une anarque et une forme de corruption. (…) Je vous invite à contrôler et à défendre la justice et la transparence ». L’Eglise ne soutient aucun candidat, a-t-il réaffirmé.

pov 03 10 18Une « Charte de bonne conduite et d'intégrité des candidats » de 30 articles a été proposée par le CRN et plusieurs partenaires de la société civile. Peu après l’ouverture de la campagne, seuls 12 candidats l’avaient signée, cinq ont marqué leur refus d'apposer leur nom sur un document qu'ils qualifient de « mascarade », parmi lesquels Didier Ratsiraka, le pasteur Mailhol et Fanirisoa Ernaivo, magistrate, ancienne présidente du SMM. Si Hery Rajaonarimampianina l’a signée, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina l’ont boycottée. Un collectif d’une vingtaine de candidats a exigé en vain de la HCC la transformation de la Charte en instrument légal, opposable à tous.

Le comité paritaire à l’origine de la Charte a annoncé la publication d’un rapport hebdomadaire sur son application. Le rapport des 15 premiers jours de campagne pointe du doigt « les dérives des candidats Marc Ravalomanana, Hery Rajaonarimampianina et Andry Rajoelina ». 13 candidats sont félicités pour leurs tentatives d’engager des débats d’idées constructifs. Le second rapport a confirmé les dérives constatées. Les démonstrations de force l’emportent sur les débats d’idées et les insultes pleuvent entre les candidats. Le président sortant et Andry Rajoelina sont montrés du doigt pour le déploiement de moyens faramineux. Le groupe des 25 candidats signataires de l’accord de Nanisana qui demandent notamment le report du scrutin est critiqué pour vouloir manipuler la liste électorale officiellement clôturée.

Les violences relevées par le projet d’appui à la prévention et la gestion de conflits et violences potentiels liés aux élections (PEV Madagascar) se sont multiplié dangereusement en fin de campagne. Violences et non-respect de la loi occasionnant un climat de conflit entre les candidats. Des agressions physiques ont été rapportées. Les réseaux sociaux ont alimenté ce climat de tension. La CENI a semblé impuissante à ramener les partisans des candidats à la raison, de même que le Comité paritaire de la Charte de bonne conduite, malgré les appels lancés aux candidats.

pov 26 10 18Transparency International Initiative Madagascar (TI-IM) a adressé aux 36 concurrents un questionnaire à remplir en ligne. Dix questions pour connaître leurs sources de financement et leur budget de pré-campagne et de campagne. L’ONG s'est engagée à enquêter sur la véracité des informations délivrées. Sa directrice, Ketakandriana Rafitoson, dénonce la provenance des fonds utilisés par les trois derniers ex-présidents aujourd'hui candidats, tous trois notamment impliqués d'une manière ou d'une autre dans les trafics de bois de rose. « S'ils investissent des millions d'euros dans cette campagne, (…) c'est qu'ils cherchent un retour sur investissement », écrit-elle, s’interrogeant sur les contreparties des appuis financier nationaux et étrangers. Une pétition en ligne a été lancée pour exiger des candidats la transparence. En fin de mois, un seul candidat, peu connu, avait retourné le questionnaire. « En ne jouant pas la transparence financière, les candidats méprisent les citoyens », a déclaré Ketakandriana Rafitoson au micro de RFI.

L’Aviation Civile de Madagascar (ACM) a bloqué l’autorisation d’importation et d’exploitation des hélicoptères des candidats Andry Rajoelina, Marc Ravalomanana et Mahafaly Olivier alors que Hery Rajaonarimampianina avait déjà obtenu la sienne. Le premier ministre a ordonné au DG de l’ACM de satisfaire ces demandes. Une réquisition qui a été ignorée. Les supporters d’Andry Rajoelina et de Marc Ravalomanana ont alors fait le siège des bureaux de l’ACM. Après de vives discussions, le DG, James Andrianalisoa, membre du bureau politique du parti HVM, a accordé son autorisation (5 appareils pour Andry Rajoelina, 2 pour Marc Ravalomanana). Pour L’Express, le refus opposé par le directeur de l’ACM était fondé sur des raisons de sureté et de sécurité aérienne et aucunement sur des considérations politiciennes. Andry Rajoelina disposerait à lui seul de sept hélicoptères, dont l’heure de vol peut facilement se chiffrer à 3 000 euros, selon Midi.

Le « DFP » ou Dinika ho an’ny Fanavotam-pirenena a annoncé qu’il déposera des plaintes à l’encontre des fonctionnaires qui font fi des textes en vigueur et participent à la campagne électorale. Il affirme avoir reçu des centaines de doléances en provenance de ses antennes dans les régions.

La Commission de contrôle des comptes de campagne ne dispose d’aucun budget de fonctionnement. Ses membres ne reçoivent pas d’indemnités et ne disposent d’aucun local. Qualifiée de véritable avancée par le premier ministre, l'institution apparait comme une coquille vide. Les candidats eux aussi ont du mal à se mettre en règle. Seuls cinq candidats ont ouvert un compte unique de campagne. Une situation qui interpelle le Samifin et la Commission de contrôle du financement de la vie politique (CCFVP). Le Samifin aurait en outre reçu de nombreuses informations relatives à des suspicions de blanchiment d’argent. Les investigations sont en cours a affirmé son directeur général.

Une centaine d'experts du processus électoral, originaires de 25 pays européens, ont été désigné par l’UE comme observateurs. Parmi eux, 40 observateurs « longue durée ». « Quoique symbolique, l’observation des membres de la communauté internationale a toujours été considérée comme une crédibilisation de l’élection », écrit Tribune. Le chef de la mission d'observation, Cristian Preda, a fait part de son étonnement de constater que sur 36 candidats, seuls une poignée font réellement campagne, accompagnée de diverses distributions de « cadeaux ». Une bonne vingtaine semblent avoir déposé un dossier de candidature sans volonté réelle de jouer le jeu, plus intéressés par une confrontation avec les institutions de l’Etat et la quête d’une nouvelle transition.

Les membres du HFI (Mouvement pour la refondation) ont attiré l’attention de l’opinion en début de campagne électorale en annonçant un projet de création d’« Etats » provinciaux autonomes. Le 11 septembre ils avaient déjà annoncé la création de l’« Etat » regroupant « la population de la province de Mahajanga » et peu avant encore une annonce semblable avait été faite pour la région Sud. L’objectif principal de cette initiative, selon des observateurs, serait de provoquer une situation de déstabilisation et de remettre en cause le processus électoral en cours. Le président de la République par intérim, Rivo Rakotovao, a condamné fermement ces initiatives. En juillet, le HFI, avec à sa tête le bouillant Pety Rakotoniaina, ancien maire de Fianarantsoa, avait manifesté pour exiger le report de la présidentielle.

Pety Rakotoniaina a été arrêté pour enquête sur le mouvement « Fanjakana Gasy » auquel il est également associé, et placé en détention provisoire à Antanimora. Le président du parti Tambatra est accusé d’atteinte à la sûreté de l’État en période électorale et d’incitation de la population à la révolte. L’autre personne poursuivie dans cette affaire, Rainidiana Liampivoarana, a bénéficié d’une mise en liberté provisoire. « Il y a des limites à la liberté d’expression, elle ne permet pas de dire tout ce que l’on veut. L’Etat a dû prendre ses responsabilités », a déclaré le président par intérim, Rivo Rakotovao, qui accuse les animateurs du mouvement de visées sécessionnistes. « Les manœuvres dilatoires destinées à détourner l'attention des prochains scrutins se multiplient », a écrit La Vérité, s’interrogeant sur un possible financement russe de ces opérations de déstabilisation, dont l’objectif serait de permettre à des sociétés russes de se voir attribués des blocks pétroliers offshores et des ressources aurifères.

La CENI est parvenue à réunir 30 candidats pour des échanges retransmis en direct mais qui aurait été interrompus sur ordre du gouvernement. Deux candidats ont été excusés et quatre n’ont pas répondu à l’invitation : Marc Ravalomanana, Andry Rajoelina, Jean Ravelonarivo et Jules Etienne.

nm 26 10 18Le débat a très vite tourné à la remise en cause du processus électoral en raison, selon les participants, d’irrégularités, du manque de neutralité du gouvernement et de la HCC, de l’inégalité flagrante au niveau des moyens financiers des candidats, du manque de transparence sur les sources des financements de certains d’entre eux et des anomalies de la liste électorale. Les candidats ont réclamé la démission du premier ministre et de son gouvernement et la mise en place d’une Cour électorale spéciale à la place de la HCC. Le report de l’élection a alors été réclamé pour permettre la mise en place des nouvelles structures à même d’assurer la crédibilité du scrutin. La rencontre s’est achevée par la signature d’un « accord politique » entre 25 des candidats présents et la décision de réunir une « conférence souveraine ». Selon Serge Zafimahova de la plateforme Madagascar Développement et Ethique (MDE), l’« accord politique » ouvre la voie à une dérive vers une longue transition. Un accord qui s’apparente à une œuvre de déstabilisation. Face à ces revendications le mouvement Rohy et Transparency International ont déclaré qu’ils sont opposés au report du scrutin, qui serait illégal, et à l’instauration d’une nouvelle transition.

La « Conférence souveraine » a réuni plus d’un millier de participants au CCI d’Ivato. Des invitations ont été largement distribuées à la classe politique, aux religieux, à la société civile et aux simples citoyens. 19 des 25 candidats ayant signé l’accord politique ont donné 72 heures au gouvernement, à la CENI et à la HCC pour la réouverture de la liste électorale. Dans un communiqué, la HCC a condamné cette initiative et le premier ministre a laissé entrevoir la possibilité de sanctionner les candidats qui ne respectent pas les engagements signés lors du dépôt de leur candidature.

Les porte-paroles du collectif ont déposé une requête à la HCC aux fins de réouverture de la liste électorale. Jean Max Rakotomamonjy et une délégation de candidats ont été reçu par Rivo Rakotovao. Le chargé d’affaire de l’ambassade des Etats-Unis s’est prononcé pour le respect du calendrier électoral. La HCC a fait remarquer que les procédures de révision spéciales sont susceptibles de générer de nombreuses dérives. Les pratiques permettant de « gonfler » la liste ne permettent pas de contrôle effectif par les acteurs du processus électoral compte tenu des délais impartis.

