<>19 10 24 - Tany - SI - Revendication des droits des habitants de Nosy Mitsio face au projet d’hôtel 5 étoiles
Nosy Mitsio est l’île la plus importante de l'archipel portant le même nom entre Nosy Be et Antsiranana. Sa superficie est d’environ 2.000 ha. Cette île est peu connue, mais de nombreux touristes étrangers la connaissent. Des Antakarana y vivent depuis le XIXè siècle, ils ont une culture spécifique ; leurs activités sont la pêche, l'agriculture et l'élevage. Comme d’autres citoyens, certains habitants ont l’intention d’effectuer des démarches relatives aux preuves de propriété foncière mais cela fera bientôt 5 ans qu’ils ne sont pas autorisés à déposer de demandes de titres fonciers. Le ministère du tourisme aurait confisqué tous les dossiers qui concernent l’île. En juin 2022, Andry Rajoelina avait annoncé l’existence d’un projet de construction d'un hôtel 5 étoiles. Le ministre du tourisme avait confirmé que le gouvernement était en train de choisir parmi les investisseurs. Les ONG ont déjà publié plusieurs déclarations concernant les préoccupations des habitants, très inquiets car la transparence ne règne pas. Un mystérieux hélicoptère a effectué des survols de l’île et même s’y est posé. En 2020, un investisseur déclarant vouloir construire un hôtel était venu puis avait fait réaliser une étude d’impact environnemental. Les techniciens avaient montré une carte précisant le projet et les habitants ont été surpris et choqués de voir qu'un aéroport et une route seraient construits à l'endroit où se trouvaient leurs maisons et leurs champs
Le Collectif Tany et le SIF réitèrent les principes du droit international selon lesquels le droit à l’information des habitants doit être respecté, ils doivent pouvoir exprimer leur avis et décider de leur avenir.
<> 01 10 24 - Collectif d'ONG - Lettre ouvert au chef de l'Etat pour exiger l'abandon du projet Base Toliara
Ce projet menace les moyens de subsistance et les droits humains fondamentaux des communautés affectées et des générations futures et risque d’aggraver les impacts de la crise climatique dans le pays. En avril 2024, la société australienne Base Resources et le producteur américain d'uranium et de minéraux critiques Energy Fuels Resources Inc. ont conclu un accord contraignant permettant à ce dernier d'acquérir 100 % des actions émises par Base Resources. Cette transaction permettra de créer un leader mondial dans le secteur des minerais critiques, axé sur la production d'éléments de terres rares (ETR), d'uranium et de sables minéraux lourds (SML : ilménite, rutile et zircon), ainsi qu'une plateforme pour le financement et le développement du projet Base Toliara, dont la production future de concentré de monazite sera traitée aux États-Unis. Le projet rencontre une opposition farouche de la part des communautés affectées, d'où sa suspension depuis 2019. Il aurait très probablement de graves impacts sur les droits humains fondamentaux, étant donné la grande vulnérabilité de la population locale : impact négatif sur leur accès à l'eau, à la terre et aux ressources forestières dont ils dépendent pour leur survie, ainsi qu'à toute forme de pollution de leur environnement naturel. Les risques liés à la radioactivité émanant du site d'extraction d'ilménite, de zircon et de rutile de Ranobe figurent parmi les principales raisons invoquées par les communautés locales. Depuis 2014, plusieurs études ont démontré le danger de la radioactivité pour la population locale et l'environnement.
Les ONG demandent aux autorités de Madagascar et des Etats-Unis de ne pas accorder de permis d'exploitation. Alors qu'Energy Fuels Resources Inc. doit faire face à de vives protestations de la part de la tribu Ute Mountain Ute, qui vit dans la bande de White Mesa, à côté de son usine d'uranium de White Mesa dans l'Utah, contre les effets délétères de ses activités, l'entreprise est prête à faire des ravages dans les communautés touchées par son projet minier dans le district de Toliara II à Madagascar. La consultation significative des communautés affectées est essentielle pour éviter les problèmes environnementaux et sociaux causés par le projet. Malgré l'absence d'une telle consultation publique, sa reprise a été annoncée par le ministre des mines et des ressources stratégiques le 16 septembre, sans aucune information préalable et appropriée des communautés affectées, sans parler de leur consentement qu'elles ont constamment refusé de donner à ce projet. Selon la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples que Madagascar a ratifiée, le chef de l’Etat a l’obligation de garantir leur droit à l’autodétermination sur leurs richesses et leurs ressources naturelles.