L’ultimatum lancé par les 25 candidats est arrivé à échéance. Toutes les démarches engagées pour tenter de convaincre les responsables étatiques ont été vaines. Les autorités ont craint que, dos au mur, les candidats soient tentés de provoquer des troubles. Le préfet de police de la capitale a prévenu que des mesures draconiennes avaient été prises pour sécuriser le processus électoral et que les fauteurs de troubles seraient immédiatement incarcérés.

La manifestation du collectif a pu se tenir. Les forces de l’ordre qui quadrillaient les lieux ont cédé la place. Le meeting avait été autorisé mais son encerclement par les forces de l’ordre a découragé le public. La candidate Fanirisoa Ernaivo, ancienne présidente du SMM, a tenu des propos extrêmement violents à l’égard des forces de l’ordre. La CNIDH et le ministère de la justice ont fermement condamné ses déclarations.

« Développement humain : des indicateurs inquiétants pour Madagascar, placé au 161e rang sur 188 pays », titre Midi. L’IDH 2018 indique que même si Madagascar a légèrement amélioré son score, passant de l’indice 0,512 à 0,519, le pays a régressé dans le classement, passant de la 159e à la 161e place.

Suite aux émeutes qui se sont produites à Morondava en septembre, 17 personnes ont été placées en détention provisoire. La ministre de la justice a condamné les menaces proférées à l’encontre des magistrats qui ont accordé une liberté provisoire à deux présumés voleurs de zébus, libération à l’origine pour partie des troubles qui ont secoué la ville et ses environs. Une radio locale appartenant à un député aurait incité la population à la révolte. Le premier ministre a décrété sa fermeture. Tribune a noté que cette décision est la première depuis 5 ans pour une question relative à la liberté d’expression.

Un directeur d’école a été tué par balle par des dahalo dans le district de Manja. Le village avait été pris d’assaut par une soixantaine de dahalo venus s’emparer de troupeaux. L’épouse de la victime a été prise en otage. Huit dahalo ont été passés par les armes à Antsahavola. Une bande de 18 hommes armés avaient attaqué le village pour voler des bovidés. Une femme et son bébé avaient été pris en otage. Les attaques de dahalo s’intensifient dans des communes de la région Androy. Les vols de troupeaux s’accompagnent souvent désormais de prises d’otages. Les habitants d’une commune enclavée du district d‘Iakora ont abandonné leur village pour échapper à l’insécurité et se réfugier dans d’autres fokontany.

La caserne de gendarmerie d’Amboasary-Sud a été attaquée par 80 hommes armés qui ont libéré deux détenus et pillé des logements de fonction. Trois d’entre eux ont été abattus. Des centaines de dahalo armés repentis placés sous l’autorité du commandant de la compagnie de gendarmerie se sont abstenus d’intervenir. Ils sont suspectés de complicité.

Depuis le début de l’année, 700 personnes ont été arrêtées dans le cadre de l’opération de sécurisation « Mandio », dont 300 jetées en prison, indique le responsable de communication de la gendarmerie. 128 armes à feu ont été saisies. Dans le cadre de cette opération, 1,2 tonne de chanvre indien a été saisie dans la région Diana. Deux présumés dahalo ont été abattus par les forces de l’ordre lors d’une tentative de fuite, près de Tsiroanomandidy. La famille accuse la gendarmerie d’avoir procédé à une exécution sommaire.

Un réseau de blanchiment de bœufs volés a été démantelé à Mahajanga. Quatre fonctionnaires, dont un vétérinaire, sont suspectés d’avoir délivré de faux documents de traçabilité. Les bêtes objet du trafic faisaient partie du butin de dahalo. Selon le secrétaire d’Etat à la gendarmerie, certains de ses hommes jouent un double jeu vis-à-vis des dahalo.

A Miandrivazo, un affrontement entre groupes rivaux de villageois, conduits par les chefs Fokontany, a fait 12 morts. Suite à un incendie ayant détruit 385 habitations à Mananjary, des scènes d’émeute se sont produits dans la ville. L’arrestation d’un présumé pyromane a provoqué un début de vindicte populaire. Le commissariat a été assiégé, obligeant les forces de l’ordre à évacuer le prévenu à la prison, où les auditions se sont poursuivies. A Fénérive-Est, trois inspecteurs de police en service commandé ont été victimes d’une vindicte populaire. Ils s’étaient rendus en tenue civile dans un village pour procéder à une perquisition et à l’arrestation d’un homme suspecté de vol de vanille. Des menaces de représailles des forces de l’ordre ont été véhiculées sur les réseaux sociaux, faisant craindre le déclanchement d’une opération punitive. Des vindictes populaires se sont produites également à Vavatenina et Andapa. Tribune déplore qu’aucun candidat à la présidentielle ose aborder la question des vindictes populaires et propose de solutions à un phénomène qui se généralise.

Onze individus suspectés d’être les auteurs d’un kidnapping dans le district de Maevatanana ont été arrêtés dans le cadre de l’opération « Mandio ». Ils sont suspectés d’avoir kidnappé des agents de la société Kraoma et d’avoir perçu une très forte rançon. Deux femmes ont été enlevées à Tsaratanàna dans le cadre de l’attaque à main armée d’un foyer. Une rançon de 200 millions Ar a été exigée. Une bande de 16 dahalo armés a kidnappé quatre enfants dans une carrière à Maevatanana, exigeant le paiement d’une rançon de 50 millions Ar.

Un français d’origine indienne, propriétaire d’une pharmacie, a été enlevé dans un quartier résidentiel de la capitale. Des opérateurs économiques interpellent les autorités et leur demandent d’agir pour mettre un terme à ces enlèvements qui font fuir les investisseurs.

Quatre membres de la cellule mixte d’enquête anti-kidnapping, dont trois gendarmes, ont été placés en détention préventive pour une affaire de corruption présumée. Plusieurs millions Ar ont été retrouvés par les enquêteurs au domicile de l’un des prévenus.

Un ressortissant français, DG d’une entreprise franche, a été tué lors d'un cambriolage à son domicile opéré par une bande de cinq individus. Une réunion du Comité de sécurité s’est tenue à l'ambassade de France. Le président du syndicat des industries de Madagascar a dénoncé un climat d’insécurité et d’instabilité.

L’équipe nationale de football, qui venait de se qualifier pour la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations, est tombée dans une embuscade tendue par des étudiants. Ils protestaient contre une coupure d’électricité qui durait depuis trois jours. Ils ont réclamé de l’argent aux joueurs et ont jeté des pierres sur leurs véhicules. Sortis indemnes de cet événement, les joueurs ont annoncé qu’ils allaient, par solidarité, reverser aux étudiants l’intégralité de leurs primes de match.

Dans le cadre du « mois de l'amnistie des armes », le ministère de la défense a procédé à la destruction, au cours d’une spectaculaire cérémonie sur le parvis de l’hôtel de ville de la capitale, de 843 armes rendues ou saisies lors des opérations de sécurisation menées par les forces de l'ordre. Cette cérémonie était une première dans l’histoire du pays. Sur les cinq dernières années, selon les statistiques de la gendarmerie, 4 000 personnes ont trouvé la mort à Madagascar, victimes du banditisme.

La Haute Cour de Justice (HCJ) enfin opérationnelle. Ses membres ont été présentés officiellement et ont prêté serment. Les quatre premiers dossiers qui seront traités concernent un ancien président de la République et d’anciens ministres, dont les noms n’ont pas été révélés. Le 1er dossier concernerait Jean Razafindravonona, ancien ministre des finances du gouvernement Kolo. La requête déposée par un collectif demandant la destitution du président de la HCC pourrait être le second dossier.

Pour lutter contre la corruption, la justice malgache mise sur l'informatisation. Dans le cadre du projet d'informatisation de la chaîne pénale soutenu par l’UE, un logiciel a été testé dans plusieurs tribunaux. Le but est d'améliorer l'administration de la justice pénale et de limiter les possibilités de corruption à chaque étape du traitement d'un dossier.

Pour la première fois, le rapport 2016/2017 de la Cour des comptes a été diffusé en directe sur les ondes et à la TV. Il dresse un constat accablant de la gestion des deniers publics, écrit L’Express. Une part trop importante du budget de l’Etat est consacrée au fonctionnement et la charge des traitements ne cesse d’augmenter. Les dépenses d’investissement n’atteignent pas 25 % du budget.

La société civile, à travers le projet Fandio financé par l’UE, a élaboré un livre blanc mettant en avant les aspirations citoyennes sur la gouvernance, l’environnement et les ressources naturelles, le social et la culture, l’économie et les infrastructures. Il fait un état des lieux et formule des propositions de solutions. Le livre blanc devait servir d’outil et de référentiel pour analyser les visions, valeurs et programmes des 36 candidats à la présidentielle. La fondation allemande FES et le projet Fandio ont proposé l’organisation d’un débat avec l’ensemble des candidats mais les 2/3 d’entre eux, dont les trois favoris, n’ont pas répondu à l’invitation.

L’examen du projet de loi sur le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme risque de subir un nouveau retard en raison de la mobilisation de la classe politique pour la campagne présidentielle. Les parlementaires se montrent par ailleurs réticents à adopter ce projet perçu comme pouvant porter préjudice à leurs intérêts. Le FMI et les partenaires techniques et financiers font pression pour son adoption rapide.

« Nouveau rebondissement dans l’affaire de biens mal acquis de Mamy Ravatomanga en France », écrit le site « La ligne de mire ». La 4e société civile immobilière dont sont actionnaires les époux Ravatomanga a également été saisie en juin 2018 par la justice française, après les trois premières frappées par la même décision. Le patrimoine immobilier de l’homme d’affaires, PDG du groupe Sodiat et proche d’Andry Rajoelina, est estimé à 4,2 millions d’euros. Un patrimoine acquis en 2010, durant la Transition. Les magistrats exploiteraient plusieurs pistes sur l’itinéraire des fonds ayant permis ces acquisitions immobilières et ont demandé la coopération judiciaire des autorités de plusieurs places financières. Maurice n’aurait pas donné suite.

Amnesty International a publié un communiqué accompagnant un important rapport sur la condition carcérale à Madagascar. « Des milliers de personnes sont maintenues en détention préventive injustifiée, excessive et prolongée dans des conditions qui mettent leur vie en danger », titre le communiqué. Intitulé « Punis parce qu’ils sont pauvres. Le recours injustifié, excessif et prolongé à la détention préventive à Madagascar », le rapport se fonde sur des visites effectuées dans neuf établissements où les conditions de détention sont jugées effroyables. La presse rapportait, peu avant la publication du rapport, qu’à la maison centrale d’Antanimora, dans certains quartiers, plus de 140 détenus dorment dans un unique dortoir, avec 0,5 m2 par détenu. « 65 à 70 % des détenus souffrent de malnutrition », titre Newsmada, qui fait état des chiffres délivrés par l’administration pénitentiaire elle-même. Pour marquer la 2e année d’exercice de son mandat la CNIDH a organisé une table-ronde sur l’amélioration des conditions carcérales, avec la participation de l’équipe du bureau régional d’Amnesty, auteure du rapport. La ministre de la justice a rappelé à la délégation d’Amnesty international venue lui remettre son rapport que plusieurs mesures allant dans le sens souhaité ont été prises depuis sa nomination.

L’UNICEF a interpelé les 36 candidats à la présidentielle, les invitant à inclure dans leur programme un engagement spécifique et un plan d’action pour faire avancer la cause, le bien-être et les droits des enfants.

Six millions de dollars sont nécessaires au PAM pour pouvoir poursuivre son programme d’alimentation scolaire dont bénéficient jusqu’ici200.000 enfants, notamment dans le Sud.

Indice de la faim dans le monde : Madagascar se classe au 116e rang sur 119 pays dans le rapport 2018 du global hunger index (GHI). 43,1 % de la population est en situation de malnutrition cette année, contre 31,8 % en 2010.

L’OIT, l’Unicef, l’OIM et le HCDH se sont penchés sur la situation des mineurs victimes de la traite. En 2016, pour la tranche d’âge 5-14 ans, 22,1% des enfants étaient en situation de travail forcé, soit 1,2 million d’enfants. De nombreux enfants sont victimes d’exploitation sexuelle. L’absence de sanctions liées aux formes de travail des enfants et le manque de ressources pour l’application de la législation entravent les efforts du gouvernement pour lutter contre ces abus. Six projets de lois devraient être examinés durant la session parlementaire sur la lutte contre le travail des enfants, l’esclavage moderne et la traite des êtres humains. Les débats sont précédés d’un atelier qui vise à mettre en commun les actions des parties prenantes.

Une quinzaine de femmes, dont une dizaine d’employées de maison en instance de départ pour l’Arabie Saoudite, ont été interpellées, ainsi qu’une femme responsable d’un réseau. Plusieurs complices sont recherchés. Quatre ans après l’adoption de la loi sur la traite des êtres humains, les réseaux criminels continuent de prospérer malgré des coups de filet réussis, note L’Express.

Selon l'Unicef, sur 10 femmes qui meurent chaque jour suite à des causes liées à l’accouchement, trois sont des adolescentes de moins de 19 ans. Le taux de mariages précoces à Madagascar est l’un des plus élevés au monde. L’éducation des filles reste un défi important. En primaire, le taux de rétention scolaire des filles est anormalement faible.

pov 09 10 18Bois de rose : le Comité permanent de la CITES a rejeté le « business plan » défendu par les ministres de l’environnement et de la justice en vue de commercialiser les bois saisis ou les stocks répertoriés. Pour l’Alliance Voahary Gasy (AVG) et Transparency International, ce dispositif aurait conduit à indemniser les trafiquants. Le Comité a néanmoins pris note des progrès de Madagascar en matière de renforcement des mesures de contrôle et de lutte contre l’exploitation forestière et l’exportation illégale. Il demande aux autorités « d’explorer d’autres solutions que le système de compensation des détenteurs de stocks des bois de rose et d’ébène pour pouvoir contrôler tous ces stocks ». La société civile dénonce le manque de volonté politique du gouvernement à mettre fin aux trafics.

Un camion transportant 448 madriers et rondins de palissandre a été intercepté à Tsinjoarivo. Cette saisie est intervenue quelques jours après une saisie de 68 madriers de cette même essence à Mandoto. Les forces de l’ordre, l’administration et la justice de Morondava sont impuissants à réprimer les trafiquants de bois de palissandre. La forêt de Menabe Antimena est à la merci des trafiquants qui agissent en toute impunité, écrit La Vérité.

Deux ONG exigent la fermeture immédiate et définitive de l'exploitation aurifère illégale de la société Mac Lai Sime Gianna à Vohilava (district de Mananjary). Elles demandent que des sanctions soient prises à son encontre pour les dommages causés à la santé et aux moyens d'existence des communautés concernées et à l'environnement ; elles accusent les autorités de complicité avec la société chinoise.

Des pêcheurs Antandroy ont adressé une lettre ouverte aux candidats à la présidentielle, relayée par le Collectif Tany, pour les alerter sur l’effondrement des ressources suite à l’octroi de droits de pêche à des navires étrangers. On estime entre 500 et 700, le nombre de navires de pêche qui sont en permanence au large de la Grande île. Le préjudice est évalué, au minimum, à 500 millions de dollars.

« La crevette, cet ‘or rose’ dont Madagascar ne voit pas la couleur », titre Le Monde. Les Ismail père et fils, « rois des gambas » dans la Grande île, ont recours à des circuits financiers offshore pour les millions de dollars tirés de l’exportation des crustacés, selon les « Panama Papers ».

Selon le WWF, entre 2009 et 2016 plus de 10 000 tortues terrestres ont été exportées illégalement, principalement vers l’Asie. Ce type de commerce occuperait la 4e place mondiale, derrière les stupéfiants, les contrefaçons et les trafics d’êtres humains. Plus de 7 300 jeunes tortues ont été retrouvées dans une cachette par la gendarmerie et des agents du ministère de l’environnement à Ampanihy. Six ans d’emprisonnement ferme et 100 millions Ar d’amende ont été prononcés à Toliara pour trois trafiquants de tortues radiées. C’est la peine la plus lourde jamais enregistrée contre des trafiquants de cette espèce protégée. Deux ressortissants chinois ont également été condamnés à 6 ans de prison et 150 millions Ar de peine et d’amende pour un vol de tortues à Androka.

La ville d’Antananarivo plongée dans la pollution et les détritus. Les écologistes tirent la sonnette d’alarme. Ils affirment que ces ordures sont à l’origine de diverses maladies et que la situation est favorable au développent d’une nouvelle épidémie de peste ; ils pointent du doigt la corruption au sein des institutions en charge de l’assainissement.

Les maladies dues à la pollution couteraient chaque année à Madagascar entre 117 et 166 millions de dollars, soit 1,2 à 1,7 % du PIB en raison de la perte de productivité. En 2016, 31,3 % des décès à l’échelle nationale auraient été causés par la pollution. Antananarivo fait partie des villes les plus polluées au monde, avec un taux moyen de 60 μg/m3, trois fois plus supérieur au seuil de 20 μg/m3 fixé par l’OMS.

Réchauffement climatique : au-delà de 1,5°C, les conséquences seront dramatiques pour la biodiversité malgache. A 2°C le réchauffement provoquerait la disparition de 25 % des espèces de la Grande île d’ici 2080.

510 000 ha de forêts sont partis en fumée en 2017, soit 3,8 % de ce qui reste de la couverture forestière nationale. Du jamais vu à Madagascar, qui bat un record mondial, devant le Brésil, l’Indonésie et la RDC.

147 familles ont été expulsées à Belobaka suite à la démolition de 69 toits après la délivrance d'une ordonnance du tribunal. Le propriétaire du terrain a procédé à la démolition après un préavis de seulement 48 h.

Les habitants situés à proximité de la base militaire d’Ivato se disent victimes d’un accaparement illégal de leurs terrains. Ils sont situés sur le trajet de la nouvelle route reliant Tsarasaotra à Ivato. Les auteurs d’un tel accaparement seraient selon eux des officiers de l’armée. Une centaine de riverains se sont réunis pour protester contre l'expropriation de leur terrain pour la construction d'une route reliant l’entreprise Filatex à l'aéroport d’Ivato. Cinq kilomètres ont déjà été remblayés sur les rizières de petits propriétaires. Aucun tracé ne figure sur aucun document officiel. Ce sont plus de 2 500 familles qui vivent dans la crainte. Plus d’une dizaine de milliers seraient concernées directement ou indirectement pas ce projet. L’avocat des riverains accuse l’Etat de compromission avec le patron indo-pakistanais de Filatex.

nino 01 10 18L’accord de pêche et d’aquaculture conclu par le chef de l’Etat avec les Chinois deux jours avant sa démission a provoqué une très vive émotion. Les organisations de la société civile demandent que les détails de l’accord soient rendus intégralement publics et demandent sa suspension immédiate. Le ministre de la pêche, Augustin Andriamananoro, bras droit de l’ancien président de la Transition, a condamné la signature de cet accord. Une pétition « pour tenter de protéger la population de Madagascar et préserver son secteur halieutique fragile et unique » a été mise en ligne. Les acteurs non étatiques du secteur pêche et aquaculture des 16 pays membres de la SADC ont fait part de leurs préoccupations Le chef de l’Etat démissionnaire a catégoriquement nié l’existence de cet accord autorisant notamment la venue de 330 bateaux de pêche chinois. Signé entre partenaires non-étatiques, le contenu de l’accord échapperait à l’ambassade de Chine.

Le coût économique annuel des pertes causées par les cyclones et les inondations est estimé de 470 à 940 millions de dollars pour un PIB de 10,5 milliards, souligne l'agence de coopération allemande GIZ. Le changement climatique annoncé aggravera encore la situation.

Un protocole d’accord a été signé entre l’Etat et les compagnies pétrolières destiné à assurer l’approvisionnement en carburant de la Jirama. L’accord devrait permettre de suspendre les « délestages économiques ». Un compromis aurait été trouvé sur le mode de règlement de la dette de l’entreprise publique.

La société d’Etat « Kraomita Malagasy » est devenue une joint-venture malgacho-russe. Le devenir de la société était compromis par des affaires de détournement de fonds, des suspicions de corruption, une mauvaise gestion et d’importants dégâts cycloniques. Les dettes accumulées s’élevaient à plusieurs millions de dollars. La création de cette joint-venture entre dans le cadre du renforcement des liens entre Madagascar et la Russie. Le chef de la diplomatie malgache s’est réjoui de la réactivation des liens historiques entre les deux pays. De nouvelles perspectives de coopération ont été évoquées. Un protocole d’accord a été récemment signé pour la lutte contre le terrorisme et la piraterie maritime. Il pourrait être élargi à la surveillance des côtes malgaches et à celle de la ZEE, notamment dans les secteurs litigieux proches des îles Eparses détenues par la France, supposées recéler d’importants gisements pétroliers.

L’ambassadeur de Turquie milite en faveur du renforcement des relations avec Madagascar, mettant en avant la politique étrangère « entreprenante et humanitaire » de son pays. Une « diplomatie de développement », qui a pour ambition d’aider Madagascar à « produire pour pouvoir vendre des produits transformés. »

Baisse de près de 7 % du nombre de touristes étrangers sur la période janvier-septembre, par rapport à la même période de 2017. L’insécurité grandissante en serait la cause principale, que ce soit sur les axes routiers que dans les parcs nationaux et les aires protégées.

 

 SOMMAIRE

POLITIQUE

  • Préparation de la présidentielle – Campagne électorale

DROITS HUMAINS - GOUVERNANCE

  • Insécurité, dahalo, vindicte populaire, enlèvements
  • Justice, gouvernance
  • Condtions carcérales
  • Droits des enfants, droits des femmes, traite
  • Santé
  • Médias

ÉCONOMIE - SOCIAL

  • Ressources naturelles, trafics, environnement, questions foncières
  • Coopération, bailleurs de fonds
  • Economie

 

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27 octobre 2018

ARTICLES REMARQUES - OCTOBRE 2018

<>  27 10 18 - RFI - Interview de Ketakandriana Rafitoson de TI-IM - « En ne jouant pas la transparence financière, les candidats méprisent les citoyens »
Le 7 novembre aura lieu le premier tour de l’élection présidentielle qui verra s’affronter 36 candidats. Ketakandriana Rafitoson est la directrice exécutive de Transparency International Initiative Madagascar. En tant que représentante de la société civile, elle dénonce la débauche de moyens des trois plus gros candidats, les promesses ubuesques lancées à la foule lors de meetings fastueux, l’absence de projet concret de société et le manque de transparence des fonds investis dans la campagne. Une « situation indécente » explique Ketakandriana Rafitoson, « pour les millions de Malgaches qui peinent à se nourrir au quotidien ». Elle répond aux questions de Sarah Tétaud.
http://www.rfi.fr/emission/20181027-jouant-pas-transparence-financiere-candidats-meprisent-citoyens

<> 24 10 18 - Rohy et TI-IM - Communiqué face à l'actualité électorale
Face aux revendications émises par le collectif de candidats, le mouvement Rohy et TI-IM ne sont favorables ni au report des élections qui serait illégal, ni à une nouvelle transition
qui ne pourrait avoir que des impacts négatifs sur la population et le pays. Les deux associations considère que la CENI a fourni « des efforts consistants » pour fiabiliser la liste électorale. Rohy s’est organisé avec ses partenaires pour couvrir des bureaux de vote dans les lieux les plus peuplés et les plus enclavés. Il demande à tous les candidats de disposer des délégués dans les 24.853 bureaux afin de sécuriser au maximum le scrutin. Il exhorte le gouvernement à communiquer sur tous les aspects techniques de l’organisation car « le faible accès à l’information et le déficit actuel de communication entretiennent l’opacité et engendrent nécessairement des inquiétudes et des rumeurs incontrôlables ». Rohy et TI-IM ne sont pas non favorables à la mise en place d'une Cour Electorale Spéciale (CES) en cette période très proche du premier tour.
A ce jour aucun des 36 candidats n’a renvoyé le formulaire leur demandant les origines et le montant de leur budget de campagne qui leur a été transmis par la société civile, notamment le mouvement Rohy et Transparency International (TI-M). Le questionnaire avait pour but d’apprécier l’effectivité de la prise en compte de deux engagements de la Charte de bonne conduite et d’intégrité des candidats relatifs à la transparence financière de leur campagne.

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  23 10 18 - Amnesty International - Communiqué - Des milliers de personnes en détention préventive injustifiée, excessive et prolongée dans des conditions qui mettent leur vie en danger
52 personnes sont mortes en détention préventive en 2017, de nombreuses personnes, dont des femmes et des enfants, sont maintenues en détention préventive prolongée pour des infractions mineures telles que le vol. Les conditions de détention, déplorables, s’apparentent à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, dénonce l’ONG. Intitulé « Punis parce qu’ils sont pauvres. Le recours injustifié, excessif et prolongé à la détention préventive à Madagascar », le rapport sur lequel repose le communiqué se fonde sur des visites effectuées dans neuf établissements pénitentiaires, où plus de 11 000 personnes ont été placées arbitrairement en détention préventive, souvent pour des années. Amnesty a constaté que les conditions de détention des neuf établissements visités sont effroyables.
Télécharger le rapport d'Amnesty international :https://www.amnesty.org/download/Documents/AFR3589982018FRENCH.PDF (123 p.)

Voir la vidéo sur Facebook (1'53) : https://www.facebook.com/orangeactu/videos/318097598921821/

Amnesty international propose d'adresser un courrier à la ministre de la justice. Télécharger le modèle de lettre


- 19 10 18 - L'Express - Edito - Campagne ou caprice ?
A quoi sert une campagne dans un pays extrêmement pauvre ? A plus forte raison, à quoi sert une élection dont le budget est fourni par l’assistanat international ? Une campagne électorale d’une telle immoralité est complètement inutile. Les débats d’idées sont cruellement absents pour faire place à une avalanche de discours pompeux et des dépenses inconsidérées. Quant aux résultats, ils seront le fruit d’un tour de prestidigitation de la CENI et de la HCC, affirme l’auteur qui conclut : « Voilà pourquoi une campagne, une élection, ne sont que des artifices démocratiques dans un pays où le budget d’un candidat équivaut à six fois le montant de la Facilité de crédit du FMI sur trois ans. »

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14 10 18 - RFI - Présidentielle à Madagascar : Transparency International interpelle les candidats
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Depuis le 8 octobre, les caravanes des candidats défilent dans les rues étroites de la capitale. Ici, celle du candidat Andry Rajoelina. Ecrans géants mobiles, camions par dizaines, foule compacte de partisans, distribution de casquettes, t-shirts... Financements occultes ou fonds de campagne opaques, à Madagascar, « Transparency International Initiative Madagascar », interpelle les candidats à la présidentielle et les défie. L'organisation de la société civile vient d'envoyer aux 36 concurrents un questionnaire à remplir en ligne. Dix questions pour connaître leurs sources de financement et leur budget de pré-campagne et de campagne. Aux candidats de transformer leur discours sur la bonne gouvernance en actes concrets. Aux électeurs de s'inspirer de leurs réponses pour voter le 7 novembre prochain en connaissance de cause. De son côté, Transparency s'engage à enquêter sur la véracité des informations délivrées.
« Ce n'est pas l'argent qui doit dominer, ce sont les idées. Malheureusement, avec les distributions de goodies à tout va, on voit depuis les cinq jours de campagne électorale que les pratiques n'ont pas changé. » La déclaration de la directrice exécutive de Transparency International Initiative Madagascar est cinglante. Ketakandriana Rafitoson ne se fait guère d'illusions. Son organisation a des doutes sur l'efficacité de la toute récente Commission créée pour contrôler, à l'issue des élections, les comptes de campagne des candidats. « On est au cœur de la campagne et c'est au cœur de la campagne que le choix des citoyens se décide. Donc si on attend que la campagne soit terminée pour révéler les fraudes, les malversations, le choix de l'électeur sera fait : il sera trop tard », explique-t-elle.
En se basant sur des rapports publiés par plusieurs organisations de renommée internationale dont la sienne, Ketakandriana Rafitoson dénonce la provenance des fonds utilisés par les trois derniers ex-présidents aujourd'hui candidats. « Même s'ils le nient à corps et à cri, c'est un fait. M. Ravalomanana, M. Rajoelina et M. Rajaonarimampianina, qui successivement ont été à la tête de l'Etat, ont tous été impliqués d'une manière ou d'une autre dans le trafic de bois de rose, notamment, affirme la directrice exécutive de Transparency International Initiative Madagascar. Nous, notre démarche, c'est vraiment de dire à la population, "ne soyez pas amnésiques. Rappelez-vous de ce qu'il s'est passé et faites votre choix très rationnellement". Parce qu'il y va de l'enjeu de ce pays. S'ils investissent des millions d'euros dans cette campagne, ils ne le font pas pour nos beaux yeux. C'est qu'ils cherchent un retour sur investissement ». Soutiens d'entrepreneurs locaux, dont de grands noms de la finance et de l'industrie malgaches, mais également appuis étrangers, Transparency International cherche à savoir qui finance qui, et avec quelle contrepartie.
http://www.rfi.fr/afrique/20181012-presidentielle-madagascar-transparency-international-interpelle-candidats

11 10 18 - Le Monde - La crevette, cet "or rose" dont Madagascar ne voit pas la couleur
Les Ismail père et fils, « rois des gambas » dans la Grande île, ont recours à des circuits financiers offshore pour les millions de dollars tirés de l’exportation des crustacés. Leur société, Unima, domine cette industrie à Madagascar et a été la première à bénéficier de la certification Label Rouge décerné par le ministère français de l’agriculture. Les crustacés leur rapportent des millions de dollars qui se retrouvent dans un lacis de circuits financiers offshore opacifiés par une myriade de sociétés écrans, selon les « Panama Papers ». L’élevage de crevettes d’Unima est loué pour son côté écologique, mais sa capture de crevettes sauvages le long des côtes de la Grande Ile est controversée. Le chalutage d’Unima est en concurrence directe avec les pêcheurs locaux, qui dépendent de la mer pour leur subsistance. Pour Victor Galaz, professeur associé à l’université de Stockholm et auteur d’une étude sur les liens entre l’évasion fiscale et la dégradation environnementale causée par la pêche, quand une entreprise tire son profit d’une activité nuisible pour l’environnement tout en plaçant une partie de ses bénéfices dans les paradis fiscaux, les conséquences sont doubles : « Cela cause une perte considérable pour le pays où se déroule l’activité et des dégâts sur l’environnement, qui ont aussi un coût. » L’influence politique de la famille Ismail pourrait compliquer sa mise en cause dans l’impact fiscal et environnemental de l’activité d’Unima.

- 09 10 18 - Africanargument.org - 36 candidates, 4 ex-presidentes and a lot of money
Article en anglais de "African Arguments" sur la stratégie des candidats à l'élection présidentielle et le financement de leur campagne. L'article revient notamment sur le coût exhorbitant de la campagne
de Hery Rajaonarimampianina en 2013 : 43 millions de dollars soit 21,5 dollars par voix obtenue, quasiment le double du montant par électeur de Donald Trump en 2016 et environ 15 fois plus que celle de François Hollande, selon l'étude réalisée par la FES.

- 09 10 18 - Le Monde - A Madagascar, coup d'envoi d'une campagne électorale marquée par le combat des "ex"
La campagne électorale a officiellement débuté à Madagascar. Elle durera un mois, jusqu’au 7 novembre. Au-delà du ou des deux candidats qui parviendront à franchir le premier tour menant à la magistrature suprême parmi les 36 prétendants, l’enjeu sera de parvenir à conduire un processus électoral dont la régularité ne soit pas remise en cause. Au risque, si tel n’était pas le cas, de faire basculer la Grande Ile dans l’une de ces crises post-électorales dont elle est coutumière.

<> 09 10 18 - RFI - Polémique autour d'un nouvel accord de pêche avec la Chine
Un accord de pêche et d'aquaculture, d'un montant de 2,7 milliards de dollars, crée la polémique, éclipsant presque le début de la campagne présidentielle. Alertés par la société civile qui juge l'accord opaque, les médias se sont emparés de l'affaire. L'accord-cadre, conclu presque en catimini le 5 septembre dernier à Pékin entre l'Agence malgache de développement économique (ADMP) et un consortium d'investisseurs chinois (Taihe Century Investments Developments Co. Lmt), crée l'inquiétude. La nature même du contrat soulève des questionnements. Et les communications officielles contradictoires qui se sont succédées pour tenter de rassurer ont eu l'effet inverse. L’accord prévoit la création de plusieurs sociétés, dont une qui mobiliserait une flotte de pêche chinoise de 330 navires. Actuellement seuls 40 à 60 navires de pêche parcourent les côtes de la Grande Ile et les petits pêcheurs sont déjà lésés, fait-on remarquer.
Une pétition « pour tenter de protéger la population de l'île Madagascar et préserver son secteur halieutique fragile et unique » a été mise en ligne et a déjà recueilli plus de 14 000 signatures : https://secure.avaaz.org/fr/petition/Le_gouvernement_Malgache_le_gouvernement_Chinois_Madagascar_Revoquer_laccord_de_peche_avec_la_Chine/?aXXjxnb&newuser=1

- 09 10 18 - RFI - Un début de campagne électorale sous tension
Les 22 candidats qui refusent d'aller à l'élection avec la liste électorale actuelle se sont rassemblés dans le quartier d'Ambohijatovo pour dénoncer des tricheries et exiger sa révision
. « Il y a des millions de Malgaches qui ne sont pas inscrits sur la liste électorale, explique Fanirisoa Ernaivo. Est-ce que l’OIF a dit combien de Malgaches n’étaient pas inscrits sur cette liste ? Non ! Est-ce que l’OIF a dit combien de décédés étaient inscrits sur cette liste ? Non ! Ils n’ont rien vu. Est-ce qu’ils savent combien de personnes sont des personnes qui n’existent pas dans cette liste ? Non ! Mais nous, on le sait ! » Ils dénoncent aussi des fraudes perpétrées par d'autres prétendants, notamment des distributions d'argent aux électeurs. C'est ce qu'explique le candidat Erick Rajaonary. « Nous devons demander des explications à la CENI. Il ne faut plus accepter les fraudes. Il ne faut plus seulement regarder les gros candidats, mais il faut aussi voir les autres. Nous pouvons faire avancer Madagascar. Nous sommes propres, mais pour les autres vous savez ce qui se passe : c'est sale. Voici ce qui pourrait arriver si ça continue : une crise postélectorale. Il faut éviter ça dans les plus brefs délais » Et d’ajouter, désabusé : « les résultats sont déjà connus. Ce n’est pas la peine de dépenser de l’argent et du temps à faire campagne. »
Pour répondre au collectif des 22 candidats, le vice-président de la CENI, Thierry Rakotonarivo, a déclaré qu’il est impossible de toucher à la liste électorale. Diverses raisons d’ordre financière, technique et surtout juridique ne permettent pas d’accéder à cette demande. « C’est la Constitution qui fixe les dispositions d’ouverture et de clôture de cette liste », explique l’ancien secrétaire général du ministère de l’intérieur.

<> 01 10 18 - Tribune - Un plan d'indemnisation des trafiquants de bois de rose dénoncé par la société civile
L’Alliance Voahary Gasy (AVG) et Transparency International- Initiative Madagascar (TI-IM) dénoncent le plan de système d’indemnisation des trafiquants de bois de rose que L’État envisage de mettre en place. Les deux entités demandent à la CITES de rejeter le business plan proposé par le gouvernement malgache, qui doit être présenté le 2 octobre à Sotchi. L’État présentera à la CITES sa proposition de mécanisme d’audit des stocks de bois précieux ainsi que son plan d’utilisation de ces stocks. Ce plan prévoit un système d’indemnisation des détenteurs illégaux de bois précieux ayant déclaré leurs stocks en 2011 afin de permettre l’audit et la sécurisation des grumes actuellement sous leur contrôle. Le plan prévoit à la suite de la réalisation de l’audit de ces stocks leur commercialisation, ainsi que celle des stocks déjà saisis par les autorités. Lors de la réunion du Comité permanent de la CITES, qui s’est tenue en 2017, une première version de ce business plan avait pourtant été rejeté, certaines dispositions du rapport devraient, d’après l’avis du Comité Permanent, faire l’objet de révisions. Le « nouveau » business plan ne répond toujours pas à de nombreuses recommandations exprimées par les Etats membres. Il ne prévoit aucun mécanisme de surveillance et de contrôle des produits des éventuelles ventes de bois précieux par l’Etat. Le plan est tout aussi silencieux sur l’impact que pourrait avoir cette vente sur l’exploitation illégale et le trafic de bois précieux. Une investigation récemment menée par l’Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) a démontré que les réseaux mafieux de trafic de bois précieux opèrent encore en toute impunité, aidés par la complicité de personnalités issues de l’administration et du pouvoir politique. Cette enquête montre que certains candidats à la présidentielle ont été ou sont encore impliqués dans le trafic de bois précieux.

 

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 <> Articles particulièrement signalés - <>doc  Documents à valeur permanente

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30 septembre 2018

REVUE DE PRESSE - SEPTEMBRE 2018

Pour le SeFaFi, l’élection d’un président ne suffit pas à garantir la bonne marche des affaires étatiques. « Les législatives et les communales constituent même les échéances électorales les plus importantes : elles permettent d’élire les représentants de la population chargés d’élaborer et de voter les lois de la République (législatives), ainsi que les responsables qui fourniront aux citoyens des services administratifs de proximité (communales). Devraient aussi enfin suivre les élections régionales et provinciales. Il est donc crucial de se pencher dès maintenant sur l’organisation de ces scrutins ». Le SeFaFi appelle les citoyens à un vote responsable : « osons sanctionner par le vote, ne laissons pas les autres bourrer les urnes en votant à notre place », lance-t-il.

Une « Charte de bonne conduite et d’intégrité » pour les candidats à la présidentielle a été élaborée par le CFM. Son président a expliqué qu’il s’agit d’une « initiative morale capitale », dans une démarche commune de recherche d'apaisement. « Le candidat s'engage à respecter les lois en vigueur, à saisir les juridictions compétentes, en cas de fraudes ou de contentieux, au lieu de descendre dans la rue et de recruter des gros bras », explique-t-il. Mais si la charte a pour but de prévenir ce genre d'agissements, elle ne possède pas de caractère obligatoire. De nombreuses institutions et organisations de la société civile ont été associées aux travaux préparatoires. Seuls 27 représentants des candidats sur 36 ont participé à la réunion de présentation du draft. Parmi les absents, le représentant d’Andry Rajoelina. Un seul candidat est venu en personne. La cérémonie de signature est fixée au 3 octobre. Une campagne de vulgarisation suivra, prise en charge notamment par le mouvement Rohy.

Financement des campagnes électorales des candidats : « Guerre de moyens occultes », titre Tribune. L’étude comparative des pratiques dans l’espace francophone, confiée par l’UE à un consultant en décembre 2016, éclaire sur les sources et l’ampleur des financements des candidats. « C’est finalement une guerre de moyens et non une campagne de persuasion par les idées », déplore le site. Il est notamment écrit : « Le financement politique en Afrique francophone demeure de provenance privé et souvent occulte, ouvrant ainsi la porte aux dons provenant de l’étranger et/ou de fonds illicites ». C’est seulement en 2018, grâce à cette étude comparative, que l’on se rend compte des sommes colossales distribuées par le vainqueur des présidentielles de 2013 : 43 millions de dollars, soit 21,5 dollars par voix obtenue. On peut en déduire, ajoute le site, que des centaines de millions de dollars circulent dans le pays à l’occasion de cette élection.

Après vérification de la liste électorale par la CENI, le nombre d’électeurs est de 9 903 599, près de l’objectif de 10 millions que la Commission s’était assigné. Le vice-président de la CENI a souligné que 250 000 doublons ont été retirés, ainsi que 4 000 autres indument inscrits. Nombreux seraient cependant les électeurs qui se plaignent de ne pas figurer sur la liste. Alors que la liste était annoncée comme bouclée, 10 289 électeurs ont été ajoutés avec l’accord des tribunaux. Objectif de la CENI : prendre en compte les « électeurs omis » qui ont effectivement accompli la procédure d’inscription. A ce nombre d’omis (23 159) ont été retranchés 12 870 doublons. La conclusion d’un l'audit mené par l’OIF évoque un fichier électoral « fiable malgré quelques anomalies ». Dans ses conclusions, le général Siaka Sangare, chef de mission, a avancé que « le cadre légal est conforme aux normes légales internationales, inspirées des instruments internationaux tels que la DUDH, le Pacte international relatif aux droits civiques et politiques (…) ».

La plateforme de la société civile Rohy a annoncé le lancement d'un « Observatoire indépendant des élections » et le déploiement de 6 050 observateurs nationaux. Ils seront en place dans 520 communes au plus tard le 7 octobre, un mois avant le1er tour du scrutin.

Une formation a été proposée aux assesseurs. Une session de 2 jours financée par l’USAID et réalisée par l’Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique (EISA) et par la CENI.

Une mission d'observation électorale de l’UE sera conduite par un membre du Parlement européen. L’équipe d’encadrement est composée de 10 personnes. 40 observateurs de longue durée seront déployés dès le 6 octobre pour observer le processus électoral dans les différentes régions.

La CENI craint des risques des litiges électoraux suite à la publication des résultats de sondages d’opinion. La première opération du genre à Madagascar, annoncée par la fondation allemande Friedrich Ebert, a été interdite au dernier moment par le pouvoir. La revue Politikà s’est vue amputée des 16 pages qui devaient relater les résultats. Les initiateurs du sondage ont déploré une telle décision, arguant du fait que ce genre d’opération est « une démarche courante et acceptée dans toutes les démocraties du monde, quoique inédite dans l’histoire des élections à Madagascar ». La FES a précisé que ce sondage aurait pu éclairer l’opinion sur l’importance que l’on donnait à la notion de « grands » et de « petits » candidats. Il aurait pu changer la perception des électeurs à qui ont été présentés des « pseudos favoris », jugés sur leur capacité à rassembler des foules et à organiser des shows électoraux. La décision a provoqué de vives réactions sur les réseaux sociaux. La loi électorale interdit les sondages à partir du 7 octobre, date d’ouverture de la campagne officielle.

Plusieurs pays (Corée, Japon, Allemagne, Grande Bretagne) ont apporté leur contribution au financement de la campagne, via le Basket Fund Sacem (Soutien au cycle électoral) dirigé par le Pnud.

Vague de nomination avant le départ de Hery Rajaonarimampianina. Le dernier conseil des ministres que le chef de l’Etat a dirigé avant sa démission suite à sa candidature à sa propre succession a été marqué par la nomination de deux de ses anciens ministres au poste d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire en Russie et en Chine. La dame de compagnie de son épouse a été nommée sénatrice. Des nominations qui ont suscité nombre d’interrogations. En outre, des promotions ont été décidées in extremis en faveur de 65 officiers élevés aux différents grades de généraux. Plusieurs centaines d’autres officiers ont bénéficié d’un avancement. « Les forces armées défendront le verdict des urnes », déclare le ministre de la défense.

Didier Ratsiraka a tenté de mobiliser les autres candidats dans l’objectif de réclamer le report du scrutin après la saison des pluies, en mai 2019. Ils sont 16 à avoir répondu à son initiative. Le candidat Tabera Randrianarisoa, qui a déposé auprès du Conseil d’Etat une requête en annulation du décret de convocation des électeurs en date du 29 juin pour irrégularités, était au nombre des contestataires. Des partisans du candidat Solo Norbert Randriamorasata sont venus protester contre la candidature d’Andry Rajoelina devant la HCC. « Le pouvoir n’est pas fait pour les putschistes », pouvait-on lire sur leurs pancartes. La Dépêche rappelle que des politiciens, des leaders syndicaux et des organisations de la société civile ont déjà alerté les magistrats de la HCC sur cette entorse aux principes qui prévalent au niveau international. Le quotidien rappelle en outre que l’Alliance Voahary Gasy et Transparency International ont mis en cause Andry Rajoelina et la Transition dans les trafics de bois de rose. Pour Les Nouvelles, qu’il s’agisse de la requête déposée par Tabera Randrianarisoa ou de l’initiative de Didier Ratsiraka, tout a été entrepris dans le but unique d’éviter au président de la République d’avoir à démissionner avant le 7 septembre, comme le lui impose la Constitution.

La HCC et le Conseil d’Etat ont rejeté toutes les requêtes déposées mais neuf candidats validés par la HCC - parmi lesquels Didier Ratsiraka, l’ancien premier ministre Olivier Mahafaly et le président de l’Assemblée nationale sortant, Jean-Max Rakotomamonjy – ainsi que sept autres « recalés » par la HCC ont persisté à contester la tenue de l’élection le 7 novembre et exigé la mise en place d’une nouvelle transition.

Conformément à la Constitution, Hery Rajaonarimampianina, candidat à sa propre succession, a démissionné. Midi évoque une « démission aux forceps » : Hery Rajaonarimampianina aurait tenté de s’accrocher à son siège « en organisant toute une manœuvre et en encourageant des mercenaires politiques pour lui venir en aide ». L'intérim a été confié à la deuxième personnalité de l'Etat, le président du Sénat Riko Rakotovao, issu du parti présidentiel, le HVM, dont les attributions seront limitées. Mananjara Andriambololona, vice-président du Sénat, membre du HVM, a succédé à Rivo Rakotovao à la présidence de la Chambre haute. Les attributions réduites du chef de l’Eta par intérim ont été précisées par la HCC.

Norbert Lala Ratsirahonana est sort de l’ombre en apportant son soutien à Andry Rajoelina. Ce vétéran de la politique, qualifié de « faiseur de roi » depuis l’époque de Didier Ratsiraka, avait été nommé conseiller spécial de Hery Rajaonarimampianina à la présidence de la République en 2015.

Meetings de pré-campagne : seuls neuf candidats disposant de moyens conséquents sont visibles sur le terrain. La campagne officielle commencera le 7 octobre et 27 candidats, peu pourvus en moyens, attendent encore pour se manifester en public.

POV 15 09 18

Andry Rajoelina persona non grata pour des étudiants malgaches en France. Une levée de boucliers a eu lieu parmi les étudiants malgaches en Sciences Po Paris où Andry Rajoelina était l’invité de deux associations. De jeunes diplômés et étudiants ont adressé une lettre de protestation aux responsables de l’institution. L’ex-président de la Transition était accompagné par l’homme d’affaires Mamy Ravatomanga, actuellement inquiété par la justice française pour des biens mal acquis. Les contestataires ont mis en cause la neutralité des organisateurs alors que le conférencier est en pleine campagne électorale. Andry Rajoelina a poursuivi son séjour à Paris par une rencontre avec la diaspora et le promotion de l’ouvrage qu’il vient de publier. « En 2009, je ne me m’étais pas préparé pour diriger le pays, j’ai été emporté par le patriotisme qui est en moi, mais après avoir traversé toutes les épreuves, cette année, je suis fin prêt, je me suis bien préparé pour diriger le pays », a-t-il lancé à nouveau.

La tension est montée dangereusement entre trois principaux candidats qui se livrent à des menaces et intimidations, ont constaté Midi et L’Express qui condamnent les propos « haineux et violents » tenus par les partisans d’Andry Rajoelina à l’endroit des étudiants de Sciences Po Paris. Pour les médias, la précampagne est sur une pente glissante. Chaque camp se voit déjà vainqueur dès le premier tour et ne semble pas prêt à accepter un résultat défavorable. L’Express doute de la capacité de la CENI et de la HCC à arbitrer de duel à trois, institutions dont la neutralité est mise en doute.

La Russie s’intéresserait de près à la campagne présidentielle. En ligne de mire le pétrole des îles Eparses, dont la rétrocession figure au programme du pasteur Mailhol et de plusieurs candidats. Les Russes auraient noué de nombreux contacts avec les candidats et le chef de l’Etat sortant en vue d’introduire des intérêts dans de grands projets miniers. Des appuis financiers auraient été proposés à certains candidats. La Russie s’intéresserait notamment au rachat de Toliara Sands en alimentant la campagne de dénigrement du projet, croit savoir La Lettre de l’océan Indien.

Les ressources pétrolières des îles Eparses font l’objet de multiples convoitises, écrit le quotidien Les Nouvelles. Des zones d’ombre persistent sur les tractations qui ont eu lieu ou sont en cours. Parmi lesquelles, un mystérieux contrat de 300 millions conclus par l’Etat avec une société pétrolière brésilienne concernant des blocs pétroliers de Belo sur Mer relevant de la ZEE des îles Eparses considérée comme étant sous juridiction française.

700 kg de poissons ont été saisis par des bâtiments français sur des bateaux de pêches malgaches présents dans la zone économique exclusive des îles Eparses.

Le dossier des îles Eparses sera de nouveau porté devant les Nations unies par la France et Madagascar pour une prise de décision, annonce le président par intérim, Riko Rakotovao, à l’issue d’une rencontre avec le conseiller Afrique du président français, en marge de l’AG de l’ONU.

L’IDH 2018 indique que Madagascar a légèrement amélioré son score, passant de l’indice 0,512 à 0,519 mais a régressé dans le classement, passant de la 159e à la 161e place. Le chômage et le sous-emploi atteignent des niveaux alarmants et le rapport pointe du doigt les défis liés à l’insécurité.

Le « mois de l’amnistie en Afrique » a été célébré pour la 1ère fois à Madagascar. Des manifestations ont été organisées dans ce cadre à l’initiative de plusieurs ministères. Des points de collecte d’armes ont été mis en place. L'Etat accordera la régularisation des armes à feu à ceux qui n'ont pas d'autorisation adéquate. Le ministère de la défense compte mener un programme de marquage, d’enregistrement et de traçage des armes. La société civile est invitée à s’impliquer dans la lutte contre la prolifération des armes. Pour la CNIDH, le phénomène est « hors contrôle ».

L’activité des sériciculteurs de Soatanàna (région Amoron’i Mania) est menacée par l’insécurité. Ils éprouvent des difficultés à s’approvisionner en matières premières. Des bandes armées attaquent les collecteurs. Près de 80 malfaiteurs lourdement armés ont attaqué la ville d’Ambatofinandrahana, des maisons ont été incendiées, une femme enceinte a été brulée vive. Des violents affrontements se sont produits entre 30 bandits armés et les habitants de Betrandraka (district de Tsaratanàna). La population d’Antsalova (région Melaky) se plaint des fréquentes attaques de dahalo. 50 dahalo armés de fusils d’assaut ont attaqué le village d’Ankilisoa. Cinq personnes ont été tués, plusieurs blessées. Les dahalo ont incendié des habitations et enlevé quatre otages. Un incendie d’origine criminelle a détruit 110 foyers à Antsakabary, localité frappée l’an passé par l’expédition punitive de policiers.

Couvre-feu à Morondava. La capitale du Menabe a connu de violentes manifestations dans plusieurs quartiers. Les manifestants protestaient notamment contre la libération de six présumés dahalo. Des pillages se sont produits et les manifestants armés de sabres et de fusils ont lancé des pierres contre des véhicules. Un homme a été abattu par les forces de l’ordre. En représailles, les manifestants ont incendié un poste de gendarmerie. Quatre personnes auteurs de vandalisme et d’actes de banditisme ont été arrêtées. Le député de Morondava a été convoqué ; Il est reproché aux animateurs de sa radio locale d’avoir incité la population à commettre des actes de déstabilisation.

A Brieville-Ambatondrazaka, un peloton militaire d’une trentaine d’hommes commandé par un colonel s’est livré à une vague d’exécutions sommaires. Plus de six personnes ont été arrêtées puis fusillées. Rackets et tortures sont dénoncés par la population. Des libérations de prévenus sont obtenues moyennant rétribution.

Un sergent-chef responsable du magasin d’armes du camp du Capsat à Antananarivo, membre reconnu d’un gang, a été abattu par la police. Ses pairs ont dénoncé une exécution sommaire.

Justice populaire : 152 morts en deux ans. Dans le cadre du 70e anniversaire de la DUDH, le Haut-commissariat aux droits de l’homme a présenté un rapport sur la justice populaire à Madagascar. Des pratiques qui ont pris des proportions inquiétantes ces dernières années et qui sont devenues courantes, banalisées et bien souvent impunies.

pov 19 09 18La voiture ouvreuse du cortège du premier ministre incendiée par la foule après avoir fauché deux enfants des rues. Les passants témoins du drame ont renversé le véhicule et malmené ses occupants, puis l’ont incendié. Pour L’Express, cet évènement « entache l’humilité et l’exemplarité des hauts responsables étatiques », mis en avant par le premier ministre lors de sa prise de fonction.

Cinq kidnappeurs ont été placés sous mandat de dépôt. Deux d’entre eux sont les auteurs principaux de l’enlèvement de l’épouse d’un karana, important concessionnaire automobile. Deux femmes et un homme ont été arrêtés à Analamahitsy pour le vol d’un nourrisson de trois mois vendu 800 000 Ar à un couple.

Sommet de la Francophonie 2016 : 36 prestataires affirment être victimes d’engagements non tenus et d’impayés de l’Etat pour un montant de 6 milliards Ar. Les représentants des organisations internationales, partenaires techniques et financiers de Madagascar, auraient été saisis.

« Affaire Anjozorobe : présence confirmée de Matthieu Rajaonarimampianina », titre Midi. En février 2016, un jeune natif du Sud a été tué lors d’une fusillade à la carrière d’Ankaraoka, dans le district d’Anjozorobe, sur fond de litige portant sur la propriété de la carrière de cristal titane exploitée par 200 personnes. Hery Rajaonarimampianina avait nié toute implication de son fils en affirmant qu’il ne se trouvait pas sur les lieux le jour de la fusillade.

« Justice française : saisie des biens mal acquis de Mamy Ravatomanga », titre lalignedemire.info. Les villas de Nanterre gérées par trois sociétés civiles immobilières et appartenant à cet homme d’affaires proche d’Andry Rajoelina auraient été saisies à titre conservatoire en juin par la justice française. Les enquêtes sur les biens mal acquis de Mamy Ravatomanga avanceraient à grands pas. Des perquisitions menées à Antananarivo par les magistrats financiers du parquet de Paris et d’Antananarivo, avec l’assistance du Samifin, auraient permis de saisir des documents compromettant pour l’homme d’affaires.

La femme d’affaires Claudine Razaimamonjy, ex-conseillère spéciale du chef de l’Etat, a été acquittée au bénéfice du doute dans l’une des affaires la concernant. Elle demeure en prison dans l’attente du verdict pour plus d’une dizaine d’autres affaires de détournement, abus de fonction, recel de deniers publics et favoritisme. Pour Les Nouvelles, Claudine Razaimamonjy a été une pièce maîtresse pour le financement du parti présidentiel HVM.

Mbola Rajahona, opérateur économique et conseiller spécial du chef de l’Etat démissionnaire, a de nouveau été cité dans une affaire d’infraction douanière à grande échelle. Plusieurs de ses sociétés de d’importation et de transit apparaissent dans une liste de déclarations suspectes de marchandises.

Les indemnités de mission allouées aux fonctionnaires représentent une somme faramineuse qui pèse lourdement sur le budget de l’Etat. Pour assurer plus de transparence, un logiciel spécifique sera mis en place. Certains agents en mission utiliseraient toutes sortes de subterfuges pour accroître le montant des indemnités perçues.

L’Autorité routière de Madagascar dans le collimateur de la justice. Des irrégularités auraient été constatées dans le cadre de la mise en œuvre du « Projet d’urgence pour la préservation des infrastructures et la réduction de la vulnérabilité » financé par la Banque mondiale. Cette affaire de détournement porterait sur 10,4 millions de dollars.

Détournements au sein de la Croix Rouge : le secrétaire général et deux comptables placés sous mandat de dépôt suite au déféremment du dossier au Pôle anti-corruption par la Bianco. Le montant du préjudice s’élèverait plus de 1,1 million d’euros. D’autres dossiers concernant ces affaires sont encore en cours d’instruction par le Bianco.

Le ministère de l’éducation nationale ambitionne de réduire le taux d’analphabétisme de 25 % d’ici 2030 grâce à la rénovation de la stratégie nationale d’alphabétisation. Le taux d’analphabétisme est encore élevé à Madagascar : il varie de 24 à 29,7 % selon les tranches d’âge.

La peste est de retour. Seize cas suspects et quatre décès ont été recensés, dans quatre régions en un mois et demi. Le ministre de la santé se veut rassurant ; il indique avoir pris toutes les mesures nécessaires pour limiter la propagation de l’épidémie. Une vaste opération d’assainissement a été lancée dans la capitale. Un accord de partenariat a été signé entre la commune d’Antananarivo et l’ONG Positive Planète Internationale pour financer des travaux de ramassage d’ordures dans la capitale. L’AFD, la région Ile de France et la fondation Suez contribuent au financement de ce projet mais la pérennisation de ces opérations est inenvisageable, faute de moyens.

La vente illicite de médicaments perdure. L’Ordre des pharmaciens proteste contre l’inaction des autorités et alerte sur les dangers que ces trafics font courir à la population.

Seuls 14 % des jeunes femmes Malgaches ont recours à la contraception. Un constat inquiétant alors qu'avant la crise politique de 2009, 25 % des adolescents utilisaient des moyens contraceptifs. Les associations de terrain s'alarment également du nombre croissant de jeunes qui se prostituent. Les jeunes filles mineures sont de plus en plus victimes de violences sexuelles à Nosy-Be.

Un réseau de prostitution malgache a été démantelé à Maurice. A la tête du réseau, une femme qui faisait venir des jeunes malgaches dotées de visas de tourisme.

L’Autorité nationale de régulation de la communication médiatisée n’a pas été mise en place avant la démission du chef de l’Etat. Selon l’observatoire des médias Ilontsera, ce manquement pourrait compromettre le traitement équitable et égalitaire de tous les candidats à la présidentielle.

La précarité des conditions de travail des journalistes influe sur la qualité de leur rendu, souligne le représentant résident de la FES dans le cadre d’un atelier tenu avec des représentants de la profession.

« 250 milliards Ar de ressources naturelles sortent du pays chaque année sans passer par les caisses de l’Etat », déplore le président du Bianco qui pointe du doigt « les magouilles des hauts responsables » protégés par diverses immunités.

Un protocole d’accord a été signé entre le ministère de l’environnement et la FAO dans le cadre du Programme pour l’application des règlementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux financé par l’UE. L’objet de cet accord est de renforcer la gouvernance forestière et la mise en œuvre du plan d’actions CITES pour les bois précieux de Madagascar.

Transparency International et l’Alliance Voahary Gasy (AVG) ont dénoncé la proposition de mécanisme d’audit des stocks de bois précieux et le plan d’utilisation de ces stocks que le gouvernement entend faire adopter par le Comité permanent de la CITES à Sotchi (Russie).

Le projet Ambatovy a payé à 20 communes et deux régions concernées par l’exploitation les importantes ristournes minières qui n’avaient pas été réglées pour la période de fin 2012 à mi-2018. Un règlement suspendu à la publication de textes réglementaires définissant le périmètre concerné et la clé de répartition des redevances.

La hausse de la radioactivité observée dans la région Anosy et à proximité de l’exploitation de QMM à Tolagnaro reste en deçà des taux admis, selon les experts consultés. « Les nouvelles propagées ne sont pas fondées », affirme l’administration.Le comité de suivi environnemental régional qui se réunit régulièrement depuis 10 ans déclare que le bilan de l’activité de QMM est globalement satisfaisant. Une appréciation contestée par des associations locales.

Un projet de barrage hydroélectrique confié à une filiale du groupe italien Tozzi Green provoque une levée de boucliers sur trois communes des districts d’Antsirabe et de Fandriana. Le projet va notamment provoquer le déplacement de milliers de familles et la disparition de près de 2 000 ha de cultures. La société civile et les Eglises soutiennent la population et dénoncent un manque de concertation.

Fioul lourd de Tsimiroro : Madagascar Oil passe au stade du développement commercial. Un terminal pétrolier sera construit à Maintirano, les voies d’accès réhabilitées. Un contrat a été signée avec la Jirama qui va pouvoir s’approvisionner en carburant à des conditions avantageuses. Madagascar Oil vise également le marché extérieur. Plusieurs programmes de RSE sont annoncés.

L’Omnis va octroyer les licences d’exploration de 44 blocs pétroliers offshore sur le bassin de Morondava. Madagascar possède 249 blocs pétroliers dont 24 ont été attribués pour exploration. Depuis quelques années, le gouvernement a suspendu l’attribution de nouvelles licences d’exploration en attendant l’adoption du nouveau code minier et pétrolier, qui est toujours en gestation.

Inquiétude concernant la reprise constatée de l'exploitation aurifère de la société chinoise Mac Lai Sime Gianna à Vohilava (district de Mananjary),fermée le 30 décembre 2017 par la police des mines. Le redémarrage aurait été rendu possible avec la complicité de l’administration. La population a organisé une manifestation et adressé une réclamation aux autorités. Elle a reçu le soutien de plusieurs organisations de la société civile.

Deux ans après la révolte populaire à Soamahamanina pour contester l’exploitation aurifère de la société Jiuxing Mines, la population et les natifs de la commune reviennent à la charge. La société chinoise a libéré les lieux mais a conservé son permis d’exploitation. Le porte-parole de la population a affirmé à l’occasion d’un rassemblement que la vigilance reste de mise à l’approche des échéances électorales.

400 plants de pachypodium ont été saisis par des agents du parc national de l’Isalo. Les trafiquants ont affirmé avoir obtenu des autorités administratives locales les autorisations nécessaires. Une vindicte populaire a été évitée de justesse avant l’arrivée des forces de l’ordre.

La prolifération des chenilles légionnaires menace gravement la production de maïs. Introduites dans la Grande île en février 2017, elles sont à l’origine d’une perte de rendement de plus de 47 %. Toutes les régions sont touchées.

Le ministre de l’environnement, de l’écologie et des forêts affirme que 80 % des forêts de Madagascar sont partiellement voire totalement détruites. La production de charbon de bois et l’exploitation des forêts pour le bois de chauffe constitue la source principale de déforestation, à laquelle s’ajoutent les dommages causés par les populations migrantes qui y trouvent refuge.

Daewoo s’intéresse encore aux activités d’agrobusiness à Madagascar. La Corée du Sud, qui entretient des liens étroits avec la multinationale, n’aurait pas renoncé à ses projets divulgués en 2008 et qui ont contribué à la chute du régime Ravalomanana. Le Collectif Tany, préoccupé par l’activisme diplomatique de la Corée du Sud, a adressé une lettre ouverte à l’ambassadeur pour lui demander de préciser ses intentions.

La sécurisation foncière est en marche mais le chemin à parcourir reste encore très long. Un an après le lancement d’une opération soutenue par la Banque mondiale, 116 500 parcelles dans 13 communes de cinq régions ont été certifiées. Le rythme s’accélère. Prochain objectif fixé : 500 000 certificats délivrés dans 191 communes dans les 5 ans à venir. Près de 1 500 communes devront encore attendre… Le transfert des terrains coloniaux à l’Etat pour que celui-ci puisse ensuite les céder à des particuliers demeure extrêmement compliqué et démobilise les familles qui les ont mis en valeur.

Le groupe italien Tozzi Green cultive du maïs et du soja en alternance sur 3 500 ha dans la région Ihorombe. Après un début difficile, les rendements ont progressé et sont jugés très satisfaisants. La société, qui a investi 9 millions d’euros dans cette mise en valeur, est devenue l’un des grands fournisseurs de maïs sur les marchés locaux et les producteurs de provende. Elle a fourni 1 900 tonnes de maïs au PAM. Le Collectif Tany rappelle que Tozzi Green s’est rendu célèbre depuis les années 2010 quand les communautés locales ont été expulsées de leurs terres pour un projet avorté de plantation d’agrocarburant sur plus de 6 600 ha consacrés désormais aux cultures de maïs et de soja.

Croissance inclusive et résiliente : un crédit de 60 millions de dollars approuvé par la Banque mondiale. Ce programme s’inscrit dans le « Cadre de Partenariat Pays » qui vise notamment à aider la Grande île à accroître la résilience des personnes les plus vulnérables.

La 2e phase du projet « Pôles intégrés de croissance et corridors » bénéficiera d’un financement de la Banque mondiale, notamment pour la croissance durable des secteurs tourisme et agribusiness. La 1ère phase du projet avait bénéficié en 2014 d’un crédit de 50 millions de dollars.

La 4e revue de la Facilité élargie de crédit (FEC) du FMI s’est achevée sur un bilan globalement positif. Une nouvelle tranche pourrait être débloquée prochainement. Le programme de réformes structurelles progresse. Parmi les points noirs : un niveau de dépenses sociales plus faible que prévu et le retard dans l’adoption des textes sur le recouvrement des avoirs illicites et le blanchiment d’argent. La vérité des prix des carburants reste à poursuivre.

Renforcement de capacité des enseignants : 764 000 euros de l’UE. Proposé par l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) océan Indien, le projet, d’une durée de 3 ans, vise à améliorer la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage à partir des écoles normales supérieures et avec le concours des universités malgaches.

Hery Rajaonarimampianina, quelques jours avant sa démission, a participé au Sommet du Forum sur la coopération entre la Chine et l’Afrique. Plusieurs importants accords ont été signés, pour des projets d’équipement structurants (port, aéroport, autoroute, lignes ferroviaires, forages de puits…). Madagascar sera concerné par les initiatives majeures qui seront mises en œuvre par la Chine au cours des trois prochaines années en faveur des pays d’Afrique, a déclaré Xi Jinping.

pov 19 09 18 bisDans le cadre de ce forum, un accord-cadre pour le développement de l’économie bleue représentant un montant global d’investissement de 2,7 milliards de dollars sur 10 ans a été conclu. Il prévoit la création d’au moins 10 000 emplois directs à Madagascar dans les trois prochaines années. Les pêcheurs malgaches font part de leurs préoccupations suite à l’annonce de l’arrivée dans ce cadre d’une flotte de 330 navires chinois. Actuellement, indiquent-ils, seuls 40 à 60 navires de pêche parcourent les côtes de la Grande île et les petits pêcheurs sont déjà lésés. Le secteur d’activité national risque d’être irrémédiablement condamné.

Coopération sino-malgache : les échanges ont atteint 1,23 milliard de dollars en 2017. La Chine est le premier partenaire commercial, la première source d’importations et la quatrième destination des exportations malgaches. Le conseiller économique de l’ambassade note cependant que la part de Madagascar dans l’ensemble des investissements publics et privés de son pays sur le continent africain reste modeste et accuse un certain retard. La Chine souffrirait encore à Madagascar d’une mauvaise image et d’une certaine forme de résistance sociale et culturelle.

La Russie veut renforcer la coopération militaire avec Madagascar. Une délégation militaire russe a débarqué dans la Grande île dans le cadre du rapprochement entre les deux armées. La visite s’est concrétisée par la signature d’un accord de coopération.

Madagascar intéresse des investisseurs coréens. Lors de son déplacement en Corée, le ministre de l’industrie a évoqué avec des industriels locaux la possibilité d’implanter dans la Grande île une usine de montage de véhicules destinés à l’exportation sur le continent africain.

Signature d’une convention de financement avec AFD pour le projet « Gouvernance urbaine du Grand Antananarivo ». L’accord consiste en un don du gouvernement français d’un montant de cinq millions d’euros. Le projet vise à améliorer la planification de l’agglomération et l’efficacité des services urbains sur les 27 communes.

L'assainissement des zones franches a commencé. Avec l'appui du premier ministre, le ministre de l'industrie a décidé d'assainir les zones et entreprises franches. Sur 604 entreprises franches, 54 % ont vu leur agrément retiré et relèvent désormais du droit commun.

Retour des délestages. La grogne des usagers se fait jour à nouveau dans de nombreuses villes. Les problèmes d’approvisionnement en carburant en sont la cause. Les pétroliers refusent désormais de faire crédit à la Jirama, qui accuse des milliards d’Ar d’arriérés de paiement. La société d’Etat est contrainte d’organiser des délestages tournants pour réduire sa consommation de fuel.

Centrale hydraulique de Volobe : d’une puissance de 120 MW, elle assurera l’alimentation de 350 000 foyers de Toamasina et d’Antananarivo d’ici 2023. Les contrats de concession et d’achat ont été signés avec la Jirama. Des négociations vont pouvoir s’engager avec les prêteurs. Les actionnaires initiaux sont Jovena (groupe Axian) et la société française de travaux publics Colas.

Partenariat stratégique entre Air Madagascar et Air Austral : l’Etat malgache, qui reste actionnaire majoritaire, a consenti au paiement de 80 millions de dollars de dettes d’Air Madagascar afin de faire avancer le processus de redressement. Un effort colossal jugé excessif par certains eu égard aux besoins essentiels de la population qui ne sont pas satisfaits.

Une décision des autorités remet en question l'accord de partenariat entre Air Austral et Air Madagascar, écrit La LOI. La Banque mondiale a fait part de sa perplexité face l'autorisation accordée par le ministre des transports à « Ethiopian Airlines de multiplier ses fréquences de façon significative ». Cette situation violerait la clause de non-concurrence incluse dans l’accord de partenariat signé entre Air Madagascar et Air Austral. Ce dossier pourrait être la source de graves difficultés avec le FMI, estime la Lettre.

L’Ariary a atteint son plus bas niveau depuis cinq ans. Cette dévaluation vertigineuse ne peut qu’avoir des impacts très négatifs sur l’économie nationale, juge Tribune.

     

SOMMAIRE

POLITIQUE

  • Préparation de l’élection présidentielle
  • Contestations du processus électoral et de candidatures
  • La démission de Hery Rajaonarimampianina et l’intérim assuré par de Riko Rakotovao
  • La pré-campagne électorale
  • Relations internationales

DROITS HUMAINS - GOUVERNANCE

  • Insécurité, dahalo, vindicte populaire, enlèvements
  • Justice, gouvernance
  • Education
  • Santé, gestion de la nouvelle saison pesteuse
  • Droits des femmes
  • Médias

ÉCONOMIE - SOCIAL

  • Ressources naturelles, trafics, environnement, questions foncières
  • Coopération, bailleurs de fonds
  • Economie

 

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JUSTICE ET DROITS DE L'HOMME à MADAGASCAR
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